AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,13

sur 146 notes
5
7 avis
4
6 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Bonjour, aujourd'hui petit voyage au Brésil, en 1925, pour aller à la rencontre de Gabriela et Nacib !

Nacib, patron d'un bar qui propose des en-cas à grignoter en plus des boissons, et ça a un succès fou ! Mais voilà, sa cuisinière le quitte sans préavis, et il faut qu'il la remplace ! le problème, c'est que trouver une cuisinière à Ilhéus, son village, est quasiment impossible !

Après une journée très mouvementée, n'ayant trouvé personne, Nacib se décide à embaucher une jeune femme toute crasseuse et en loques, Gabriela, qu'il a trouvée sur le marché des esclaves (où se retrouvent des gens qui ont pris la route).

Quelle surprise de découvrir une magnifique jeune femme sous la crasse ; et en plus, elle est une parfaite ménagère et un véritable cordon bleu !

Vous devinez la suite, Gabriela est une vraie perle, et les clients affluent au bar, autant pour la reluquer que pour se régaler de sa cuisine ! Quant à Nacib il est fou amoureux.

Une idylle se noue entre Gabiela et Nacib, mais monsieur devient jaloux et après quelques hésitations, il décide d'épouser Gabriela afin d'être certain de la garder pour lui.

Mais voilà, certaines fleurs ne s'épanouissent que dans les jardins, en toute liberté, et se flétrissent dans un vase ; est-ce que cet amour survivra avec le mariage ?

Je vous vois venir, vous pensez qu'il s'agit d'une banale histoire d'amour ! Et toc, perdu !

En plus de cette romance magnifique, Jorge AMADO nous raconte la vie de ce village, la bataille politique qui s'y joue, les méthodes assez musclées et archaïques pour obtenir ce que l'on veut, les alliances passées, et le quotidien des femmes qui n'ont pas les mêmes droits que les hommes.

Ce qui est très fort dans ce roman, c'est qu'on s'attache autant aux personnages et à cette belle histoire d'amour qu'à la vie de ce village… et les 440 pages se lisent avec une facilité déconcertante, on ne voit pas le temps passer.

Bref, un roman qui nous entraîne au Brésil, dont le sous titre donné très judicieusement par l'auteur est « chronique d'une ville de l'état de Bahia » et qui vous fera apprécier le girofle, la cannelle et bien sûr Gabriela…

À lire confortablement installé(e) sous un cacaoyer (bonne chance) ou sous un poster du Brésil (ce sera plus facile) en grignotant quelques tapas accompagnés de Tequila… Bonne lecture !

Commenter  J’apprécie          300
1925, à Ilhéus, état du Nordeste au Brésil. La fièvre du cacao bat son plein, l'argent coule à flots, les investissements se multiplient et le progrès déferle sur la petite ville côtière. C'est dans ce contexte prolifique que Nacib, propriétaire d'un modeste bar, se voit abandonné par sa cuisinière à la vieille d'un repas important qui doit se tenir dans son établissement.
Au même moment, chassés du Sertão par la sécheresse et la famine, des retirantes arrivent à Ilhéus en quête de travail. C'est parmi eux que Nacib repère Gabriela qu'il embauche pour remplacer la vieille Filomena.

Si, dans un premier temps, la beauté et les talents de Gabriela font grimper le chiffre d'affaire, Nacib ne tarde pas à tomber amoureux d'elle, ne rêve plus que de l'épouser et d'en faire une dame de la bonne société. Mais son ami le libraire l'avait prévenu : "Il y a des fleurs qui se fanent dans les vases". Rongé par la jalousie face aux convoitises grandissantes de ses amis et clients, Nacib se voit contraint de faire des choix car le climat se dégrade...

Installez-vous à une table du Vesuvio et, si ce n'est déjà fait, prenez part à cette savoureuse chronique bahianaise qui vous mènera au coeur d'intrigues politiques et amoureuses d'un pays en plein essort. D'une plume sensuelle, parfumée et colorée, Jorge Amado vante son amour des femmes et de son pays, et c'est avec gourmandise que je me suis évadée à nouveau dans ce livre depuis longtemps épuisé.

Stock a la bonne idée de republier ce texte et, malgré les nombreuses coquilles qui l'émaillent, trente ans après une première lecture mon plaisir s'est révélé intact. Conclusion, cherchez-le plutôt d'occasion - quelques exemplaires circulent encore en poche - mais ne passez pas à côté, c'est un livre délicieux !


