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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Beaucoup de choses dans ce roman qui n'est pas très long. Une île grecque, la crise que traverse le pays, un enfant autiste doué avec les chiffres et de parents divorcés : la mère vit de la pêche et son père est maire et entrepreneur, un architecte new-yorkais venu prendre sa retraite dans le pays de son enfance après la mort de sa fille, une journaliste qui écrit des articles sur le projet de construction d'un complexe hôtelier. Un mélange de tous ces ingrédients, façon Metin Arditi, et il en ressort un texte intelligent, intéressant et surtout une amitié touchante. Une belle histoire façon ‘Le vieil homme et la mer.'
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Yannis, jeune autiste grec n'est pas seulement L'enfant qui mesurait le monde. Il est aussi celui qui ambitionne de le garder en harmonie et de lui éviter les désordres qu'engendre le chaos du monde moderne quand il vient fracasser par ses sombres réalités, sa petite île de Kalamaki.

C'est déjà pour lui le début du désordre quand les bateaux de pêche ne rentrent pas au port le matin dans le bon ordre ; quand le poids des poissons qu'ils rapportent varie sensiblement ; ou quand les clients du café du village sont plus nombreux que le jour précédent. Alors quand un grand groupe décide d'investir des millions d'euros pour construire sur son île un futur palace qui attirera les touristes du monde entier, c'est un cataclysme qui s'abat. D'autant plus que le projet divise l'île et ses habitants, aiguise les appétits pas toujours très nets et intéresse les pontes d'Athènes et de Bruxelles, les seconds n'ayant de cesse que de surveiller les actions des premiers.

Heureusement, Yannis peut compter sur Maraki, sa mère, qui a mis sa vie entre parenthèse pour s'occuper de lui, rejointe par Eliot, architecte américain récemment installé sur l'île sur les traces de sa fille défunte. Patiemment, il va apprendre à Yannis que la rupture de l'ordre établi est inéluctable, mais qu'elle se doit d'être accompagnée, adoucie, décidée.

Comme je l'avais déjà été dans plusieurs de ses précédents romans (Le Turquetto, Prince d'orchestre...) j'ai été à nouveau emballé par l'écriture de Metin Arditi, certes lente, mais faite de mots justes car économisés. Une écriture d'une poésie sublime lorsqu'il décrit l'atmosphère si particulière des ces îles grecques où le vent et la chaleur cohabitent si bien. Une écriture "musicale" où les variations de rythme cassent habilement l'ordre conventionnel du genre.

Arditi réussit surtout à faire cohabiter les extrêmes, appelant dans son roman les références classiques et glorieuses de la Grèce antique pour soutenir son propos, tout en les confrontant aux impitoyables réalités actuelles d'un pays financièrement exsangue, se faisant piller et dicter ses lois de l'étranger. Fierté et misère, les deux mamelles schizophrènes de la Grèce moderne. Dans la même veine, il appelle en soutien de son propos les principes idéologiques de la religion orthodoxe comme ceux totalement binaires des mathématiques de Fibonacci et de l'implacable logique du Nombre d'Or.

