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Critique de jlvlivres


« Senlin : Une biographie » est un poème en trois parties de l'américain Conrad Aiken traduit par Philippe Blanchon (2015, La Nerthe, 90 p.).
Conrad Potter Aiken (1889-1973) est un auteur américain, né à Savannah, en Géorgie. de nombreux poèmes et une bonne demi-douzaine de romans ou de nouvelles, dont peu sont malheureusement traduits en français. Les plus connus sont « Au Dessus de l'Abysse » au titre original « Blue Voyage » (1927), traduit par Patrick Repusseau (1994, le Mercure de France, 456 p.) et « Un Coeur pour les Dieux du Mexique » (1939) traduit par Michel Lebrun (1991, La Table Ronde, 172 p.). Il est vrai qu'il y a également dans ce livre une certaine ressemblance avec « Au Dessous du Volcan » de Malcolm Lowry. Dans les deux cas, il s'agit d'un voyage de deux personnes liées affectivement, mais qui est en fait un voyage sans espoir. C'est aussi le thème du voyage qui se retrouve dans « Un Coeur pour les Dieux du Mexique ». Il est une des piles du pont qui le relie à Joseph Conrad (1857-1924) et sur lequel Malcolm Lowry (1909-1957) a beaucoup voyagé. Voyage aussi, mais dans le temps avec « le Grand Cercle ». On constate de suite les liens qu'impliquent ces deux titres.
La jeunesse de Conrad Aiken se passe à Savannah, petite ville d'une quarantaine de milliers d'habitants où son père était chirurgien de bonne réputation. Mais à 11 ans, la famille se suicide suite à des déboires financiers, et c'est le fils qui découvre les corps de ses parents. Il en parle beaucoup dans « Ushant: an essay », sous-titré « Autobiographie narrative » (1952). Il est alors élevé par une grand-tante dans le Massachussetts. Il suit des cours à Harvard, ville qu'il décrit dans « le Grand Cercle » et écrit des poèmes, pour lesquels il reçoit le Prix Pulitzer en 1930.
Ses premiers poèmes « The Charnel Rose » et « Senlin : A Biography » sont publiés tous deux ensemble (1918, The Four Seas Company, 156 p.). le tout était sensé former « The Divine Pilgrim » (Le Pèlerin Divin), réunion de six poèmes, comme dans une symphonie. « Les symboles reviennent tout au long, comme des thèmes, quelquefois identiques, quelquefois modifiés, mais toujours se référant à une idée précise ». Si le premier est effectivement sous-titré « A Symphony », « Senlin : A Biography » en forme la quatrième.
« Senlin » est de toute évidence un nom inventé. Il pourrait signifier « jeune homme », tout comme « Forslin » qui apparat dans le second poème signifiait « homme âgé
C'est donc une suite de poèmes censée décrire l'évolution d'un homme au long de sa vie. « Senlin est assis devant nous, nous le voyons. / Il fume la pipe devant nous, nous l'entendons ». Mais il l'allumait déjà auparavant, et même après.
Que fait-il de ses jours. A midi, un piano joue « un brillante musique » et le soir « dans le soir bleu de mon coeur / j'entends la pulsation de l'étoile nuptiale ».
Abandon, danse macabre, Senlin est une question à laquelle le poème répond avec des cassures dans la voix, de légères allitérations et des répétitions. Aiken nous éclaire « le poème est simplement le développement et l'analyse […] de l'identité personnelle qui déconcerte chacun d'entre nous tout au long de notre vie […] qui est que suis-je, comment se fait-il que je sois moi, Senlin, et pas quelqu'un d'autre ? »
Finalement qu'est-ce que l'être
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