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Christine Barbaste (Traducteur)
EAN : 9782702163405
400 pages
Calmann-Lévy (03/01/2018)
3.54/5   730 notes
Résumé :
Et si les femmes prenaient enfin le pouvoir dans le monde entier ? Aux quatre coins du monde, les femmes découvrent qu'elles détiennent le "pouvoir". Du bout des doigts, elles peuvent infliger une douleur fulgurante. Et même la mort. Soudain, les hommes comprennent qu'ils deviennent le "sexe faible". Mais jusqu'où iront les femmes pour imposer ce nouvel ordre ?

"Électrisant ! Choquant ! Décoiffant ! Vous ne regarderez plus jamais les choses de la même... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (164) Voir plus Ajouter une critique
3,54

sur 730 notes
Malgré une très agréable lecture commune avec Cricri08, Krissie78 et VALENTYNE, je n'ai pas du tout apprécié ce roman !!

Les échanges épistolaires du début auraient dû m'aider à appréhender la dystopie mais, pour être honnête, je n'ai pas compris grand-chose et ça m'a déjà braquée !

Quant à ce qui concerne le Pouvoir, c'est un pouvoir physique qui s'est développé chez les femmes et qui leur permet de prendre le dessus sur les hommes quand elles savent le contrôler ; électrisant effectivement, au sens propre !!

Je m'attendais à ce que ce pouvoir les aide à mettre sur pied une civilisation qui établirait l'égalité des hommes et des femmes ! Que nenni ! Il n'est pas question de société, d'égalité mais uniquement de vengeance.

Ce que je peux admettre des femmes libérées des états arabes et autres pays extrémistes, je ne comprends pas qu'on puisse faire un roman sur des femmes qui font pire que les pires des hommes actuels ! On met les femmes à la place des hommes, on prend des idées nazies et on applique !

Roman féministe ? Aie aie pour mes yeux, mes oreilles et ma tête ! Je ne vois pas en quoi faire des monstres de la quasi-totalité des femmes peut passer pour féministe ! Tout ce que ça prouve c'est que Féminité et Pouvoir peuvent faire pire que ce qui a été fait jusqu'à maintenant !

Un personnage sympathique et attachant, le journaliste et j'ai apprécié Roxy, fille et soeur de chef de malfrats, qui a continué à vouloir s'enrichir mais sans tomber dans le sadisme ! Pour ce qui est de la religion et Dieu transformé en “Elle”... n'importe quoi ! La religion ? Quelle nouveauté n'est-ce pas ?

D'autres auteurs ont créé des civilisations, ont fait des dystopies post-apo mais là c'est n'importe quoi ! Aucune imagination ! On prend les mêmes, on inverse les rôles et c'est parti !! Merci à mes co-lectrices pour avoir été là dans ces moments difficiles !!

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Attention, les femmes prennent le pouvoir ! L'utopie est enfin là ? Hum… Pas si sûre.
Dans le monde entier, les femmes se découvrent un pouvoir particulier. Grâce à un nouvel organe qui fait son apparition, les femmes détiennent la foudre. D'un simple toucher, elles peuvent causer la mort. La tendance s'inverse et les hommes, sans aucun pouvoir, vivent dans la peur et la crainte et deviennent le sexe faible.

J'ai énormément aimé cette lecture. Naomi Alderman nous dépeint un futur complexe, mais néanmoins crédible. A travers le regard de différents personnages, l'auteure nous offre une vision complète de son univers. Nous suivons Allie, futur Mère Eve, qui construira autour de ce nouveau pouvoir une religion, Margot, sénatrice américaine apporte un axe politique et géopolitique, Roxy quant à elle est la fille d'un grand bandit et c'est également elle qui sait au mieux utiliser son nouveau pouvoir et pour finir Tunde, journaliste globe-trotter, nous amène une vision globale du monde, la réaction des médias et nous permet bien sûr de vivre ces événements à travers le regard d'un homme.

En échangeant les positions de force, Naomi Alderman dénonce de nombreux problèmes actuels. Ces femmes pleines de pouvoirs sont loin d'être parfaite et savent abuser de leurs situations (elles harcèlent les hommes, les violent, se font un plaisir de les humilier et de les utiliser à leur bon vouloir). Naomi Alderman dénonce et elle ne prend pas de pincettes. Certaines scènes restent en mémoire longtemps. Loin d'être « une féministe enragée », l'auteure dénonce de façon intelligente et nous propose un roman vraiment intéressant et réellement complet. En plus de son intrigue prenante, Naomi Alderman a réellement une patte et une plume très particulière et travaillée que j'ai vraiment aimé découvrir.

