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4,03

sur 861 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quand j'ai résumé le début de ce roman qui m'a happée à une collègue, celle-ci m'a répondu : « mais c'est de la caricature ... ! ? » Hélas non, je peux en parler pour avoir côtoyé ce milieu : un groupe qui forme une secte au sein de l'église catholique, qui refuse Vatican II, des gens intolérants, qui voient le mal partout, des intégristes redoutables quant au harcèlement moral dont ils sont responsables sur la jeunesse.


C'est avec cette minorité que Maylis Adhémar commence ce récit passionnant. Sixtine, donc, sixième enfant de la famille Duchamp rencontre Pierre Louis Sue de la Garde au cours d'un mariage, alors qu'elle est assise à la table des célibataires (pratique courante dans ce milieu afin de provoquer quelques rencontres propres à marier des jeunes « comme il faut »), et ne tardera pas à se marier avec lui. (Je vous laisse découvrir les détails de cette rencontre et de cette union et de la nuit de noce qui suit).

Et voilà notre Sixtine mariée, rapidement enceinte, et prise dans le carcan familial des « Sue de la Garde », géré par une belle mère sectaire, peu ouverte à la négociation, et qui SAIT ce qui est bon ou pas pour ses ouailles.

Le mari Pierre Louis ? détestable, fidèle à l'éducation qu'il a reçue, on peut d'ailleurs se demander s'il est responsable ou victime de cette éducation assistée par les « Frères de la Croix » qui brandissent allégrement cette croix pour inciter à la haine et à la violence. Membre de la « milice », il se plaît à aller casser le gauchiste, molester le païen, pourfendre le musulman parce que son Dieu, c'est le vrai, le bon et lui, Pierre-Louis sorti de l'X, détient la vérité.

Sixtine quant à elle, est un bel exemple de la femme privée de liberté, comme toutes ses belles-soeurs qui ont fait des études pour ensuite tout abandonner et élever seules cinq ou si rejetons sans compter sur l'aide du père, et qui devront accoucher dans la douleur, dire "Amen" aux décisions du mari, de la belle-mère et se plier sans se plaindre.

Suite à un grave incident, Sixtine est accueillie chez belle-maman, séjour qui se passe mal pour la bru qui ne peut d'ailleurs pas non plus compter sur l'aide de sa propre mère...

Alors Sixtine s'enfuit avec Adam, son bébé, elle se retrouve dans un village en Aveyron, intègre la communauté, fait connaissance d'une nouvelle paroisse, conserve sa pratique religieuse qui s'adoucit, réfléchit, observe, chemine, évolue, même si cela lui semblera bien difficile en raison du poids de l'éducation qu'elle a reçue, oscillant entre ses croyances et ses principes et la philosophie de ses nouveaux amis, gentils, tolérants, abusant souvent des agréments de l'existence sous forme de substances illicite ou pas, à l'attitude extrême en comparaison avec sa vie passée.

Et Sixtine se pose mille questions, troublée par ce qu'elle peut lire sur internet concernant son ex-communauté, perturbée par un secret de famille qu'elle découvrira (et qui se dévoilera eu lecteur tout au long du récit).

Ce merveilleux roman est l'histoire d'un accouchement dans la douleur et le doute, d'une naissance ou plutôt de la renaissance d'une jeune fille qui va s'ouvrir telle une fleur et commencer à goûter à cette vie qui lui était interdite, la vraie vie, la vie ordinaire, mais elle va devoir se reprogrammer et se libérer du prêt à penser qu'on lui a servi depuis son enfance.

Je me suis apaisée avec Sixtine tout au long de ce pèlerinage vers la liberté, un peu comme si j'avais pris sa place.

Un très beau premier roman, qui conduit à espérer que d'autres suivront !

