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Citations sur Quand le requin dort (74)

Elle se lève à l’aube et va là-haut sur la terrasse avec un seau d’eau de Javel et un balai, pour nettoyer les « petits cacas » des pigeons. Mais même avec les pigeons elle est gentille. Elle les invite à ne pas venir en construisant de chaque côté une barrière de plantes épineuses rouges et blanches, exactement dans le ton des dalles du sol. Ou bien, sur les fils, elle accroche des enveloppes, qui les effraient par leur bruissement. Et toutes les autres fleurs aussi sont rouges et blanches : les jasmins, les roses, les tulipes, les freesias, les dahlias.
Quand elle étend le linge aussi, les couleurs, ça compte. Mais à mon avis ce n’est pas pour l’esthétique. Par exemple, pour notre petit linge à nous, les enfants, elle n’utilise que des pinces vertes : l’espérance. Pour ses draps, à papa et elle, les rouges : la passion. J’ai remarqué qu’elle évite toujours les jaunes, le désespoir, et elle les fait disparaître quand il y en a dans les paquets tout prêts.
Maman n’a pas seulement peur des pinces à linge jaunes, elle a peur de tout. C’est rare qu’elle regarde un film jusqu’à la fin et ne s’enfuie pas du cinéma terrorisée à la première scène un peu dure, ou simplement réaliste.
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La famille Sevilla-Mendoza
En réalité, nous ne sommes pas la famille Sevilla-Mendoza. Nous sommes sardes, j’en suis sûre, depuis le Paléolithique supérieur.
C’est mon père qui nous appelle comme ça, ce sont les deux noms de famille les plus courants là-bas. Il a beaucoup voyagé, et l’Amérique c’est son mythe, mais pas celle du Nord, riche et prospère, celle du Sud, pauvre et déshéritée. Quand il était jeune, il disait qu’il y retournerait, seul ou avec la femme qu’il épouserait, qui partagerait son idéal et l’aventure de vouloir sauver le monde.
Il n’a jamais demandé à maman de partir là-bas avec lui. Partout où il fallait aider, il y est allé. Mais jamais avec elle, elle a bien trop peur des dangers et elle est toujours à bout de forces.
Chez nous, chacun court après quelque chose : maman la beauté, papa l’Amérique du Sud, mon frère la perfection, ma tante un fiancé.
Et moi j’écris des histoires, parce que quand le monde ne me plaît pas, je me transporte dans le mien et je suis bien.
Dans ce monde-ci, il y a plein de choses qui ne me plaisent pas. Je dirais même que je le trouve moche, et je préfère décidément le mien.
Dans mon monde, il y a lui, aussi, qui a déjà une femme.
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Je sais qu’elle est partie sans désespoir, ni colère. Je sais que les derniers temps elle avait semblé forte parce qu’elle savait que ce serait bientôt fini. Simplement, elle a compris qu’elle était de celles qui ne s’en sortiraient jamais et elle s’est enfuie de la vie comme elle se sauvait du cinéma quand les scènes étaient trop dures pour elle.
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En réalité, nous ne sommes pas la famille Sevilla-Mendoza. Nous sommes sardes, j’en suis sûre, depuis le Paléolithique supérieur. C’est mon père qui nous appelle comme ça, ce sont les deux noms de famille les plus courants là-bas. Il a beaucoup voyagé, et l’Amérique c’est son mythe, mais pas celle du Nord, riche et prospère, celle du Sud, pauvre et déshéritée. Quand il était jeune, il disait qu’il y retournerait, seul ou avec la femme qu’il épouserait, qui partagerait son idéal et l’aventure de vouloir sauver le monde. Il n’a jamais demandé à maman de partir là-bas avec lui. Partout où il fallait aider, il y est allé. Mais jamais avec elle, elle a bien trop peur des dangers et elle est toujours à bout de forces. Chez nous, chacun court après quelque chose:
maman la beauté, papa l’Amérique du Sud, mon frère la perfection, ma tante un fiancé.
Et moi j’écris des histoires, parce que quand le monde ne me plaît pas, je me transporte dans le mien et je suis bien.
Dans ce monde-ci, il y a plein de choses qui ne me plaisent pas. Je dirais même que je le trouve moche, et je préfère décidément le mien.
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Tu me manques, dit-il. Je ne te connais pas et tu me manques ou il faudrait peut être dire que tu me manquais et je t'ai trouvée. Et je ne voudrais pas que tu me prennes pour un fou mais je t'aime.
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Dans ce monde-ci, il y a plein de choses qui ne me plaisent pas. Je dirai même que
je le trouve moche, et je préfère décidément le mien.
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...elle qui était comme le portemanteau de ses vêtements tellement elle aurait voulu à ce moment-là ne pas exister comme personne.
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Et jamais il ne se sent inférieur à quelqu'un, même s'il n'a pas fini la fac. Au contraire, quand quelqu'un étale ses titres universitaires, il dit que la culture ce n'est pas ça, c'est autre chose, et qu'ils sont simplement de grands ignorants.
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Jeune fille, en réaction à la méchanceté d'Hitler, elle devint communiste. mais ensuite elle lut des choses sur les crimes de Staline et de Mao, et que la vie était moche en Russie et en Chine aussi. Elle se rabattit sur l'église, mais la encore i y avait, ou il y avait eu dans le passé des gens méchants : les inquisiteurs par exemple, ou les bigotes sans cœur. il ne restait plus que la démocratie. Parfaite. Mais papa dit toujours que les démocraties occidentales, avec leur dictature économique, assassinent le Tiers Monde.
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" Comment ai-je pu vivre comme ça : sans dieu, sans amour, sans histoires à raconter "
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