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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Second tome, l'héroïne magnifiquement illustrée par l'auteur, poursuit sa vengeance.

Sa soif de justice est implacable, son passé malheureux est petit à petit dévoilé, mais pas trop quand même car à certaines réponses succèdent de nouvelles questions.

Les scènes d'action sont très dynamiques et les flash-back réussies.

Magnifique suite de qualité.
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Mon premier coup de coeur BD de l'année 2020 !!! Je l'attendais avec impatience ce second tome et j'en espérais beaucoup !

Encore une fois, Laurent Astier réalise un sans faute pour cette épopée vengeresse… Les dessins sont très travaillés et ont beaucoup de style. Il arrive à faire transpirer des émotions à travers ses dessins, je pense notamment aux grand yeux bleus d'Emily remplis de fureur lorsqu'elle se retrouve face au révérend Coyle, elle n'a pas besoin de parler, on sent bien qu'elle a la haine et qu'elle veut en découdre ! Bref, on ne va pas épiloguer vous l'avez compris, d'un point de vue graphique c'est une véritable réussite !

Côté scénario, on est servis, l'auteur nous offre des clés de lecture supplémentaires pour comprendre pourquoi Emily est remplie de haine, on a constate qu'elle a eu une enfance difficile depuis le décès de sa mère et qu'elle n'a pas été la bienvenue chez les soeurs de cette dernière… On comprend nettement mieux la montée en puissance de la violence et cette volonté inflexible de vengeance de notre héroïne, quoi qu'il en coûte…

Vraiment un gros coup coeur pour Emily, pour ce décor inspiré du Far-West et pour ce scénario de western féminin.

Je n'ai pas lâché la BD une seconde, j'ai été en apnée jusqu'à la dernière page ! Vous l'aurez compris vivement le tome 3 !!!! Et surtout, je vous recommande La venin, sa tête est mise à prix pour 2000 dollars, la somme vient de doubler, alors vous venez à la traque ?
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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L'ignorance est la mère de l'épouvante.
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Ce tome fait suite à La venin, tome 1 : Déluge de feu (2019) qu'il faut avoir lu avant car il s'agit d'une histoire complète en cinq tomes. Sa publication originale date de 2020. Il a été réalisé par Laurent Astier pour le scénario, les dessins et la couleur. Il comporte cinquante-six pages de bande dessinée. Il comprend un dossier de six pages à la fin : la reproduction des carnets d'Emily, tels que l'auteur les a découverts lors de ses recherches, relatant ses observations sur Galveston, agrémentés de photographies d'époque. le lettrage de la bande dessinée est assuré par Jean-Luc Ruault, la calligraphie des carnets par Jeanne Callyane. Une carte des États-Unis occupe la deuxième de couverture et la page en vis-à-vis : y figure le tracé des voyages d'Emily.

Non loin de Fort Sill, dans l'Oklahoma en août 1900, le colonel du fort et ses hommes escortent la carriole qui ramène Annette Ross Hume, photographe, et son mari. Il explique qu'ils ne pouvaient pas rentrer seuls, car elle a été kidnappée alors qu'elle était sous sa responsabilité. Ils l'ont récupérée si déshydratée qu'il a fallu trois jours et tous les soins de soeur Maria et de son mari pour qu'elle puisse reprendre la route. D'ailleurs ses sauveurs sont également sur le chemin du retour. le colonel s'adresse au sergent pour savoir pour quelle raison ils rentrent bredouilles. Emily avait attaché un bouquet d'épines à la queue de son cheval ce qui les a menés sur une fausse piste. Ils ont fouillé le désert sur des kilomètres et rien trouvé. Tom Horn, enquêteur de Pinkerton, ajoute qu'il a vu passer un train pendant la poursuite, elle a dû sauter dans un wagon quand ils étaient occupés à filer son maudit canasson. En sortant une affiche de sa fonte, le colonel ajoute que la fille du gouverneur a fait dessiner et lancer un avis de recherche avec mille dollars à la clef. Il en a reçu plusieurs exemplaires ce matin. Tom Horn décide de rejoindre son collègue Charlie Siringo à la poursuite du Wild Bunch. le colonel indique au sergent qu'il sera jugé par un tribunal militaire pour l'attaque du village comanche.