Challenge multi-défis.
68 premières fois.
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Coup de coeur ! ● Sixtine Duchamp grandit dans une famille catholique intégriste et se marie dans son milieu avec Pierre-Louis Sue de la Garde, issu d'une famille encore plus intégriste, adepte d'une sorte de secte ultra-catholique d'extrême-droite, les Frères de la Croix, inspirée par le père de Foucauld et créée par Frère André, une espèce de gourou sulfureux à qui l'on voue un culte sans limite : à côté, Saint-Nicolas-du-Chardonnet, c'est de la gnognote ! La nuit de noce tant attendue et rêvée par Sixtine est une épreuve atroce, et sa grossesse, qui vient rapidement, n'en est pas une moins pénible, surtout qu'elle est « guidée » par sa belle-mère Madeleine, type de la sévère et rigide matrone ultra-catho. Sixtine aura-t-elle la force de s'échapper de ce carcan ? ● Les milieux ultra-catho d'extrême-droite sont extrêmement bien décrits par l'auteure, qui doit bien les connaître. Tout sonne juste, tout est bien observé, bien rendu, bien écrit. Cela fait froid dans le dos, mais des gens vivent ainsi en 2020 : racistes, misogynes (même les femmes le sont), homophobes, excluant tout ce qui n'est pas eux, recourant à la violence pour asséner leurs idées, le tout en étant persuadés de détenir le Bien. Si le récit est une fiction, le milieu dans lequel évoluent les personnages, qui va sans doute étonner beaucoup de lecteurs, n'en est pas une. le roman est très original car c'est un milieu dans lequel il est peu fréquent de situer ses personnages. ● L'histoire est très prenante et passionnante et le livre se dévore. Il est plein de nuances et évite toujours la caricature. La foi catholique n'est jamais moquée par l'auteure, qui ne fait que raconter les dérives fondamentalistes auxquelles elle peut donner lieu. ● le personnage de Sixtine est très délicatement ciselé et très attachant. La belle-mère Madeleine et la mère Muriel sont également superbement mises en situation. ● Les passages en italiques, qui déconcertent au début, permettent d'approfondir le personnage de Muriel et forment à la fois un contrepoint et un parallélisme fort bienvenus. le récit est très bien construit. On comprend bien pourquoi Muriel est plus royaliste que le roi, et on peut aussi rencontrer ce genre de personnes dans les milieux cathos. Même la fin est belle dans ce premier roman qui est une réussite éclatante, que je me suis régalé à lire et que je conseille sans réserve !
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Sixtine est née dans une famille catholique rigoriste, fille de Muriel et Bruno Duchamp. C'est la petite dernière, elle est pratiquante assidue, chante à la chorale. Elle fait la connaissance de son futur époux Pierre-Louis au mariage d'Anne-Sophie son ami qui épouse Hugo, copain de promo de Pierre-Louis. Mariage dans la plus pure tradition (pour ne pas dire traditionaliste) du rite tridentin messe en latin, les prêtres qui tournent le dos aux fidèles…

Comme la famille de Pierre-Louis est dans la même tradition, ils se marient : on devrait plutôt dire d'ailleurs que leurs familles respectives les marient : arriver vierge au mariage, faire des enfants à tour de bras pour peupler le monde de « bons catholiques », le rôle de l'épouse est de faire des enfants, la cuisine, tenir la maison être une parfaite hôtesse, donc pas de pilule et le mot avortement n'en parlons même pas, c'est au-delà du tabou… la sexualité est tabou, on en est au « devoir conjugal » sinon on est dépravée… je vous laisse imaginer la nuit de noces…

Dans la famille, car Pierre-Louis est bien-sûr de la haute société : la famille Sue de la Garde, dont la mère, Madeleine, est monstrueuse à tout point de vue. Elle veille sur la tenue vestimentaire, la longueur des jupes, les couleurs qui doivent être discrètes, l'absence de maquillage, le chignon de rigueur, et surtout elle règne comme une matrone sur la tribu. Seule la dernière fille, Agnès, a osé s'opposer à elle, ce qui lui a valu d'être reniée. Elle revendique haut et fort son appartenance à Frères de la Croix. Muriel lui obéit, soumise, alors que son époux est proche d'un mouvement plus modéré la Sainte-Colombe.

L'époux a tous les droits puisqu'il travaille (dans la famille on passe par les grandes écoles, notamment Saint-Cyr, le gratin du gratin ! Pierre-Louis fait partie de la milice de la secte : il sort le soir avec ses coreligionnaires, pour aller matraquer les homosexuels, les musulmans les juifs, l'extrême gauche, (en fait tout ceux qui ne pensent pas comme eux) d'autant plus que le PACS leur est resté en travers de la gorge et que le projet de loi sur le mariage pour tous est en débat à l'Assemblée.

