AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,1

sur 66 notes
5
19 avis
4
5 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je viens de refermer « le maître des jardins noirs d'André-Marcel Adamek, lu d'une seule traite. Et il m'a fallu quelques instants, comme lorsqu'on se réveille après un cauchemar, pour émerger de l'ambiance oppressante que l'auteur est parvenu à créer, avec beaucoup de talent, en seulement 115 pages.

Un coin de campagne ardennaise désolée... des friches où la peste, il y a de cela bien longtemps, a décimé toute un village... une vieille légende à l'origine de cette tragédie... un hameau tout près de là où vient s'installer une famille, dans une vieille bâtisse qui « en dépit d'une restauration ruineuse, n'en finissait pas de révéler de nouvelles maladies »... un couple de vieux voisins qui semble s'intéresser à ces nouveaux voisins… et un jeu malsain où le vieil homme et la jeune mère de famille s'espionnent mutuellement…

Le récit, raconté en alternance par ces deux narrateurs, est court mais d'un rythme soutenu. Il est sombre, noir, inquiétant comme le sont les friches, avec tout de même une petite lueur tout au bout du tunnel, heureusement.

D'un genre indéfinissable, ni totalement réaliste, ni complètement fantastique, ce « micro-roman » est soutenu par une écriture poétique et visuelle qui accroit davantage cette noirceur.

« le maître des jardins noirs », en même temps que son auteur, est une découverte que j'ai appréciée, mais qui me laisse toute de même une drôle de sensation, proche de la mélancolie. André-Marcel Adamek m'aura marquée avec son texte et je remercie Mosaïque92 de m'avoir suggéré cette lecture qui ne m'a pas laissée indifférente mais que j'ai bien des difficultés à critiquer tant je ne parviens pas à mettre de mots sur les sensations contradictoires que j'éprouve.
Commenter  J’apprécie          191
De très belles critiques parsèment Babelio, éloges de ce court mais magnifique roman. Les critiques sont parfaites et à la hauteur de ce roman et je tiens à vous remercier de m'avoir permis de découvrir ce petit bijou.

La richesse de ce roman tient à la justesse et profondeur tant visuelles que littéraires. L'obervation de Simon envers ses nouveaux voisins sombre vite dans une certaine obsession, proche de ces voisins de campagne avachis à leur fenêtre pour espionner les faits et gestes aux alentours. On décortique dans ce roman les détails pour étiqueter, médire et violer chez l'autre afin de combler un vide teinté de jalousie. le tout dans une nature nue et pleine à la fois. Nue de cette candeur qu'inspirent les nouveaux voisins emménageant avec leurs rêves et leurs espoirs et pleine des peurs et drames que cette nature retient en son antre.

L'écriture est aussi belle que forte. Elle inspire et expire dans chaque ligne.
Une très belle découverte d'un auteur belge que je ne connaissais pas. À lire !
Commenter  J’apprécie          191
Ce mois-ci, par le biais d'Exploratology, j'ai découvert le Maître des jardins noirs d'André-Marcel Adamek, auteur belge.

Ce que j'ai beaucoup aimé dans ce court roman c'est son naturel, sa simplicité, son accent "terroir". C'est une tranche de vie(s) qui nous est racontée à travers les deux personnages principaux : Anaïs et Simon. Le tout dans un cadre magnifique : une nature sauvage, une campagne rude mais belle.

Anaïs, son mari Quentin et ses trois enfants viennent s'installer à Champleure, un village reculé de la campagne. En face de chez eux se trouve une autre ferme dans laquelle vivent Rachel et Simon, deux vieux agriculteurs.

Ce qui est intéressant, c'est qu'on ne peux même pas dire qu'il y ait une trame à ce récit : aucun événement hors du commun, aucun mystère à résoudre. Le véritable enjeu, à mon sens, réside plutôt dans le caractère de Simon : on a du mal à le comprendre, ou plutôt à comprendre ses véritables intentions. Le point fort du récit est sans conteste ses personnages, si bien dépeints, si nuancés.

