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3,89

sur 558 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ils ne reviendront pas ceux qui sont loin, si loin que, souvent, ils ont fait le grand saut vers l'au-delà, avec leurs croyances ou leurs incroyances, leurs certitudes et leurs doutes, ils laissent une mémoire à cultiver et c'est ce que réalise Pierre Adrian dans ce roman, mais il le fait alors que la plupart sont encore bien vivants, tout en approchant du terme, comme cette grand-mère quasiment centenaire qui est le coeur de "la grande maison".

Des grandes maisons comparables à celle évoquée dans ce livre, j'en ai connues, pas en Bretagne, et j'y ai ressenti cette atmosphère que Pierre Adrian décrit parfaitement dans ce roman. Il a su imprégner son texte de l'essentiel qu'il fallait de nostalgie, de mélancolie, d'ennui au point que suivre ses pas parmi les siens, dans la maison, sur la plage ou au village fut un réel plaisir.

Il a déroulé les us et coutumes d'une famille nombreuse, au mois d'août, allant de la plage qui favorise bronzage des jeunes et des vieux, qui favorise aussi les conversations, les silences, jusqu'aux traditions, depuis la messe dominicale au feu d'artifice du 15 août, égrenant les jours qui coulent dans un bonheur éphémère retrouvé chaque été.

Son écriture est modulée par le rythme des marées et de la vie quotidienne estivale dans la grande maison, coeur vibrant de la famille. Bien sûr, il n'a pas évité certains clichés avec les ciels étoilés ou l'écume des vagues sur les rochers, clichés finalement nécessaires car tout cet ensemble n'est-il pas réellement une immense photographie où s'inscrivent des destins, passés, présents et à venir.

Ceux qui sont loin reviennent toujours en fait, dans les rêves, les souvenirs, les histoires vécues, les références comportementales et le souhait de l'auteur m'a paru exaucé malgré les durs moments de la fin du livre, moments annoncés, que le lecteur s'apprête à l'avance à découvrir, acceptant lui aussi le destin quel qu'il soit.
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J'avais beaucoup aimé «  Des âmes simples » de ce jeune auteur en 2019 .

J'ai acheté son livre de la rentrée, pas de regret ! quel beau livre!

Au sein d'une grande propriété familiale pleine à craquer , c'est le temps béni des retrouvailles saisonnières , au coeur du mois d'août , du côté de Brest pour un jeune trentenaire .

Car, un jour l'âge de rompre avec ces vacances en tribu ,entre messe du dimanche, plage, et fêtes sur le port était venu .

Puis, après de longues années d'absence ce jeune homme ———— autrefois un enfant méfiant ,une crainte alors qui disait son hostilité et son détachement du monde, la peur des serpents , une des ses premières paranoïas, ——- renoue avec la grande maison pour profiter des lieux avant la disparition définitive des aïeux , notamment la petite grand- mère si fragile, sans âge, vulnérable et silencieuse: avec son mari ,marin, elle avait navigué jusqu'en Orient , et tante Yvonne, si pieuse .

Le roman d'une grande délicatesse, limpide ,profond, perlé de secondes s'égrenant imperceptiblement est consacré tout entier à ce retour aux sources ,aoûtien, semblable à une madeleine de Proust , de ce trentenaire vagabond .

De cette vaste demeure au portail blanc ,décor de toujours, au contact d'un petit cousin Jean, qui lui ressemble ,il connaît et reconnaît tous les trésors cachés : le chocolat rangé avec les galettes bretonnes dans l'armoire en Formica jusqu'aux plantes à la sève orange du bord de la mare , destinées à soigner les verrues.

Chaque phrase à la fois légère , chatoyante , parlante , intense, procure , imprime à l'auteur des sensations perdues , fondatrices , essentielles , émaillées de détails contemporains alliés à une mémoire ancestrale :

Enfants aux visages poisseux de sueur , aux pieds maculés de vase, mères encombrées de tâches ménagères du matin au soir , doyenne nonagénaire, figée dans l'extrême vieillesse qui demande sans cesse «  : D'où viens - tu ? à tous les membres de la famille, oncles , tantes , cousins , oubliant , bien sûr , que tous viennent d'elle ,…
L'écriture ciselée , ouvragée , délicate, évocatrice , suscite une émotion intense pétrie de mystère semblable à des photos anciennes , de la mémoire ancestrale à la très belle insouciance du moment .

Les scènes apparaissent et disparaissent dans un souffle …

Mais la tragédie couve, rejetée à la fin du roman, dans toute son insoutenable inexorabilité. …..

Le lecteur alors se souvient de sa si belle lecture et cherche à percevoir, à guetter chaque signe annonciateur du drame dans la belle lumière du mois d'août qui finit dans l'obscurité…

Superbe ,émouvant , tendre.
Chronique magnifique d'un été où l'auteur se relie au passé et à ses aïeux avec une grâce infinie : bascule de l'enfance à l'âge adulte .



