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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
""L'homosexualité est un élément parmi tant d'autres." Rien ne me paraît plus juste que cette phrase. Je me demande pourquoi on oublie tous les autres aspects d'une personne lorsqu'on apprend qu'elle est homosexuelle."

Au vu des débats houleux qui se sont déroulés en France à l'occasion du vote de la loi pour le mariage pour tous, j'ai eu envie de relire ce titre de 2003 de Frank Andriat.

Il y a plus de dix ans, le 30 janvier 2003, la Belgique est devenue, sans heurt, le deuxième pays au monde à reconnaitre le mariage homosexuel. Depuis le 30 juin 2006, les homosexuels peuvent non seulement se marier mais également adopter en toute légalité.

Bien évidemment, si les mentalités ont évolué, les agressions homophobes sont malheureusement toujours présentes et il n'est toujours pas facile d'avouer son homosexualité, a fortiori lorsqu'on est adolescent et qu'on se cherche encore.

Tel est le point de départ de cette histoire. Même si cette loi n'a suscité que peu de remous chez nous, le thème de l'homosexualité chez les adolescents était plus que tabou à l'époque en littérature jeunesse et, avec ce titre, Frank Andriat, a fait figure de pionnier.

Ce récit débute par le suicide de Loïc. Situation traumatisante pour ses camarades de classe qui ne comprennent pas son geste. de fil en aiguille, ils en découvrent la raison : le jeune homme n'a simplement plus supporté vivre dans le mensonge et taire son homosexualité. de ce drame va naitre la réflexion et l'évolution des mentalités...

"Je ne cherche (donc) pas à prouver quelque chose en écrivant, je ne donne pas de leçon de morale, je me contente de décrire les hommes tels que je les éprouve, avec le plus de justesse et le plus de respect possible."

nous confie l'auteur sur son site. Et c'est bien le cas ici où l'on suit le cheminement de trois camarades de classe. Entre rejet, questionnement, doute, acceptation, compréhension, le débat se veut contradictoire certes mais, au final, serein et respectueux.

D'un côté, il y a Réginald qui, de prime abord, rejette tout d'un bloc, déchiré entre ses amitiés sincères et son aversion pour les homos. de l'autre, il y a son meilleur ami, Philippe, qui s'enferre dans les mêmes mensonges destructeurs que Loïc. Entre les deux, Elsa, une jeune fille bien dans ses baskets, qui leur tient le discours de l'ouverture et de la tolérance. Toutes les questions sont posées, sans tabou !

"Une fois de plus, le cortège habituel de questions sans réponse défilait cruellement dans ta tête : pourquoi devient-on homo, comment le devient-on, est-ce une maladie comme l'affirment certains, est-ce le fruit de l'éducation qu'on reçoit, est-ce dû à une modification génétique, en guérit-on et d'ailleurs, faut-il guérir ? (...) Peut-on vivre heureux quand on est homo ? (...) peut-on être homosexuel au quotidien, tout simplement ou faut-il nécessairement le revendiquer lors de manifestations carnavalesques ? Si tu suis le modèle de ces gens-là, tu as l'impression que tu t'excluras de la société, que tu t'enfermeras dans un ghetto, mais, lorsqu'on se découvre homo, ne découvre-t-on pas en même temps que l'on est définitivement minoritaire ? Ces défilés ne sont-ils pas avant tout une manière qu'ont les homos pour dire leur fierté d'être tels, une manière de s'assumer dans la joie ?"

Pour encadrer leur réflexion et tenter de répondre à leurs interrogations, il y a la figure bienveillante de l'oncle d'Elsa. Grâce à son expérience et son métier de psychologue, il arrive à dédramatiser les choses et à leur faire comprendre que, même s'il n'est pas simple de s'assumer différent, "ce n'est pas une tare", l'avenir n'est pas nécessairement noir et le bonheur est toujours à portée de main.

Du côté narration, on retrouve avec plaisir le style de l'auteur : à la fois simple et empreint de bon sens mais également plein de poésie et de délicatesse. Dans la deuxième partie, "Philippe", il renoue avec la narration en "tu" qui m'avait surprise et énormément plu dans "L'amour à boire".

En bref, un titre fort, encore et toujours d'actualité, à lire et à faire lire !

Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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Ce roman de Franck Andriat, c'est mon fils cadet de 16 ans qui a dû le lire pour l'école, vu le sujet traité, je trouve que c'est un bon choix de lecture, après tout, encore aujourd'hui c'est un sujet qui porte à débat. Alors que franchement, je n'y vois aucune raison de mener encore et encore des discussions, le principal étant que les personnes dans le cas puissent tout simplement s'aimer. J'ai eu très tôt un ami homosexuel, par la suite des amies lesbiennes, je n'y ai jamais vu un problème, bien au contraire, et à la rigueur, j'étais beaucoup mieux avec eux qu'avec des personnes hétéros que je côtoyais.

Je trouvais intéréssant que si ce livre était en lecture scolaire, que je le découvre moi aussi. J'ai donc attendu que mon fils le termine pour pouvoir le faire. Ce que je trouve des plus intéréssant ici, c'est la construction de l'histoire. L'auteur a choisi de diviser son roman en trois parties. le même sujet selon trois vues différentes.

La première est celle de Réginald qui apprend l'homosexualité de son ami après son suicide. S'en suit toute une réflexion en lui-même, mais le suicide de Loïc soulève beaucoup de choses. Ensuite, nous avons la vision de Philippe, la seule personne à qui Loïc c'est confié quelques jours avant de passer à l'acte. le jeune garçon est d'autant plus touché par l'annonce du suicide de son ami car il savait et n'a rien pu faire pour l'aider, bien qu'il ne savait pas qu'il avait en tête de se donner la mort, mais uniquement qu'il était homosexuel. Philippe va se poser énormément de questions, il va sombrer petit à petit, n'entrevoyant pas d'issues. Jusqu'à Elsa, qui est elle-même le troisième point de vue du roman. Un point de vue totalement différent car elle, eh bien elle a un oncle homosexuel, elle sait donc le calvaire que vivent les personnes « différentes », c'est une jeune fille très ouverte d'esprit et j'ai franchement aimé sa manière de voir les choses.

Trois manières de ressentir la cruelle vérité, trois manières d'accepter, trois manières de voir les choses telles qu'elle le sont. Certaines réflexions m'ont totalement mise en rogne, je ne comprend pas comment on peut réagir avec une telle violence en apprenant l'homosexualité d'une personne, je ne comprend pas le plaisir que prennent certaines personnes à dénigrer et rabaisser. La société est malheureusement ainsi faite et l'homosexualité, malgré l'ouverture d'esprit de plus en plus de monde, restera malgré tout un sujet toujours tabou.
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Pourquoi dire qu'un homo est différent ? Ne sommes-nous pas tous différents ? Chacun a le droit d'être heureux, peu importe comment. Chacun a le droit de vivre comme il l'entend. Chacun a le droit de faire ses propres choix. Chacun a le droit de se sentir libre. Tant qu'il ne fait de mal à personne, je ne vois pas où est le problème !

Un livre très bien écrit. Les avis des trois ados sont très intéressants.

Même si aujourd'hui le sujet est moins tabou, l'homophobie existe toujours malheureusement !
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Ce livre met en lumière l'importance d'être entourer de personnes qui savent écouter sans juger mais pour aider dans la vie.. Faire face à une situation qui ne correspond pas à la majorité. le cheminement que doit mener une personne pour avancer dans sa vie, face à l'adversité.
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Premier roman lu de l'auteur ! Ça a été un coup de coeur tant les sujets traités sont importants et font débat !
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