Elle c'est Coline et elle est bibliothécaire de profession. Lui c'est Marcel, un jeune père divorcé qui est un peu perdu dans sa vie présente. Leur point commun c'est de fréquenter la piscine municipale où ils enchainent les longueurs chaque semaine. Coline est une habituée, lui vient pour se changer les idées et ils se remarquent, nagent près l'un de l'autre. Mais il y a de la pudeur entre eux et tout n'est pas vraiment exprimé. le lien se tisse par l'extérieur - une rencontre furtive à la bibliothèque - avant de prendre toute sa place lors du rendez-vous chloré.
Les mots s'élaborent avec une touchante timidité dans cet apprentissage comme deux enfants qui se découvrent. Coline en vient à parler de son île,
Caracal, d'où elle est partie mais qui la hante étrangement. Lui vient l'idée d'y retourner mais cette fois avec lui, cet inconnu devenu si proche et familier. Marcel est enchanté et se projette, lui qui n'a jamais quitté l'Europe.
Caracal, île rêvée, serait aussi lointaine qu'enchantée et Coline la projette comme un paradis isolé, faite de paysages et coutumes tout autres.
La plume de
Natacha Andriamirado est belle et pleine d'une certaine mélancolie mais aussi d'une finesse dans l'expression.
Malgré tout, on sent poindre un malaise, un fossé entre ces deux êtres qui tentent tout de même de se rapprocher. Elle retranscrit très bien la relation qui s'instaure autour de fragilités, d'un passé avec lequel composer.
J'ai beaucoup apprécié ce petit moment qui a des airs d'inconnu et de lointain. J'en redemande...