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De retour dans la maison familiale à la pointe de la Bretagne, après de nombreuses années d'absence, il y retrouve une immuabilité, une constance des lieux et des habitudes. Pourtant, il est devenu l'oncle, tandis que des enfants se construisent, comme lui naguère, des souvenirs pour longtemps, au parfum d'enfance.

Tandis que le passé ressurgit et que la faiblesse des aînés donne au temps qui passe une notion d'urgence, s'efface cette impression d'éternité propre à l'enfance.

Cette prise de conscience décuple la valeur de ces moments partagés, quand les regrets se mêlent au bonheur fugace d'un regard d'enfant.

Cet été pourtant, s'ornera des couleurs du deuil et de l'injustice.

Ce récit intime et personnel a pourtant une dimension universelle. Cette maison pourrait être celle de nos propres vacances, il suffirait de modifier les lieux et les prénoms et chacun pourrait y retrouver ses propres souvenirs. Il souligne ainsi l'importance de ces moments de partage et d'initiation, d'apprentissage des relations humaines, dans une ambiance qui restera une référence irremplaçable pour chaque enfant devenu adulte.

Le ton juste et empreint d'une douceur qui lui confère la nostalgie . Un très beau roman, poignant et émouvant.

192 pages Gallimard 25 Août 2022

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Je remercie chaleureusement les éditions Gallimard, son auteur Pierre Adrian ainsi que Babelio pour ce service presse.
"Que reviennent ceux qui sont loin", un titre à l'image de ce roman de Pierre Adrian qui aborde les thèmes du temps qui s'écoule inexorablement, de la finitude, celle de la jeunesse, de l'enfance, des moments heureux comme ceux qui sont amers et aussi parfois extrêmement douloureux. le narrateur a une petite trentaine d'années. Il travaille sur Paris, célibataire sans enfant, il a tout à construire. Son refuge, sa soupape, c'est de rejoindre le Finistère, la maison familiale possédée par celle-ci, où se retrouve les oncles, les tantes, les cousins, la grand mère, enfants, parents, de différents âges, de régions différentes, mais ce moment où ils se retrouvent tous dans ce lieu en Bretagne, est sacré. le narrateur nous raconte son quotidien dans cet endroit, l'atmosphère qu'il y règne, l'effervescence succédant à des moments d'ennui, la répétition année après année, des rituels familiaux, de la plage pour la baignade où organiser des jeux avec les enfants. Notre narrateur s'attache tout particulièrement à un petit neveu de six ans qui s'appelle Jean. Il tisse peu à peu une relation pleine de tendresse et de moment de partage lui rappelant sa propre enfance. Roman poétique, émouvant, très bien écrit, au rythme lancinant, volontiers nostalgique. On entre dans ce roman avec légèreté et puis peu à peu les souvenirs ressurgissent, cette grand mère pour qui il a de l'affection, très âgée, celle-ci passe sans doute son dernier été en Bretagne. le deuil, celui de l'enfance chérie, de l'entrée dans l'âge adulte, la perte inexorable de l'insouciance liée à l'enfance, les premières déceptions vécues, le quotidien à Paris que l'on va retrouver lorsque l'été s'achève. Surgit alors telle une épiphanie, la cassure et l'amertume d'un été qu'on souhaiterait éternel. le destin enfin. L'ingratitude de la vie qui prend et reprend sans que l'on y trouve un sens précis à lui donner. le temps est cruel, tout s'efface, les visages, les voix, les lieux, ils s'éloignent de nous, on s'en détache, malgré nous, et sans s'en rendre compte. Mélancolique, poétique, tendre, un hymne à la Bretagne qui est ici un personnage à part entière. On est troublé par cette lecture. C'est un des jolis roman à découvrir en cette rentrée littéraire. Pierre Adrian, "Que reviennent ceux qui sont loin, publié chez Gallimard.

Lien : https://thedude524.com/2022/..
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Les critiques inspirées , entre autres , de le Bison, Cannetille, Annette m'avaient poussée vers ce livre. Je savais qu'il me plairait.

C'est vraiment le roman de la nostalgie, celui du refus des choses qui finissent, comme l'exprime le narrateur. Ces mois d'août dans la grande maison familiale des vacances près de Brest, en pays du Léon, il n'y était plus revenu depuis six ans. Célibataire trentenaire, il goûte plus intensément encore, pour son retour, l'éphémère des rituels d'été, les promenades en vélo dans les abers, les après-midis languissants sur la plage, la fête du port jusqu'au petit matin.

Il se revoit enfant à travers un petit neveu de six ans, Jean, en qui il se reconnait. Il observe, un peu en retrait, les uns et les autres, sa grand-mère fragile, comme une porcelaine fine qui pourrait se fendre si facilement, les cousins assez indifférents, les enfants apprenant la cruauté , faisant l'apprentissage de la vie au sein de leurs groupes.

