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3.97/5 (sur 66 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Savannah, Géorgie , le 05/08/1889
Mort(e) à : Savannah, Géorgie , le 17/08/1973
Biographie :

Conrad Potter Aiken est un écrivain américain, Prix Pulitzer, auteur de poésies, de nouvelles et de romans.

Quand il avait 11 ans, son père tua sa mère avant de se suicider en raison des problèmes financiers de la famille. Selon certains, Aiken fut témoin du massacre, d'autres sources indiquent qu'il découvrit les corps. Il fut élevé par son arrière-grand-tante dans le Massachusetts.

Il fut instruit dans des écoles privées et à l'école de Middlesex à Concord, Massachusetts, puis à l'université Harvard où il a édité le magazine "L'avocat" avec T.S. Eliot. Il reçut son diplôme en 1912.

C'est Aiken qui fit découvrir T.S. Eliot à Ezra Pound. Il fut aussi proche de William Carlos Williams. Son rôle est déterminant dans la reconnaissance d'Emily Dickinson dont il publie les "Selected Poems" en 1924.

Sa vie se partagea entre l'Amérique et l'Angleterre où il vécut de nombreuses années avant la seconde guerre mondiale.

Il a été profondément influencé par le symbolisme. En 1930 il reçut le prix Pulitzer de poésie pour ses "Poésies choisies" ("Selected Poems").

Il a écrit "Earth Triumphant" (1914), "The Charnel Rose" (1918), "In the Hanging Gardens" (1933), "Silent Snow, Secret Snow" (1934). Son poème "Music I Heard" a été mis en musique par un certain nombre de compositeurs.

Il fut aussi un des plus importants romanciers de sa génération, au point d'avoir été le "mentor" de Malcolm Lowry (1909-1957), qui admirait autant sa prose que ses vers.

Il est le père de l'auteure Joan Aiken (1924-2004).

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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Le visage
     
Le châle bleu d'abord, un baldaquin bleu,
ciel bleu, plafond bleu, la lumière surprenante
qui va et vient, alors des formes informes
et ensuite la forme des formes l'état des états
l'obscurité avec le visage, le visage avec les yeux,
le visage avec les étoiles, le visage penché, le murmure,
     
douce nourriture, douce douceur, profondeur incalculable
hauteur imprenable mais protectrice
la tour parmi les étoiles, le grand Yggdrasil
et ainsi les sons croissant plus lentement, plus distinctement,
un son autrement clair, le murmure secouant
profondément les accords de l'être et la voix
     
conversation ou chant, avec des notes espacées –
si espacées que la terreur replie ses ailes
entre une syllabe du plus doux des sons
et la suivante – mais si lentement, si lentement,
que la terreur en bas, sur des ailes délicieuses,
flotte – tombe dans l'obscurité – dans le silence –
     
alors en haut elle bat des ailes, quand le mot chante,
elle part au loin, dans le bleu du ciel,
jusqu'au châle étoilé – et ici la voix subite
murmure au coeur, à la gorge,
jusqu'à ce que tout le sang irradie les veines
chuchote le secret, le secret perdu, au loin
     
et c'est un chant d'oiseau, ce sont des branches d'arbres,
le vol de la lumière entre les feuilles du palmier nain,
la vague de vent à travers le champ de pâquerettes,
la voix de l'eau fluctuant dans la nuit
et la marchande ambulante, la vieille Noire, chantant
"ouais, crevettes, ouais, gombos" dans le matin bleu clair –
     
et ensuite le visage renfermé, au loin effacé,
vers le rouge coucher du soleil derrière le phare,
par-delà la bouche de la rivière, par-delà le marais,
loin en mer, ou des étoiles entre deux nuages,
de plus en plus loin, jusqu'à ce qu'il ne vive à nouveau
que dans des choses plus proches – et maintenant
     
la lumière du soleil sur la main et une herbe froide,
la cupule du gland à moitié remplie de pluie, la sauterelle
dépliant les ailes irisées d'ichtyocolle
le colibri au-dessus de la bouche de la fleur
sur un cordon invisible de l'or le plus pur –
des ombres d'aile sur le mur d'une vieille maison –
     
alors avec la vitesse recouvrée, alors avec force,
et alors avec des mots cachés ou à demi perçus,
comme quand l'étrange syllabe avec une brillance soudaine
ouvre des yeux sombres, et toute la page couverte de mots
devient un champ de fleurs, ondulant et parfumé,
le trèfle, la tulipe dans l'herbe profonde et les feuilles –
     
