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sur 82 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Deuxième roman de Joseph d'Anvers, plus connu pour être un auteur-compositeur-interprète de chansons, « Juste une belle perdue » est le récit d'une cavale, de la fuite éperdue d'une vie mal embarquée vers une nouvelle vie encore plus mal embarquée : celle de Roman, jeune boxeur à la dérive qui, un soir, vient au secours d'une jeune fille dans une boîte de nuit et intègre une bande de jeunes, dans laquelle se trouve Ana... Ah, l'amore , l'amore !

On retrouve ces ambiances chères à l'artiste : amours maudites et délétères, alcools forts, drogues plus ou moins légales, sexe, rock'n'roll et plus si affinités. Âmes sensibles s'abstenir, on y cogne plus souvent qu'à son tour, et on ne s'en relève pas forcément.

L'intrigue, sans être d'une originalité extrême, se révèle intéressante et haletante, alternant des passages au rythme dense, aux phrases nominales et brèves, et des pauses narratives pendant lesquelles la nature sombre et torturée des personnages est explorée avec précision. On est cependant un peu déçu par une certaine sous-exploitation, d'un point de vue romanesque, des retours en arrière, bien qu'ils donnent un éclairage nécessaire sur le personnage principal.

Le récit est agréable à lire, bien écrit, dans un style à la fois simple et raffiné, poétique souvent, en raison de nombreux adjectifs antéposés, de répétitions comme des refrains et de références, notamment cinématographiques et musicales, plus ou moins explicites (le titre, d'ailleurs, est une référence directe à une chanson de Taxi Girl).

L'ensemble est finalement réussi, la mécanique efficace, et le cocktail fait l'effet d'un véritable uppercut sur le lecteur, encore sonné bien après la dernière page.

Pérégrinateur Littéraire Compulsif KO.
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Roman fait partie de l'Académie de boxe, un établissement formant les jeunes à devenir de futurs champions. Les entraînements et les combats sont toujours plus durs, la discipline et la rigueur sont des qualités essentielles des sportifs.
Mais, Roman a besoin de souffler un peu et de se relâcher. Alors, pour se relaxer, il sort et fait le mur. Dehors, il côtoie un autre monde, une vie d'alcool, de drogue et de bagarres.
Les résultats à l'Académie s'en ressentent. C'est l'engrenage. Plus les journées sont difficiles, plus le jeune boxeur sort et dérive. Un soir, il fait de nouvelles rencontres qui l'entraînent dans un club éphémère, "Le squat". Là-bas, il y rencontre Ana.
Il le sait, il le pressent mais il ne résiste pas. Il se laisse glisser dans l'univers de la jeune femme. Sa vie s'en trouvera bouleverser.

Paru en librairie le 08 Janvier 2020, "Juste une balle perdue" est le troisième livre et le deuxième roman de l'auteur, lui-même ancien boxeur, guitariste et chanteur.

Le récit alterne entre la nouvelle vie de Roman, et son enfance. Son admission à l'Académie l'a sorti de la misère sociale dans laquelle il vivait. L'établissement lui offre un avenir, un rêve qui se réalise après une enfance difficile.
Sauf qu'aujourd'hui, Roman a besoin de liberté, de vivre autre chose. Sa rencontre avec Ana tombe au bon moment. Mais sait-il dans quoi il s'embarque ? Que connaît-il de cette jeune femme ? Fait-il le bon choix ?
Avec elle, c'est la tendresse et l'amour. le besoin d'être ensemble, tout le temps, est plus fort que tout. Alors son choix est fait.

Un livre dans lequel on parle des conséquences de ses choix, du désir de liberté. le texte est écrit à la première personne. Roman parle, se livre, nous raconte son histoire. Il va droit au but, les souvenirs sont ciblés, le passé est douloureux, c'est un jeune écorché.
Les phrases sont courtes et directes. le récit est fort, parfois dur mais se lit bien et vite. On enchaîne les chapitres, sans s'arrêter, avec l'envie de toujours connaître la suite.

Une lecture que j'ai dévoré, complètement emportée dans le tourbillon de Roman. On est pas loin du coup de coeur.

Merci à Babelio et aux éditions Payot et Rivages pour cette lecture reçue dans le cadre de l'opération "Masse critique" du mois de janvier.
Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Joseph d'Anvers, musicien auteur-compositeur a écrit plusieurs chansons pour Françoise Hardy et Alain Bashung notamment , avant de se lancer dans l'écriture littéraire. Juste une balle perdue est son deuxième roman. Et quelle écriture : à la fois crue, violente et poétique.

