Les premières pages ont été rudes « mais c'est quoi ce langage parlé à 2 balles ». Cette impression que l'auteur a balancé ses mots un peu saoulé, un peu agacé, un peu blasé. Et puis rapidement on tombe dans le piège du langage et de l'argent faciles. Des personnages vrais écornés et fragilisés par la vie, qui la mordent à pleine dents comme des animaux aculés.
Alors on s'enivre de bon coeur, on oublie les horaires. On alterne nuits blanches et jours flous écrasés de soleil. On boit, on fume, on baise, on danse, on se drogue, on vole. On est jeune, beau, bronzé. On est les rois du monde. Mais c'est pas la vraie vie. C'est pour ça qu'on en profite à fond. Et comme toutes ces histoires, forcément ça fini par déraper vers la vraie vie. Celle où on rend des comptes. Ou le jour on travaille et la nuit on dort. Mais le veut-on vraiment ?
Ce roman écorché m'a finalement bien plu. Même si on peut discuter de la qualité de l'écriture. On est d'accord que de toute façon, si l'auteur avait créé des dialogues à la
Flaubert pour ce type d'histoire, ça aurait beaucoup moins bien rendu.
Alors, faut-il le lire ? Oui. Je me suis endormie sur
Madame Bovary. Mais j'ai fini ce roman avant de m'endormir.