Emily se fraye un passage au milieu de la foule de la fête du Travail qui se déroule dans la grande rue de Galveston au Texas. Elle sort enfin de cette marée humaine, et elle crève de chaud dans ses habits de bonne soeur. Elle sonne à la porte de l'orphelinat religieux de la ville. Une soeur vient lui ouvrir. Se présentant sous le nom de Maria, Emily demande à voir le révérend Allister Coyle. Son interlocutrice lui répond qu'il va bientôt finir son cours avec les plus grandes de ces demoiselles. Il la recevra sûrement juste après. Dans les couloirs, Maria sourit à une fillette, Claire, qui fait la tête et qui est en train de subir les remontrances d'une autre soeur. le révérend fait entrer Maria dans son bureau. Elle explique qu'elle vient du Nouveau-Mexique et qu'elle va jusqu'à la Nouvelle-Orléans pour travailler dans un quartier défavorisé. Il lui demande si elle a croisé le père Curtis qu'il connaît très bien. Elle explique qu'elle ne l'a croisé que rarement. Il souhaite savoir comment il va. Elle s'embrouille.

En entamant ce deuxième tome, le lecteur a encore en tête toute la richesse du premier : l'intrigue prenante, la reconstitution historique, la narration visuelle généreuse et rigoureuse, la personnalité complexe du personnage principal. La couverture lui indique que Emily a décidé de conserver l'habit de nonne qu'elle a subtilisé à soeur Maria dans le tome précédent. La page de titre comporte une case de la largeur de la page avec un sourire des plus terrifiants. Une première séquence de deux pages pour clore une situation du tome précédent : le retour à son domicile de la photographe Annette Ross Hume (1858-1933) qu'Emily avait abandonnée ligotée en plein désert, et l'impossibilité pour le sergent d'échapper aux conséquences de ses actes (pourvu qu'Emily ne recroise plus jamais sa route). Après Silver Creek en juillet 1900, Emily séjourne à Galveston fin août, début septembre de la même année, où elle se présente en tant que nonne à l'orphelinat religieux tenu par le révérend Allister Coyle. Dès le premier entretien, celui-ci comprend que la jeune femme est en train de lui mentir, sans pouvoir savoir sur quel point. Dès cette prise de contact, l'auteur fait comprendre que le révérend est un vil individu, un prédateur de la pire espèce qui abuse des fillettes qui sont sous sa responsabilité. Cette ambiance malsaine perdure tout du long du tome, car la confrontation est inéluctable, et le lecteur sait qu'elle ne se passera pas comme Emily l'a envisagée.

L'auteur joue avec les nerfs du lecteur qui sait que les abus sexuels sur mineur ne vont pas cesser du jour au lendemain, que l'intervention de la Venin mettra probablement un terme aux agissements du révérend, mais qu'elle ne réparera pas des vies cassées, que ces fillettes souffriront de cette atteinte à leur intégrité toute leur vie. Il éprouve la sensation d'avoir la gorge nouée ne pouvant qu'attendre le déroulement des événements tout en espérant qu'Emily intervienne au plus vite pour faire cesser ces horreurs. Il devient le jouet d'une tension viscérale impossible à combattre. Sauf à disposer au préalable de connaissances historiques spécifiques à cette région, il est pris par surprise par un bouleversement survenant aux deux tiers du récit. Comme dans le tome un, l'auteur intercale des retours en arrière sur la jeunesse d'Emily encore fillette qui subit également le comportement injuste et la maltraitance des adultes. le lien se fait entre les traumatismes des fillettes de l'orphelinat et ce qu'endure Emily, la rendant plus tragique en tant que victime de trahisons successives par des adultes en qui elle plaçait une confiance acquise d'avance comme un enfant.

