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sur 738 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Attention, les femmes prennent le pouvoir ! L'utopie est enfin là ? Hum… Pas si sûre.
Dans le monde entier, les femmes se découvrent un pouvoir particulier. Grâce à un nouvel organe qui fait son apparition, les femmes détiennent la foudre. D'un simple toucher, elles peuvent causer la mort. La tendance s'inverse et les hommes, sans aucun pouvoir, vivent dans la peur et la crainte et deviennent le sexe faible.

J'ai énormément aimé cette lecture. Naomi Alderman nous dépeint un futur complexe, mais néanmoins crédible. A travers le regard de différents personnages, l'auteure nous offre une vision complète de son univers. Nous suivons Allie, futur Mère Eve, qui construira autour de ce nouveau pouvoir une religion, Margot, sénatrice américaine apporte un axe politique et géopolitique, Roxy quant à elle est la fille d'un grand bandit et c'est également elle qui sait au mieux utiliser son nouveau pouvoir et pour finir Tunde, journaliste globe-trotter, nous amène une vision globale du monde, la réaction des médias et nous permet bien sûr de vivre ces événements à travers le regard d'un homme.

En échangeant les positions de force, Naomi Alderman dénonce de nombreux problèmes actuels. Ces femmes pleines de pouvoirs sont loin d'être parfaite et savent abuser de leurs situations (elles harcèlent les hommes, les violent, se font un plaisir de les humilier et de les utiliser à leur bon vouloir). Naomi Alderman dénonce et elle ne prend pas de pincettes. Certaines scènes restent en mémoire longtemps. Loin d'être « une féministe enragée », l'auteure dénonce de façon intelligente et nous propose un roman vraiment intéressant et réellement complet. En plus de son intrigue prenante, Naomi Alderman a réellement une patte et une plume très particulière et travaillée que j'ai vraiment aimé découvrir.

Bref, rien à redire pour ma part. J'ai réellement adoré cette lecture et je vous la conseille même si je pense que c'est le genre de lecture qui ne plaira pas à tout le monde tant elle est particulière !
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Naomi Alderman imagine la fin du patriarcat, non pas pour un monde d'unité, mais pour la mise en place d'un matriarcat. Les jeunes filles découvrent qu'elles possèdent “le pouvoir”, la possibilité d'utiliser un courant électrique qu'elles ont en elles. Ce courant, propre au genre féminin, inquiète les hommes. 

On suit plusieurs personnages sur différents continents, ce qui nous permet de comprendre l'évolution du monde avec différents points de vue. Naomi Alderman fait monter crescendo le rythme de son roman et les enjeux du pouvoir. Au début, à l'instar des personnages, on découvre ce courant électrique avec lequel des adolescentes jouent. Filmant leurs exploits, les vidéos se propagent sur internet. Puis on comprend tout ce qui peut se développer autour : on crée des écoles non-mixtes où les filles développent et contrôlent leur pouvoir tandis que les garçons sont mis en sécurité dans leurs propres écoles. On mène des études sur cette nouvelle capacité humaine. Bien sûr, l'aspect mystique prend le dessus et une dérive religieuse prônant un dieu “femme”, la Mère, utilise ce phénomène méconnu de la science pour affirmer son assise. de même, les intérêts politiques et les perspectives d'élection sont réévalués. Comme une denrée précieuse, le pouvoir est utilisé. Il réveille la corruption, les ambitions et la violence. 

Au-delà du fait d'utiliser “le pouvoir” des femmes pour justifier la violence et l'instauration d'un climat de craintes, Naomi Alderman a trouvé l'élément qui permet d'imaginer le retournement de situation. En effet, le pouvoir, c'est la force des femmes. A cause de lui, les femmes sont craintes par les hommes.

