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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand Metin te parle d'un temps où juifs et arabes vivaient en harmonie à Jaffa et alentours, cela donne Rachel et les siens : une histoire dans l'Histoire, un conte délicat pour un sujet sensible, un destin de femme incroyable quand une jeune juive de Palestine devient au fil du temps, l'une des plus grandes dramaturges du siècle.

Car au début étaient l'harmonie et l'équilibre. Avant que les effets collatéraux de la Grande guerre ne s'en mêlent ; que l'immigration fragilise les équilibres et tendent les relations ; que la Turquie voisine intervienne ; que l'impôt inique accélère les exodes ; que les nations occidentales et leurs représentants assèchent le dialogue par leurs visons partiales et étriquées ; que les frères et soeurs se retrouvent inéluctablement séparés, sans même plus savoir vraiment pourquoi ni comment…

Pour ne pas subir, Rachel a choisi de traverser l'époque et d'avancer, du Proche-Orient jusqu'en Europe, de l'écriture de saynètes pour les soirées de son kibboutz aux représentations acclamées sur les plus grandes scènes parisiennes. Un parcours qui force le respect, jalonné de faiblesses qui sont autant de blessures : le mensonge avec sa soeur Ida, la trahison avec ses maris ou la difficulté d'aimer l'enfant vivante qui ne peut faire oublier celle autrefois décédée.

Metin Arditi est un conteur, un formidable conteur, qui a toute mon admiration depuis le Turquetto et L'enfant qui mesurait le monde. Si on peut reprocher à ce livre de pêcher parfois par excès de bons sentiments, il offre une approche sans parti pris d'un des plus interminables conflits de notre époque, avec pédagogie, humanité et bienveillance. Et c'est délicieux.
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De son plus jeune âge à l'apogée de son talent, Metin Arditi trace ici un formidable portrait de femme: de 1917 à 1982.
Rachel enfant aimait raconter des histoires...adulte elle est devenue une dramaturge engagée.
De la Palestine où elle est née, elle vivra en Turquie, puis en France, au gré des conflits de religions, des guerres, des déportations.
Juive de naissance, elle partagera son enfance avec une famille arabe, elle vivra avec trois hommes trop tôt et tragiquement disparus. Elle mettra au monde deux filles.
De chagrins en espoirs, d'histoire d'amours à histoires tout court, Rachel vivra son art pleinement, en y mettant son coeur et ses convictions, au risque de soulever la haine et la colère.
L'écriture de Metin Arditi met merveilleusement en scène cette femme extraordinaire.
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Ce beau portrait de femme court sur près de soixante-dix ans et en toile de fond se dessinent les prémices du conflit israélo-palestinien. Rachel aime, vit, perd des êtres chers, tombe et se relève, suivant le rythme lent du sang qui pénètre la terre poussière de ce pays devant pourtant être celui de lait et de miel (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/09/11/rachel-et-les-siens-metin-arditi/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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J'ai apprécié d'aborder l'histoire des relations israélo-palestiniennes par le biais de la vie de Rachel Alkabès, héroïne de ce roman aux nombreuses péripéties.
Ce livre est un plaidoyer pour la tolérance, sans angélisme, maniant plutôt le réalisme douloureux.
Il est aussi une formidable aventure pour cette femme qui traverse le vingtième siècle et ses terribles évènements en devenant une dramaturge reconnue.
Rachel est née en Palestine au début du 20 ème siècle. le roman démarre lorsqu'elle a 8 ans. Elle est juive séfarade et élevé avec Mounir qui est arabe chrétien . Les deux familles sont très soudées. Un drame va pousser les parents de Rachel à adopter une petite fille : Ida, seule survivante d'une famille de juifs Ashkénazes, qui ont émigré en Palestine pour fuir les pogroms des pays de l'est.
Rachel supporte mal l'arrivée d'Ida. Il faudra l'exil de sa famille chassée de Jaffa et réfugiée dans un Kibboutz pour que les deux fillettes se rapprochent et se jurent une fidélité qu'elles espèrent définitive.
Rachel après avoir vécu le pire des drames possible s'exilera volontairement en Turquie avec un homme qu'elle respecte mais qu'elle n'aime pas, avec lequel elle fera un pacte , mais qu'elle trahira.
Elle partira ensuite à Paris, pour suivre un diplomate français qui lui ouvrira certaines portes pour son art et c'est là qu'elle obtiendra enfin une reconnaissance en tant que dramaturge.
Mais Arditi a choisi une héroïne qui ne peut pas accéder au bonheur et jusqu'à l' épilogue lui fera vivre d'improbables retournements de situation. le talent de l'auteur m'a permis d'adhérer à cette histoire complètement mélodramatique.
La forme romanesque utilisée par Metin ARDITI, bien mieux qu'un simple cours d'histoire, m'a donnée envie d'approfondir mes lacunes sur l'histoire d'Israël.

