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Extrait :
Ayant déjà quelques titres de l'auteur, j'avais envie d'en tester d'autres. Ce livre est un assez gros rappel de la réalité, et qu'il faut parfois prendre du recul sur l'image que l'on a de certaines personnes. Comme on le dit souvent, on porte plusieurs casquettes, souvent une professionnelle, une pour les proches, et une pour les proches très intimes, voire uniquement pour nous-même. Pour l'Homme, la vision qu'on les autres de nous-mêmes est assez importante, mais cela engendre aussi ses problèmes. Il est difficile de s'en détacher complètement.

Le rapport au sexe des japonais m'étonnera toujours… D'ailleurs, il ne faut pas s'étonner de leur situation actuelle, assez préoccupante, mais largement prévisible. Ils sont éduqués de manière à ce qu'ils se consacrent qu'au travail, donc évidemment qu'ils n'ont pas le temps de faire des gosses ! Ils n'ont même pas le temps pour nouer des relations sincères, ce qui fait que certains se mettent en couples, sans même savoir comment et l'autre. C'est d'ailleurs le cas du couple présenté dans le One shot. Tellement absorbés par leurs travails, qu'ils ne se connaissent même pas, donc évidemment ça finit par craquer. On commence aussi à le remarquer en France (le covid ayant bien aidé de ce côté-là). D'un côté, ils n'arrivent pas à nouer des relations, et de l'autre ils ne pensent littéralement qu'au Q. Notamment avec les prostituées, et ils s'étonnent de ne trouver personne… Au final, c'est cette obsession pour le travail le problème, sans parler de la condition de la femme là-bas, qui doit choisir entre sa carrière et des enfants. Cette partie est bien présenté avec un ami du protagoniste, qui considère que les enfants, c'est le boulot de la femme (machiste pur souche, débile aussi).

Du coup, il faut vous attendre à plusieurs scènes de Q dans le tome. Sans oublier, la scène de tentative de viol que le protagoniste réalise (envers sa conjointe). La vision assez nombriliste du personnage, et selon moi, ce qui reflète le mieux l'humanité. Après tout, toutes nos découvertes et prouesses sont liées à notre égoïsme et notre flemme. La flemme de chasser devient l'élevage. Au final, on a inventé que des choses pour nous faciliter la vie, ou pour nous entretuer. Même si le protagoniste passe par une phase de dépression et que je ne souhaite ça à personne, cela n'excuse en rien son comportement. C'est la description même du gros ***. Il le dit lui-même aussi, et souligne un point intéressant le fait d'idolâtrer quelqu'un. Je dis toujours que ce mot est dangereux, car le fait de mettre quelqu'un sur un piédestal, nous fait presque oublier qu'il est humain, et donc imparfait. Ainsi, on n'en voit plus que le positif, ce qui nous rend vulnérable envers cette personne (on en parle souvent avec les youtubeurs qui profitent de fans mineures par exemple). Même si on aime un auteur, il faut donc toujours prendre un peu de recul, et se dire que l'image qu'il montre en public et sans doute différente en privée (même s'il n'est pas nécessairement un monstre non plus hein).

[...]
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Errance est d'une beauté réaliste effroyable, au point d'en pleurer. En filigranes, on peut y lire une portion de la vie de Asano, au travers des yeux d'un mangaka trentenaire en perte de vitesse après le succès de sa série. En pleine perdition, le protagoniste perd pied avec tout ce qu'il pensait jusqu'à alors acquis dans la sphère du manga. Doit-il partir sur un projet plus personnel, au risque de perdre ses fans si durement acquis, ou doit-il simplement rentrer dans le moule des mangas populaires qui se vendent bien et facilement ?

La perte de passion, l'angoisse de la page blanche, l'impression de perdre tout nos proches... tout cela est le lot quotidien de tant d'autres que cela aura motivé Asano à nous livrer une intense et vibrante histoire, à mi-chemin entre déception de l'état de l'industrie actuelle, et espoir envers les nouvelles générations d'auteurs.

Cette histoire, c'est l'errance d'un mangaka dans les rues de sa ville, l'errance émotionnelle d'un mangaka désoeuvré par l'impression de ne plus être un auteur culte, l'errance d'un homme devenu incapable d'aimer...

