"-Normal? Qu'est-ce qui est normal?! A mon avis, le normal n'est rien d'autre que ce qui est ordinaire, médiocre. La vie appartient à quelques individus rares et exceptionnels qui osent être différents."
Comment comprendre ce qui se passait dans cette maison ? Des courants souterrains circulaient, aussi peu sûrs que les fleuves qui couraient vers la mer, toute proche.
Si j'avais le malheur de te perdre, je chercherais de par le monde entier une autre Audrina - ce qui signifie que je descendrais dans la tombe sans avoir trouvé. Il n'y aura jamais d'autre toi.
Les maris ont une façon bien à
eux de faire comprendre qu’ils ne veulent pas des parents. Les vieux, personne
n’en veut, ils encombrent l’existence et coûtent de l’argent. Non, tout ce qu’il
me reste à faire c’est de mettre de l’argent de côté pour ma vieillesse et
celle de ta mère.
L’orgueil est une chose
admirable mais parfois excessive. Cette rivalité, que tu constates tous les
jours, n’est que l’envers de l’amour.
Je ne comprenais rien à ce qu’il racontait. Les grandes
personnes étaient aussi changeantes que des reflets sur l’eau, et leurs explications
embrouillaient tout.
Je n’aime pas mon espace qui n’appartient qu’à moi, Papa.
On est tout le temps tout seul. Je veux aller à l’école comme Vera. Je veux
monter dans le bus de l’école. Je veux avoir des petits amis pour jouer… je ne
me rappelle pas mes goûters d’anniversaire.
Maman cachait ses
romans en édition de poche dans les placards de sa chambre à coucher et
prétendait aimer, elle aussi, les ouvrages d’une spiritualité élevée, imprimés
sur beau papier.
Certains de ces livres classiques contenaient d’ailleurs des
passages très osés d’après ce que m’avait dit Vera qui avait à cœur de m’informer
en toute circonstance de ce qui était osé ou de ce qui ne l’était pas.
« Même plumage fait assemblage » : je fais
le plus grand cas de ces vieux dictons qui courent de par le monde, et je ne
veux pas que mon doux oiseau aille s’assembler au-dessous de sa condition.
Ma mère a été assez
idiote pour se laisser enjôler par un type qui l’a mise dans son lit, mais moi
on ne m’y prendra pas. Si quelqu’un doit séduire l’autre, ce sera moi. Et je
sais comment on fait. Le livre de médecine m’a appris tout ce que j’ai à savoir.
Les cours d’éducation sexuelle de l’école sont bien trop tartes ; on n’a
pas assez d’éléments.
Les hommes sont des êtres haïssables, répugnants. Ils prétendent vouloir des
déesses pour les mettre sur des piédestals. Mais une fois qu’elles sont là-haut,
ils arrachent l’auréole, déchirent la robe, coupent les ailes et culbutent le
piédestal pour que la femme tombe à leurs pieds ; alors ils se mettent à
hurler « sale garce » et bien pis encore, tout en la bourrant de
coups de pied.