Dès la première case, le lecteur se trouve transporté dans l'ouest américain : les deux cavaliers, la tenue de la photographe, l'uniforme du colonel. Chaque tenue vestimentaire reflète l'époque et la zone géographique : la calotte de sudiste du sergent, l'habit de nonne d'Emily, celui du révérend, les robes de petite fille (compliquées à enfiler et sûrement dessinées par ceux qui n'en ont jamais portées, sans oublier les petits noeuds dans les cheveux), la tenue simple du jardinier (avec son haut de forme improbable), le châle et le fichu de la vieille madame Pretszinsky dans l'artère enneigée de New York, la robe noire très stricte de tante Magda, la jupe très ample et confortable d'Emily pour conduire sa cariole, etc. Il retrouve les deux inspecteurs de Pinkerton, Charlie Siringo et Tom Horn. Emily a conservé son goût pour la lecture, en particulier pour Moby Dick (1851) d'Herman Melville (1819-1891). En page vingt-sept, il voit Emily lire The prince and the pauper, (1882, le prince et le pauvre) de Mark Twain (1835-1910). du coup, il s'estime très perspicace de reconnaître les deux garçons qui jouent avec la jeune Emily en 1888 à Jackson dans le Tennessee, avant de se souvenir qu'en fait, l'auteur l'a aiguillé sur la bonne voie en évoquant Twain : il ne peut s'agir que de Tom Sawyer et Huckleberry Finn.

En auteur complet, Laurent Astier conçoit son récit également en termes visuels dans la minutie de la reconstitution historique et de cette année 1900 qui n'a pas été choisie au hasard, et également dans des moments inoubliables. le terrifiant sourire du révérend Allister Coyle, la longue perspective de la grand rue de Galveston, la façade monumentale de l'orphelinat, une rue du Bronx recouverte de neige en mars 1888, le face à face entre Emily et le révérend au cours duquel elle le confronte à sa nudité, l'arrivée à la ferme dans le Tennessee, le bouleversement à Galveston, la vue en perspective à l'intérieur du magasin général où Emily s'achète un fusil Browning Scarce FN semi-automatique, calibre 35, modèle de luxe. Emily poursuit sa route pour accomplir sa vengeance et le lecteur se retrouve surpris de voir les expressions violentes sur son visage alors qu'elle tient le révérend en joue à bout portant. Il se rappelle qu'elle a été une enfant maltraitée et qu'elle en ressent encore les conséquences et les traumatismes.

Dans le même temps, les scènes du passé viennent compléter l'histoire personnelle d'Emily, à la fois sur le plan de son caractère et de ses valeurs. le lecteur sourit en voyant que cette femme solitaire et autonome est sauvée par deux fois par un homme, le Comanche Ba-Cluth (Coyote vagabond), celui qui va et vient dans ce monde en foulant la terre sans la meurtrir. D'ailleurs sa présence et son intervention s'avèrent bien opportunes. Mais les ordres donnés aux deux inspecteurs de la Pinkerton semblent indiquer qu'Emily a attiré l'attention d'autres personnes que les chasseurs de primes motivés par la récompense promise par la fille du gouverneur Mc Grady. Les deux dernières pages se déroulent à Tombstone dans l'Arizona, et elles introduisent un nouveau personnage Michael Graf, disposant lui aussi d'informations inattendues. le lecteur comprend que l'intrigue globale présente une envergure plus importante que celle qu'il avait supposée à la lecture du premier tome.

Le premier tome est excellent, le deuxième tout autant. Une narration visuelle riche et généreuse faisant revivre cette période de l'ouest américain, le lecteur se trouvent en immersion totale. La promesse de la vengeance d'Emily est tenue : elle continue sur sa lancée avec cette fois-ci un révérend dans sa ligne de mire. La tension est à couper au couteau, car elle ne peut pas supporter un seul instant qu'il continue à faire souffrir des enfants. Un événement historique vient encore plus mettre à mal les plans bien établis d'Emily. En outre, le lecteur découvre que l'intrigue présente beaucoup plus d'épaisseur qu'il ne pensait. Vite la suite.
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Doté d'un rythme presque plus effréné que pour le premier tome, cette suite nous en met plein la vue et plein la tête avec ses dessins magnifiques, dans ce tome il y a une scène particulièrement impressionnante, celle qui fait porter le titre de cette suite "Lame de Fond".

Emily, notre héroïne mi ange mi démon va continuer sa quête de justice et mettre littéralement le feu au pays pour assouvir sa pulsion vengeresse. Ici il est question d'un orphelinat religieux et des aléas terribles qui vont parfois avec, les pratiques sexuelles entre le révérend et les fillettes. Une horreur qu'Emily a vécu et dont elle va devoir s'occuper.