Bref, rien à redire pour ma part. J'ai réellement adoré cette lecture et je vous la conseille même si je pense que c'est le genre de lecture qui ne plaira pas à tout le monde tant elle est particulière !
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Que serait un monde dominé par les femmes ? Voilà l'idée de départ du roman de Naomi Alderman, recommandé par Barak Obama parmi les meilleurs livres de 2017 et adoubé par Margaret Atwood, l'auteure de « The handmaid's tale / La servante écarlate ». Un pitch et deux recommandations qui ont piqué ma curiosité et qui faisaient que j'attendais beaucoup de ce livre.

L'entrée en matière est intrigante : des échanges épistolaires entre un écrivain et son éditrice, une référence à des trouvailles archéologiques de plus de 5.000 ans, un extrait d'un texte religieux écrit comme la Bible, et la volonté de l'écrivain de passer par le roman pour raconter un pan de l'Histoire, un passé incertain, une époque trouble, d'avant le Cataclysme. Dix années entre l'apparition d'un phénomène qui ne touche que les femmes et va leur permettre de prendre le pouvoir sur les hommes, et la réalisation d'un évènement qui va anéantir une civilisation.

Le roman suit le parcours de 4 personnages principaux : 3 femmes et un homme. Il y a Allie, l'américaine, adolescente abandonnée par sa mère naturelle et abusée par sa famille d'accueil, devenue Mère Eve, grande papesse d'une nouvelle religion où Marie prend la place de Jésus, où la mère prend le pas sur le fils. Il y a Roxie la Londonienne, fille de mafieux, nouvelle maîtresse du trafic d'une nouvelle drogue et reine de la corruption. Il y a Margot la politicienne américaine ambitieuse. Et il y a Tunde, journaliste qui va parcourir le monde pendant ces dix ans, traquant les effets du pouvoir sur la société.

La première surprise est que ce « pouvoir » est un phénomène physique : les femmes découvrent qu'elles ont en elles un phénomène électrique qu'elles peuvent contrôler, maîtriser, utiliser à leur guise. Grâce à ce pouvoir elles vont prendre le dessus sur les hommes.

Dans cette nouvelle société Allie/Eve représente le pouvoir de la religion, Margot le pouvoir politique, Roxie le pouvoir économique. Première déception : les femmes ne doivent pas leur domination à leur intelligence mais à un phénomène physiologique. Et que font les femmes dès qu'elles ont le pouvoir ? la même chose que les hommes, peut-être en pire. Tout y passe : la manipulation (notamment par le biais de la religion), le mensonge ou le meurtre pour arriver au plus haut de l'échelon, la corruption, la drogue, le sexe, les trafics en tous genres, la vengeance sur les hommes, la violence gratuite et la guerre bien sûr.

Si le but de Naomi Alderman est de faire une critique du pouvoir en en démontrant les abus, alors c'est réussi. Mais ce n'est qu'un livre de plus sur le sujet. Ce roman est aussi présenté comme « féministe ». S'il s'agit de le lire au 2ème ou 50ème degré alors je suis totalement passée à côté de l'humour caché. Certaines situations infligées aux hommes pourraient prêter à sourire si elles n'étaient pas le triste strict reflet de ce que vivent tant de femmes dans le monde.

Alors que faut-il comprendre ? Que les femmes ne sont pas mieux que les hommes ? Que les féministes se leurrent en pensant que la fin du patriarcat rendrait le monde meilleur ? Que le totalitarisme et l'extrémisme sont un danger pour l'humanité ? Soit, tout cela on le sait déjà (encore que toutes les femmes ne sont pas Mme Thatcher comme le chantait Renaud). Cette vision des femmes, même si c'était de la provocation de la part de l'auteure ou une tentative de démonstration par l'absurde, est d'un pessimisme extrême vis-à-vis de l'humanité. A aucun moment je n'ai ressenti de compassion ou d'empathie pour les personnages excessifs et au profil psychologique pas toujours très poussé.

