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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans la riche bibliographie de Maya Angelou, Rassemblez-vous en mon Nom est communément considéré comme le deuxième tome de sa fabuleuse autobiographie puisqu'il prend place directement à la suite de Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage.
Retraçant deux ans de son histoire mouvementée (de ses 19 à ses 21 ans) Maya nous raconte cette fois non pas la vie dans le Sud des États-Unis comme elle l'avait fait avec l'Oiseau mais celle qu'elle mène à San Francisco lors de son entrée dans l'âge adulte, mère d'un petit garçon à qui elle essaye par tous les moyens de façonner un destin différent du sien (si elle savait !). Pas que sa vie soit si abominable mais Maya Angelou en quête éperdue d'amour se laisse souvent séduire et berner par des hommes qui ne mettent pas des lustres à entrevoir cette soif jamais étanchée de reconnaissance et d'affection et n'hésitent jamais à en tirer profit.
Sa sincérité et les sentiments démesurés qu'elle porte à ces hommes la jettent à corps perdu dans des relations où elle fait siens les besoins de ses amants respectifs et entre le recel de vêtements volés et l'offrande de son corps dans un bordel louche pour éponger les dettes d'un bonhomme marié qu'elle s'imagine fou d'elle, rien ne l'arrête.

Crédule, Maya ? Quelque fois oui mais sa fidélité et sa sensibilité à fleur de peau semblent incapables de concevoir la perfidie et la malveillance et finalement, tant mieux.
Oui, tant mieux pour nous car de toutes ces expériences souvent désastreuses, elle tire grâce à l'humour et l'intelligence qui la caractérisent si bien un nouvel opus de sa vie houleuse de femme africaine-américaine appréhendée avec authenticité et courage.

De son style reconnaissable entre tous, Rassemblez-vous en mon Nom ne déroge talentueusement pas à ce à quoi cette immense figure de la littérature américaine nous a habitué. Avoir un Maya Angelou entre les mains c'est la promesse jamais déçue d'un rendez-vous littéraire remarquable.
Quelle femme elle fut et quelle inspiration elle demeure !
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La seconde guerre mondiale, vient de s'achever, les héros sont rentrés au Pays, Blancs et Noirs ont participé à la libération des camps nazis alors on espère que le racisme a fait long feu… En fait, ce n'est pas si simple, les usines d'armement ferment, les ouvriers sont plus en moins renvoyés vers leur sud natal, certains préfèrent rester.

Leur intellect élargi ne pourrait plus jamais se réadapter à ces étroits confins. Ils étaient libres, ou du moins plus poches de la liberté que jamais auparavant, et ils refusèrent de repartir.

Maya nous raconte une période de sa vie de ses dix-neuf à ses vingt et un ans pour être précise. Elle est mère d'un petit garçon, âgé de quelques mois, dont le père n'a fait que passer dans sa courte vie. Il faut travailler, alors elle va enchaîner les boulots difficiles : serveuse, cuisinière, avec un petit passage par la danse… son frère Bailey qui travaille aux chemins de fer américain, est présent par intermittence. Elle a gardé des liens avec sa grand-mère, sa mère et son beau-père mais ils sont plus ou moins harmonieux. Elle a bien compris qu'elle en pouvait que se débrouiller seule.

Côté amour, ce n'est pas la joie non plus, elle a le chic pour rencontre des hommes qui ne peuvent que la faire souffrir : Curly, un homme qui est, en fait, fiancé avec une autre, un danseur de claquettes, amant doué mais qui reste amoureux de son ex-femme, droguée, un gigolo…

Maya est intelligente, lit beaucoup, fascinée par les auteurs russes, elle dévore Dostoïevski dont l'univers lui semble tellement proche du sien puis s'attaque à Gorki, Tchekhov Tourgueniev qui deviennent ses compagnons sous le soleil californien. Elle est souvent obligée de partir, revenir au Sud après le séjour californien, par exemple, est une sorte de régression sociale dont ses anciens amis se moquent ouvertement…

Malgré sa force de caractère et sa combattivité, elle a l'art de se mettre en danger, de se retrouver dans des situations compliquées, voire dégradantes, car elle espère toujours rencontrer le grand amour, mais elle est encore jeune, ceci explique cela…

A ma grande honte, je ne connaissais pas Maya Angelou, son talent, sa notoriété et en lisant cette autobiographie centrée sur 3 années de sa vie, j'ai beaucoup apprécié son écriture, sa personnalité qui commence à poindre dans cette fin d'adolescence ou début d'âge adulte, comme on préfère, et j'ai une furieuse envie de la découvrir davantage, dont notamment son précédent livre, autobiographique également : « Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage ».

