Pour cela, [Staline] fait concocter par ses services idéologiques une théorie de la stratégie mondiale dite de la « troisième période révolutionnaire », où il annonce, coup de chance, le début d’une nouvelle tempête révolutionnaire pour 1929.
Or, celle-ci va bien avoir lieu, à Wall Street, mais sans que cette
analyse soit liée à la moindre lucidité économique des théoriciens du Komintern. Ce faisant, il entraîne tous les partis communistes d’Occident dans un affrontement total et sans répit contre la social-démocratie, notamment allemande, désormais qualifiée de « social-fascisme », pour mieux rompre les ponts avec la stratégie léniniste du front unique, à un moment où le chômage de masse va affaiblir le réformisme syndical dans la république de Weimar.
« Nos péchés, disait Agatha Christie, ont de longues ombres. » La mort du communisme, comme celle d’un être humain, se profile de longue date sur un corps sain en apparence. On peut en toute première approximation considérer la crise terminale du mouvement communiste à travers six portes successives, qui ouvrent sur une décomposition finale qui, pas plus que la phase ascendante, ne nous livre un résultat homogène.
Pendant vingt ans, en effet, le marxisme s’effondre comme projet intellectuel, malgré des efforts sérieux pour le sauver du naufrage du stalinisme. Pendant l’automne 1956, le peuple polonais allié à son intelligentsia de gauche et à la fraction nationaliste du parti communiste impose à Moscou un repli stratégique sans précédent ; le peuple hongrois dans la même configuration s’efforce lui aussi, sous la pression de communistes réformateurs, Imre Nagy, le philosophe György Lukács ou le colonel Maleter, de reconquérir son indépendance et d’instaurer une sorte de démocratie des soviets, plus ou moins inspirée de l’autogestion yougoslave de Tito. La révolte hongroise est écrasée militairement, mais Khrouchtchev se laissera convaincre par l’ambassadeur Andropov de permettre à Budapest l’instauration d’un pouvoir réformateur qui recherchera l’apaisement, celui de János Kádár, associé presque jusqu’au bout à Nagy qui, lui, sera pendu en 1959 sur l’insistance des dirigeants chinois.
Ces événements donnent le coup d’envoi au mouvement des « intellectuels communistes » (.)
La naissance et le développement du mouvement communiste présentent une caractéristique très originale par rapport à sa devancière immédiate, la social- démocratie : loin d’être le fruit d’évolutions assez lentes et décentralisées à l’échelle du continent européen, comme l’avait été le socialisme européen, qui se dota d’une structure internationale en 1889 après dix bonnes années de progressions inégales dans différents pays, et des histoires nationales déjà bien distinctes, nous avons dans le cas du communisme un acte de naissance unique d’une théâtralité extraordinaire : la révolution russe d’Octobre (novembre 1917).
Que veut vraiment Poutine? - Séminaire RDJ .Que veut vraiment Poutine? - Séminaire RDJ du 15 mars 2015 Avec : Michel Eltchaninoff, essayiste et rédacteur en chef à Philosophie magazine, auteur de Dans la tête de Vladimir Poutine (Actes Sud) et Alexandre Adler, historien, éditorialiste à Europe 1 et au Huffington Post ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE Les séminaires de la Règle du jeu Tous les dimanches à 11h Au cinéma Saint-Germain 22 rue Guillaume-Apollinaire Paris 6ème Métro : Saint-Germain-des-Prés Informations : redaction@laregledujeu.org ? 01 45 44 98 74 laregledujeu.org