Oui ce livre est choquant, dérangeant (peut-être une des raisons qui font que je n'ai pas apprécié). Mais pour moi c'est surtout une grande déception. L'histoire est pauvre en termes de créativité, il y a des longueurs, des redondances. le pire n'est peut-être pas les comportements décrits mais le fait que L Histoire ne nous apprend rien parce qu'elle est écrite par les vainqueurs. le récit est de fait toujours biaisé. Mais ça aussi on le sait depuis toujours.

Bref, je crains d'être passée totalement à côté du message de l'auteure qui a su par ailleurs séduire beaucoup de monde. Première déception de l'année.
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Pas très original! Effectivement, ça se lit bien. Pourquoi? Parce que c'est écrit très simplement. Je l'ai lu en français mais de la manière dont c'est traduit, cela me laisse supposer que ce n'est pas de l'anglais de haute-voltige, dont il s'agit ici! Je soupçonne du « slang » américain ou anglais, puisque l'auteure est anglaise.

Donc ça se lit bien mais c'est un peu comme du fast-food littéraire : pas compliqué, phrases très courtes et très punchés. Beaucoup d'action et à chaque fin de chapitre un rebondissement, ce qui nous donne envie de continuer.

Toutefois, ça s'arrête là parce que les histoires de retournement de pouvoir en s-f il y en a à la pelletée. le fantasme de certaines femmes de pouvoir faire du mal aux hommes, wow, quelle découverte! C'est donc extrêmement décevant, voire navrant pour cette prémisse!

Tout au long de ma lecture je me disais : mais quand les femmes seront-elles plus subtiles que les hommes, quand réussiront-elles à prendre « ce pouvoir », sans tuer, ni mentir, ni voler, ni violer, ni corrompre? En tout cas cette lecture nous laisse bien peu d'espoir en l'humanité! Si les femmes sont incapables d'être plus fines que les hommes en ne perpétuant pas les même erreurs, ni les même errements, alors c'est peut-être que l'on mérite réellement de disparaître.

Donc tout ça fait que ce n'est pas très original. de plus, ça me laissait froide. Je n'avais aucune pitié, aucun sentiment face à ses filles qui se font « maltraitées »par les méchants hommes! L'auteure répète, sans se lasser le même pattern que tous les autres auteurs ayant écrit sur ce sujet : les femmes semblent incapables de se défendre avec ce qu'elles ont actuellement, alors pour cela elles devront avoir quelque chose de spécial : un pouvoir. Et que feront-elles avec? Elles répéteront les même gestes, les même errements que les hommes : de la violence, de la violence. Tuons-les, tuons-les! Il m'a violée? Je le tue! Point barre!

Mais à quand un roman ou les femmes s'en sortiront parce qu'elles auront été plus subtiles que les hommes? Qu'elles ne referont pas les mêmes erreurs qu'eux? Qu'elles n'utiliseront pas la violence? Et qu'au lieu de les exclure, elles les incluront et marcheront main dans la main avec eux?

Moi je vais écrire une version du roman ou comment ça s'est passé dans toutes les autres parties du monde que l'auteure a bien volontairement oublié, s'en tenant évidemment aux « méchants » pays faciles : l'Arabie saoudite, la Moldavie, les États-Unis. Donc une version qui se passe au Canada, en Suède et en France. Et ou au lieu d'avoir une leader religieuse (wow, quelle originalité, utiliser la religion!) ce sera une leader qui basera toutes ses décisions sur la connaissance et la science. Et au lieu de se servir de leur pouvoir pour faire le mal, les femmes s'en serviront pour bâtir et guérir. Et au lieu d'utiliser la drogue (quelle trouvaille!), pour démultiplier leur pouvoir, les femmes utiliseront l'équilibre du corps et la méditation. Et au lieu de se battre, elles chercheront un moyen d'enfanter sans douleur et comment contrôleur leur fécondité (une chose qui est fort souvent oublié par les auteurs de s-f! les gens utilisent des voitures volantes et se téléportent mais les femmes continuent d'enfanter comme en 1960! Et avec Philip K. Dick, ses personnages continuent de fumer mais bon ça c'est une autre histoire!). Au lieu d'apporter la mort aux hommes, elles établiront des partenariats, dialogueront et coopéreront avec eux.

Pas mal plus difficile d'écrire un roman comme ça hein?! Parce que c'est ça aussi le problème du roman : ses personnages sont très premier degré. Jamais d'approfondissement. Elles sont toujours en réaction à. Jamais en relation avec. Toujours en combat pour ou contre. Jamais en questionnement.