 Les pires situations de notre monde sont inversées : des drogues sont élaborées pour exacerber le pouvoir. Les hommes doivent avoir des “gardiennes” qui ne sont pas sans rappeler la période antérieure à l'émancipation de la femme où celle-ci était sous l'autorité d'un mari, d'un frère, d'un cousin et ne bénéficiait d'aucune liberté. Les hommes ne peuvent plus voyager si une gardienne n'est pas notifiée sur leur passeport. Ils sont regardés de travers dans la rue quand ils sont seuls, changent de trottoir quand ils voient des femmes. Pour finir, le pouvoir donne lieu à des dérives sexuelles et les femmes maltraitent et violent les hommes. Autant de situations qui existent encore de nos jours dans certains pays et qui étaient encore d'actualité dans les nôtres (pays occidentaux) il n'y a pas plus d'un siècle.  

Là où Naomi Alderman veut certainement en venir, c'est que les femmes auraient besoin de ce “pouvoir” pour faire aux hommes tout le mal qu'ils nous font depuis des siècles… Mais eux le font sans raison, car le seul pouvoir qu'ils possèdent, c'est la force dont ils se croient les seuls détenteurs. L'autrice imagine donc la manière dont notre monde pourrait basculer et l'équilibre des forces, s'inverser. Finalement, un matriarcat ne vaut pas mieux qu'un patriarcat. Etymologiquement, “arcat” vient du grec “arkhê” qui signifie “pouvoir”. Tant qu'il y aura un pouvoir, il y aura une supériorité de laquelle découleront craintes, violences et inégalités.

Le Pouvoir est un roman qui fait réfléchir sur la notion de pouvoir (sans surprise), de supériorité, d'égalité, de sexisme, de manipulation, de violence, de peur et d'instauration d'un climat de peur. 

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Roman coup de coeur !

Deux parties : l'histoire principale, un roman dit historique racontant la découverte par les femmes d'un pouvoir électrique naturel qui va complètement inverser les rapports et stéréotypes de genres ; et le récit cadre : ce roman historique (écrit, à en croire les indices, autour de 5000 ans après Jésus-Christ) est soumis par son auteur, un certain Neil, à la sagacité d'une écrivaine de ses ami.es, une certaine Naomi, qui souligne son audace d'avoir imaginé que les hommes (êtres de genre masculin, pas le générique "êtres humains") aient pu un jour être puissants...

La deuxième dimension est courte mais a le mérite de mettre les choses en perspective et de questionner notre historiographie, après une démonstration de force par ce pseudo roman historique qui m'a semblé rassembler tous les stéréotypes de genres et les comportements associés, et ce de façon toujours très bien amenée, sans forcer, avec comme parti pris de tous les inverser (donc les stéréotypes masculins sont portés par les personnages féminins et inversement) ; cela, me semble-t-il, pour aider les lecteur.rices, s'il en était besoin, à se figurer ce que subissent les femmes depuis des siècles voire des millénaires car cela semblera sans doute plus choquant si les victimes sont des hommes (bonne démonstration du monde tordu dans lequel on vit !) ; également pour montrer la dimension construite et pas innée de ces stéréotypes ; et enfin pour mettre en évidence que pouvoir, violence et folie ne sont pas l'apanage des hommes...