L'errance dans sa forme la plus brute.
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Évidemment Inio Asano étant un adepte des récits tranche de vie, travailler sur un personnage mangaka était prévisible pour l'auteur japonais.
Il y a forcément une forme d'introspection dans son oeuvre et une projection de sa situation.
Mais le titre manque grandement de profondeur par moment, d'aller un peu plus loin dans la réflexion et dans la critique du métier de mangaka vu par la société.
Asano reste malheureusement trop en surface.
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Ce manga est une réflexion sur le métier de Mangala et sur des aspects de la vie au Japon et notamment le mal-être. On y découvre l'importance du scénario, choisi pour ces histoires faites pour être lues rapidement, mais cette mise en scène se retrouve dans la vie quotidienne où les gens abrutis de travail de travail ne prennent plus le temps de vivre. L'égoïsme, la prostitution sont des sujets abordés de façon assez franche.
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Après une énième relecture depuis sa sortie, ce manga reste encore et toujours mon préféré. L'auteur nous dépeint la vie monotone d'un mangaka dans une mauvaise passe de sa vie. Il ne se passe rien d'incroyable, mais c'est justement ce qui fait le charme de ce livre. On suit un personnage déprimé, complètement paumé. On développe de la sympathie pour lui, on cherche à le comprendre. Les dessins sont fabuleux, je suis quelqu'un qui adore son style de dessin. L'histoire est légère (je n'ai pas dit joyeuse), elle est réaliste. Aucune prise de tête. le final m'a paru aussi très réconfortant et doux.
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Pour être totalement honnête, arrivée à la moitié du manga, j'étais lassée du sujet, un mangaka qui pâtit de son manque de succès et de reconnaissance, qui connait une vie privée en péril ... J'ai eu la sensation de lire la même mélancolie que dans 23 prostituées de Chester Brown, avec l'étrange impression d'un personnage complétement coupé de tout un tas d'aspects de la vie. Alors certes, le dessin était magnifique, extrêmement bien cadré, mais j'avais déjà mon opinion en tête. Et puis, la suite a transformé ma lecture. Ce personnage n'est pas naïf, il est très lucide justement. Il ne veut pas raconter de romance, embellir une réalité. L'auteur dessine cette histoire avec brio je trouve, et l'image du mangaka et de l'homme au centre est très humble et humaine. La fin est empreinte de cette poésie japonaise si particulière, douce amère.
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C'est une oeuvre qui est centré principalement sur un personnage à savoir un mangaka en mal d'inspiration qui se la joue assez égocentrique sur son regard par rapport au monde qui l'entoure. Que dire de plus que c'est une oeuvre qui met en scène son auteur dans un récit purement autobiographique ?

A vrai dire, ce n'est pas le type de personnage qui me semble sympathique et pour lequel on a envie de suivre les états d'âme. Il y a tant d'injustices dans ce monde et je ne veux pas forcément me sentir concerné par un auteur qui vend moins qu'auparavant.

Comme nous le savons bien, des auteurs peuvent connaître le succès qui s'en va un jour devant tant d'oeuvres publiées. En matière de manga, il y a le choix et la concurrence est plutôt rude. Et nous savons que tous les auteurs ne se valent pas.

Ceci dit, j'ai failli mettre deux étoiles et puis, en cours de lecture, je me suis aperçu qu'il y a avait tout de même quelque chose d'assez indéfinissable qui passait dans sa relation avec une jeune étudiante prostituée. C'est parfois assez touchant.

Rien à redire sur le graphisme assez précis et qui passe bien.

Ces errances d'un mangaka ne plairont pas à tout le monde, c'est certain. Il faut se sentir concerné par toute la période de doute, d'incertitude, de remise en question d'un mangaka entre deux oeuvres...
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Je n'arrêtais pas de voir du I. Asano dans mes différents fils d'actualités et ça m'a donné envie de redécouvrir son univers. Avant Errance, je n'avais lu que Solanin, que j'ai bien apprécié (mais je vais le relire, car j'étais sûrement trop jeune pour en comprendre toutes les nuances) et qui m'a donc convaincue de mieux découvrir le mangaka. Je dois reconnaître qu'Errance est une lecture bien plus ardue, plus sombre, avec les instants de vide de Solanin, mais sans son engouement de jeunesse. Je suis ressortie à la fois pleine et vidée d'émotions. C'est une lecture assez sombre, mais assurément prenante et intrigante.

