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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une question m'a toujours taraudé l'esprit : l'homophobie relève-t-elle de l'acquis ou de l'inné ? Je connais déjà la réponse mais songez à tous les gays qui ont dû répondre à la même question mais vis-à-vis de leur identité sexuelle ! le roman de Frank Andriat est à ce propos dans le ton juste : il n'est pas trop militant (ce n'est pas Jean Genet), ni trop esthétique (ce n'est pas Dominique Fernandez). Non, en abordant ce thème si brûlant ces derniers temps, il me semble avoir trouvé le juste équilibre entre les protagonistes de cette histoire. Premier chapitre : l'homophobe, celui qui rejette par ignorance ou par tradition (familiale, culturelle ou religieuse). Deuxième chapitre : le gay dans le placard avec ses doutes, ses angoisses et la honte créée de toutes pièces par son entourage. Troisième chapitre : le gay sorti du placard, qui s'assume, qui écoute, qui conseille, qui aide... Seul reproche : le texte se veut un équilibre entre les différentes visions et en devient parfois un peu démonstratif, à cet égard. Et je dois aussi reconnaître que le suicide d'un ado à la base de l'histoire, est une très dure réalité, mais une réalité malgré tout. Les chiffres sont accablants. La stigmatisation de leur sexualités conduit les adolescents gays et les jeunes lesbiennes à se suicider 6 à 10 fois plus que les jeunes se sentant hétérosexuels. Cet état de faits pourrait changer s'il y avait plus de structures d'accueil, d'écoute, d'aide et de protection. Et la loi ne suffit pas, quand ses représentants sont parfois eux-mêmes homophobes...
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Un livre court mais choc qui traite du suicide chez les jeunes et de la découverte de l'homosexualité ! Franck Andriat balaie toutes les idées reçues sur ce dernier sujet de façon très directe, humaniste et intelligente. Ce roman adressé aux collégiens parle à leur coeur tout autant qu'à leur cerveau ! En nous confrontant à nos idées reçues et aux répercussions qu'elles peuvent avoir sur la vie d'un enfant qui découvre son identité sexuelle, il fait avancer les choses !
Franck Andriat ne prend pas ses lecteurs pour des imbéciles. Sans vulgarité mais sans édulcorer non plus, il utilise les mots justes et parle « vrai » aux jeunes.
J'ai été un peu « choqué » de lire les mots « sodomie », « tante », fiote » dans un ouvrage pour la jeunesse ! Mais, en y réfléchissant, ce sont des mots que l'on entend dans les cours de récréation ! Autant ne pas les nier, les écrire en leur donnant leur sens exact. Finissons-en avec les tabous, les idées reçues et les jugements qui empoissonnent les vies. La différence est une richesse, quelle qu'elle soit, le romancier nous le rappelle avec courage !
D'autre part, j'ai aussi apprécié la structure originale du texte qui change de point de vue et permet au lecteur de se confronter à d'autres pensées. le procédé déstabilise d'abord mais est très habile.
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J'ai déjà lu plusieurs romans de cet auteur qui aborde des questions sensibles du point de vue des ados. J'ai un peu de mal avec les discours caricaturaux dénoncés qui sont parfois un peu gros.
Ici c'est le suicide de Loïc qui déclenche des interrogations auxquelles le lecteur va obtenir des réponses de trois points de vue différents. Celui d'un camarade de classe qui n'en comprend pas la cause, celui de Philippe à qui le lycéen s'était confié deux jours plus tôt et enfin celui d'Elsa qui lui sert de confidente.
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Ce livre m'a été conseillé par une amie, jeune fille de 15 ans ne lisant absolument pas. Elle a été passionnée et ébranlée par cette lecture, au point de vouloir en parler après, alors qu'elle est allergique à tout ouvrage en temps normal !
Tabou de Frank Andriat s'ouvre sur une classe d'ados de 16 ans subitement endeuillée. Loïc s'est suicidé, pendu. Ca fait l'effet d'une bombe. Quelques semaines plus tard, deuxième bombe avec la raison de son suicide : il est homosexuel, et le vit mal. L'écosystème scolaire en est perturbé, entre les virulents homophobes, leurs défenseurs, et les homosexuels qui se reconnaissent en Loïc et se posent autant de question. S'engage alors le débat autour de l'acceptation ou non de l'homosexualité, des différences, et les divers points de vue sont représentés par Réginald, Philippe et Elsa.
Pour avoir appris une nouvelle similaire (suicide) il y a peu, je trouve que les réactions (ou absences de réaction), sont extrêmement bien décrites : choc, silence, incompréhension, volonté de comprendre, les seuls mots qui viennent sont ridicules (surtout vu la situation).
Quant au sujet de l'homosexualité, peut-être que je suis plus ouverte que je le pensais, mais je trouve les réactions homophobes trop virulentes, comme exagérées. Et ce point m'a gêné, j'y ai vu comme une volonté de l'auteur d'accentuer le pathos.
A contrario, le point de vue des homosexuels est bien retranscrit, et très intéressant.
Donc avis quelque peu mitigé par rapport à l'histoire. Mais je suis unanime au sujet du style : ce récit embarque, on a du mal à interrompre la lecture. C'est bien écrit, simple mais efficace.
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Spoilers.