Une belle virtuosité dans la construction ainsi qu'une grande intelligence, de l'action, de l'aventure, du suspense, de la psychologie, de la réflexion : époustouflant !
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Et si les femmes étaient dotées d'un petit organe supplémentaire au niveau de la clavicule, capable d'envoyer des décharges électriques ? Et si les hommes se retrouvaient confrontés à la peur de sortir seuls la nuit ? Et si on inversait les rôles ? C'est le postulat de départ du roman de Naomi Alderman, la société se retrouve changée en un éclair, celui qu'une femme lance pour se défendre face à un homme. Mais ce roman, certes féministe, n'a rien d'une utopie.
Ne rêvons pas, le pouvoir est une arme, et la femme, un homme comme les autres. Dictature, crime de guerres, viols, trafics de drogues, sectes et théories du complot... Rien de bien différent en somme.
Cette dystopie parle furieusement de notre époque. Car il faut croire que l'être humain préfère toujours une vision simpliste des choses à l'effort de penser le monde. Et si ce dernier se compose de proie et de chasseurs, donner les armes des chasseurs aux proies ne modifie rien. Une idée que l'on retrouvait aussi dans Zootopie (oui, le film de Disney, souvenez-vous de la gentille brebis un brin terroriste...).
Un roman éminemment politique, je vous le conseille !
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Intéressante.
Très intéressante même cette dystopie d'un monde tout à fait utopique sortit tout droit de l'imagination de Naomi Alderman.
Nous sommes dans les années 3500, je le suppose par les courriers échangés en début et fin du livre, peut-être plus.
Un écrivain envoie un manuscrit à son éditrice dans lequel il relate des faits qui, semblent-ils, ont bouleversé le monde dans les années passées, vers les années 2000, mais dont il ne reste pas beaucoup de traces seulement des objets retrouvés lors de fouilles et quelques écrits retrouvés et probablement réinterprétés par des scribes tout au long des siècles.
Ce que cet auteur raconte est tellement incroyable que l'éditrice a des doutes quant à la véracité des faits. Sa dernière lettre est étonnante de réalisme quand elle lui fait une proposition surprenante qui clôt magistralement le livre.
Le pitch du livre de l'auteur est le suivant :
Dans les années 2000 on suit le parcours de quelques individus qui ont amené à la grande catastrophe du siècle : les femmes prennent définitivement le pouvoir grâce à une modification de leur organisme qui leur confère une puissance extraordinaire. Elles décident de détruire tous les hommes qui les ont soumises à leur bon plaisir, de toutes leurs excentricités et de les soumettre à leur tour par la force de ce pouvoir. Cela génère une guerre sans merci qui est racontée dans les moindre détails.
Naomi Alderman s'est inspiré de la vie actuelle du comportement des hommes à travers le monde pour soumettre les femmes et les maintenir dans une dépendance à leur pouvoir par des lois et des règles, pour inverser totalement les rôles grâce à un stratagème (elle n'est pas très claire là-dessus) que posséderaient les femmes en dégageant une énergie colossale qui se transforme en électricité qu'elles utilisent avec leurs doigts. Déclenchant ainsi une guerre dans tous les pays où les femmes sont muselées, bafouées, violées, modifiant à jamais le pouvoir sur le monde.
Ce pouvoir ne pouvant être pris que par la force et la violence, l'auteur reprend tous les codes du patriarcat et de la religion pour mettre les femmes au pouvoir.
J'avoue que c'est assez jouissif à lire et que ça puisse surprendre.
Imaginons que dans 2000 ans il ne reste plus rien du monde actuel et surtout que personne ne s'en souvienne et qu'un auteur masculin raconte que la vie était dirigée par des hommes et que ce soit tout simplement utopique !
A votre avis comment réagirait sont éditrice ?

Je vous recommande chaudement cette lecture très bien écrite et passionnante de bout en bout.
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Les femmes, grâce à un organe apparu au niveau d'une clavicule, possèdent un nouveau pouvoir: celui d'infliger une douleur fulgurante, et même la mort. Elles ne sont pour autant pas invincibles, mais la peur a changé de camp et les hommes sont devenus le sexe faible.
Aux États-Unis, en Arabie Saoudite,dans un petit État d'Europe de L'Est et bientôt aux quatre coins du monde, les femmes s'organisent, une nouvelle religion apparaît . Mais celles qui détiennent désormais le pouvoir vont-elles se comporter mieux que les hommes ?
En choisissant de suivre le destin de quatre personnages, dont les destins vont évidemment se croiser, Naomi Alderman axe son roman sur la politique, la religion, les médias et le banditisme. Elles montrent les liens que ces puissances entretiennent mais ne perd pour autant pas de vue le côté humain de Tunde ,jeune journaliste nigérian et unique héros masculin, Allie jeune métisse américaine au parcours chaotique, Roxy fille d' un truand anglais ou bien encore Margot, ambitieuse femme politique divorcée et mère de famille américaine.
L'enthousiasme est très présent dans la première partie montrant le"Grand Changement", tandis que la tension monte dans la seconde qui relate les dérives du pouvoir.
Les textes qui encadrent ce qui est présenté comme un "maudit livre" rédigé par un homme, augmentent la sensation de réel du roman et l'inscrivent dans une démarche présentée comme historique qui ne peuvent que susciter la réflexion. Une grand plaisir de lecture, un roman qui se dévore d'une traite et que la grande Margaret Atwood qualifie de "fulgurant", quoi de mieux pour se précipiter ?
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Quand son tonton Rupert déclare, dans un élan féministe louable à 4 grammes de l'après-midi que « d'façon, le monde, y s'rait meilleur avec les bonnes femmes au pouvoir ! z'ont l'instinct maternel, elles ! pas comme ces mecs pourris à l'ego démesuré », Naomi Alderman se dit qu'elle tient un truc. « Pas con, ça, comme idée pour un roman » Alors ? Si le pouvoir était aux femmes, le monde serait-il dominé par des bonnes fées, ou bien par des belles-mères ?