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Début du XXe siècle. Rachel est une jeune arabe juive qui vit à Jaffa. Ses parents et elle partagent une maison avec un couple d'arabe chrétien qui ont un fils, Mounir, du même âge que Rachel. Elle considère Mounir comme son frère. A cette époque, les communautés juive, arabe et chrétienne cohabitent sans heurts à Jaffa, sous le régime Ottoman.

Cependant, la croissance de l'émigration juive, fuyant les pogroms des pays de l'est, et l'affaiblissement de l'Empire Ottoman vont voir surgir un patriotisme arabe local, porté surtout par les chrétiens. Un parti et un journal vont voir le jour, militant contre la vente de terres aux juifs. Petit à petit, le souhait d''autonomie arabe et de résistance au projet sioniste prend de l'ampleur.

Les juifs arabe, dont la famille de Rachel, sont obligés de s'exiler et d'aller vivre dans un kibboutz, abandonnant tous leurs biens. C'est là que Rachel, accompagnée par Ida, sa soeur adoptive, va commencer à faire du théâtre. C'est cette passion qui lui permettra de vivre et de survivre à l'exil, de Jaffa à Istanbul puis à Paris, en traversant des guerres, en découvrant l'amour et la tragédie de la perte, en portant le poids d'un secret.

Une vie de dramaturge, souvent incomprise, qui nous permet de suivre l'évolution du conflit Israélo-palestinien avec les ingérences des nations occidentales, l'antisémitisme et la politique du sionisme.

C'est très intéressant d'un point de vue historique. On s'attache à Rachel et à sa vie chaotique qui nous fait traverser un siècle de déchirure. L'écriture est fluide, empathique. J'ai juste trouvé la fin un peu 'too much'.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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Metin Arditi a su m'entraîner dans la vie de Rachel, cette juive arabe au caractère bien trempé et bien campé, depuis 1917 jusqu'à sa mort. Ce que j'ai aimé, c'est la vie de Rachel , inscrite dans l'histoire, celle avec un grand H. Dans ce roman il y a du grain à moudre: L'état Palestinien, la tolérance, l'amour inconditionnel, l'amour maternel, la culpabilité, l'amitié, la filiation.....Il m'a été un peu difficile de comprendre l'amour entre Elias et Rébécca.
Mais je sors de ce livre bouleversée et c'est ce que j'attends d'une lecture émotion, bouleversement, découverte. Après le Turquéto, l'enfant qui mesurait le monde, loin des bras, cet auteur rentre dans la casse de mes auteurs à lire régulièrement.
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Un très bon roman très dense comme le dit sylvaine dans sa critique.
Malgré la gravité du sujet j'ai passé un excellent Samedi en compagnie de ce livre.
C'est la vie de Rachel , le quatrième de couverture est très fidele à l'histoire.
Ce livre se lit facilement pas de retour en arrière fastidieux pour moi dans certaines lectures
Un petit bémol des termes étrangers qui auraient eu le mérite d'être traduits.
Les pages se sont tournées toutes seules tant j'ai été happée par le destin de Rachel et des membres de sa famille.
Mon premier livre d Arditti j aimerai en lire d'autres mais quand ?
Un livre de la rentrée 2020 à qui j'attribuerai bien un prix.

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Depuis longtemps j'ai envie de lire Metin Arditi  et découvrir cet écrivain. La sortie de Rachel et les Siens est aussi l'occasion d'un voyage littéraire dans ce Proche Orient. Ce livre est dédié A la mémoire de Martin Buber ce qui a piqué ma curiosité. 

Saga familiale qui s'ouvre à Jaffa en 1917 et qui se déroule à Tel Aviv, jusqu'en 1938, puis à Istanbul pendant la Guerre, et enfin à Paris, Genève  pour s'achever à Jaffa en 1982.

Quelle personnalité singulière que celle de Rachel : 

Elle était née en Palestine ottomane. Elle avait vécu son adolescence et une partie importante de sa vie d'adulte
sous mandat britannique... Lorsque l'État d'Israel s'était constitué, elle avait déjà émigré de Turquie pour la
France

Juive de langue arabe, ayant passé son enfance dans une maison où cohabitaient deux familles pour une même cuisine, les parents de Rachel et ceux de Mounir, des Arabes chrétiens. Mounir et Rachel, frères et soeur de lait et inséparables. La première crise correspond à l'arrivée d'Ida, la petite orpheline de colons ashkenazes, suivie de l'avancée des Anglais. L'harmonie et la coexistence entre Juifs et Arabes de Jaffa est menacée. Les parents de Rachel doivent quitter le quartier. Ils se réfugient dans un kibboutz où ils apprennent l'hébreu, découvrent le sionisme et le théâtre. La vision égalitariste, le travail manuel ne les séduisent pas spécialement, le théâtre, en revanche sera la vocation des deux soeurs ; Rachel qui aimait raconter des histoires sera dramaturge, et Ida, actrice! Au kibboutz, théâtre et agitprop se confondent souvent. Les pièces de Rachel seront politiques et dérangeantes! Rachel ne sera pas un auteur à succès en Palestine. 