Comme pour le 1, cet album est superbe, intéressant, captivant, violent, attendrissant parfois, beau et en proie à l'ambiguïté des sentiments. A lire d'urgence, même si il va falloir prendre notre mal en patience pour les 3 tomes à venir, cela va être très très long d'attendre.
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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Après avoir abattu froidement le gouverneur Mc Grady et échappé à ses poursuivants, Emily arrive au Texas.
Elle n'a pas remarqué avoir été suivie par un mystérieux éclaireur indien croisé quelques jours auparavant Ba-Cluth (coyote vagabond)….
L'objet de sa vengeance est maintenant identifié : punir ceux à l'origine de la mort de sa mère il y a 13 ans.
Dans ce tome 2, c'est au tour d'un révérend, Allister Coyle, responsable d'un orphelinat et surtout très attiré par les jeunes filles.
Le mystère restant toujours à élucider… le lien de Ba-Cluth avec son passé… et un nouveau tournant dans la vie d'Emily, sa décision de garder auprès d'elle la petite Claire.
Enfin, est-ce Emily qui après chaque étape de la vengeance, écrit à un homme mystérieux : « tout se passe comme prévu? »

Le rythme est toujours là et le dessin précis, d'une grande qualité.

Le tome 3 ne va pas se faire attendre!
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J'attendais beaucoup de ce second volume et j'avoue ne pas avoir été déçue. On y retrouve tout ce qui faisait déjà la saveur du premier sans ralentir le rythme ni l'intensité de ce l'intrigue a à offrir. Il se passe énormément d'évènements dans chacun de ces deux premiers volumes tout en conservant une ambiance très immersive qui ne nous noie pas dans l'action. On retrouve à nouveau les codes du western respectés mais modernisés par l'héroïne féminine, ainsi qu'une multitude de [...]

Pour lire la suite de cette critique, rendez-vous sur yuyine.be!
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Voilà une série qui peut répéter les rebondissements à souhait. Il sera sûrement sage de stopper le moment venu. Au tome 2 nous sommes encore dans le plaisir. le dessin est bon, le scénario passe partout mais bon. Go !
On en découvre un plus de l'enfance et du parcours mouvementé de la Venin. Toujours pour chassée, elle se retrouve costumée en soeur Maria à Orphan Home de Gavelston ou se trouve le bon révérend Allister Coyle. Surtout Bon avec les très jeunes petites filles.
Emily va fêter se retrouvai l'es avec lui. 12 ans qu'elle attendait de moment de le faire passer de vie à Trépas.
C'est avec la petite Claire, orpheline de l'institution religieuse qu'elle reprendre sa fuite en avant. C'est à Texas City qu'elle va tenter de se faire oublier.
Sa tête est à 2000 dollars dead ou alive!
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L'été meurtrier (par bd.otaku)

Dans ce deuxième tome des aventures d'Emily, on continue à suivre les pérégrinations de l'héroïne entre passé et présent. La narration devient plus fluide mais dans cette « lame de fond », Astier nous mène souvent en bateau ! Il livre un album très construit tant graphiquement que scénaristiquement aux couleurs somptueuses et aux planches toujours innovantes dans la mise en page.

Si l'on retrouve de multiples références au western, d'autres genres sont également convoqués : le polar principalement, le récit d'enfance, le roman d'analyse psychologique, la penture réaliste américaine et le film catastrophe ! L'ensemble crée un album passionnant sans aucun temps mort et permet de mettre en valeur le personnage de la Venin qui acquière une réelle épaisseur et fera date dans la bande dessinée.

Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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L'été meurtrier

Oklahoma, Fort Sill, Août 1900 : les hommes du colonel et les agents Pinkerton partis à la poursuite d'Emily rentrent bredouilles : « La Venin » leur a filé entre les doigts et la fille du gouverneur qu'elle a abattu dans le T1 a mis sa tête à prix. Désormais tous les chercheurs de primes de l'Ouest vont être à ses trousses. Au même moment, Emily toujours déguisée en nonne arrive à Galveston, Texas, et se rend dans l'orphelinat pour jeune filles dirigé par le révérend Coyle. Est-ce juste un stratagème pour échapper momentanément à ses poursuivants et pouvoir se reposer avant de repartir ? Pas sûr …

De « la Poison » à « la Venin »,

La couverture de ce deuxième tome semble rendre hommage, une fois encore, au western et plus particulièrement au film « Sierra torride » dans lequel une jeune prostituée - interprétée par Shirley Mac Laine- se déguisait en nonne pour échapper aux hommes à ses trousses; mais, comme dans le premier tome qui s'ouvrait sur un hommage à « il était une fois dans l'Ouest » pour s'en démarquer presque instantanément, Emily nous bouscule et nous emmène là où on ne l'attend pas !