Roman, cabossé par la vie et les coups de son père violent, vient d'entrer à l'académie de boxe pour devenir champion du monde, son rêve après des années difficiles.

Un soir, il fait le mur et rencontre Ana et en tombe amoureux. Pour les yeux de sa belle, le futur champion va opérer un changement radical dans sa vie.

Commence alors une descente vers une vie facile où se mêlent l'alcool, les rails de coke, le sexe, les soirées insouciantes au bord de la piscine : une fête continue entrecoupée, il est vrai, par quelques visites de villas avec les autres « anges », communauté insouciante abritée dans la villa de luxe d'Igor, trafiquant d'art de haut vol manipulant ces jeunes malmenés par la vie qui voient en lui une figure paternelle et rassurante.

Tout va pour le mieux dans le « meilleur » des mondes jusqu'à ce que tout aille mal, et que cette parenthèse enchantée vire au cauchemar.

Ce roman est à l'image de ses héros, addictif et incandescent. On entre de plain pied dans les choix que fait Roman le narrateur par amour pour Ana et jusqu'au bout on espère une issue à ce piège de la vie facile proposée par un monstre...
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Après une enfance difficile, Roman est promis as une belle carrière de boxeur, mais un jour sur son chemin, il rencontre Ana, et la tous ses rêves vont être bouleverser.

Roman se raconte, entre son passé tumultueux avec un père très violent, et on comprend d'où lui viens la fascination des armes, et son présent très chaotique avec Ana qui viens de rencontrer.
Le récit est vraiment haletant, entre l'émotion d'une enfance difficile, et les conséquences d'une vie a remous très dangereuse et aussi violente à souhait.
On n'a vraiment pas le temps de s'ennuyer, mais surtout, avec la construction de ce roman entre ses deux périodes de sa vie, on comprend facilement pourquoi le personnage principal bascule dans la violence et surtout l'obsession des armes.
On se sent vite embarquer dans le contexte de la vie de Roman, entre la jolie romance et les rebondissements de la petite bande.
On ressent également lui qui n'as jamais eu une vie de famille très équilibrée, qui retrouve dans son groupe, un semblant de famille, qui le rassures et qui le conforte, qu'ils sont là, les uns pour les autres, autant dans les bons et les mauvais moments.
C'est aussi une aventure, qui mêlent des excès d'alcool, de drogues et aussi de délinquance, mais Roman se laisse porter par cette histoire passionnelle et prête à accepter tout.
La fin est comme le livre tellement prenante et assez logique en fin de compte, si on se fie au parcours de Roman, un boxeur qui s'est battu de toutes ses forces aux coups du destin.
Merci à BE.POLAR et aux éditions RIVAGES qui m'ont permis de lire ce livre, j'ai vraiment apprécier ce mélange d'amour et de violence, pour moi c'est vraiment un duo idéal pour passer un excellent moment de lecture.


Lien : https://www.nathlivres.fr/l/..
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Roman a la rage qui déborde et des coups à rendre. Gamin brisé par le ceinturon, chahuté d'un foyer d'accueil à l'autre, il était timide, solitaire, inadapté. L'école lui demandait une patience qu'il n'avait pas envie de lui accorder. Son truc à lui, c'était plutôt le sport.

Aujourd'hui, il fait ses preuves dans une académie de boxe du sud de la France. Mais il ne se sent pas l'étoffe d'un pro. Pour son coach, il donne le change, mais son esprit est ailleurs. La discipline ne lui conviendra jamais. Et au-delà des murs de l'académie, il y a un monde fait de tentations auxquelles il veut goûter.

Un club éphémère, où s'organise une soirée où les corps boostés aux ecstas, hydratés à la vodka, se rencontrent au rythme de la hardtek. L'orgie commence sur la piste de danse et dans les étages, toute trace de morale s'envole. À peine apparue, Ana disparaît dans la foule décadente. Cette fille, elle lui a fait un truc, à l'intérieur, dans le coeur, dans l'âme, un seul regard, une décharge électrique. Elle n'est pas partie bien loin, Ana, elle est là, avec des amis, qui prend l'air et qui trinque. Roman s'incruste un peu.
Au matin, gueule de bois incluse, il émerge dans une villa paradisiaque où butinent une dizaine de jeunes gens insouciants et heureux de l'être. Drogue, alcool, argent, musique… On dirait oui à bien moins. le petit ange assis sur son épaule lui rappelle qu'il a des obligations à l'académie, mais à chaque remontrance de sa conscience, c'est tout son être qui lui répond : Ana. Alors très vite, Roman intègre la bande et s'installe à la villa. Les journées sont sans heures, la liberté sans prix. Pour l'instant. Car au fond de lui, ça tiraille, il sait très bien que tout ça va mal tourner.