Une lecture étrange et difficile. Trois chapitre dans lesquels se succèdent trois points de vue. D'abord celui de Réginald, un garçon qui aime les filles, qui fantasme sur elles, bref le garçon "viril" dans toute sa splendeur. Quand il découvre l'homosexualité de Loïc, qui s'est suicidé, c'est très dur de lire ses pensées homophobes, ses paroles homophobes, ses discussions avec ses parents, notamment sa mère qui essaye de nuancer et de tenir un discours de tolérance et d'acception, mais qui tient quand même des propos un peu limites parfois, comme le fait qu'elle serait embarrassée si son fils lui avouait être homosexuel. Il se dégage une atmosphère hyper violente, avec beaucoup de propos homophobes au premier degré, j'ai trouvé ce chapitre éprouvant à lire.

Ensuite, on suit les pensées de Philippe, meilleur ami de Réginald, qui se révèle être lui aussi homosexuel. Ici, Frank Andriat fait le choix étonnant d'une narration à la deuxième personne, le "tu" permettant de s'adresser à un lecteur potentiellement concerné par cette orientation sexuelle, ou à l'inverse ignorant voire un peu homophobe, ce qui facilite l'identification. C'est mon chapitre préféré, c'est très fort, et le moment où Philippe avoue à sa mère son homosexualité, et la réaction de sa mère avec ses mots si simples mais si importants "je suis ta maman et je t'aime", c'est bouleversant.

Le dernier chapitre nous fait suivre Eva, la "Laetitia Casta" de la classe, la bombe sexuelle sur qui tous les garçons de l'école bavent. On découvre une fille étonnamment très mature, qui soutient Philippe en toute discrétion et lui permet de rencontrer son oncle, lui aussi homosexuel. Ce chapitre contient de longues discussions entre ces trois personnages, et s'il est important car il permet de réfléchir aux différentes facettes de ce sujet, je l'ai trouvé trop "didactique" et oubliant sa nature fictionnelle. On suit le cheminement intellectuel de Philippe, tourmenté par ses désirs, meurtri par l'homophobie ambiante du lycée, avec Eva et l'oncle André qui le rassurent et répondent à toutes ses interrogations.

Une lecture qui permet de désamorcer l'homophobie en affrontant directement ses pires manifestations, mais éprouvante. Heureusement, à force de réflexions, de "débats", certains personnages évoluent, comme Réginald qui revient vers Philippe au nom de leur amitié.
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Très court roman de moins de cent vingt pages, Tabou choisit de mettre l'accent sur une réalité souvent dérangeante, celle de l'homosexualité. [...]
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