tout éveillé et vibrant dans un vent venu d'un lointain
ailleurs et à demi oublié – de ce ciel,
de ce plafond, de cette lumière surprenante, de ce châle
étoilé d'où est venue la voix des voix;
alors perdu une fois encore et partiellement vu au loin,
entrevu dans l'éclair, entendu dans une perle de tonnerre –
     
diffus et plus diffus, avant que la musique ne parle
sous cent lumières, avec des violons,
de doux cors, des hautbois nostalgiques, où la encore
la terreur s'intercale entre un son et un autre,
flotte – tombe dans l'obscurité – dans le silence –
alors vers le haut battent ses ailes, quand la voix chante –
     
c'est la vie mais c'est aussi la mort,
c'est le chuchotement du toujours perdu
mais toujours su, c'est la première et la dernière
lumière du ciel, la fin et le commencement,
suit la mémoire se déplaçant comme une ombre
et seulement se repose, enfin, quand ça aussi va au repos.
     
*
     
The face
     
The blue shawl first, a canopy of blue,
blue sky, blue ceiling, the bewildering light
that comes and goes, and in it formless forms
and then the form of forms the shape of shapes
the darkness with the face, the face with eyes,
the face with stars, the leaning face, the murmur,
     
sweet food, sweet softness, incalculable depth
unassailable but protective height
the tower among the stars, great Igdrasil,
and so the sounds grown slower, more distinct,
one from another clear, the murmur shaking
deeply the chords of being, and the voice
     
speaking or singing, with notes far apart–
so far apart that terror folds his wings
between one syllabe of sweetest sound
and its successor,– but so slow, so slow,
that terror downward, on delicious wings,
floats,– falls in the darkness,– in the silence,–
     
the upward beats his swings, when the word sings,
is gone away, into the blue of heaven,
up to the shawl of stars–and here the instant voice
murmurs into the heart, into the throat,
till all the blood is radiant in the veins
whispers the secret, the lost secret, far away
     
and it is bird song, it is boughs of trees,
the flight of light among palmetto leaves,
the wave of wind across the field of daisies,
the voice of water fluctuant in the night,
and the street-vendor, the old negress, singing
"yea, prawns, yea, okras" in the bright blue morning–
     
and then the face withdrawn, farther withdrawn,
into the sunset red behind the lighthouse,
beyond the river's mouth, beyond the marsh,
far out at sea, or stars between two clouds,
farther and farther, till it lives again
only in nearer things–and it is now
     
the sunlight on the hand and a cold grass,
the acorn cup half with rain, the locust
unfolding irised wings of isinglass
the hummingbird above the flower's mouth
on an invisible cord of purest gold–
wing shadows on the wall of an old house–
     
and now in speed recaptured, now in strength,
and now in words dissembled, or half seen,
as when strange syllabe with sudden brightness
open dark eyes, and all the page of words
becomes a field of flowers, moving and fragant,
clover and tulip in deep grass and leaves–
     
all stirred and stirring in a wind from somewhere
far off and half remembered–from that sky,
that ceiling, that bewildering light, that shawl
of stars from which the voice of voices came;
then lost once more, and half seen farther on,
glimpsed in the lighting, heard in a pearl of thunder–
     
diffused, and more diffused, till music speaks
under a hundred lights, with violins,
soft borns, nostalgic oboes, where again
the terror comes between one sound and other,
floats,– falls in the darkness,– in the silence,–
then upward beats his wings when the voice sings–
     
and it is life, but is also death,
it is the whisper of the always lost
but always known, it is the first and last
of heaven's light, the end and the beginning,
follows the moving memory like a shadow,
and only rests, at last, when that too comes to rest.
     
     
Traduit par Philippe Blanchon - pp. 66-71
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« Avec lui, Paul dit : mieux vaut la neige, sa beauté, la perfection aléatoire de sa chute, qui de sa chute, ajoute au blanc l’épaisseur - qui au silence ajoute du silence. »
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Paul âgé de 12 ans, ne voit pas seulement la neige, il la sent; et la neige s'éprouve aussi,
existe aussi, en lui-même.
Mieux vaut la neige.
P44
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Le hululement du sifflet ponctuait son sommeil ; puis l'éclatante boule du soleil surgit au-dessus de la terre fertile, l'éblouissant par l'interstice du rideau moucheté d'escarbilles ; les champs opulents se déployant en éventail, en nervures et en volutes vertes, un troupeau de vaches, un chien, des meules de foin près d'un bouquet d'arbres, une ferme en silhouette se découpant sur l'Est ensoleillé. Des faisceaux de clarté orange se glissant sous le rideau baissé, son et lumière si confusément mêlés, au point d'être interchangeables : les rails vibrant dans ses os et ses yeux comme la lumière, les rayons du soleil assaillant ses tympans dans une cacophonie incessante. Et puis, les voyageurs lève-tôt, les nouveaux arrivants, les envahisseurs...
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At the last, tenderly,
From the walls of the powerful, fortressed house,
From the clasp of the knitted locks - from the keep of the well-closed doors,
Let me be wafted.
- Walt Whitman, The last invocation, first verses. -

