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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans le Brésil du milieu des années 20, l'Etat de Bahia se développe à grande vitesse grâce au commerce du cacao et plus particulièrement la ville d'Ihléus. La «guerre» des colonels, pour s'installer et planter la Terre aux fruits d'or, est terminée et le développement du commerce et de la modernité se met en place.

Une compagnie de bus va ouvrir et le repas d'ouverture est prévu dans le Café de Nacib. Par malheur sa cuisinière s'en va, après l'avoir maintes fois dit ! Nacib cherche partout une cuisinière et finit par aller au «marché des esclaves» voir si une cuisinière ne serait pas parmi les «retirants» (réfugiés du Sertão desséché). Il y trouve Gabriela qui va se révéler non seulement très bonne cuisinière mais en plus très jolie et joyeuse ! Nacib le débonnaire va tomber amoureux et va aller jusqu'à l'épouser par peur qu'elle le quitte. Mais Gabriela est comme une fleur qui s'épanouit au soleil et se fane dans un vase, le moule dans lequel elle doit entrer est trop étroit et restrictif pour sa nature sauvage et enfantine.

Cette histoire se tisse avec celle de la ville, de ses notables, de ses prostituées et des étudiantes de l'école religieuse. La bataille sans merci que se livre le vieux producteur de cacao qui gouverne depuis des décennies et le jeune importateur arrivé de Rio, ambitieux et plein de projets, est le moment crucial pour la ville et la région. Les «jagunços», hommes de mains des fazendas, se remettent au travail pour empêcher le parti adversaire de gagner !

Jorge Amado sait mêler toutes ces vies différentes, ces personnages haut en couleurs, sans nuances bien souvent où la loi du plus fort est encore celle qui gagne ! Malgré quelques difficultés à s'y retrouver dans les noms des personnages, cette lecture est comme un bol de cacao velouté, avec sa douceur et son amertume sous-jacente.

Je suis une fidèle lectrice de Jorge Amado et jusqu'à présent j'ai dégusté ses livres avec plaisir.