Errance est présentée comme étant en partie autobiographique, ce qui m'a laissé un goût amer, car ça laisse présager des interrogations assez violentes de la part d'I. Asano sur son métier, ses envies et sa propre personne. J'imagine qu'il est parfois difficile d'échapper à ce genre de crise existentielle, quel que soit l'âge et la situation, et ce récit a peut-être été une thérapie pour le mangaka. C'est aussi peut-être la raison pour laquelle cette oeuvre est ultra réaliste, loin du glamour, des paillettes et de la jolie facette du métier de mangaka. Néanmoins, pour ma part, je ne voyais pas cette profession sous cet angle-là avant la lecture d'Errance, j'avais déjà conscience de la rudesse, du stress et de la violence psychologique liés à ce métier… Et j'ai d'ailleurs l'impression que les langues se délient pas mal de ce côté-là, sans compter le nombre d'auteurs freelance en progression (j'ai l'impression ??).

Errance, c'est avant tout son protagoniste, Kaoru, mangaka dont la dernière oeuvre à succès vient de prendre fin. Commence alors la période douloureuse et angoissante de transition entre fin et commencement d'une oeuvre, où le syndrome de la page blanche est une véritable maladie à combattre (un thème assez récurrent ces derniers temps j'ai l'impression, non ?). Kaoru est un personnage rapidement dépeint comme assez froid et égocentré, dont la vie prenait sens par l'accomplissement professionnel. Néanmoins, cette vie est brutalement mise en pause à la fin de son manga et le cynisme, le défaitisme et l'égoïsme de Kaoru iront croissant au fil de ses pages blanches. On suit alors un homme vidé, qui se nourrit de temps à autre de l'optimisme sans limites des réseaux sociaux, tout en les haïssant et les critiquant. Qui se nourrit aussi de plaisir sexuel, profitant du fossé qui s'est creusé entre sa femme et lui, justifiant sa conduite sur l'absence de sa femme à la maison pour des raisons professionnelles (sans jamais se remettre en question, bien évidemment). Vous l'aurez compris, on ne s'attache absolument pas à Kaoru (du moins, pour moi), au contraire même. Toutefois, choisir un protagoniste de ce genre m'a semblé plus pertinent et réaliste pour dépeindre ce passage de vie douloureux et cette quête de sens. À savoir que les personnages secondaires paraissent très « vivants », voire « joyeux » à côté de la noirceur de Kaoru, alors que ces persos secondaires ne sont pas forcément plus heureux que d'autres. Les personnages féminins qui entourent beaucoup Kaoru, à savoir sa femme et son amante, sont avant tout présentés comme des corps à serrer le temps d'un échange de chaleur humaine. Loin de promouvoir une image sexiste ou réductrice, le manga donne simplement la vision qu'a Kaoru de ces femmes. Il est à la fois amoureux d'elles, sans vraiment l'être (comme pour l'univers du manga ?). Lorsqu'Errance nous donne du recul sur la femme et l'amante de Kaoru, on se rend compte bien vite à quel point leur vie est bien plus complexe derrière les instants qu'elles partagent avec Kaoru et à quel point celui-ci n'est qu'un infime attrait de leur existence. Il y a aussi le jeu de la copine de fac de Kaoru, que j'ai tout simplement adoré. Parce que cette fille a confirmé l'avis que je me faisais de Kaoru et que, puérilement, ça m'a soulagée. J'avais peur de mal comprendre Kaoru et ses questionnements, mais, en fin de compte, la chute d'Errance nous confirme à quel point le protagoniste était bouffi de noirceur, de froid et d'égocentrisme.