A la fin, tendrement,
Des murs des puissants, de la maison fortifiée,
De l'étreinte des serrures tricotées - de la garde des portes bien fermées,
Laisse-moi être emporté.
- Walt Whitman, la dernière invocation, premiers vers. -
Traduction Kris Pot.
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Ces paysages sont des états d'âme, comme les sensations, comme les appréhensions. La petite ville d'Encadata, abandonnée de tous, sauf de cette silhouette noire encapuchonnée et énigmatique, en plus de ce crépuscule matinal d'un désert au milieu des montagnes... Tout cela, c'était bien davantage une partie de lui-même, qu'un banal lieu géographique... Il l'avait toujours su, comme en ce moment il sentait qu'il avait déjà vu ces kilomètres et ces kilomètres d'armoise et de mesquine, les amas disséminés de figuiers de barbarie longeant la voie de chemin de fer, le cactus-candélabre, les dents de scie des montagnes de fer et cuivre se découpant sur un ciel brûlant et sans nuage.
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- Avez-vous remarqué que nous venons d'entrer directement dans l'été? Cette année, nous n'aurons pas de printemps. Nous l'avons sauté pendant la nuit...
Blom regarda, amusé.
- C'est ma foi vrai, Noni. Quel sens de l'observation! Et quelle idée fascinante. Nous avons plongé à travers le printemps, comme si le train était un nageur et le printemps une vague de fleurs et de feuilles, une déferlante de bourgeons au sein du continent entier...
- En effet, le maïs est presque mûr. Alors qu'à Boston et dans les Berkshire, les feuilles sortaient à peine...
- Privés de printemps cette année!
- C'est un peu triste...
En silence, ils observèrent la terre changeante, la terre qui maintenant se divisait très vite en longs ravins parallèles, comme sous l'effet d'anciennes inondations. Maisons, cahutes, petites propriétés de Noirs. Et ensuite, ce qui était manifestement une digue - et les cabanes délabrées des squatters, sur le rivage - barques dans les jardins, arrimées aux vérandas en ruines, canots voguant sur l'herbe luxuriante - et soudain, indiscutable, le fleuve!
- Ah! lança Noni. Le Mississippi, père éternel des eaux! Maintenant, nous pouvons rentrer chez nous!
- Rentrer? fit Gil.
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Pourquoi au juste avait-il fallu que cela arrivât, ou pourquoi avait-il fallu que cela arrivât juste à ce moment-là, il n'aurait pu vraiment le dire, bien sûr ; ni peut-être n'aurait-il même pas pensé à le demander. La chose était avant tout un secret, quelque chose à dissimuler précieusement à Père et Mère ; et c'est à ce fait même qu'elle devait une énorme part de sa nature délicieuse.
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- Comment ça fait de mourir - étais-tu triste ?
- Très triste ! Mais c'est tout fait facile - tu retiens juste ta respiration et tu fermes les yeux.
- Oh !
- Et quand tu es allongé là, après que tu es mort, en réalité tu fais juste semblant. Tu restes très tranquille, et tu as les yeux presque fermés, mais en réalité tu sais tout ! Tu observes les gens et tu écoutes.
- Mais ne veux-tu pas leur parler, ou sortir du lit, ou du cercueil ?
- Eh bien oui, d'abord, mais c'est plus agréable que d'être vivant.
- Pourquoi ?
- Oh ! Je ne sais pas. Tu comprends tout si facilement !
- Comme ça doit être agréable !
- ça l'est.
(Etrange clair de lune)
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Folie ? Est-ce folie de se demander s'il est juste de vouloir arracher Paul à son monde de neige ? Non, et Conrad Aiken lui-même semble y inviter tendrement, semble désirer de loin en loin que l'on puisse entendre l'histoire d'une histoire qui revient, comme dans ce texte, à la graine enfouie d'un conte, en ceci que c'est aussi d'une parcelle d'enfance préservée que s'entend encore l'attirance de Paul, et la nôtre, pour son monde de neige. Et c'est là le merveilleux, que ce texte n'enferme rien, pas même la folie.
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