Le tome que je redoutais tant... Il y a parfois dans les histoires que nous lisons des passages que l'on sait obligatoires mais qui ne sont pas pour autant agréables. Ce tome six rentre clairement dans cette configuration. Je savais que le clash entre Hitonari et Tachibana ne pouvait qu'avoir lieu, et en même temps, je n'avais clairement pas envie de voir les deux amis se déchirer pour leur passion du basket.
Le tome ne conclut d'ailleurs pas cet épisode, nous sommes encore dans l'expectative de ce qu'il va se passer. Les choses bougent un peu, mais j'ai eu aussi l'impression que l'on tournait un peu autour du pot. Gaku répète d'ailleurs au moins trois fois qu'il est le meilleur, que le basket ce n'est pas un jeu juste pour le fun, que les Kouzu sont des rigolos... blablabla... Vous sentez mon exaspération ? J'ai horreur de cette mentalité. Déjà parce que cela veut dire qu'on méprise les autres. On peut jouer au basket parce que l'on aime cela sans forcément vouloir atteindre des sommets. Est-ce que ça fait de nous un joueur moins bon, moins émérite ? Non. On veut juste prendre du plaisir dans un jeu. Et ici, j'avoue que oui, je peux comprendre que certains personnages visent le niveau professionnel et que donc ils ont des objectifs plus "importants" en tête, mais... j'y retrouve le délire du grand-frère et du père d'Hitonari qui défigurent la passion du basket, et la rendent détestable. Et c'est là que je trouve très étrange de voir Hitonari se ranger, en quelque sorte, derrière Gaku, lui qui avait décidé d'arrêter le basket à cause de ça.
Après,
Hiroyuki Asada nuance son propos toujours avec Hitonari. On comprend que sa rencontre avec Tachibana lui a ouvert une porte qu'il croyait à jamais fermée, à savoir sourire en jouant au basket, y reprendre du plaisir et ne plus sentir la pression que son géniteur a longtemps fait peser sur ses épaules. le hic, c'est que les deux adolescents ne communiquent pas. Les deux sont en torts. Hiiragi parce qu'il se fait une fausse idée de la volonté de Tachibana, et ce dernier parce qu'il ne voit qu'un rival en Hitonari et pas un coéquipier ou un ami alors que le petit génie de demande que cela. L'affrontement est donc pénible à voir, surtout que le mangaka fait d'Hitonari un petit génie que rien n'arrête, laissant sur le banc de touche tout le monde. Alors que clairement les autres membres de Kouzu sont aussi de gros atouts. Et c'est là qu'un second problème survient dans la vision de certains joueurs : le basket est un sport collectif. Un as ne pourra jamais gagner sans ses coéquipiers, il n'est même rien sans eux. Alors pourquoi vouloir absolument se focaliser sur ses performances. On le voit d'ailleurs dans ce match : mauvaise ambiance car jeu perso, épuisement des "stars", erreurs de compréhension... Et en un sens, j'ai du mal à comprendre comment des coachs peuvent laisser passer ça sous le couvert de "on joue pour gagner".
Malgré tout le tome est très intéressant. On voit la relation entre nos deux héros s'étoffer même si elle est aux bords de l'explosion. Sincèrement, j'espère qu'ils sortiront grandi de cette expérience douloureuse en ayant compris un peu plus l'autre. J'aimerai aussi que Minefuji soit plus sur le devant de la scène en tant qu'entraîneur. On voit plus les joueurs se débrouiller seuls depuis un petit moment, et je pense qu'un bon travail de coaching pourrait aussi changer la donne. Et c'est là que je me dis que les limites du scénario global de I'll se font sentir. J'adore l'histoire, mais elle est parfois trop centrée sur certains détails, alors qu'à d'autres moments elle s'éparpille. Reste à voir ce que la suite donnera et surtout ce que ce match donnera au niveau des prises de conscience.