Pour entre à la milice, il faut prêter serment à l'âge de quatorze ans, ils s'entrainent comme des jeunes gestapistes à une autre époque. Un soir, ils vont « casser du dépravé » à une rave-partie (musique dégénérée drogués… C'est ainsi qu'ils caricaturent) et cela se traduit par des morts.

Entre temps, Sixtine est enceinte et sa grossesse se déroule de manière épique : pas de péridurale, puisque « tu enfanteras dans la souffrance », le médecin de famille qui est de la même obédience, (un gynéco ? pas question de montrer son anatomie…) on va même jusqu'à lui imposer le prénom : Foucault en hommage au père de Foucault… tandis qu'une des soeurs de Pierre-Louis, Élisabeth, reconstitue l'arbre généalogique (prestigieux, on s'en doute) du bébé ! du côté paternel bien-sûr…

Mais Sixtine va se réveiller, ce qu'elle n'est pas capable de faire pour elle, elle le fait pour le bébé, même si elle se culpabilise souvent, elle prend son destin en mains et met les voiles, enfin s'en va à l'autre bout du pays, éteint son portable, et ne donne plus signe de vie. Mais les ultra-cathos veillent …

Le récit est bien construit, et entre deux épisodes consacrés à Sixtine et sa « famille », Maylis Adhémar nous propose des lettres écrites par une mystérieuse Erika, artiste qui a fui l'Argentine et donc… secret de famille en vue.

J'ai adoré ce roman, Sixtine (en fait ce n'est pas en hommage à l'illustre Chapelle, c'est simplement parce qu'elle la sixième de la famille !) m'a beaucoup plu car c'est une battante finalement et elle élève son enfant comme elle le sent, alors qu'on lui rabâchait qu'il fallait le laisser pleurer tant de minutes avant d'aller le chercher sinon il allait devenir un despote, il fallait le dresser en quelque sorte au lieu de l'éduquer, de l'élever tout simplement. Pas de biberon bien-sûr, seul le lait maternel est pur ! tant pis si le bébé a faim ou la mère des crevasses…

J'ai bien aimé la plume de Maylis Adhémar, qui raconte bien l'emprise des sectes, la manipulation, la pensée unique, les prières à genoux pendant des heures, les chapelets, les rosaires, les confessions, les pseudo-prêtres aux mains baladeuses, l'aversion qu'ils éprouvent envers Jean-Paul II qu'ils appellent l'Antéchrist qui, combe de l'horreur, oeuvre pour le rapprochement ou du moins le dialogue entre les religions, applaudissent quand Benoît XVI prend un virage à cent quatre-vingts degrés pour crier au scandale quand Le Pape François est élu …

« Elles dissertent de l'élection d'un certain Jorge Bergoglio sur le trône de sains Pierre, ce pape n'a malheureusement pas le sens de la belle liturgie. »

Je ne révèle rien de plus sur l'intrigue et le cheminement de Sixtine, mais c'est une lecture passionnante, que je ne peux que conseiller… Dernier détail : Maylis Adhémar a été encouragée à écrire par Vanessa Springora qui dirige les éditions Julliard depuis 2019 et ce fut un bon conseil !

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Julliard qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure dont je vais guetter le prochain livre…