Alors oui, si on veut, c'est un conte et Metin Arditi ne tranche pas la querelle des anciens et des modernes. Mais puisque l'on ne peut arrêter l'évolution du monde, on peut cependant lui éviter le désordre absolu par l'application du compromis pragmatique, ambitieux et apaisant. Une lueur d'espoir. Et pas que pour les Grecs...
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Un bel hommage à la Grèce et des personnages attachants. Yannis, enfant autiste, rassuré par les chiffres qu'il mémorise et collectionne chaque jour, restaurant ensuite l'ordre du monde avec des pliages plus ou moins élaborés. Maraki sa mère, qu'il attend à dix heures, quand elle a fini la pêche, et Eliot l'architecte américain, venu sur l'île où sa fille Evridiki est morte il y a des années.
Ce trio cabossé par la vie va pourtant avancer ...
Une jolie complicité va s'installer entre Eliot et Yannis. Eliot pense d'abord poursuivre les rêves et les travaux de sa fille, sur les traces du nombre d'or, puis il apprend les mythes grecs à Yannis et l'aide à grandir, à s'ouvrir.
Un roman original, une belle découverte.
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C'est une fable, une parabole, un conte en forme d'hommage à un pays dévasté par une crise économique sans précédent. L'enfant qui arpentait le monde est un hymne à la Grèce, à sa beauté, son histoire, ses philosophes et à ses habitants. Trois d'entre eux constituent le socle du livre de Metin Arditi : Eliot, l'architecte américain, qui après avoir perdu sa fille, revient à ses origines ; Maraki, la pêcheuse à la palangre, divorcée ; Yannis, son jeune fils autiste, qui comptabilise chaque jour les arrivées des bateaux au port et les clients au café, pour maintenir l'équilibre du monde. Ils vivent sur l'île de Kalamaki, encore préservée du tourisme de masse, mais pour combien de temps ? Arditi, en écrivain de l'intime face au tumulte d'un monde qui change souvent pour le pire, lie entre eux les destins de ses personnages principaux et raconte en parallèle un environnement où l'avenir semble tributaire de décisions marquées par la corruption et le clientélisme et les diktats de Bruxelles. L'auteur accentue la pureté de son trio face au dérèglement économique avec un soupçon de candeur et en frisant parfois le manichéisme mais le portrait de Yannis, notamment, et les rapports que la communauté ilienne entretient avec lui, autant que la recherche par Eliot du fameux nombre d'or, contribuent à élever le roman, à lui donner une dimension quasi mystique et morale. La sagesse de la Grèce antique, battue par les flots de la récession, perdure et délivre, au moins dans la fiction de L'enfant qui mesurait le monde. Utopique et illusoire ? Sans doute, mais c'est précisément là où se situe la licence et la liberté de l'écrivain.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Eliot Peters, qui fut architecte aux Etats-Unis, a rejoint douze ans plus tôt l'île de Kalamaki, où sa fille Dickie avait trouvé la mort. Il y a renoué avec ses racines grecques, tout en poursuivant le travail entrepris par Dickie. Il aide aussi Maraki, sa voisine qui peine à joindre les deux bouts grâce au seul produit de sa pêche, à élever Yannis : rétif aux contacts et impossible à scolariser, l'enfant entretient un rapport étroit avec les chiffres, qu'il mémorise à l'envi et à l'aune desquels il mesure l'équilibre du monde.
Cet équilibre est, pour lui, mis en péril lorsqu'une société d'investissement immobilier propose au maire de l'île de construire, dans une superbe petite baie restée sauvage, un important complexe hôtelier doublé d'une marina. le projet a de quoi séduire les habitants, que la crise n'a pas épargnés et, dans un premier temps, semble faire l'objet d'un consensus. Jusqu'à ce que des lettres anonymes le concernant soient adressées à la presse locale …

« L'enfant qui mesurait le monde », c'est d'abord la chronique d'une île où tout le monde se connaît depuis toujours. le récit se focalise sur Maraki, Yannis et Eliot, chacun luttant, à sa façon, pour vivre malgré tout, au-delà des difficultés qui sont les siennes. le rythme rassurant du quotidien et la beauté des paysages adoucissent l'amertume. Divers personnages gravitent autour de l'attachant trio, témoins de l'irruption du monde extérieur sur l'île : un promoteur, une journaliste, des ministres. La narration, alerte, n'hésite pas à jouer avec bonheur sur le registre de l'humour, preuve qu'on peut user de légèreté pour parler de sujets graves. On suit les aventures de tout ce petit monde avec intérêt, curieux de savoir si l'hôtel verra ou non le jour, si Yannis devra continuer à réaliser quotidiennement les dizaines de pliages nécessaires à son sens pour restaurer l'équilibre des choses. de fait, celles-ci évolueront et pas forcément de la manière à laquelle on s'attendait.
Un petit roman sensible et intelligent.
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Une petite île, pas très loin d'Athènes, au sud du Péloponnèse, qui a tout de la carte postale, baie superbe, ruines antiques, pêcheurs ... mais le décor ne reste pas idyllique longtemps.

C'est la crise. L'économie est en berne, le moral aussi.
Les principaux héros ont leur lot de problème personnel en prime. La mort d'un enfant pour l'un, un enfant différent pour l'autre.
Et c'est pourtant ce petit Yannis qui détient les clés de l'équilibre. Équilibrer le monde. A coups de chiffres, de calculs savants, et de pliages.
Il y a de très belles pages sur les liens des habitants de l'île avec cet enfant si fragile, l'aide apportée...

Si j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire (je me suis quelque peu perdue au début dans les personnages, je n'étais pas complétement disponible au début de l'histoire, je l'ai repris tranquillement un peu plus tard, et j'ai cette fois apprécié sans réserve ! ), j'ai beaucoup aimé ensuite les références à la fois philosophiques, architecturales et mathématiques, un bel hommage à la Grèce, et quelques pistes pour faire face au chaos du monde...
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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