Dans cet album, elle est « infiltrée », comme la jeune policière Claire/Clara l'héroïne précédente de Laurent Astier dans un milieu qui n'est pas le sien. Elle va y découvrir des choses qu'on aimerait bien laisser cacher comme la mort inexpliquée de l'une des jeunes pensionnaires ; elle va aussi assister à la tentative de suicide d'une autre petite fille qu'elle va sauver. Pour cette partie de l‘intrigue, Astier a peut-être été influencé par les scandales de pédophilie au sein de l'église qui agitaient la France au moment de l'écriture de cet album mais cette dimension « polar » a surtout pour vocation de développer le personnage principal.

En effet, même si nous en avions eu un aperçu avec son geste pour les Indiens de Fort Sill, nous percevons davantage ici comme elle est capable d'empathie et n'agit pas simplement comme une machine tendue vers sa seule vengeance. Elle s'humanise et montre des sentiments presque maternels.

Itinéraire d'un(e) enfant (pas) gâté(e)

La petite orpheline, Claire, qui lui ressemble beaucoup physiquement permet également de relancer les flash-backs sur l'enfance d'Emily. Comme dans le tome 1 nous retrouvons en pages de garde le double itinéraire de l'héroïne éponyme : son voyage en tant qu'adulte et celui qu'elle effectua enfant. Dans ces retours en arrière signalés graphiquement par un arrondi des cases elle apparaît déjà en fuite perpétuelle : elle tente d'échapper aux agresseurs de sa mère et se retrouve successivement à New York puis dans le Tennessee. Les flashbacks sont plus développés dans ce second opus, moins dans l'action et plus psychologiques. D'une façon presque naturaliste, ce retour à l'enfance nous donne des clés pour comprendre la personnalité de la Venin en dressant un réseau d'échos et de parallélismes entre la situation De Claire et celle qui fut la sienne : trahie par ceux qui devaient la protéger, élevée à la dure dans un puritanisme absurde.

Les références aux classiques de la littérature américaine effectuées par le scénariste permettent de justifier le côté lettré de la jeune femme (et rend donc vraisemblable l'écriture des « Carnets » qu'on trouve à la fin du livre) mais dressent aussi un portrait en creux. Dans le tome 1, elle citait ainsi « La lettre écarlate » d'Hawthorne qui rappelait sa situation d'enfant née du péché ; dans les flashbacks du tome 2, on la voit dévorer « le Prince et le pauvre » de Mark Twain qui est fondé sur l'usurpation d'identité et l'idée que l'habit fait le moine , or comme le rappelle l'un des agents qui est à ses trousses, elle est « passée maître dans l'art de se déguiser » . Enfin, quand elle est à l'orphelinat, elle cite Melville au révérend Coyle et raconte l'histoire de « Moby Dick » aux petites filles. Or, ce dernier roman est fondé sur le thème de la vengeance : Achab poursuit le cachalot jusqu'à en devenir fou parce qu'il lui a arraché une jambe. Emily poursuit, elle, les assassins de sa mère …


V comme …Vendetta !

…ou V comme Venin ! le tome 1 débutait « in media res » par un flashback en 1885 dans un bordel luxueux où William (un habitué des lieux, il y vient depuis ses 15 ans) profitait des charmes de ces dames en compagnie de quatre amis de son université et découvrait la petite Emily sur laquelle ils jetaient tous leur dévolu. Ils étaient cinq dans cette scène d'exposition, cinq comme les cinq actes d'une tragédie, cinq comme les cinq tomes de que comptera la série !

