Citations sur H2G2, tome 5 : Globalement inoffensive (56)
S’il y a quelque chose de prodigieux avec la vie, c’est bien les endroits incroyables où elle est prête à vivre. Pour peu qu’elle trouve une niche où loger, que ce soit dans les mers enivrantes du Santraginus V, où les poissons semblent se moquer comme d’une guigne du cap qu’ils prennent, au sein des tempêtes de feu de Frastra où, dit-on, la vie commence à 40 000°C Celsius, ou simplement dans les replis du gros intestin d’un rat par pur plaisir masochiste, elle trouve toujours un moyen de s’accrocher quelque part.
Les villageois étaient proprement hypnotisés par toutes ces merveilleuses images magiques qui défilaient sur son poignet. Ils n’avaient jusqu’ici vu s’écraser qu’un seul astronef et le spectacle avait été si terrifiant, d’une telle violence, d’une telle horreur, il avait provoqué tant de dégâts, de flammes et de victimes que, bêtes comme ils étaient, ils n’avaient jamais réalisé que c’était un divertissement.
On pouvait de nos jours exiger une preuve formelle de votre identité de tant de façons différentes qu’elles suffisaient à vous rendre la vie extrêmement pénible, sans parler des problèmes existentiels encore plus graves nés des efforts pour fonctionner comme une conscience cohérente dans un univers physique épistémologiquement ambigu.
Un robot était programmé à croire qu’il adorait les sandwiches au hareng. C’était d’ailleurs la partie la plus difficile de l’expérience. Une fois le robot programmé à croire qu’il adorait les sandwiches au hareng, on plaçait devant lui un sandwich au hareng. Et le robot de se dire : « Ah ! Un sandwich au hareng ! J’adore les sandwiches au hareng. »
Il se penchait alors pour saisir le sandwich au hareng dans sa pince à sandwiches au hareng, puis il se redressait. Malheureusement pour le robot, il était conçu de telle manière que l’action de se redresser faisait glisser le sandwich au hareng hors de la pince à sandwiches au hareng jusqu’à ce qu’il tombe par terre devant le robot. . Et le robot de se dire : « Ah ! Un sandwich au hareng ! J’adore les sandwiches au hareng » et de répéter la même séquence à l’infini. La seule chose qui empêchait le sandwich au hareng de mourir d’ennui dans l’affaire et de s’éclipser discrètement pour trouver un autre moyen de passer le temps était que le sandwich au hareng, n’étant jamais qu’un bout de poisson mort coincé entre deux tranches de pain, était très légèrement moins conscient du déroulement des évènements que ne l’était le robot.
Pratiquement à peu près tout dans son existence était, à un degré plus ou moins accentué, bizarre. C’était juste le fait que cet élément soit affecté d’une bizarrerie légèrement différente de celle à laquelle il était accoutumé qui était en soi, eh bien, étrange.
Les chances qu’un neutrino percute réellement quelque chose en transperçant toutes ces vastes étendues de vide sont en gros comparables à celles qu’aurait une bille de roulement lâchée d’un 747 en vol de tomber, disons, en plein sur un sandwich à l’œuf dur.
Le Guide du voyageur galactique a, concernant ce que l’on appelle comiquement le passé, bien des choses à dire au sujet des univers parallèles. Toutefois, seul un petit nombre en est compréhensible pour quiconque n’a pas le niveau minimum de Dieu avancé, et comme il est désormais bien établi que tous les dieux connus ne sont apparus que trois bons millionièmes de seconde après le début de l’Univers et non, comme ils l’ont toujours prétendu, la semaine précédente, ils ont déjà pas mal de boulot pour expliquer ça et ne sont donc pour l’instant guère en mesure de discuter de physique fondamentale.
La logique est certes une chose merveilleuse mais elle a, comme ont pu le révéler les processus de l'évolution, certains inconvénients.
Tout ce qui pense logiquement peut être abusé par un tiers dont la pensée est au moins aussi logique.
À chaque moment de chaque jour. Chaque décision que l’on
prend, chaque souffle d’air que l’on inspire ouvre certaines portes et en referme quantité d’autres.
S’il y a quelque chose de prodigieux avec la vie, c’est bien les endroits incroyables où elle est prête à vivre.