#BéniesoitSixtine #NetGalleyFrance
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Y a pas, la littérature, ça dépayse. D'accord, ça se passe en France. Au XXIème siècle. Mais les milieux fondamentalistes catholiques, pour moi, c'est un peu une terre inconnue, d'une étrangeté pas du tout familière.
Sixtine, elle, les connaît bien et épouse au début du roman Pierre-Louis Sue de la Garde, un pilier de la communauté des Frères de la Croix, créée en réaction au concile Vatican II, considéré par eux comme l'oeuvre du diable. le père Mathias leur rappelle alors leur «lourde tâche», «celle d'être des parents de nouveaux petits croisés qui devront grandir au milieu de ce peuple renégat».
Pour Pierre-Louis, pas de problème, il est membre de la milice des Frères de la Croix, dont il a prononcé les voeux, par exemple celui de n'accepter aucune collaboration ni entente avec une personne athée, il déteste les juifs, les arabes, les homosexuels et participe activement à des actions violentes contre les gauchistes. Mais Sixtine se sent de plus en plus mal, d'autant plus que sa belle-mère, hyper-autoritaire, vient renforcer le côté oppressant de sa vie de jeune mariée.
Le roman n'en est pas pour autant plombant, pas du tout, il nous raconte l'histoire de l'émancipation de Sixtine. Il faut dire qu'elle a de qui tenir, la jeune femme l'ignore mais dans sa famille les filles semblent avoir pour habitude de rejeter avec fracas le modèle maternel pour prendre des voies très différentes.
Certes, pour le moment, Maylis Adhémar n'est pas Joyce Carol Oates et son Bénie soit Sixtine n'a pas l'épaisseur, la profondeur impressionnante d'Un livre de martyrs américains, mais ça n'en est pas moins un bon premier roman, très prenant, qu'on quitte à regret.
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Emprise puis renaissance
*
Réaction à chaud: je viens de le finir, complètement charmée par cette lecture.
Charmée n'est peut-être pas le mot qu'il faudrait employer ici. Mais "émue" et "estomaquée".
*
Il est question d'émancipation d'une jeune femme, de dé-conditionnement sous influence religieuse intégriste. Appelons un chat - un chat. Nous oublions parfois que dans notre beau pays, nous avons nous aussi la chrétienté qui a ses groupuscules portant haut le flambeau du salut du Christ. Avec ses membres flamboyants et dévoués, sous l'égide d'un leader charismatique édictant des valeurs pieuses mais pas très louables. Mais quelle violence assumée dans leurs actes guerriers. J'ai parlé de guerre. Oui il en s'agit bien d'une quand ces croisés modernes partent à l'assaut de personnes n'ayant pas le même point de vue qu'eux. Homophobes, royalistes, sectaires et rétrogrades. Des catholiques intégristes dont l'héroine Sixtine est la victime bien malgré elle.
*
Jeune fille dont l'éducation exemplaire lui a valu de se marier à un homme de ce même groupe. Les ennuis débutent le jour de la nuit de noces. Cette belle-famille peu indulgente, souhaitant tout régenter. Un mari réactionnaire qui l'engrosse (c'est cru mais c'est de cette manière que Sixtine l'aborde). Puis un drame éclate et tout bascule.
*
En contrepoint de cet éveil, d'initiation à une autre vie plus humaine et respectueuse, on apprend des secrets de famille sous forme de lettres. Des confessions de la grand-mère maternelle de Sixtine qui apportent une lumière bienvenue.
Sixtine, de jeune fille, épouse puis mère, aura fait un immense bond en avant; de la ténacité, du courage.
*
L'auteure n'a pas mis tous les catholiques dans le même bain et a préféré faire un focus sur les dérives de quelques branches fondamentalistes. le sujet est bien traité (peu vu en littérature) et permet de mieux cerner le problème. (cette prison mentale dont l'extirpation doit être ardue).
*
Un beau portrait de femme allant de l'intime à quelque chose de plus vaste (un sujet d'actualité). La première partie est terrifiante et glaçante. Heureusement que le chemin de vie qu'a pris Sixtine dans la seconde partie est pavé d'amour et d'espérance, sinon j'en aurais pleuré.
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Un livre que j'avais très envie de lire. Je coupe net le suspense : pas de déception pour moi, bien au contraire. Lu en deux jours, conseillé à mon mari.... En un mot j'ai aimé !
L'histoire, je pense que vous en avez entendu parler : une jeune femme, Sixtine, issue d'un milieu catholique (ultra) intégriste. Un mariage dans l'élite. Arrêt des études car une femme est là pour procréer et s'occuper des enfants. Et puis tout ne se passe pas comme prévu.....
Une ou deux fois, elle s'étonne de l'impression qu'elle donne de venir d'un autre monde. Et pourtant c'est cela....