Dans le tome 1, on comprenait que Eugène O Grady, le sénateur froidement assassiné par Emily était l'un d'eux ; dans ce deuxième tome qui développe la dramatique soirée à Yale de décembre 1887, on en rencontre un autre et l'on devine donc que chaque volume restant devrait être consacré à la traque puis à l'élimination méthodique des agresseurs de Liberty. Ici, Emily rappelle une autre actrice à qui elle se met étrangement à ressembler : Isabelle Adjani dans « L'été meurtrier » …

Dans ce tome 2, on n'est plus dans un tome d'exposition donc l'intrigue se resserre et s'éclaire : on a davantage l'impression de savoir où l'on va (quoi que …), mais l'on se demande cependant pourquoi l'éclaireur apache la suit comme son ombre, à qui s'adresse les câbles qu'Emily envoie, qui est le Michael Graf qui apparaît dans les dernières pages dans le lieu mythique et légendaire qu'est Tombstone (la ville de « règlement de comptes à OK corral) et ce qui s'est réellement passé lors de la nuit de décembre 1887 …

Laurent Astier nous laisse donc avec tout un tas de questions non résolues et effectue un tour de force scénaristique et graphique en convoquant en arrière fond de cette histoire déjà palpitante un événement historique qui ajoute une dimension supplémentaire et grandiose à son album. On a l'impression de se retrouver dans un film catastrophe dans des pleines pages somptueuses et terrifiantes aux couleurs superbes !

C'est bien une « lame de fond » parce que c'est un western innovant qui balaye tous les stéréotypes sur son passage (en rendant cependant toujours hommage au genre) et emprunte à divers courants : le polar, le film catastrophe, le roman d'analyse psychologique et même la peinture américaine car l'enfance dans le Tennessee n'est pas sans rappeler les tableaux de Winslow Homer. C'est à la fois très visuel et très écrit et extrêmement bien construit. La composition est toujours très dynamique et novatrice avec une alternance de plans, de tailles et forme de vignettes, des empiètements de dessins ou de phylactères d'une vignette à l'autre, des incrustations. Ça bouge beaucoup et pourtant on nous présente des personnages complexes et finalement attachants.

L'auteur nous donne rendez-vous en janvier de chaque année pour la parution d'un nouveau tome… Une année à patienter : ça va être très long tant « la Venin » est une série addictive!
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Bonsoir,
Un western féminin en roman graphique La venin de Laurent Astier aux Éditions Rue de Sèvres. Pour l'instant 3 tomes constituent cette série où nous faisons connaissance avec Emily, jeune femme du début des années 1900. Elle va connaitre différentes péripéties dans cette Amérique et se battre pour différentes causes. Tout d'abord venger sa mère, puis le territoire des indiens, la pédophilie, l'esclavage…. Une héroïne passionnée et passionnante. J'ai beaucoup aimé.
Quatrième de couv T1 : Un premier tome intitulé Déluge de feu pour une série baptisée La Venin. Bienvenue dans les intrigues sans fin du Far West de 1900 ! On y découvre une jeune héroïne dont les petits et gros ennuis s'accumulent... Entre chasseurs de primes, patrons de saloon malhonnêtes et politiciens aux dents longues, mieux vaut être futée pour passer entre les mailles du filet !
T2 Emily est recherchée et sa tête est mise à prix. Poursuivant sa fuite en tenue de nonne, elle est Soeur Maria quand elle arrive à Galveston, au Texas. Elle n'est pas là par hasard, elle cherche le révérend Alister Coyle, celui-là même qui dirige l'orphelinat pour jeunes filles de la ville. Sous couvert de cette nouvelle identité, elle est hébergée quelques jours au sein de son institution. le décès d'une pensionnaire et surtout la tentative de suicide de l'une d'elles ne laissent aucun doute sur le comportement malsain et les sévices commis par le révérend. Il est temps de rendre justice ! Emily s'en chargera et Dieu en sera témoin !
T3Ohio, octobre 1900. Emily, toujours traquée par les deux Pinkerton, continue son chemin de vengeance. Accompagnée de la petite Claire et de Susan, une esclave affranchie qu'elle a sauvée des griffes du Klan, elle arrive à Oil Town, une ville-chantier où l'on fore la terre à la recherche du précieux or noir. Mais après deux meurtres qui ont défrayé la chronique, les choses risquent bien de se compliquer pour elle... Et la rage qui secoue ses entrailles ne va-t-elle pas lui faire perdre pied ?
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