Il n'y a aucun personnage qui n'est pas une victime. Vraiment pas très original! C'est sûr que ça fait une moins bonne histoire mais comme l'auteure veut s'ancrer vraiment dans un réel proche, un futur pas si lointain, il aurait vraiment fallu un personnage de femme à qui il n'arrive rien de particulier, qui ne se fait ni battre, ni violer. Qui n'est pas une victime, aime son conjoint et ses enfants, vit dans un pays agréable, occidental, protégé. Jamais, même dans sa petite enfance ce personnage n'aurait été victime de quoi que ce soit. Parents aimant, conjoint aimant, enfants aimant. Pas facile, hein! Et pourtant, avoir un tel personnage, possédant ce pouvoir, aurait beaucoup plus fascinant à décrire et dépeindre que des personnages qui sont continuellement dans la colère et la vengeance!

Que ferait un tel personnage de femme avec ce pouvoir? Elle qui est heureuse, n'a jamais eu de tracas dans la vie? Ajouter ce personnage ferait en sorte aussi de rejoindre les millions de femmes qui vivent ainsi, en passant. Vous savez, toutes celles qui ne sentent pas vraiment concernée par #metoo parce que non, elles n'ont jamais été victimes de sévices, ni d'attouchement. Il y en a et beaucoup même! Vous savez celles qui vivent heureuses, celles qui aiment être enceintes et avoir une panoplie d'enfants, celles qui aiment rester à la maison, parce que non, aucun conjoint, aucun homme méchant de les y a obligées. Et que oui, oui, c'est véritablement une décision de couple. Toutes celles aussi qui font du jogging à 3h du matin, parce que oui, elles le peuvent, dans leur bout de pays, sans jamais se sentir agressées ou suivies. Ah et oui, bien sûr, toutes celles qui ont un père aimant et pas trop paternaliste, présent aussi. Cette sorte là il y en a aussi pas mal!

Bref, c'est certain que d'utiliser des ingrédients comme : la violence, la drogue, la religion, l'abus de pouvoir, la victimisation, c'est facile! Et en plus écrire ça, dans une langue populaire, avec des expressions qui laisse peu de place à la complexité et décrire une histoire ou une partie de l'humanité prend le pouvoir sur l'autre, vraiment, ça tombe dans la grosse malbouffe : c'est bon, on en reveut mais on a vite mal au coeur aussi! C'est souvent l'impression que j'avais.

Et en terminant, moi qui aime l'histoire et la vraie, un truc m'a vraiment agacé! Elle utilise à un moment donné le terme d'art pariétal pour décrire l'un de ses nombreux dessins, censés représenter les artefacts d'avant son grand Cataclysme (quelle originalité, encore là!) et qui donc, on peut le supposer, daterait de notre temps présent à nous. Or l'art pariétal concerne le Néolithique et le Paléolithique et se fait sur des murs de grottes ou d'abris rocheux. Point barre! Donc quelque chose qui aurait été dessiné, disons en 2030, par exemple, n'est absolument pas de l'art pariétal et ce même si retrouvé 5000 ans après un « grand cataclysme ». J'ai trouvé ça hautement pathétique!

De même que la raison pour laquelle les femmes auraient développées leur pouvoir : une utilisation d'une neurotoxine durant la deuxième guerre mondiale, à grande échelle sur des populations civiles…Quand on connait bien l'histoire de la deuxième guerre mondiale, c'est difficile à gober! D'autant plus qu'une neurotoxine est censé paralyser le système nerveux, pas modifier les gènes!

