Barbara Abel est un petit génie.
J'ai beaucoup lu d'elle, sans jamais être déçue.
Son dernier thriller psychologique est une vraie réussite.
Je viens de le terminer à regret.
Les personnages sont décrits avec une minutie psychologique manifeste.
Elle sait écrire et les pages se tournent à grande vitesse.
L'intrigue : dans une banlieue cossue, avec de belles maisons, des drames se préparent.
Il s'agit de violence intra-familiale, avec une femme, Adèle, qui est sous emprise d'un mari pervers narcissique, mauvais. Elle ne peut supporter sa vie qu'en se salissant dans d'autres bras que lui. Elle éprouve un besoin irrépressible de se donner à des inconnus rencontrés sur des sites spécialisés sur internet. Vite fait, bien fait (j'espère pour elle...),
elle se venge d'une certaine manière des humiliations et des rabaissements que son mari lui fait subir. Chacun son truc.
Et puis un jour, elle croise un de ses amants à la petite semaine, qui la reconnaît sous le prénom de Marie. Elle a un enfant Lucas, très étrange, limite autiste.
Cet homme Hugues, fait le rapprochement : l'enfant pourrait être le sien...
Je m'arrêterais là pour ne point déflorer l'intrigue, qui est magistrale, comme très souvent avec Abel pour qui j'ai le plus profond respect ; allier un thriller avec ses mots, son style, c'est une chance car combien de livres sont mal écrits, invraisemblables, petits, ennuyeux, avec des ficelles énormes et une fin totalement prévisible.
Pas de soucis, je ne citerai pas de nom, mais je n'en pense pas moins.
J'allais oublier que le père d'Hugues est atteint de la maladie d'Alzheimer.
Abel décrit cette maladie superbement, avec précision et pudeur.
Elle parle de perte par petits bouts, de comportements absurdes comme acheter 30 boîtes de Chili mises dans un placard ou bien une fugue qui tourne mal.
Pour cela, je la remercie. Et non, l'Alzheimer ce n'est pas que des trous de mémoire, des symptômes bien plus inquiétants apparaissent de jour en jour. Mais pour le savoir il faut l'avoir connu. Comme moi. Ça m'a touché.
Et voilà le dernier Abel englouti comme un bon gâteau. Miam miam on en redemande.
À quand le prochain ?