Construit comme un thriller, avec ses chapitres courts, sa multiplication des points de vue et son rythme soutenu, le Pouvoir prend un parti risqué : une société dominée par les femmes, ça craint. En explorant les pouvoirs physique, politique, religieux ou encore des médias, Naomi Alderman dépeint un monde de violence systémique, où les hommes sont soumis et dévalorisés socialement, de viols normalisés, de domination légitimée… C'est simple : on dirait un monde dominé par les mecs !

Le Pouvoir ne présente pas, à la différence des Chroniques du pays des mères d'Elisabeth Vonarburg, une société matriarcale séculaire dans laquelle la domination féminine est un fait acquis, mais s'attarde sur cette période où tout bascule, où les femmes parviennent à inverser les rapports de forces, où les victimes peuvent aussi devenir bourreau, et comment, rapidement, la peur change de camp…

Le parti pris peut déplaire par son pessimisme, voire par son manque d'originalité apparent. C'est pourtant dans cette inversion des rôles qu'il trouve tout son sens, en préférant dénoncer les problèmes actuels que vivent tant de femmes dans le monde plutôt que d'essayer d'imaginer un monde meilleur parce que gouverné par la sagesse des femmes. le message n'en gagne que plus de force.

Tout juste regrettera-t-on une fin un peu expédiée, quoiqu'assez « amusante », et des personnages pour lesquels on peut manquer d'empathie, mais c'est bien peu face à la portée de l'ensemble.

J'ai aimé :
• Super rythme
• Un parti pris osé…

J'ai moins aimé :
• … qui peut ne pas convenir à tou.te.s
• Fin abrupte
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Que se passe-t-il quand Margaret Atwood promeut un ouvrage ? Margaret Atwood, icône de la figure féminine forte dans ses romans, qui a tant fait parler d'elle suite à la brillante adaptation en série de son livre La Servante écarlate. Cela donne un livre électrochoc ! le pouvoir de Naomi Alderman, acclamé par la presse et les libraires, est comme le dit si bien Madame Atwood « électrisant ».

Et si un jour les femmes devenaient le sexe fort, grâce à un mystérieux pouvoir qui procure la capacité d'envoyer des décharges électriques ? Tel est le postulat un peu déroutant du roman. Ce qui pourrait paraître casse gueule s'avère tout simplement brillant dans les mains d'une auteur de talent.

La littérature de genre, qu'il s'agisse du fantastique, de la fantasy ou de la science-fiction, est encore mal perçue en France, considéré comme étant moins prestigieuse que la littérature blanche. Et pourtant depuis quelques temps, les grandes maisons d'édition commencent à publier des écrits dans ces domaines, sans les séparer de leur catalogue, permettant ainsi de les démocratiser. Car sans équivoque, le pouvoir s'avère une dystopie dans laquelle l'humanité entreprend une nouvelle ère, une société qui pourtant ne semble pas les conduire au bonheur.