Christine Taubira la décrit ainsi :

« Maya Angelou, c'est du feu. Un feu d'indicible joie, qui anéantit l'adversité et embrase la combattivité. Un feu qui éclaire, m'éclaire encore. »

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Notabilia qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure brillante.

#Rassemblezvousenmonnom #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Sacrée découverte que cette autobiographie de Maya Angelou. Quelle vitalité, quelle joie de vivre ! Un personnage de roman à elle toute seule !
Tout n'est pas rose dans la vie de notre héroïne, elle n'a même pas vingt ans, est mère célibataire d'un petit garçon, doit trouver du travail pour subvenir à leurs besoins mais nous sommes toujours confronté à la ségrégation qui ne lui permet pas d'espérer grand-chose, juste de rêver.
Si les femmes de sa famille sont coriaces et lui apporte leurs conseils pas toujours bien éclairés, cette dernière vit sa vie au gré de ses fantaisies à San Francisco et aussi dans le sud des États-Unis même si le racisme fait parti de ce livre par certains passages, ce n'est pas le thème principal.
Nous découvrons la vie d'une jeune femme spontanée, impulsive, confiante, soupe au lait, qui prend vite la mouche mais ce caractère a ses revers. Bien souvent elle dépassera les limites sans penser aux conséquences, son bon coeur et sa naïveté lui apporteront bien des déboires.
D'un autre côté, elle est incroyablement cultivée et j'ai apprécié ses réflexions. J'aime aussi beaucoup cette honnêteté à propos de sa vie, tout est dit : drogue, prostitution, arnaques… Mais j'ai adoré cette franchise et je me suis bien « amusée ».
Rassemblez-vous en mon nom est un énorme coup de coeur pour l'auteure qui n'est pas sans me rappeler Jesmyn Ward.
Je tiens à remercier les éditions Notabilia pour leur confiance.
#Rassemblez-vous en mon nom #NetGalleyFrance
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Du haut de ses dix-sept ans, Maya affronte, juste après la Seconde Guerre Mondiale, entre Californie et Arkansas, entre famille et amours illusoires, l'adversité faite de petits boulots – cuisine, danse, « taxi » -, de débrouilles, de combines plus ou moins morales, pour subvenir tant bien que mal à ses besoins et à ceux de son fils, Guy, né il y a peu. Car non seulement Maya est une jeune femme noire qui a dû quitter le Sud au ségrégationnisme toujours virulent pour un Ouest plus progressiste, mais néanmoins pas totalement dénué de racisme, mais elle est aussi une fille-mère qui doit se battre au quotidien, et pour elle-même, et pour son enfant, qu'elle élève par procuration pour diverses raisons. Au fil de ses rencontres, synonymes souvent de déboires, parfois heureusement d'espoirs, jusqu'à la rencontre finale qui lui fera prendre conscience de ce qu'elle veut, l'on la suit de ses moments d'aplomb à ses moments de doute, jusqu'à l'intensité de ses questionnements quant à son rôle de mère ou à son statut de femme.

Dans ce deuxième volet du cycle autobiographique de Maya Angelou – qui est le premier que je lis -, se retrouvent les ressorts classiques de l'écriture de soi : récit qui se veut au plus proche de la réalité de l'époque racontée, – environ trente ans séparent ici l'époque d'écriture de celle-ci -, et donc de la plus grande sincérité possible ; regard attendri de la presque quinquagénaire sur la toute jeune adulte qui sort juste de l'adolescence, sur ses erreurs, sur ses apprentissages du fait de ces erreurs, peu importe leur gravité ; regard aussi réflexif, qui insiste sur la naïveté, souvent avec beaucoup d'humour malgré la violence de certaines situations, de la jeune maman qui cherche avant tout un homme pour devenir quelqu'un, et qui décrit avec une grande lucidité à quel point il est difficile d'être une mère noire célibataire, et même plus encore d'être noir, aux États-Unis. Écriture de soi qui rejoint ainsi, avec une fluidité remarquable, écriture sociale et mémorielle, concernant non plus seulement la jeune femme, mais tout un pan d'une population majoritairement infériorisée, à qui l'on donne vraiment la parole par son intermédiaire.

