Tout à coup, il y eut, quelque part, un nouveau craquement. Il provenait, à n'en pas douter, du coté de la fenêtre. Comme si l'on avait secoué un volet...Le vent, c'était certainement le vent.
Et puis, je me retins de crier : le bruit s'était encore produit et ce n'était pas le vent. Il y avait eu comme un raclement avant que le volet ne fut ébranlé.
Quelqu'un devait essayer d'atteindre l'un des crochets, entre les lamelles du volet.
Terrorisée, je m'étais assise dans mon lit. L'esprit encore obscurci par le sommeil, et je restais là, paralysée, alors que j'aurais dût m'enfuir. De ma gorge, un cri étranglé monta, se dégagea, éraillé, pitoyable.
Au secours !
- Pardonnez-moi. Vous ne m'avez encore pas entendue arriver. Voici des livres.
Elle en apportait une dizaine. Je la remerciai, mais je ne me déplaçai pas. Je me trouvais devant l'évier et j'achevais de laver un peu de vaisselle.
Quand je fus seule, j'examinai les titres et je fus plongée, une fois de plus, dans une grande perplexité. Il s'agissait de romans policiers ou d'espionnage, ou d'anticipation. Je m'attendais à des classiques ou à des romans d'amour. Certes on peut aimer la littérature d'action à tout âge, mais le personnage de Mrs Potter s'accordait mal avec ses lectures.
Ou alors, il fallait soupçonner que Mrs Potter n'avait que l'aspect extérieur d'une vieille dame avenante et bonasse.