Si au premier abord, le roman s'inscrit dans un contexte féministe fort, c'est aussi une critique évidente de l'extrémisme, qui conduit nécessairement à l'auto-destruction. Non les femmes ne sont pas les grandes gagnantes. Peu importe le sexe, le pouvoir absolu détruit celui qui l'habite. Moyennant des fac-similés archéologiques et en multipliant les points de vue, sous forme d'un récit choral, et sources historiques, le récit souhaite recréer le travail d'un historien qui voudrait pouvoir rétablir la vérité. le pouvoir fait échos à un livre français sorti en 2016, Les sorcières de la République écrit par l'excentrique Chloé Delaume, mais s'avère plus fin et hypnotisant que celui-ci, et se conclue magistralement sur une pointe d'ironie.

Bien écrit, fascinant à tout instant, dérangeant parfois, le pouvoir est un véritable électrochoc.
Lien : https://www.lullyfabule.fr/c..
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Choisi un peu au hasard dans une librairie en Angleterre, ce roman s'est révélé être une bonne surprise!

Cette dystopie part d'une idée un peu folle : et si les femmes devenaient subitement plus fortes que les hommes? Si elles obtenaient un pouvoir dont ils seraient exclus?
Ces femmes, capables de générer de l'électricité et de la contrôler deviennent des cibles et des dangers ambulants.

Car depuis la nuit des temps, les hommes ont toujours été au pouvoir. Certains hommes en ont profité pour faire de leurs femmes ce qu'ils voulaient. Elles avaient moins de droits, moins de possibilités. Certaines malchanceuses ont été maltraitées, utilisées, ...

Donner du pouvoir à ces femmes criant vengeance est évidemment une bombe à retardement ...

Dans ce roman, nous suivons le destin de plusieurs femmes avec des parcours différents: il y a Mother Eve, une femme au passé trouble se sentant investie d'une mission, Roxy venant d'une famille mafieuse anglaise, Margot, une femme politique voulant à tout prix protéger sa fille Jocelyn dont les pouvoirs ne sont pas stables, ... sans oublier Tunde, un journaliste indépendant qui se retrouvera dans des situations plus que précaires.

Parce que cette nouvelle donne changera le monde... et pas pour un mieux. Car le pouvoir se moque de qui l'utilise. le genre ne détermine pas si la personne sera un bon et juste leader. Dans tous les cas, des dérives guettent...

Jusqu'au jour où avec tout ce pouvoir, le monde menace de voler en éclats.

Les échanges fictifs entre auteurs à la fin du roman m'ont vraiment fait sourire. Imaginer un homme obliger de prendre un nom de plume féminin pour être considéré comme sérieux est vraiment drôle :p.
Mais cela nous montre bien que c'est le pouvoir et non le genre qui décide de la destinée des plus "faibles".

Un roman vraiment intéressant qui soulève des questions qui valent la peine d'être envisagées, réfléchies, ...
Car malheureusement, le pouvoir et ses dérives sera toujours là même s'il change de mains ...
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Le pouvoir semble d'abord un roman féministe (et il l'est), mais c'est avant tout, selon moi, un roman sur la notion de pouvoir.
Quand les femmes acquièrent une position dominante, que font-elles ? Pas mieux que les hommes. Elles font le mal, torturent, ambitionnent, détruisent, pourquoi ? Parce qu'elles le peuvent.
J'ai bien aimé que l'autrice ne souligne pas les parallèles entre la situation des hommes dans le roman et celles des femmes dans la réalité. Les hommes réclament justice car ils subissent des violences conjugales, sont violés et battus, mais à aucun moment l'autrice n'écrit que c'est un retour de bâton. C'est le lecteur qui se le dit.
L'inversion des discours sur la supposée faiblesse, frivolité, douceur du "sexe faible" (ici les hommes) interroge sur la construction sociétale, mais aussi sur la nature humaine : car si les femmes sont aussi violentes que les hommes, que peut-on espérer de l'humain ?
J'ai trouvé aussi intéressant d'introduire le personnage de Tunde, un jeune homme journaliste et féministe mais qui peu à peu est gagné par la peur.
Enfin le roman est inséré dans un récit-cadre qui, comme dans "La servante écarlate" de Margaret Atwood, introduit une distance historique de plusieurs siècles.
Petit bémol : je pense que Naomi Alderman aurait pu raconter un peu "l'apocalypse" finale, et notamment la confrontation entre Roxy et son père.
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