Et aussi à la toute fin, son « échange » de lettre ou supposément deux écrivains du « nouveau monde » d'après le grand cataclysme ou l'un doute du fait que les femmes, dans un temps fort lointain auraient été considérées comme les plus faibles…Ça ne tient pas non plus. Avec la quantité d'information que l'on enregistre, archive et produit aujourd'hui, même 5000 ans après un supposé grand cataclysme, il aurait été facile aux historiens de découvrir comment les humains vivaient en 2019. Avec une parcelle de roche, aujourd'hui, on arrive à reconstituer une fresque antique datant de 4000 ans! Me semble que des historiens de 7019 seraient incapables de reconstituer l'Histoire! Et dernier point : en 7019, on écrit toujours, on s'échange toujours des lettres? Vraiment??? Bon ok, ça je laisse faire!
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Et si les femmes se découvraient soudain une faculté inconnue : celle de neutraliser, blesser ou même tuer un adversaire, grâce à de l'électricité qui jaillit du bout de leurs doigts… ? Voici le point de départ de cette dystopie le pouvoir (en anglais Power, ce qui signifie à la fois électricité et pouvoir).
Neil et Naomi vivent dans un monde dominé par les femmes, et un monde dominé par les hommes leur semble quelque chose d'irréel. Un monde dirigé par les hommes serait-il plus sexy que le nôtre ? s'interroge Naomi. C'est l'objet du manuscrit que Neil a rédigé et qu'il envoie à Naomi pour relecture : grâce à des statues, bas-reliefs, tombes, Neil imagine comment les femmes ont gagné du pouvoir, ce qui s'est passé avant l'avènement du monde qu'ils connaissent.
La puissance nouvelle des femmes a tout d'abord fragilisé l'équilibre du monde ancien : des révoltes éclatent partout, notamment dans les pays où les femmes manquent cruellement de droits : en Inde, en Arabie Saoudite. Tunde, un jeune Nigérian, filme ces événements, parfois au péril de sa vie, et diffuse ses vidéos sur Internet ou les vend aux médias. Allie, une jeune Américaine en cavale après avoir assassiné son beau-père crée une nouvelle religion : Dieu est en réalité la Mère, Mère Eve. Roxy, une jeune Anglaise, utilise sa force électrique hors du commun dans les milieux du crime. Margot Cleary, maire d'une ville américaine, s'empare de la question du contrôle du pouvoir électrique pour sa propre carrière politique. Quant à la Moldavie, où l'exploitation sexuelle des femmes a donné une vigueur particulière au mouvement indépendantiste, un nouveau pays contrôlé par les femmes, le Bessapara, est créé. Chaque personnage renvoie à une forme de pouvoir : la politique, la religion, les médias ou encore les trafics illégaux.
Ce roman nous permet de nous interroger sur la violence entre les sexes : que se passerait-il si les femmes avaient le dessus en terme de puissance physique ? Quelles en seraient les conséquences ? N'y aurait-il pas de nombreux hommes traités comme des objets sexuels ? Y aurait-il moins de guerre de religion ou politique si les femmes prenaient les décisions ? Est-ce que les femmes seraient, au fond, moins manipulatrices, moins malhonnêtes, moins impitoyables que leurs homologues masculins ?
J'en doute fort au vu de la galerie de personnages féminins du roman, plus enclins à donner la mort que la vie, qui ont tendance à utiliser leur pouvoir pour imiter les hommes dans leurs bassesses. le roman semble suggérer toutefois que le plus important n'est pas de savoir qui est victime ou bourreau, dominé ou dominant, mais plutôt que faire du pouvoir une fois qu'on l'a.
C'est un roman très « tranché » car j'aurais aimé avoir des personnages plus raisonnables, des femmes normales qui n'ont pas forcément envie de tuer un homme ! Mais je comprends cette démarche qui consiste à forcer le trait pour justement dénoncer l'extrémisme et le féminisme enragé. J'ai bien aimé l'idée de la fiction dans la fiction : cette mise en abyme avec le manuscrit de Neil et la reconstruction historique du monde d'avant mais la lecture a été un peu longue car je n'ai compris la démarche de l'auteure qu'à la toute fin du roman et on ne peut pas dire que les personnage soient particulièrement attachants !
L'occasion toutefois de faire une LC très agréable avec mes co-équipières !
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critiques presse (7)
MadmoizellePresse
16 janvier 2023
Dans ce roman de Naomi Alderman, remarquée pour l’excellent La Désobéissance, les femmes se révèlent dotées d’un étrange pouvoir.
Lire la critique sur le site : MadmoizellePresse
Chatelaine
07 août 2018
Pourquoi le lire ? Parce qu’en imaginant un monde fondé sur le matriarcat, l’auteure démontre avant tout l’absurdité d’une société reposant sur une domination, quelle qu’elle soit. Fascinant, ce roman fait écho à ce que notre époque a de plus tordu.
Lire la critique sur le site : Chatelaine
LeMonde
27 juillet 2018
Le miroir tendu à notre sexualité actuelle est sans pitié.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeJournaldeQuebec
09 avril 2018
Difficile de passer à côté du meilleur livre que Barack Obama ait lu en 2017 !
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Bibliobs
19 février 2018
Les femmes valent-elles mieux que les hommes ? La Britannique Naomi Alderman explore cette vaste question dans "Le Pouvoir", un roman où les femmes peuvent électrocuter les hommes.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Lexpress
22 janvier 2018
Le Pouvoir est un roman d'anticipation passionnant dans lequel la gent féminine prend... le pouvoir. Anticipation? Pas si sûr...
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeMonde
18 janvier 2018
Dans « Le Pouvoir », l’écrivaine britannique imagine la prise de contrôle du monde par les femmes grâce à une nouvelle faculté biologique. Mais le matriarcat fait-il une société meilleure ?
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (64) Voir plus Ajouter une citation
La nuit où elle était née, personne ne l'attendait : son père attendait Jack Conaghan, sa mère attendait son père, et Jack Conaghan, même s'il l'ignorait, attendait la mort. C'est une histoire vieille comme le monde : pile le soir où l'on se dit qu'il ne se passera rien, c'est là que tout se passe.
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« J'apporte donc un nouvel enseignement. Ce pouvoir nous a été donné pour rectifier notre façon de penser et la remettre dans le droit chemin. C'est la Mère et non le Fils qui est l'émissaire des Cieux. Nous devons appeler Dieu "Notre Mère". Dieu Notre Mère est descendue sur Terre incarnée dans le corps de Marie, qui a renoncé à Son enfant afin de nous libérer du péché. Dieu nous a toujours dit qu'Elle reviendrait sur Terre. Et Elle est aujourd'hui revenue pour nous enseigner Ses voies. [...] »
[...]
En cette période troublée, une soif de vérité, une faim de compréhension couvaient dans le pays. Qu'est-ce que Dieu voulait bien signifier par ce changement dans la destinée de l'humanité ? En cette période troublée, dans les États du Sud, il se trouvait des prêcheurs par légions pour expliquer que ce changement était une punition pour nos péchés, que Satan était en marche parmi nous, que c'était le signe avant-coureur de la fin des temps. Mais rien de tout cela n'était la vraie religion. Car la vraie religion est amour et non pas crainte. La mère qui berce son enfant dans ses bras : voilà l'amour et voilà la vérité. Les filles se transmettent la nouvelle. Dieu est revenue, et Son message nous est destiné, à nous seules.
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Ils avaient séparé les garçons des filles dès le cinquième jour, quand ils avaient compris que c’étaient elles les fauteuses de troubles – une décision qui coulait de source. Des parents recommandaient déjà à leurs fils de ne plus sortir seuls, de ne pas trop s’éloigner de la maison. « Quand une chose pareille s’est passée devant vous…, témoigne une femme au visage cendreux à la télé. J’ai vu une fille, au parc, le faire à un garçon, comme ça, sans raison, et il saignait des yeux. Des yeux. Aucune maman ayant assisté à une scène pareille ne laisserait ses garçons sans surveillance. »