Ce qui se trame dans la tête d'un boxeur me semble aller au-delà de la compétition elle-même : il y a la virilité d'un homme, son honneur, tout ce à quoi le renvoient les coups qu'il prend, et ceux qu'il donne. Durant le match se joue une guerre intérieure qui sera remportée, ou perdue. Pour Roman, l'enjeu est gros. Il a beaucoup à reconstruire. Mais le chant des sirènes est trop fort. Toi, tu as envie de lui dire : « Tais-toi ! », « Tu vois pas que ça va trop loin ? », « Mais tire-toi de là, putain ! », et tu n'en fais rien. Parce que c'est Joseph d'Anvers qui est aux manettes. Vous avez un joli nom, monsieur d'Anvers. C'est ce qui m'a amenée ici. Je me disais que Joseph d'Anvers, il avait forcément écrit un beau livre. Et je ne m'étais pas trompée. Un joli nom et du talent plein les doigts. C'est au travers de romans comme celui-ci que s'affirme ma préférence pour la littérature française. le poids des mots, sans le filtre de la traduction. Juste une balle perdue, c'est l'expression pure des sentiments qui agitent les tripes du lecteur autant que celles du narrateur. C'est une palette d'émotions bouleversantes, une beauté singulière qui rampe dans la brutalité du monde.

Kaléidoscope : instrument tubulaire contenant un jeu de miroirs et des fragments de verre mobiles, diversement découpés et colorés, produisant des figures qui varient à chaque secousse de l'appareil.
C'est l'effet que m'a fait ce roman : à mesure que tu tritures les pages, c'est un peu comme si tu secouais le héros pour découvrir la vie sous toutes ses nuances. Puis j'ai avalé le kaléidoscope. Avec ses morceaux de verre qui mettent la gorge à vif.

Rock'n'roll, poétique, électrique, hypnotique.

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Le jeune Roman vient juste d'intégrer une académie de boxe où il est très apprécié, son parcours est déjà tracé. Pour ses entraîneurs, il sera leur futur champion. Pourtant dès lors qu'il croise la route d'Ana, tout est remis en cause et bientôt, ses priorités vont changer. Alors que la jeune fille lui fait connaître son cercle d'ami, il va devoir faire un choix qui changera toute sa vie. le récit est écrit à la première personne et c'est ainsi que nous suivons le parcours de Roman. Un récit poignant lorsque l'auteur glisse régulièrement des flashbacks de l'enfance calamiteuse de Roman, entre maltraitance et rejet. Son enfance malheureuse apporte un éclairage à ses choix et on ne peut que le comprendre. Il est souvent question de fête, de drogue, de sexe et de passion comme si la défonce avait le pouvoir de faire tout oublier. Ses deux amoureux sont sur la corde raide et on sait dès le début qu'un happy end est grandement improbable. Ils sont définitivement borderline et ne peuvent refuser la bulle de bonheur que leur offre Igor, un homme au double visage. L'auteur nous emporte dans un réalisme noir, cauchemardesque où l'alcool et la drogue modifient les contours de la réalité. Son écriture reste malgré tout poétique et d'une grande justesse. Un coup de coeur pour ce roman qui nous happe, nous capte sur un rythme entêtant. le côté inéluctable des choses a quelque chose de pervers et laisse un goût amer au lecteur qui s'attache. J'avais en tête cette petite phrase tirée du film La haine « jusqu'ici tout va bien » Les émotions ne sont pas en reste quand arrive le final, on est dans la tragédie, le drame et rien ne peut nous sauver. C'est fort, intense et puissant, Juste une balle perdue m'a touchée en plein coeur. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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"Juste une balle perdue" Est le récit d'une histoire d'amour chaotique entre Roman, qui se rêve boxeur et Ana, jeune femme écorchée qu'il rencontre lors d'une soirée déjantée dont les maîtres-mots sont sexe, drogue et alcool; Un sacré programme qui amènera Roman à abandonner ses rêves pour vivre d'amour et d'amitié dans une somptueuse villa. Mais comme vous pouvez vous en douter, le paradis laisse vite place à l'enfer car derrière ce bonheur apparent se cache une réalité teintée de violence et de règlements de compte qui poussera le duo dans un road trip fiévreux et macabre.
En général, j'ai un gros problème avec les romances que je fuis le plus possible, mais dès que c'est tragique, c'est bon ça passe 😄 et pour "juste une balle perdue" C'est même absolument validé !! La plume de l'auteur est très efficace et on se laisse happer par cette poésie macabre jusqu'au dénouement final qui laisse K.O.
Ce roman réunit tous les talents de l'auteur : l'écriture, la musique et le cinéma. Bref, une belle découverte.