Pour le graphisme, c'est toujours aussi ouf, pour faire simple et clair ! C'est du régal pour les yeux, chaque planche est finement réalisée, les expressions sont travaillées, les poses, les gestes… tout est calculé. I. Asano glisse des planches doubles de paysage pour enchanter nos pupilles et vient intensifier certaines scènes par une mise en scène percutante et surprenante. Sans compter la tension et le jeu qu'il y a entre les pages du début et de la fin et que j'ai adoré (oui, je me répète !).
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J'ai emprunté Errance à la médiathèque dès que j'ai vu que l'auteur était Inio Asano. Tout simplement parce que je suis fan de son travail depuis que je l'ai découvert avec sa saga Dead Dead Demon's Dededede Destruction, un OVNI pour lequel j'ai eu un gros coup de coeur. J'en suis complètement dingue.

Cette fois-ci, ce n'est que du contemporain, pas de fantastique/science-fiction couplé à du contemporain. C'est du tranche de vie et le tranche de vie, j'adore ça! En plus, on parle de l'univers du manga et de l'édition, de la vie d'un mangaka donc forcément, en tant que grande dévoreuse de mangas, ça ne pouvait pas mieux tomber.

Le mangaka se livre dans cette histoire, elle est très intimiste. Je sentais à chaque instant que l'histoire de Kaoru ÉTAIT celle d'Inio Asano en parallèle. C'est un regard sur sa vie, sur son travail.

J'ai trouvé ce manga très mélancolique. On sent le personnage torturé, déprimé, fatigué, démotivé, qui a trop de pression sur les épaules, qui se pose mille et une questions sur sa vie en général, sa vie sentimentale, sur son travail, sur ses fans, sur la concurrence, sur ses envies, ses besoins. le manga est très sombre, en fait. le personnage est en perdition, change de façon négative... est sur une mauvaise pente, c'est le cas de le dire! Une jeune femme d'ailleurs va chambouler sa vie, dans une relation complétement toxique.

C'est un manga pour public averti surtout. Il y a beaucoup de scènes très explicites, à caractère sexuel. D'ailleurs, ce qu'il se passe dans l'histoire n'est absolument pas sain et il y a une scène en particulier (ce que j'appelle ni plus ni moins un viol) qui m'a énormément dérangé (sans compter qu'on y parle de prostitution) et témoigne une fois de plus de la noirceur progressive du personnage principal.

Coup de coeur pour les dessins évidemment. Je suis littéralement gaga, fan du travail du mangaka, de son style si reconnaissable entre mille. C'est graphiquement dinguissime, une claque visuelle. Réaliste à souhait, d'une minutie et d'une richesse incroyable! J'ai bien pris mon temps pour analyser chaque dessin afin de les apprécier encore plus!

Franchement, rien à redire sur les dessins. Une tuerie. Pour l'histoire, je suis un peu plus mitigée. C'est très très sombre, déprimant et dérangeant surtout. Ce manga m'a vraiment mis mal à l'aise. Je vais continuer à découvrir les oeuvres de ce maître du seinen!
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C'est avec son coup de crayon toujours aussi travaillé qu'Inio Asano nous revient. Ses planches sont toujours aussi soignées et somptueuses. Rien n'est jamais laissé au hasard que ce soit dans les décors hyper détaillés et magnifiques ou dans ses personnages si réalistes, si touchants, si vrais. Il y a peu de dessinateurs qui parviennent à transmettre autant d'émotions à travers leurs planches, mais Inio Asano en fait partie.

Et en plus de nous offrir un manga tout bonnement somptueux, Inio Asano nous fait découvrir son oeuvre probablement la plus personnelle. Si on peut se demander qu'elle est la part d'autobiographie dans Errance, on ne peut nier le fait que ce manga met en évidence plusieurs interrogations de l'auteur. Perdu face à lui-même pour la première fois depuis des années, Kaoru Fukazawa semble se (re)découvrir et ce qu'il voit ne lui plaît pas. C'est toute sa vie et son image qu'il remet en question. Pourquoi et pour qui dessine-t-il et écrit-il ? A-t-il seulement un but dans la vie ? C'est comme si le fait d'avoir quitté l'existence bien rempli de ses personnages lui faisait prendre conscience à présent à quel point la sienne est vide. Comme si après avoir passé des années à décortiquer ses personnages, il commençait à se décortiquer lui-même.
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