Les écoles ne pouvant pas rester fermées éternellement, on s’est réorganisé. Des bus de ramassage dédiés conduisent les garçons, en toute sécurité, dans des établissements qui leur sont réservés. Ils ont pris le pli sans protester. Il suffit de regarder quelques vidéos en ligne pour que la peur vous saisisse à la gorge.
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Les hommes, pour commencer, enferment Roxy dans le placard. Mais ils ignorent que ce n’est pas la première fois qu’elle se trouve enfermée là-dedans. Quand elle fait des siennes, c’est justement comme ça que sa mère la punit. Pas longtemps. Juste le temps qu’elle se calme. Et petit à petit, au fil des heures passées dans ce réduit, Roxy a donné du mou au verrou en s’attaquant aux vis de la pointe de l’ongle ou d’un trombone. Si elle l’avait voulu, elle aurait pu faire sauter ce verrou n’importe quand, mais à quoi bon ? Sa mère en aurait mis un autre. Quand Roxy est punie, dans le noir, savoir qu’elle pourrait s’échapper si elle le voulait lui suffit. Savoir, c’est déjà être libre.

Voilà donc pourquoi les hommes la croient sous clé et à l’abri. Sauf qu’elle se débrouille pour sortir du placard. Et qu’elle assiste à toute la scène.
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Plus tard, de retour à l'hôtel, Margot paie deux ou trois verres à l'un des jeunes de l'ambassade américaine en Ukraine. Il se montre prévenant - mais bon, le contraire aurait été surprenant. Margot ira loin. Dans l'ascenseur qui les emmène jusqu'à sa suite elle pose sa main sur ses fesses jeunes et fermes.
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