(À noter que l'épigraphe est tiré du livre "Price" de Steve Tesich est ça, c'est doublement validé)

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❤️ Et un coup de coeur, un !! ❤️

Une belle histoire d'amour, cela vous va ? On est parti ?

Roman, 18 ans, a intégré l'Académie de boxe, où son avenir semble tout tracé. Son talent de boxeur n'est pas à démontrer. Il enchaine les entrainements, les combats, le tout accompagné d'une qualité de vie irréprochable. Jusqu'au jour où les sirènes de la fête vont sonner à la porte de sa conscience. Au cours d'une soirée, ses yeux vont rencontrer ceux d'Ana. Et à partir de cette seconde, il n'y aura plus qu'Ana dans la vie de Roman.

Il quitte l'Académie pour s'installer avec Ana et sa bande, qui vivent dans une luxueuse villa, sous la protection d'un homme d'affaire riche et puissant, Igor. Celui-ci offre une existence de rêve à ses « Anges », en contrepartie de quelques services. Roman va accepter de devenir un ange, lui aussi, par amour pour Ana, sans trop savoir au départ à quoi cela correspond.

Un roman que je n'ai pu lâcher. Une histoire sombre, noire, mais tellement belle. Jusqu'où peut-on aller par amour ? Est-on libre quand on aime ? Peut-on réfléchir lorsqu'on est amoureux ? Pas sûr. Car Roman a ressenti dès le début cette angoisse poindre son nez et grandir au fond de ses entrailles, mais il a été bien incapable de la prendre en compte. Il s'est jeté dans l'inconnu, peu importe où cela allait le mener, pourvu qu'il soit avec Ana.

Roman et Ana, les Bonnie and Clyde contemporains, deux étoiles filantes, qui vont s'aimer passionnément. Entre alcool, drogue, sexe, notre couple grille la chandelle par les deux bouts. Les personnages, que ce soit nos deux protagonistes, comme les secondaires gravitant autour d'eux (dans une moindre mesure toutefois), sont façonnés, ciselés juste ce qu'il faut pour que le lecteur puisse les cerner.

Des incursions dans le passé de Roman vont nous le rendre encore plus touchant et apporter un punch supplémentaire. Ana sera le baume réparateur de Roman. J'aurai aimé en savoir également un peu plus sur Ana, le peu dévoilé m'ayant laissée sur ma faim.

L'écriture est tout simplement envoûtante, percutante et poétique. Je me suis immergée dans le récit, il m'a enveloppée, je me suis laissée porter. Je suis arrivée à la dernière page sans m'en apercevoir, vite, trop vite, submergée par les émotions. J'ai lu à la vitesse où les personnages vivent : intensément, passionnément, tambour battant.

Le principe de narration avec l'emploi du « Je » nous met directement à la place de Roman. J'apprécie de plus en plus ce type de construction, car en général, je ne fais plus qu'un avec le roman.

Une lecture émotion, bouleversante, qui s'insinue dans la tête et dans le coeur. Un livre écrit avec les tripes et qui se lit avec les tripes. Un roman noir, parsemé de violence sourde, de celle qui décontenance. Mais où l'amour a également toute sa place, rendant l'ensemble délicat et magnifique. C'est pourquoi cette lecture est un coup de coeur pour moi.

La liberté, l'amour, les choix de vie, l'impact de l'enfance sur l'adulte, tous ces thèmes sont posés et traités, avec subtilité, certes, mais également sans filtres.

Une lecture que je conseille vivement à tous les amateurs de romans noirs.

« Elle s'appelait Ana et j'ai su dès le départ que ça allait merder. »

Je remercie chaudement les Éditions Rivages et BePolar pour cet envoi et cette magnifique lecture.