Lien : http://moustafette.canalblog..
Commenter  J’apprécie          100
Gabriela, girofle et cannelle
Jorge Amado (1912-2001)
Nous sommes en 1925 dans la petite ville de Ilhéus dans l'état de Bahia au Brésil, où la culture du cacao est la ressource principale, assujettie aux aléas de la météorologie que le père Basilio Cerqueira tente de fléchir par ses prières en faveur des fazendeiros, grands propriétaires fonciers appelés aussi « colonels ».
C'est une époque de grande prospérité et le Russe Jacob avec l'aide du garagiste Moarcir et du financier exportateur de cacao Mundinho Falcao, crée alors la première ligne de bus entre Ilhéus et Itabuna distante de 35 kilomètres. Nacib, Syrien d'origine et patron du bar le Vesuvio est abandonné par Filomena sa cuisinière alors qu'il a choisi d'organiser le grand repas d'inauguration de la ligne.
Mundinho Falcao, riche et influent homme d'affaires prend de plus en plus de place dans la vie d'Ilhéus au détriment de l'intendant Ramiro Bastos aux méthodes d'un autre temps. Une petite guerre s'instaure entre Mundinho et Ramiro.
Nacib a bien pensé aux deux soeurs jumelles Dos Reis, grandes et célèbres organisatrices de crèches de Noël baroques mêlant le petit Jésus à Victor Hugo, Lénine et Rudolf Valentino et s'adonnant aussi à la cuisine occasionnellement.
« Quinquina la rondelette et Florzinha la fluette, deux petites vieilles guillerettes, totalisaient cent vingt huit ans d'une virginité solide et indiscutée. »
Mais Nacib renonce à les embaucher en cuisine car les deux soeurs sont trop gourmandes et demandent des appointements déraisonnables. Elles fourniront seulement quelques plats pour dépanner Nacib.
À Ilhéus, parler de la vie d'autrui est l'art suprême, le suprême plaisir, le principal divertissement de la ville. Un art porté à un raffinement incroyable par les vieilles filles, une assemblée de langues vipérines réunie devant l'église à l'heure de la bénédiction. Mais pas seulement : Nacib dans son bar prend aussi une part importante à la collecte et la rediffusion des ragots. Un art non sans danger quand les révolvers sont de sortie.
C'est la révolution dans Ilhéus lorsque débarque le prince Sandra, prestidigitateur à ses heures accompagné d'Anabela sublime danseuse aux sept voiles …qui tombent les uns après les autres ! Anabela vers qui tous les regards concupiscents des hommes du bourg se tournent suscitant inévitablement des jalousies coupables.
Entrent alors en scène deux personnages importants : Gabriela, venue à pieds du nord, de l'aride sertao de la région de Récife, avec un groupe de « retirantes » dont Clemente devenu son compagnon de route et de couche. Et puis Gloria devenue la tentation suprême, car elle se met chaque jour à la fenêtre et présente aux passants comme en offrande, ses seins épanouis, double motif de scandale pour les vieilles filles qui se rendent à l'église, alimentant chaque jour les mêmes conversations à l'heure vespérale de la prière. Et pour Gloria, l'étincelle de désir entrevue dans les yeux des hommes est le seul bien qu'elle reçoive dans sa solitude. Notamment dans les regards du poète professeur Josué.
Coup de théâtre dans Ilhéus : le colonel Jesuino a tué doña Sinhazinha et le dentiste Osmundo Pimentel. À l'heure tranquille de la sieste, il a déchargé son révolver sur son épouse et sur l'amant de celle-ci, suite à une lettre anonyme. C'est ainsi que cela se passe à Ilhéus : l'honneur d'un mari trompé ne peut être lavé que dans le sang. Ce que retiennent les bonnes gens d'Ilhéus et colportent à l'envi, c'est que la doña a été retrouvée nue et seulement vêtue de bas noirs ! C'est l'occasion de ressortir toutes les histoires de mari et de femmes trompés dans la ville d'Ilhéus.
Nacib embauche Gabriela en qualité de cuisinière et ne se lasse pas de lui trouver toutes les qualités, même quand elle sommeille et qu'il la regarde dormir se demandant comment une telle beauté avait pu passer inaperçue sous la poussière des chemins, un corps de femme jeune couleur cannelle, des traits de fillette :
« Un parfum de girofle emplissait la chambre, la chaleur qui montait du corps de Gabriela enveloppait Nacib et lui brûlait la peau, tandis que sur le lit mourait un rayon de lune. »