Petite expérience inverse me concernant.
Pour mon boulot je me suis trouvée devant une école catho intégriste (Fraternité de St Pie X) hors contrat évidemment, et pas prévenue. Seule femme au milieu des soutanes, des garçons en bermuda, des ados en cravate et blazer bleu marine.
Cet établissement scolaire accueille uniquement des garçons, du primaire à la terminale. Là c'est moi qui me sentait déplacée dans un monde qui n'était pas le mien. Je crois que c'est la première fois qu'être une femme m'a semblé.... étrange.... déplacé ? Je ne sais pas... Mais je n'étais pas à l'aise ! Et pourtant des milieux masculins j'en connais !
Je pense que je n'oublierai jamais l'arrivée dans le bureau du directeur, père abbé, avec une photo, non du pape, mais de Mgr Lefebvre.... J'ai découvert que ce prêtre officiait à chaque anniversaire de Pétain dans le village voisin (où Pétain est né) avec "Maréchal nous voilà" en fond sonore.... Effarant ! Effrayant ? Quelque part oui......

Un autre monde vraiment.... Une lecture passionnante !
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Mon père, j'ai besoin de me confesser...
J'ai beaucoup aimé le premier roman de Maylis Adhémar "Bénie soit Sixtine". On ne peut pas parler d'adoration car ce mot est réservé pour qualifier Dieu mais cette découverte littéraire a été un véritable coup de coeur.

Sixtine est une jeune femme baignant depuis son enfance dans la communauté monastique "les petits frères de la croix", branche assez stricte du catholicisme.
Depuis sa jeunesse, elle sait qu'elle devra respecter de nombreux préceptes religieux qui semblent, dans notre société actuelle, venir d'un ancien temps. de ce fait, sa vie semble toute tracée : À sa majorité Sixtine rencontrera un homme avec qui elle se mariera. Elle se devra d'honorer cet être tous les jours de sa vie et devenir une ménagère dévouée s'occupant de sa famille sans penser à ses propres besoins.

Lors d'un mariage, Sixtine fait la connaissance de Pierre Louis Sue de la Garde, fils d'une famille respectable de la communauté semblant bien sous tout rapport. La jeune dévote semble conquise. Après quelques rencontres, le jeune homme fait sa demande en mariage que Sixtine s'empresse d'accepter. Commence alors les préparatifs de la célébration qui rend cette dernière euphorique et rêveuse. Comment va se passer la nuit de noce? Est-ce que cet acte réservé à la procréation sera t-il comme elle l'imagine? Au petit matin la jeune mariée semble pensive et au fil du temps certaines désillusions vont commencer à apparaître. Elle découvre très vite ce qu'est la vie d'une épouse et future mère dans cette communauté et va aussi apprendre à connaître Pierre, un homme absorbé par ses obligations et membre très actif d'une milice.

Un événement tragique et brutal va finalement offrir à Sixtine l'opportunité de prendre ses propres décisions et va faire naître enfin la véritable personnalité de la jeune femme tout en gardant un lien unique avec dieu.

Ce roman est pour moi magnifique car on voit la construction d'une femme libre et émancipée grâce à un amour maternel incommensurable. Maylis Adhémar aborde aussi certains thèmes très intéressants comme la question de l'extrémisme religieux qui peut, au nom de certains préceptes ouvrir à l'intolérance et à une forme d'intégrisme avancée.

Je tiens à remercier les #68premièresfois et les Editions Julliard pour cette belle découverte qui se révèle être l'ouvrage que j'ai préféré dans cette sélection 2021 des 68premièresfois.

# Item 35
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Sixtine, jeune femme très pieuse rencontre Pierre Louis ,adepte d'un catholicisme radical, proche de l'extrême droite. Suite à un drame d'une violence inouïe, Sixtine choisit la liberté.
C'est l'histoire d'une émancipation, de la découverte d'un autre monde, de la rencontre de gens différents qui jusqu'ici n'étaient pour elle que des marginaux ..et qui contre toute attente lui apportent ce dont elle a toujours manqué.
Un coup de coeur et un thème original, finalement peu abordé en littérature (à ma connaissance en tout cas) qui invite aussi à faire quelques recherches sur cet intégrisme dont on parle assez peu mais qui existe bel et bien !
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Remarquable, extraordinaire. Je remercie l'auteure d'avoir composé avec talent cette histoire touchante à souhait.

Sixtine est une toute jeune femme, née dans une famille catholique traditionaliste et va rencontrer celui qui va devenir son époux, le père de son enfant, au mariage de son amie Marie-Sophie. Sixtine est une jeune femme confiante et naïve à mon sens car malgré des paroles et des comportements de Pierre-Louis son mari, elle continue de croire en sa bienveillance. Où préfère t-elle nier ce monde à qui elle appartient, ce monde intégriste ?

