L'erreur que l'on pourrait faire, lorsqu'on commence à lire Letter Bee, est de croire que ce manga est un shonen « pour enfant » ou « jeune adolescent ». Lag, notre héros, est tout juste un enfant, et sa mission première est celle de livrer des lettres aux différentes personnes peuplant les villes de son monde. On se dit que
Hiroyuki Asada a prévu une oeuvre poétique et mignonne, pas véritablement violente… Et en fin de compte, on se trompe lourdement. Je l'avais bien sûr déjà remarqué dans les autres tomes, mais celui-ci est peut-être pire que tous les autres, car le tome treize commence à nous dévoiler des secrets sur la capitale qui font froid dans le dos. Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est une surprise, car depuis le début ce qu'on entraperçoit dans ce tome semblait être une évidence… C'est juste la façon dont cela nous est dévoilé, la manière dont on prend conscience de l'horreur de la capitale, et pourtant, dans ce tome nous n'y entrons même pas, alors qu'est-ce que cela va être lorsque
Hiroyuki Asada décidera de nous faire franchir les portes d'Akatsuki ?
(Attention spoilers)
Le tome treize reprend l'histoire au moment où Lag et Connor essayent en vain de battre l'insectarmure Cabernet, toujours vivant malgré leurs tentatives et de plus en plus fort. On en vient presque à croire qu'il est invincible. Les « coeurs » qu'il absorbe le rendent d'ailleurs presque « humain ». Il nargue Lag et Connor en ricannant, lorsqu'il attaque la ville des enfants et qu'il est blessé, il se met en colère et on voit qu'il souffre… C'est très perturbant surtout sur l'espèce de visage qu'Asada-sensei a dessiné. On y reconnaît des expressions humaines et c'est assez terrifiant en somme car on se demande alors jusqu'où le Cabernet peut-il encore évoluer. Aura-t-il la capacité d'établir une stratégie pour attraper encore plus de coeurs ? Développera-t-il un esprit de vengeance ? Les possibilités sont tellement vastes que s'il n'agit pas seulement par instinct, il est difficile de croire que les Bees pourront le vaincre un jour. Il y a cependant une chose qui dure quelques instants dans ce tome mais qui semble être très important pourtant. A un moment donné, l'insectarmure semble avoir peur du soleil qui prend une forme étrange. du moins, je crois que c'est le soleil. Il est difficile de savoir exactement ce qui a effrayé le Cabernet… J'espère juste que c'est une piste pour le vaincre car j'ai peur que beaucoup d'autres personnes ne meurent à cause de lui.
L'autre point très important concerne le passé de Largo Lloyd (l'ancien directeur de la ruche de Lag) et celui de Garrard (l'actuel directeur de la ruche de Lag). Les deux passés ne nous sont pas révélés au même moment mais ils sont indéniablement liés par un seul homme : le père de Largo qui est aussi l'homme dirigeant la capitale. Lorsqu'on sait qu'il est le responsable des expériences faites sur des êtres humains et qu'il est probablement responsable de la création du soleil artificiel qui a causé la mort de la mère de Lag, on se demande quelles autres horreurs il a pu engranger depuis. Il devient de plus en plus clair que le soleil n'est autre que des êtres humains sacrifiés. Mais pourquoi ? Quelle est la raison de cela ? Qu'est-ce que ce soleil apporte à la capitale ?
(Fin spoilers)
Ce tome treize est donc un tome très sombre, empli de peur, de tristesse, d'horreur et d'indignation. Nous sommes très loin du début de l'histoire dont je parlais au début de ma critique… Reste maintenant à savoir si
Hiroyuki Asada nous donnera les réponses qui pourront justifier toutes ces horreurs. J'espère juste que la fin de Letter Bee ne sera pas comme celle de sa précédente oeuvre (I'll) qui se terminait de façon très poétique et pleine d'espoir mais qui était à mon goût par réellement une vraie fin…