Caché sous les magnifiques cerisiers japonais, à Tokyo, le Café Marble s'avère un lieu singulier. Tout d'abord, il n'y a qu'un serveur. Ensuite, uniquement 3 tables sont disponibles; puis, des peintures d'artistes émergeants arborent les murs. Dans ce lieu, des clientes et des clients défilent. le jeudi, une femme commande toujours un chocolat chaud et elle rédige des mystérieuses lettres. Ensuite, une professeure au primaire se pose des questions existentielles et une publicitaire très occupée doit transiger avec son jeune fils alors que son mari est à l'extérieur pour affaire.
Ces êtres possèdent une couleur bien à eux et ils viennent se réfugier dans le café Marble pour tenter de retrouver un sens à leur existence.
Mes impressions
Ce petit roman chorale apparaît adéquatement construit et rédigé. Il semble parfait pour être lu dans une balançoire en été, sous une couette en hiver ou auprès d'un feu de foyer en automne. Il se lit bien, facilement et rapidement. L'instance lectrice ne se casse pas la tête en le lisant. Elle passe plutôt un excellent moment de lecture avec ces personnages en quête d'un peu d'amour. L'écriture est fine, délicate, onirique. J'aimerais aussi me retrouver dans ce petit café et observer les magnifiques cerisiers japonais en fleurs. Cela doit être une expérience féérique. Et boire un chocolat chaud, c'est si bon, c'est tellement réconfortant!
Par ailleurs, j'ai particulièrement apprécié le personnage de Master. Il agit comme un marionnettiste tirant les ficelles du destin des autres. Comme il le mentionne :
«Mon rôle est de dénicher d'incroyables talents cachés et de les révéler au monde. J'aime le moment précédant l'accomplissement d'un rêve.» (p. 177)
Il est le catalyseur de rêves des étrangers et il les guide sur le chemin de la liberté. Il réussit à détecter le potentiel et les forces des autres. Il change pour le mieux la vie de ses semblables. Cela fait du bien à l'âme de rencontrer un tel personnage.
Dans ce livre composé de 12 chapitres, les personnages sont intimement liés à une couleur, Par exemple, pour Sydney, propriétaire d'une «sandwicherie», la couleur orange apparait celle le caractérisant. Comme il le mentionne :
«C'est une couleur gaie. Je n'ai pas assez confiance en moi pour préférer le rouge et je ne suis pas suffisamment excentrique pour choisir le jaune. le orange, c'est chaleureux, ça rend joyeux et plein d'énergie.» (p. 143)
Mais encore, les 12 chapitres permettent de tisser une toile entre Tokyo et Sydney. Master contribue à sa manière à le faire et à rendre possible la réalisation des rêves de certains habitants de ces deux villes.
Si vous avez envie de passer un bon moment de lecture, je vous encourage à lire
Un jeudi saveur chocolat. C'est mignon comme un macaron au chocolat qu'on prend le temps de déguster. L'écriture de
Michiko Aoyama est intelligente grâce à la construction narrative.
https://madamelit.ca/2023/09/11/madame-lit-
un-jeudi-saveur-chocolat-de-michiko-aoyama/
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