L'écriture est superbe. J'ai aimé en particulier cette personnification de la maison, qui la place au centre de l'histoire, protagoniste à part entière. Les paysages s'animent avec force, sous la plume de cet auteur talentueux. Et la mélancolie gris bleu des ciels bretons nous enveloppe , le même serrement de coeur du narrateur devant la chambre qui se vide fin août nous prend...

La fin glaçante, que très peu de signes laissaient deviner, rompt à jamais la continuité de ces étés en famille. Un roman prenant, à la musique intime lancinante.
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Avec délicatesse, patience, l'auteur s'attarde sur l'été des redécouvertes, celles qui suivent les fins que son narrateur déteste tant. Une nostalgie latente imprègne ces pages, en fait une ode au temps immobile des vacances qui s'accélère trop vite, vibrante d'odeurs d'enfance, de sensations oubliées et retrouvées pendant le mois d'août, puis perdues, à nouveau (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/10/13/que-reviennent-ceux-qui-sont-loin-pierre-adrian/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Chronique d'un été en Bretagne.
C'est le mois d'août et depuis toujours, toute la famille éparpillée se retrouve quelques jours dans la maison de vacances en Bretagne. Il y a la grand mère centenaire, les oncles et tantes, les cousins. Ils ne se voient pas beaucoup pendant le reste de l'année, même pas du tout,mais la maison de famille est leur rendez-vous, le temps du mois d'août. Cette maison résiste au temps elle n'a pas changé depuis des lustres et contient tous les souvenirs d'enfance des membres de la famille devenus des adultes.
Une belle chronique à travers les souvenirs d'un petit fils nostalgique sur le temps qui passe, la fragilité de la vie ,des instants de vie pleins de poésie et de délicatesse.
L'auteur m'a embarquée avec lui dans sa maison bruissant de tous ces enfants qui dévalent les escaliers, des discussions animées des adultes, des éclats de rire., du vent qui souffle dans les persiennes. Au fil des années, les enfants deviennent des adolescents et les adolescents des adultes , les adultes vieillissent et les vieillards s'effacent sans bruit. Tout change mais rien ne change en fait. Et l'an prochain,tout recommencera tant que la grand-mère centenaire et ciment de la famille est en vie.
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Un grand bol d'air iodé dans les pages de Pierre Adrian, avec des images de vacances au « bout du bout » de la Bretagne.
Un album de souvenirs d'enfance se déplie, au sein d'une grande tribu se regroupant l'été dans la vieille maison de famille. Et l'adulte devenu part à la recherche du petit garçon qu'il fut.

Par une analogie personnelle pour le lieu (jamais nommé mais proche du menhir du Guilliguy à Portsall) et le contexte familial estival, j'ai dégusté une narration qui me ressuscite aussi des photos, des odeurs, des impressions personnelles faites de joies, de peurs, de découvertes.

Une écriture fluide accompagnée des réflexions intimes sur l'appartenance à une terre, sur le temps qui passe, quittant l'enfance pour une vie d'adulte qui fatalement affronte le vieillissement et se brise aussi sur des drames. En observant les plus jeunes, l'auteur se frotte à l'introspection mélancolique, riche de souvenirs et de partages.

Une belle lecture par un auteur que je découvre.
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La nostalgie est au coeur de ce roman tout comme dans le titre .
Un homme jeune revient dans la maison de famille et de vacances en Bretagne après de longues années d ‘absence. Il y retrouve le phare de cette famille, sa grand-mère, très âgée et si fragile, et puis une flopée de tantes , d'oncles , de cousins cousines, une en particulier est restée dans ses souvenirs, Anne. Il se souvient des habitudes familiales , de la messe du dimanche, des régates, il découvre les derniers venus, un petit cousin le touche particulièrement, il s'appelle Paul, peut-être se revoit-il dans les yeux de cet enfant qu' un destin tragique attend.
Parfois il s'éloigne, c'est fatigant, bruyant une famille nombreuse , mais il se rend compte que presque tous l'ont quittée, même si c'est pour mieux y revenir, et lui reste toujours engoncé dans son célibat, peut-être est ce le moment d'un tournant dans sa vie d'adulte.
J'ai surtout apprécié le style de l'auteur ; son écriture est délicieuse à lire, sans laquelle j'aurais trouvé un peu de monotonie à ce texte .
Merci aux Edts Gallimard et à Babelio pour cet envoi.
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Un roman très bien écrit qui raconte l'attachement à la maison familiale où le personnage principal a passé toutes ses vacances d'été.
Il y revient vers 30 ans et se souvient des moments et des rituels. Il raconte la vie d'un été et regarde avec tendresse les petits cousins qui vivent un été de leur enfance.
Certaines phrases sont très belles : à lire et à relire comme de la poésie. On sent la mer, les paysages bretons.
Une belle lecture.
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