Les mains d'Elsa
Donne-moi tes mains pour l'inquiétude,
Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé,
Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude,
Donne-moi tes mains que je sois sauvé.
Lorsque je les prends à mon propre piège,
De paume et de peur, de hâte et d'émoi.
Lorsque je les prends comme une eau de neige,
Qui fuit de partout dans mes mains à moi.
Sauras-tu jamais ce qui me traverse,
Qui me bouleverse et qui m'envahit ?
Sauras-tu jamais ce qui me transperce,
Ce que j'ai trahi quand j'ai tressailli ?
Ce que dit ainsi le profond langage,
Ce parler muet de sens animaux,
Sans bouche et sans yeux miroir sans image,
Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots.
Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D'une proie entre eux un instant tenue ?
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d'inconnu ?
Donne-moi tes mains que mon coeur s'y forme,
S'y taise le monde au moins un moment.
Donne-moi tes mains que mon âme y dorme,
Que mon âme y dorme éternellement.
Donne-moi tes mains pour l'inquiétude
Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé
Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude
Donne-moi tes mains que je sois sauvé
Lorsque je les prends à mon propre piège
De paume et de peur de hâte et d'émoi
Lorsque je les prends comme une eau de neige
Qui fuit de partout dans mes mains à moi
Sauras-tu jamais ce qui me traverse
Qui me bouleverse et qui m'envahit
Sauras-tu jamais ce qui me transperce
Ce que j'ai trahi quand j'ai tressailli
Ce que dit ainsi le profond langage
Ce parler muet de sens animaux
Sans bouche et sans yeux miroir sans image
Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots
Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D'une proie entre eux un instant tenue
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d'inconnu
Donne-moi tes mains que mon coeur s'y forme
S'y taise le monde au moins un moment
Donne-moi tes mains que mon âme y dorme
Que mon âme y dorme éternellement.
Nous dormirons ensemble
Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin, minuit midi
Dans l'enfer ou le paradis
Les amours aux amours ressemblent
C'était hier que je t'ai dit
Nous dormirons ensemble.
C'était hier et c'est demain
Je n'ai plus que toi de chemin.
J'ai mis mon cœur entre tes mains,
Avec le tien comme il va l'amble.
Tout ce qu'il a de temps humain,
Nous dormirons ensemble.
Mon amour ce qui fut sera.
Le ciel est sur nous comme un drap.
J'ai refermé sur toi mes bras,
Et tant je t'aime que j'en tremble,
Aussi longtemps que tu voudras,
Nous dormirons ensemble.
Je suis plein du silence assourdissant d'aimer.
O claire nuit jour obscur
Mon absente entre mes bras
Et rien d'autre en moi ne dure
Que ce que tu murmuras.
Les Lilas.
LES MAINS D'ELSA
Donne-moi tes mains pour l'inquiétude
Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé
Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude
Donne-moi tes mains que je sois sauvé
Lorsque je les prends à mon pauvre piège
De paume et de peur de hâte et d'émoi
Lorsque je les prends comme une eau de neige
Qui fuit de partout dans mes mains à moi
Sauras-tu jamais ce qui me traverse
Qui me bouleverse et qui m'envahit
Sauras-tu jamais ce qui me transperce
Ce que j'ai trahi quand j'ai tressailli
Ce que dit ainsi le profond langage
Ce parler muet des sens animaux
Sans bouche et sans yeux miroir sans image
Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots
Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D'une proie entre eux un instant tenue
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d'inconnu
Donne-moi tes mains que mon cœur s'y forme
S'y taise le monde au moins un moment
Donne-moi tes mains que mon âme y dorme
Que mon âme y dorme éternellement
Elle seule elle a le ciel
Que vous ne pouvez lui prendre
Elle seule elle a mon cœur
Qu'on l'ose arracher ou fendre
Elle seule atteint les songes
Qui mettent mes nuits en cendres
Elle seule échappe aux flammes
Comme fait la salamandre
Elle seule ouvre mon âme
A ce qui ne peut s'entendre
Elle seule et qui sait d'où
Vient l'oiseau vers le temps doux
Elle seule qu'elle parle
C'est comme faire un voyage
Elle seule et son silence
A la beauté des ombrages
Elle seule et tout l'amour
Me sont un même visage
Elle seule et les merveilles
S'étonnent de son passage
Elle seule et le soleil
A peine y peut faire image
Elle seule et qui sait d'où
Vient l'oiseau vers le temps doux
Elle seule et tout le reste
S'en aille au diable vauvert
Elle seule et j'ai pour elle
Seule ainsi vécu souffert
Elle seule ô ma romance
Mon sang mes veines mes vers
Elle seule et qu'elle sorte
Je demeure dans l'enfer
Elle seule et que m'importent
Cette vie et l'univers
Elle seule et qui sait d'où
Vient l'oiseau vers le temps doux
Zadjal de l'absence
Si je disais à voix haute
Les mots de toi qui me hantent
Si je disais à voix basse
La chose au-delà du mot
Si je disais le vertige
D'un secret qui se dissipe
Le temps qui fuit dans la bouche
Et goutte à goutte la vie
Tout est sans poids ni mesure
Trop grave et trop peu cernable
Pour se réduire à des phrases
Forcément inachevées
Et la nuit dans les paroles
Le silence d'être ensemble
Cet amour d'aucun langage
Qui brûle avant de brûler
...
Il y a des choses que je ne dis à Personne Alors...
Ne me regardez pas dedans
Qu’il fait beau cela vous suffit
Je peux bien dire qu’il fait beau
Même s’il pleut sur mon visage
Croire au soleil quand tombe l’eau
Les mots dans moi meurent si fort
Qui si fortement me meurtrissent
Les mots que je ne forme pas
Est-ce leur mort en moi qui mord
Le malheur c’est savoir de quoi
Je ne parle pas à la fois
Et de quoi cependant je parle
C’est en nous qu’il nous faut nous taire.
La fièvre.
J’ai passé ma vie à craindre en toi cette chose brûlante et comme tout à coup l’enfer la terreur le doute sur la durée et ces flammes de tes mains tes yeux détournés J’ai passé ma vie à redouter le mauvais rêve et tout qui recommence d’une peur imprudemment la dernière fois abandonnée ô mon amour j’ai passé ma vie ainsi qu’un marin qui retrouve dans un paquet d’embruns l’idée d’angoisse du naufrage J’ai passé ma vie à côté de toi pour un bruit un mot un soupir un geste ou moins pire un silence à la gorge saisi comme le condamné comptant dans le couloir des pas d’aube approchant qui s’arrêtent s’éloignent.