#justeuneballeperdue #JosephdAnvers #Rivages #BePolar
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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En lisant ce livre, j'ai pensé irrésistiblement à deux autres oeuvres :
– J'irai au Paradis car l'enfer est ici, film de Xavier Durringer que j'ai parfois l'impression d'être la seule à avoir vue ;
– J'irai au Paradis, la chanson de Daniel Darc.

Cette association d'idée m'est venue parce que, comme les héros du film de Durringer, Roman et Ana brûlent leur vie sans penser au lendemain. Roman, c'est le personnage principal et le narrateur du récit. Nous sommes au plus près de l'action avec lui, avec lui, nous nous remémorons son passé, son enfance, celle d'un gamin maltraité, cassé, placé, qui a trouvé un semblant de sens à sa vie en pratiquant la boxe. La rédemption par le sport : trop facile, trop beau pour être durable. Parce qu'à côté, il y avait la fête, le luxe, l'argent facile. A côté, il y avait Ana. Cela aurait pu être une belle histoire d'amour, si ce n'est qu'Ana est aussi cabossée, peut-être même plus que Roman. Cela aurait presque pu être une émission de télé-réalité, en un huis-clos magique : la villa d'Igor, la fête en continue, le sexe, la drogue… On n'était pas très loin de l'univers dont la télévision gave les adolescents. Cette existence rêvée a une contrepartie, et si, au début, tout semble exaltant pour Roman et pour tous les autres « anges » (je vois encore ici un lien avec la télé-réalité), très vite, c'est la descente, puis la dégringolade. Comme s'il était impossible pour Roman d'échapper à la noirceur de son destin. Comme si un seuls des « anges » pouvaient espérer un avenir réellement radieux. Non, je ne spoile pas, j'imagine, j'extrapole, à partir du moment où tout a dérapé.
Cette histoire simple d'un amour entre deux écorchés est écrit dans un rythme haletant, comme on scande un texte de chanson, comme si chaque paragraphe était un souffle, la respiration saccadée ou profonde du narrateur, souffle long, souffle court, respiration profonde ou halètement, inspiration ou expiration. Beaucoup de phrases commencent par « je », simplement, ce « je » qui aspire à devenir un « nous », avec Ana, ou à se fondre dans le « on » avec son groupe d'amis, avec les « anges d'Igor » (à ne pas confondre avec Charly's Angels – j'aime à trouver des réminiscences de culture populaire). Roman se raconte au passé, composé ou imparfait. Il se projette peu dans le futur comme si, finalement, dès le début, il n'avait pu se projeter, lui qui aimerait tant récrire son passé, lui qui sait ce qui lui a manqué.
Juste une balle perdue – ou une belle histoire simple.
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Fureur de vivre
Roman, Ana, le Squat, les anges, et des vies qui basculent et mon coeur bousculé au rythme des rencontres, dérives, déboires et rêveries de Roman.
Roman c'est un coeur qui bat pour une vie meilleure, une vie de liberté, une vie enfin apaisée, la vie normale en soi, rassurante, celle des autres qu'il voit.
Roman c'est aussi cette boule sournoise et tenace qui depuis l'enfance grandit au fond de lui, quelque part dans son ventre, qui s'endort puis s'éveille au rythme du danger, de la violence, des risques et de la peur. Cette boule au ventre devenue contagieuse pour le lecteur.
Roman c'est ce jeune homme qu'on aimerait tant protéger de tout, à qui on aimerait dire de ne pas rentrer au Squat, de ne pas suivre Luigi ou Rekkie, de ne pas s'approcher de son père, de rester sur le ring pour s'en sortir...
Mais quand la vie s'impose d'emblée comme un amas d'humiliations et de violences, tout s'enchaine: des repères paternels qui volent en éclat, fragilisent à l'extrême, obsessionnels, indélébiles- l'alcool, la drogue et le sexe jusqu'à l'oubli- les shoots, la débauche, l'exaltation, la défonce et les vols dilués dans les paradis artificiels...
Une vie de vertiges, un ange au bord du précipice, fragile, épuisé...
Un roman à perdre haleine dans lequel Joseph d'Anvers pose çà et là des lignes poétiques dans ce chaos de vie qui ne tient qu'à un fil ou bien laisse certaines scènes se tordre douloureusement en nous.
Le roman d'un destin, celui d'un jeune homme en quête d'un bonheur fugitif.
A lire évidemment.

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