"Elle n'était pas faite pour le succès. Son monde était celui des naïfs, de ceux qui s'accrochent à des principes
plutôt qu'au goût du jour. À ce qui dérange plutôt qu'à ce qui plaît. Il fallait qu'elle pense à faire autre
chose, au lieu de gratouiller en vain des piles de cahiers dans l'espoir de voir un jour l'une de ses pièces montée."

Le sujet qui lui tient à coeur est la coexistence des Juifs et des Arabes et elle adapte le sujet des Perses d'Eschyle

Pour raconter le retour de Xerxès en Perse après sa défaite à Salamine, Eschyle crée le théâtre contemporain : il
se met dans la peau du vaincu. Il veut comprendre ses émotions, son humanité. Il m'a semblé intéressant de
décrire les réactions d'un groupe de Juifs qui s'apprêtent à monter la pièce d'Eschyle, de comparer la situation
des Grecs après la bataille de Salamine à celle qui pourrait un jour être celle des Juifs en Palestine.
.......
Et si ce sont les Palestiniens qui perdent la guerre, comment les traiterons-nous ? Avec l'humanité de ceux qui
ont connu l'exil ? Ou avec l'arrogance des vainqueurs, dont parle Eschyle ? »

Avec son mari Karl, elle suit la mouvance intellectuelle de Martin Buber et Brit Shalom :

"Ce n'était pas une question. Brit Shalom, le mouvement de Martin Buber, qui prônait la constitution d'un État
binational, avait été un échec.

Karl, ils étaient des dinosaures de la cohabitation entre Juifs et Arabes, elle le savait. le mouvement avait tenu
quelques années. Puis, avec l'afflux d'immigrants et le succès d'une Tel-Aviv toujours plus grande, plus forte,

les velléités de coexistence avaient été balayées. Elle n'arrivait pas à écrire autre chose que des pièces à contre-
courant. "

Cet aspect du livre m'a beaucoup intéressée. Il m'importe de ne pas occulter cette histoire des idées, le sionisme n'a pas toujours été monolithique, ses mises en cause ne sont pas vraiment mises en évidence.

Vient le drame (non! je ne vous raconterai pas tout!) et Rachel suit Maurice Saltiel à Istanbul. C'est là qu'elle découvre l'antisémitisme et la persécution qu'elle n'imaginait pas . L'Empire Ottoman avait été accueillant pour les Juifs des siècles durant...Mais il s'agit de nationalisme turc, et de persécution des minorités.

De la déportation de son mari, elle tirera encore une pièce difficilement représentable.

Elle se marie à Paris avec un ancien collabo, un homme délicieux, mais...antisémite.

Elle écrira l'histoire d'un homosexuel qui a aimé un allemand. Encore un sujet difficile! ...

Décidément Rachel se trouve souvent en porte-à-faux. Sa vie et son théâtre seront  toujours à contre-courant.

Et l'amour? je ne vous en dirai rien, il faut lire le livre.
Lien : https://netsdevoyages.car.blog
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Une histoire dans L Histoire.

Rachel est une fillette juive née au début du 20è siècle. Elle vit à Jaffa, sur les terres de la Palestine ottomane et cohabite avec Mounir et sa famille arabe et chrétienne.
Lorsque le foyer de Rachel recueillie Ida, une enfant juive et russe dont la famille fuyant les pogroms a été assassinée, l'équilibre bascule.

Et la personnification du conflit israélo-palestinien fut.

1917 à 1982.
65 ans de la vie de Rachel. Des liens fraternels, amicaux, amoureux.
65 ans de la vie d'une femme, d'un exil, d'une identité, d'une terre.
Du haut de sa destinée mélodramatique assumée, Rachel est une femme comme on aime les lire : entière, complexe, en lutte contre ses sentiments et ses propres contradictions. En un mot : vraie.

65 ans de la vie des peuples. Des fuites, des conflits, des guerres.
La puissance romanesque de Metin Arditi permet de déployer l'histoire de cette région et de ses populations sans jamais se transformer en cours d'histoire rébarbatif ni en pamphlet polémique.
Malgré un sujet plus que complexe, la lecture est fluide. Ce conflit qui dure depuis des siècles et qui m'était relativement étranger, a pris la forme de visages, d'émotions, de renoncements, de pertes.

C'est simplement passionnant, documenté, érudit. Et bouleversant.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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A travers l'histoire de Rachel, c'est l'histoire des Juifs en Palestine, à Constantinople et à Paris, qui est racontée. L'histoire est prenante, les chapitres courts, et le point de vue intéressant. Mais, si je ne suis pas tout à fait emballée, c'est que l'écriture est lisse, sans intérêt particulier (mais elle ne constitue pas un obstacle non plus). Les personnages sont bien caractérisés, mais ils me semblent encore trop pâles, trop clichés.
A mon avis, ça ferait un bon film. Mais je n'y ai pas vu beaucoup de littérature.
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