A cela s'ajoute une pointe de fantastique : les jardins noirs du titre font référence à l'ancien village de Champleure, abandonné après que ses habitants sont morts de la peste. On les dit hantés par la Bichelle, jeune femme qui se venge des souffrances infligées par les anciens villageois.

Si je ne vous ai pas tout à fait perdus, sachez encore qu'il est également question de handicap (la fille d'Anaïs étant atteinte d'arriérisme), de greffe de coeur, de sensualité, de jalousie, de curiosité mal placée...

Un petit bijou littéraire, pas forcément du plus bel éclat, mais le genre de bijou qui a appartenu à une arrière-grande-tante et que l'on garde précieusement dans une vieille boîte en bois. Je vous en conseille fortement la lecture !
Commenter  J’apprécie          150
Deux mondes s'épient dans un silence assourdissant.
L'un emménage à la campagne dans une vieille masure mal rénovée.
Il y a trois enfants : 2 garçons et une fille différente, le père en attente d'une greffe de coeur et la
Maman qui gère…seule.
L'autre : les voisins, agriculteurs, écrasés de solitude depuis le départ du fils qui n'a pas voulu reprendre l'exploitation.
Très très beau texte exprimant les silences, les non-dits, la solitude.
Commenter  J’apprécie          92
Ce roman relate l''histoire d'une famille plutôt élégante qui s'installe dans un coin paumé, en face d'un couple de vieux voisins inquisiteurs lesquels, ne cessent de les espionner derrière la fenêtre. L'histoire va raconter quelque chose de très intime sur ses personnages, sur leurs peurs et leurs regrets. Mais surtout, tout tient à l'écriture et l'ambiance qui m'ont complètement happée. Difficile pourtant de me l'expliquer. Peut-être le curieux et fascinante mélange entre la poésie sous-jacente de l'écriture et le trouble distillé par un récit ? La violence sourde qui traverse l'histoire, avec les non-dits, les cauchemars et la rancoeur ravalée des personnages, qui semblent cernés par les légendes étranges de cette contrée au passé sordide ? C'est un livre plein de sensations : des mois après l'avoir lu la première chose qui me revient, c'est bizarrement une sensation de brume et quasi le toucher d'une terre humide et sombre, comme les jardins noirs de Champleure. J'ai parfois vu l'expression de "fantastique rural" accolé à André-Marcel Adamek, et c'est tout à fait ça : une histoire viscérale et poétique, ancrée dans un terroir qui laisse la porte ouverte au merveilleux.
Lien : https://www.exploratology.com/
Commenter  J’apprécie          40
Certains livrent vous prennent à la gorge, tellement ils sont durs....Celui-ci se lit vite mais laisse des traces, interroge ..
Dans les campagnes, contrairement aux villes, afin de ne pas en perdre une miette, les gens s'observent, s'épient. Tapi dans l'ombre, une maison malheureuse, observe l'autre, relativement heureuse. Un effet de vases communicants, comme un chien dans un jeu de quille, va redistribuer la donne dans les champs qui pleurent...




Commenter  J’apprécie          30
Quand Anais et Quentin, deux citadins, débarquent dans le village de Champleure avec leurs trois enfants, la vie de Simon et Rachel s'en voit bouleversée. Entre observations et discussions pleines de sous-entendus, la relation entre les deux familles voisines devient des plus ambiguës (malsaine ?).
Ce livre ne me disait pas grand chose au départ : la couverture n'est pas terrible et le résumé ne me transcendait pas. Vinguette de vinguette quelle erreur ! Ce roman est une pépite ! Il est très court, seulement 140 pages, et se lit très rapidement.
Adamek nous plonge dans un univers campagnard ou l'on ne distingue plus la nuance entre le rêve et la réalité. Des éléments fantastiques sont amenés au récit d'une manière magistrale, c'est une spécialité d'Adamek que j'apprécie particulièrement.
L'histoire est basique, qu'on se le dise. Mais c'est ce qui fait sa beauté. On se retrouve réellement dans le récit car il nous paraît proche, plausible. L'important, ce sont les mots choisis pour illustrer l'histoire. Ce livre dégage une poésie d'une beauté incroyable.
Les personnages sont tour à tour attachants et détestables, humains en somme. Mention spéciale à Anaïs, ce petit bout de femme qui porte sa famille à bout de bras, sans jamais faillir.
En conclusion, ce livre est une découverte incroyable! Je pense me replonger dans les autres ouvrages de cet auteur!
Commenter  J’apprécie          31
A Champleure, un coin reculé de la campagne, Quentin un traducteur, Anaïs et leurs trois enfants viennent d'emménager dans leur nouvelle demeure. La famille pense avoir trouvé un havre de paix. C'était sans compter la curiosité des voisins, un vieux couple qui s'intéresse à la vie et à l'histoire des nouveaux venus. Au fil des jours s'établit un lien ambigu entre ces personnages.

