Un petit
Pierre Suragne entre deux... entre deux quoi, je ne sais plus, j'en lis tellement, mais mes yeux reviennent toujours sur mes favoris de la collection Angoisse (OK, ils sont un peu sous mon nez, donc je ne les perds jamais vraiment de vue). Cette fois, j'avoue que voir passer le retour de mon ami
Christian Attard m'a un peu (beaucoup) poussée dans cette direction. Alors un grand merci, Christian, de m'avoir donné envie de saisir ce volume en particulier.
Je vous ai déjà parlé de cet auteur, qui n'a écrit que peu d'ouvrages dans ladite collection, mais entre mon
Kurt Steiner et lui, mon coeur balance.
Dans cette histoire d'ailleurs, lui aussi nous balade entre deux époques, le XVIIIe siècle, époque où est construit le village des Vosges dans lequel se déroulent les événements, et le présent (du moins celui de l'auteur quand il a écrit ce texte).
Les protagonistes d'antan sont une gitane et un prêtre, donc sorcellerie, blasphèmes et autres gourmandises du genre mènent allègrement la danse (si tant est qu'on puisse parler d'allégresse, mais j'aime bien le terme). Ceux du présent, deux jeunes amoureux, Luc et Alice, un peu aventuriers sur les bords, qui se sont rencontrés dans une ferme...
Vous vous demandez quel est le lien entre ces deux histoires qui se déroulent en parallèle tout au long du livre ? Eh bien vous ne le saurez qu'à la toute fin. Eh oui, vous ne croyiez quand même pas que j'allais vous le dire, n'est-ce pas.
Le style de
Pierre Suragne fait merveille. Partant de deux histoires somme toute banales, il relève haut la main le défi de maintenir un suspense qui nous fait retenir notre respiration, et ce sans grands effets de manches; sans scènes particulièrement spectaculaires ou grandiloquentes, dans un décor pittoresque à souhait et à grand renfort de scènes fort bien détaillées qui nous installent dans des ambiances variées, certaines tendues et pesantes, d'autres voluptueuses.
En bref, un très grand auteur. Amateurs du genre, ne passez pas à côté.