Il faudra un évènement tragique, terrible pour qu'elle essaye de voir, de comprendre et d'agir. Jusqu'à oser enfin s'ouvrir à une autre réalité de la vie.

Le monde que l'on prêtant connaître n'est pas si simple, il est composé de tant de visages..... Maylis Adhémar, nous livre une histoire touchante et invite à la réflexion......

Un excellent premier roman, magnifiquement bien composé..

Un grand merci à l'auteure, aux éditions Julliard et à la plateforme NetGalley !
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Encore une belle découverte de la rentrée littéraire que ce bout de chemin en compagnie de la jeune Sixtine !
Élevée par une famille catholique très pratiquante, Sixtine pense trouver bonheur et accomplissement en épousant Pierre Louis Sue de la Garde, un jeune homme de bonne famille, quelques mois seulement après l'avoir rencontré. Mais les doutes viennent vite perturber la vie de la jeune femme : est-ce normal que sa nuit de noces se soit si mal passée ? pourquoi doit-elle autant souffrir pendant sa grossesse et se sent-elle si mal alors que ce devrait être une joie de donner la vie ? et que fait vraiment son époux au sein du mouvement des Frères de la Croix ? Un événement tragique viendra balayer la vie de la jeune femme et la forcera à ouvrir les yeux et à se reconstruire petit à petit.
La première moitié de ce roman qui décrit l'endoctrinement dans lequel a été élevée Sixtine et qui ne fait que s'aggraver après son mariage, son mari venant d'une famille encore plus intégriste, est glaçante. On vit de l'intérieur la pression et les manipulations auxquelles la jeune femme est soumise pour lui ôter tout libre arbitre, la persuader que la vie qu'on lui fait mener est la norme et briser dans l'oeuf tout sentiment de révolte. Maylis Adhémar connaît sans doute bien ce milieu car ses descriptions sonnent plus que justes avec de nombreux détails qui rendent l'histoire encore plus crédible. Aucun cliché dans cette partie du récit, le trait n'est jamais forcé et c'est cette normalité qui fait encore plus froid dans le dos. Alors que l'angoisse monte quand Sixtine essaie maladroitement d'échapper à sa belle famille, on flirte avec le thriller et j'ai été happée par ce roman me demandant à chaque page jusqu'où l'auteur allait aller et comment tout ça allait bien pouvoir finir. Même la prière que répète Sixtine en boucle quand elle est perdue est glaçante dans ce contexte de par l'abandon et le reniement de soi qu'elle implique : "Mon père je m'abandonne à vous, faites de moi tout ce qu'il vous plaira. Quoi que vous fassiez de moi, je vous remercie. Je suis prête à tout, j'accepte tout, pourvu que Votre Volonté se fasse en moi et en toutes vos créatures."
La seconde partie du livre, qui raconte le long chemin qui mènera Sixtine vers l'indépendance et la liberté, m'a paru paradoxalement moins réussie. Même si les idées développées sont belles et si on se réjouit de l'émancipation progressive de la jeune femme, l'auteur n'échappe pas à certains clichés et facilités qui affadissent un peu le roman et font retomber la tension construite auparavant. Mais malgré cela, le récit reste toujours crédible et met l'accent sur la difficulté à se reconstruire quand on a été manipulé et conditionné dès son enfance. J'ai également apprécié que l'auteur dénonce les catholiques intégristes sans pour autant critiquer l'ensemble des religions ni le besoin de croyance : quel contraste entre les famille et belle-famille toxiques de Sixtine et le monastère si simple dans lequel elle se réfugie et où elle trouve quelques moments de paix et surtout une vraie écoute sans aucun jugement. Cette subtilité rend le roman beaucoup plus fort et montre bien à quel point l'intégrisme est un poison.
Bénie soit Sixtine réussit le tour de force d'être à la fois une lecture très prenante impossible à lâcher une fois le livre commencé, une plongée en profondeur dans un milieu finalement peu décrit dans la littérature et une dénonciation de toutes les sectes et formes d'endoctrinement. Une belle découverte et pour un premier roman un coup de maître : à ne pas rater !
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