Rassemblez-vous en mon nom est en somme une autobiographie comme je les apprécie particulièrement : sans complaisance, non dénuée de dérision et d'humour, même dans les coups durs, montrant qui plus est la condition des noirs aux États-Unis à la fin des années 1940 dans toute sa terrible banalité, qui indigne et touche en plein coeur, et plus encore lorsque l'on sait qu'elle est encore bien trop d'actualité. M'est avis que je vais continuer de lire sous peu le cycle autobiographique de Maya Angelou, et je pense aussi, m'atteler à la lecture de sa poésie en anglais : j'ai en effet vraiment apprécié et la femme, et l'écrivaine, j'ai de fait envie d'en découvrir encore plus.

Je remercie les éditions Noir sur Blanc et NetGalley de m'avoir permis de lire cet ouvrage.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Maya Angelou, toujours impressionnante ! J'ai eu beaucoup de plaisir à lire ce livre, à plonger comme dans un livre d'aventures, autant que comme dans l'histoire d'une vie exceptionnelle dans la vie de cette jeune femme noire courageuse, d'une autre époque, et avec cette plume libre et introspective à la fois, chatoyante et sensuelle, pleine de vie, avec ses expériences, chagrins, et fiertés, un livre absolument magnifique, comme toujours Maya Angelou, est hors normes, formidable, profonde et indispensable.
À lire.
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Ce deuxième tome des mémoires de Maya Angelou retrace sa vie entre ses 17 et 19 ans de 1945 à 1947.

Maya, de son vrai nom Marguerite Johnson, jeune mère célibataire de 17 ans, quitte l'Arkansas pour la Californie. Elle arrive à San Francisco avec Guy, son bébé de deux mois. Pendant deux ans elle va naviguer entre la Californie et le sud des États-Unis exerçant de multiples métiers pour survivre. Elle sera tour à tour serveuse, tenancière d'un minibordel qu'elle a initié en y installant deux filles, puis danseuse de cabaret après avoir tenté de s'engager dans l'armée. Elle ira même jusqu'à se prostituer par amour pour un homme qui n'a pas hésité à profiter de sa naïveté et de son besoin d'amour.

J'ai trouvé ce volet du cycle autobiographique de Maya Angelou passionnant car il nous permet de comprendre la personnalité de cette femme que j'ai découverte avec "Lettre à ma fille", une femme qui est devenue une figure de la vie artistique et politique américaine, une infatigable militante pour les droits civiques qui a inspiré la vie de millions de personnes. J'ai apprécié l'honnêteté avec laquelle elle raconte ses galères pendant cette période dans un monde très dur dominé par les hommes et les Blancs, un monde où la drogue fait des ravages. J'ai trouvé assez dérangeante la façon dont elle évoque la période où elle s'est prostituée avec un détachement certainement dû aux années écoulées. J'ai aimé son humour et son autodérision, j'ai admiré sa confiance en elle et sa confiance dans la vie, son culot et son imagination pour accéder à certains métiers pour lesquels elle n'a aucune qualification, son intelligence et sa soif de lecture, son courage, sa fierté, son énergie et sa combativité car face à l'adversité ses moments d'abattement sont très rares. Une personnalité forte, libre et indépendante dotée d'une mère haute en couleurs qui n'a jamais douté du potentiel de sa fille. Une personnalité hors du commun qui a eu un destin hors du commun. Un récit qui se lit comme un roman.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Marguerite Johnson aura vécu des centaines de vies différentes, exercé toutes sortes de professions au gré de ses rencontres ou de ses amants : cuisinière, serveuse, maquerelle, danseuse, prostituée... avant de devenir enfin Maya Angelou, l'une des figures de proue de la défense des droits civiques, l'icône immortelle d'une Amérique insoumise. Mais patience, la route de Maya n'a pas encore croisé celle de James Baldwin, celui qui insufflera le désir d'écrire à la future poétesse et militante...
Ce deuxième volet de ses mémoires débute en effet là où "Je sais pourquoi l'oiseau chante en cage" s'est arrêté et retrace les jeunes années de Maya Angelou dans l'Amérique de l'après-guerre. Elle n'est encore qu'une jeune mère célibataire, sans le sou et sans avenir. Une vie bien loin de ses aspirations et ses capacités intellectuelles ! Mais Maya est aussi une femme indépendante et fière, intrépide et courageuse.