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Brésil 1925 - Jorge Amado nous embarque dans un imbroglio politique « adouci » par une histoire d'amour.
Deux fils entremêlés donc dans ce roman
La première histoire est celle qui m'a le plus émue : Nacib, la trentaine, est le propriétaire d'un bar dans le petit village de Ilheus. Il se met à la recherche d'une cuisinière et finit par trouver Gabriela, 20 ans. Celle ci est lumineuse, toujours dansante, volontaire, de bonne humeur et finit sans surprise dans le lit de Nacib, Gabriela convoitée également par tout ce qui porte un pantalon dans la ville…
L'autre histoire parallèle m'a moins plu (trop de personnages secondaires m'ont perdu) : il s'agit de la lutte pour le pouvoir dans cette ville : s'affronte un ancien colonel de 80 ans et un jeune homme d'une trentaine d'année.
La ville est en plein boom économique : le cacao de Ilheus pourrait faire la fortune de la ville si le port était agrandi : les élections se profilent et tous les coups (y compris de revolver) sont permis.
La partie politique m'a paru trop longue et parfois redondante.
La dernière partie m'a semblé très moderne : elle remet en cause la monogamie telle que le conçoivent les deux personnages principaux.
Nacib m'a enthousiasmée par sa retenue et son humanité.
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Jorge Amado nous livre ici tous les secrets d'une petite ville du Brésil en 1925. le récit est vivant, les personnages haut en couleurs, et les événements décrits sont croustillants ! J'ai beaucoup aimé ce roman, la plume acerbe de l'auteur et surtout l'histoire en elle-même. Nous y découvrons les moeurs de l'époque, parfois arriérés (depuis quand faut-il tuer sa femme si celle-ci a un amant ?! Et tous les hommes mariés qui vont voir ailleurs, on en parle ?) Nous suivons le quotidien des habitants, les luttes politiques, le désir de modernité, les scandales et secrets connus à la minute même par l'ensemble de la ville. Nous y suivons également des personnages attachants, et Gabriela bien sur, cette femme simple et parfois naïve, qui ne souhaite pas entrer dans les carcans imposés par la "bonne société". Elle souhaite juste une vie emplie de petits bonheurs quotidiens, courir pieds nus, danser, elle veut juste VIVRE.
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Une chronique lyrique, exotique et dépaysante pour une lecture longue, lente à l'image des habitants et du lieu, où le sang s'échauffe vite mais où la lenteur est la vie. Une très belle écriture qui fait vibrer les sensations (elle donne à entendre, à humer, à ressentir) , les sentiments et le décor. Un bon cru dans l'oeuvre d'Amado ... à déguster comme la cuisine de Gabriela.
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Ilhéus est une ville brésilienne du littoral sud de l'État de Bahia, région chère au coeur de Jorge Amado. Elle fut à son âge d'or, la capitale mondiale du cacao et c'est cette période que se propose de faire revivre le conteur brésilien, en une chronique polyphonique et coloré. le récit débute en 1925, et conte sur fond de lutte partisane entre le vieil fazendeiro, le colonel Ramiro, tenant des us et coutumes anciennes rétrogrades et violentes, et l'exportateur de cacao Mundinho Falcao, représentant d'une nouvelle génération, tournée vers l'avenir, le développement économique et raisonné de la région. Il faut bien saisir que toute l'histoire de la contrée à été marquée par une âpre et impitoyable lutte pour le déboisement des terres cultivables et la conquête d'un territoire vierge et particulièrement convoité. Ainsi, les postes d'influences et le pouvoir économique sont détenus par des “colonels” fazendeiros, propriétaires de gigantesques terres et maîtres de l'industrie cacaoyère, dont le pouvoir despotique et occulte s'appuie sur les jagunços, hommes de main stipendiés, pratiquant l'intimidation et le meurtre. La mentalité des moeurs s'en ressent, avec une conception arriérée de l'honneur et du rôle des femmes dans la société, à qui échoit tous les devoirs, gardiennes de l'honneur conjugal et de la paix du foyer, alors qu'à l'homme est impartit tous les droits, dont celui de se payer du bon temps. Ainsi, il n'est pas rare d'y voir un mari outragé, laver l'affront dans le sang, en abattant la femme adultère et l'aventureux amant avec sa carabine, héritage du temps des luttes. le personnage éponyme du roman est une jeune mulâtresse, cannelle de peau, et dont le parfum entêtant de girofle, émanant du corps délié de cette enfant de la nature, ingénue libertine, perle des cordons bleus, fera chavirer le coeur enflammé et la panse gourmande de levantin du patron du bar le Vésuve, Nacib. Il est en effet beaucoup question de sensualité dans la prose d'Amado; les tableaux de la vie bahianaise sont colorés, épicés sont les plats canailles de la divine Gabriela, bruyante et exubérante est la vie de cette ville côtière en expansion. Notre romancier est un conteur de grand talent, recourant volontiers à une ironie bienveillante envers ses personnages, ce qui rend particulièrement attachante la lecture de ses romans.
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Brésil, début du vingtième siècle, les hommes portent moustaches et fusil, les femmes de la bonne société des dents en or, la famine au Sertaõ pousse les "retirants" à migrer vers la côte pour trouver nourriture et travail.
Ilhéus petite ville côtière et cacayoère défriche sa forêt pour y planter des plans de cacao. Les pionniers y sont brutaux et les tueries pour le pouvoir habituelles. Mais Ilhéus dépend du port de Bahia pour ses exportations car son accès à l'océan via un chenal trop étroit ne lui permet pas d'exporter directement. C'est l'arrivée d'un esprit nouveau, incarné le carioca Mundiho, qui fera prendre le virage de la modernité et de la démocratie à cette bourgade attardée mais attachante. Dans cette bourgade laborieuse, les grands propriétaires terriens, les fazendeiros, solides, armés et conservateurs font régner un ordre rustique. Les femmes y sont épouse ou putain, le vieux patriarche Ramiro Bastos décide de tout, les fêtes religieuses rythment l'année. Au coeur du bourg, un bar, au comptoir son patron l'Arabe Nacib. C'est chez lui que les mondes se regardent et se mélangent. Mais Nacib vient de perdre sa vieille cuisinière et c'est là que tout commence.

En même temps que la petite ville s'extirpe de sa gangue primitive, Nacib rencontre sa nouvelle cuisinière Gabriela, une retirante. Couverte de crasse, libre et généreuse, elle se révéle une cuisinière hors du commun et une amante sincère. Ses beignets abàras, ses ragoûts épicés et ses formes sensuelles vont mettre le feu à la ville mais surtout à l'âme de « Monsieur Nacib ».

Gabriela, girofle et cannelle, c'est la fin d'une époque que l'on quitte sans nostalgie aucune car elle est faite de brutalité et de domination. Les riches imposent leurs règles aux pauvres, les hommes aux femmes, la bonne société empesée dans ses rigidités étouffe ses propres enfants.

Jorge Amado sait planter le décors et mettre en scène la mixité dense et sauvage du Brési,l les blancs, les métis, les noirs, les amazoniens… le récit savoureux comme les plats de Gabriela fait la part belle est faite à tous les oppressés qui incarnent la liberté et la joie là ou les règles et les convenances donnent des ampoules au pied et de l'embonpoint.
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