La fréquentation du Vésuvio ne cesse d'augmenter grâce à Gabriela, pour sa cuisine et aussi son déhanché qui fait se tourner tous les regards masculins quand elle sert au bar. Nacib finit par se demander si certains ne lui feraient pas la cour quand Tonico Bastos le met en garde s'il veut la garder pour lui. Gabriela n'est pas envieuse et respecte Nacib : elle se contente de simples robes et quelques bijoux bon marché qu'il lui offre, avec un bon salaire à la clé. Mais Gabriela a fait perdre à Nacib sa tranquillité, sa joie, son goût de vivre car il a peur de la perdre. Et s'il l'épousait comme le lui suggère son ami Tonico, puisqu'il l'aime d'un amour jaloux et sans bornes. Ensuite il pourrait monter le restaurant dont il rêve dont elle s'occuperait. Et puis le rêve ultime c'est d‘acquérir un jour une plantation de cacao. Mais la belle Gabriela est une jeune femme libre, simple et indépendante.
La suite va conduire d'une part à une guerre entre Mundinho et Bastos, et une incompréhension entre Nacib et Gabriela.
le style de Jorge Amado fait un peu penser à celui de G. G. Marquez, avec les mêmes envolées lyriques baroques et jubilatoires, drôles et pleines d'humour et d'ironie dans un monde sud-américain incomparable aux personnages truculents et hauts en couleurs. Et une foule de petites histoires avec beaucoup de personnages venant se greffer sur l'intrigue principale que l'on perd parfois un peu de vue, avec quelques longueurs dans l'évocation des péripéties politiques qui animent la vie à Ilhéus. Mais qu'importe, la vie est ainsi faite et notre plaisir de lecture renouvelé à chaque nouvelle histoire. Un très beau roman, original et bien traduit du portugais brésilien.
Jorge Amado (1912-2001) est sans conteste le plus grand maître de la littérature brésilienne du XXe siècle.
Commenter  J’apprécie          70
Lu il y a quelques années déjà, offert par un ami brésilien pour me faire découvrir la littérature de son pays, j'avais envie de vous partager ce joli roman. Gabriela est une jeune femme libre, épanouie, aimante et pleine de vie. Partager son quotidien, au gré de la plume fluide et légère de l'auteur, apporte un véritable souffle de fraîcheur. Gabriela se retrouve mariée au riche Nacib, qu'elle aime de tout son coeur. Mais pour la jeune femme aimer n'est pas exclusif, au grand désarroi de son mari. J'ai beaucoup aimé cette approche de l'amour, cette candeur de l'héroïne, dotée d'une extrême générosité. On ne lui en veut pas de virevolter, bien au contraire, car elle le fait toujours avec toute son âme et une grande passion. On finit même par remettre en question nos propres principes. le cadre brésilien est magnifique et chaleureux, l'histoire prenante et dépaysante. Parfait en ces temps étranges où nous ressentons un réel besoin de nous évader ! Et comme me l'a joliment dédicacé l'ami qui m'a offert ce roman : "ce n'est pas un livre, c'est un petit morceau de Brésil avec son soleil de 40°C".
Commenter  J’apprécie          40
Le destin d'une femme indépendante dans le Nord du Brésil misérable, coloré et violent du début du XXieme siècle gouverné par les colonels et les fazandeiros. Une grande fresque nordestine par le maitre incontesté du genre. Un délice épicé !
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
Commenter  J’apprécie          10
Je suis à mes toutes premières pages et déjà sous le charme ! Quelle belle plume dynamique, charmeuse , piquante ! Les auteurs Sud-Américains sont pour moi parmi les meilleurs au monde , je lis Amado comme je lirais Allende, Garcia Marquez et je retrouverais cette même satire mordante, cette même passion des gens et des lieux , cet exotisme féroce et exacerbé, ces tourments politiques et religieux, ce climat capricieux des antipodes , cette habileté de séduire le lecteur par la simplicité et la magie des mots ! Un grand coup de coeur pour "Gabriela" !
Commenter  J’apprécie          10
Mon livre préféré de Jorge Amado. Festif et gai.
Lien : http://joy369.unblog.fr/
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (399) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
371 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

{* *}