"J'avais réussi, en quelques années intenses, à devenir snob sur tous les plans : racial, culturel et intellectuel. Tenancière, je me considérais comme moralement supérieure aux putains. Serveuse, je me croyais plus intelligente que les clients. Mère célibataire et solitaire, je me tenais pour plus libre que les femmes mariées que je rencontrais. "

Une personnalité inspirante qui témoigne avec sincérité des errances et des échecs de sa vie de jeune femme noire, sans rien omettre. Elle s'y emploie divinement avec une superbe écriture, non dénuée d'humour. Un texte majeur de la littérature afro-américaine à découvrir de toute urgence !
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Coup de coeur pour ce roman de Maya Angelou qui nous écrit son histoire à partir de l'âge de 16 ans. A 19 ans, elle a déjà vécu plusieurs vies, dans plusieurs villes. Une femme aux multiples visages qui aurait pu se perdre mais rebondit. Des personnages secondaires riches. J'ai beaucoup aimé découvrir sa mère et son frère. On lit également les Etats-Unis, le racisme... Allez-y lisez le, vous ne regretterez pas.

#netgalleyfrance #rassemblezvousenmonnom
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Un récit autobiographique d'une force et d'une sincérité incroyable.
Positif, humoristique, sincère, elle se raconte sans fard, de ses dix-sept à ses vingt-et-un ans.
Fille mère, elle élève seule son fils Guy, et jeune femme noire, ça fait beaucoup dans cette Amérique qui sort de la seconde guerre mondiale.
Si elle fuit d'une certaine façon le racisme du sud, ce dernier n'est pas tout à fait absent dans les autres régions des États Unis.
De l'Arkansas à San Francisco...
Serveuse, cuisinière, maquerelle, danseuse, elle a tout fait avec autant de bonne volonté, avec sincérité et souvent même par amour ou par recherche de cet amour, de cet homme qui pourrait la protéger et l'aimer.

Mais ces hommes justement ont abusé sans scrupule de cette jeune femme positive, intelligente, sincère, qui ne demandait qu'à être aimée. Elle donne son coeur et sa confiance à de nombreux hommes qui tour à tour abusent de cette naïveté qui la caractérise mais qui d'une certaine façon la protège sans doute.
Le racisme, la difficulté d'être femme, la solitude, sont aussi bien retranscrits ici.
Une magnifique traduction de Christiane Besse nous permet de profiter pleinement de ce formidable texte. L'écriture, le rythme, l'humour et la dérision, et je le redis sans doute, la sincérité, font de ce récit un moment inoubliable.
lire ma chronique complète sur le blog Domi C lIRE https://domiclire.wordpress.com/2020/09/05/rassemblez-vous-en-mon-nom-maya-angelou/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Maya Angelou, figure de la lutte pour l'égalité entre les noirs et les blancs aux États-Unis, cette auteure célébrée, dont j'ai apprécié Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage, nous livre, sans fard, sans circonvolutions, une autobiographie vivante, fascinante, étonnante.
Mes frasques n'étaient que des maladresses de jeunesse et pardonnables par là même.
Nous comprenons ce qui l'a nourrie, ce qui l'a fait grandir et la voyons apprendre de ses erreurs de jeunesse jusqu'au moment où elle est proche du précipice, mais est sauvée par un homme bon, après avoir été utilisée par d'autres, sans foi, ni loi.
J'avais frôlé l'abîme et j'en avais vu le fond. Et, au moment crucial, la générosité d'un homme m'avait sauvée de la chute.
Je n'avais aucune idée de ce qu'allait être ma vie, mais j'avais fait une promesse et redécouvert mon innocence. Je me jurai de ne plus jamais la perdre.
Ce texte puissant de par son style et son sujet nous parle de terreur, de culpabilité, de misère, des arts (danse, musique et littérature), et d'une génération marquée par le racisme, d'une très jeune femme qui se débat pour s'en sortir dont la force de caractère incroyable lui permet en effet de trouver sa voie / voix.
Je trouvais difficile l'idée de me séparer de mes livres. Ils m'avaient sortie de la fange : à qui pouvais-je confier des amis aussi intimes ?
Pour notre plus grand plaisir !
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