Mon avis :

Ce livre est arrivé un peu par hasard dans ma pile à lire. Il y a quelques mois, j'ai sauté le pas et testé les fameuses box littéraires qui commencent à fleurir sur la toile. le site EXPLORATOLOGY propose de faire découvrir chaque mois un ou deux romans qui tournent autour d'une thématique. Lorsque j'ai vu arriver celui-ci, j'ai été un peu (soyons sérieux : « très très ») déçue et décontenancée par la couverture digne d'un remake hardcore et gadouilleux de l'amour est dans le près. Ce bleu terne et cette photo de chaussures d'agriculteur boueuses ne me donnaient pas envie de me plonger à corps perdu ma lecture. le titre énigmatique n'a pas aidé non plus. Ce qui fait que, bien vite, le livre s'est retrouvé esseulé au fond de l'étable.

Heureusement, mon tyrannique système pour faire baisser mes chefs d'oeuvre en attente à fait émerger de la botte de foin cette petite pépite pleine de campagne et de voisin qui sentent la naphtaline. Habituellement, je ne m'attarde pas outre mesure sur l'aspect extérieur d'un livre, mais ici je voulais m'insurger contre ce désastreux travail d'édition qui dessert complètement l'oeuvre qu'elle renferme !

On découvre dans ces pages une narration à deux voix qui alterne au rythme de rapides chapitres. D'abord, celle d'un vieux voisin curieux qui guette avec sa commère de femme l'arrivée des nouveaux qui, de la ville, viennent s'enterrer dans cette campagne inhospitalière. de l'autre, la voix d'Anaïs, la fameuse nouvelle venant se mettre au vert avec son mari et une fratrie de trois bambins. Chaque épisode est narré à travers ces deux voix qui installent mystère, surprise et déposent peu à peu les jalons de l'histoire. Plus l'intrigue avance et moins on sait qui détester ou à qui se fier. L'auteur nous réserve d'heureuses surprises qui contrastent agréablement avec nos attentes : des départs à l'aventure en forêt qui rappellent l'enfance, un petit être poilu qui va réunir tout un chacun, une belle enfant simple et fascinante et même un inquiétant cerf. Les ragots du village et les espoirs de la nouvelle famille vont se faire barrage. Mais à ces ennuis rationnels se mêlent aussi la magie et les légendes d'un autre temps avec le conte lugubre et quelque peu grivois de « La Bichelle » …

La situation banale de départ du roman se transforme petit à petit en thriller intriguant. Les événements s'enchainent sans qu'on les voit venir. Un régal surprenant à dévorer au chaud, dans l'idéal, chez vos aïeux, dans une maison qui craque et qui grince avec une bonne flambée de bois et une grosse tartine de confiture maison.
Lien : http://www.mouton-curieux.fr
Commenter  J’apprécie          20
Merci Exploratology pour cette découverte ! Ce roman est très puissant car il nous plonge dans un univers bien particulier. Il parle à tous nos sens et est à la fois angoissant et sensuel.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (142) Voir plus



Quiz Voir plus

La littérature belge

Quel roman Nicolas Ancion n'a-t-il pas écrit?

Les ours n'ont pas de problèmes de parking
Nous sommes tous des playmobiles
Les Ménapiens dévalent la pente
Quatrième étage

15 questions
63 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman , littérature belgeCréer un quiz sur ce livre

{* *}