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sur 1736 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Montréal- La Cluse situé dans l'Ain est un bourg ouvrier où le temps s'écoule paisiblement, Il devient en 2008, le théâtre de l'horreur. La postière du village est assassinée de vingt-huit coups de couteau sur son lieu de travail. Un climat obsédant du crime s'est installé. Tous les habitants sont hantés par l'affaire. La rumeur s'est propagée. L'assassin est forcément un habitant du coin. Chacun laisse travailler son imagination. L'enquête piétine et finit par déboucher en 2013 sur la mise en examen de l'acteur Gérald Thomassin, L'homme est placé trois ans en détention provisoire avant d'être libéré sous contrôle judiciaire. Il disparaît en 2019, alors qu‘un non-lieu était sur le point de l'innocenter. Florence Aubenas a enquêté sept ans sur cette affaire, restée à ce jour irrésolue. Cette disparition reste un mystère.
J'avoue avoir une certaine fascination pour les faits divers. Ce récit passionnant, captivant se lit d'une traite, comme un roman policier, comme un thriller. J'ai d'autant plus de facilité à écrire cela que, avant de lire « L'Inconnu de la poste », je ne connaissais pas du tout l'acteur Gérald Thomassin, césar du meilleur espoir 1991, si bien que je n'ai aucun mal à le considérer, très vite, comme une personne lamda et même comme un personnage fictif. Cette affaire était pour moi une totale découverte. La seule question que je me suis posée, tout au long de la lecture de cet ouvrage, c'est comment un comédien qui semblait vouer à un avenir prometteur pouvait devenir un marginal qui vit des minima sociaux, se trimballant toujours avec un couteau, anéanti par l'alcool et la drogue.
Je Tiens à saluer le travail minutieux de la journaliste Florence Aubenas qui nous dévoile l'enquête dans les moindres détails. Elle décrit parfaitement une atmosphère dérangeante sans jamais porter de jugement. Comme moi, elle ressent même une certaine empathie pour le comédien. Et pourtant Thomassin est la face noire du cinéma, visiblement, il n'a pas compris la règle du jeu.


Lien : https://www.babelio.com/monp..
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J'ai découvert cette affaire à travers ce livre. En revanche, j'ai lu ses deux précédents : L'affaire de Ouistreham et En France.
Cette fois-ci, Florence Aubenas nous conduit à Montréal-la-Cluse où, le 19 décembre 2008, Catherine Burgod est sauvagement assassinée de 28 coups de couteaux dans l'agence de poste où elle travaillait. « La consigne était claire, répétée en refrain. "En cas de braquage, ne prenez aucun risque, donnez tout." Catherine Burgod n'imaginait pas les choses autrement. Elle répondait : "Ne vous inquiétez pas, je donnerai même les timbres." »
Personne ne lui connaissait d'ennemi dans cette petite commune de l'Ain où la journaliste est envoyée en reportage au moment des faits. Comme elle avait envie d'en savoir plus sur ce crime, non élucidé encore à ce jour, elle a eu envie d'écrire un livre sur ce sujet et y a consacré 7 ans pour rencontrer des protagonistes et plus particulièrement Thomassin impliqué dans l'affaire.
Au fil des pages, nous faisons la connaissance de Catherine Burgod et de sa famille. Son père, maire du village, occupe une grande place dans sa vie. Nous déambulons dans les rues de Montréal-la-Cluse, un village en perte de vitesse depuis que la plupart des entreprises de plastique ont quitté Oyonnax (je précise que le x final ne se prononce pas). Comme dans beaucoup de communes rurales, les petits commerces ferment au profit des grandes surfaces et sans l'exigence et la pression du maire, la petite agence de poste du centre aurait fermé au profit de la plus grande. Peu de personnes la fréquentait mis à part les copines de Catherine et quelques habitués venant chercher un peu d'argent liquide, dont Thomassin. Alors un inconnu aurait forcément été remarqué. Or il n'en est rien. « Au village, la rumeur n'a pas tardé à se répandre. L'assassin est forcément un habitant du coin, "l'un d'entre nous à qui ont dit bonjour le matin, estime une commerçante. Il n'y a que les personnes âgées à ne plus être suspectes. Chacun se fait des films et laisse travailler son imagination selon ce qu'il se figure." Peu à peu, dans cette paisible communauté villageoise, la méfiance entre voisins s'est installée, les anciens se sont remis à raconter la guerre, "le seul épisode comparable", dit l'un. »
Bien qu'ayant obtenu le césar du meilleur espoir masculin pour son rôle dans le petit criminel, Thomassin est à la dérive. Il boit, se drogue, évoque en boucle ses rôles de comédien avec des actrices et des acteurs de renom. "Je t'écoute pas vraiment mon pote. Entre gens de la rue, tout le monde tient des discours à tout le monde. Il n'y a que ça à faire. J'ai l'habitude. Mais parle, te gêne pas, si ça te fait du bien." Il aurait pu et dû briller dans le métier. Il n'en est rien. Marginal, les soupçons se portent naturellement sur lui.
J'ai suivi l'affaire avec beaucoup d'intérêt, apprécié une nouvelle fois le style de Florence Aubenas. J'ai consulté des sites internet pour en savoir plus, mettre des visages sur certaines personnes et voir à quoi ressemble le village. Très bon moment de lecture.
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Un vrai bonheur de lecture, ce récit d'un fait divers se lit comme un roman. Florence Aubenas nous passionne dans ce récit qui mêle récit social, récit policier et milieu cinématographique; elle est à la hauteur de Truman Capote ou de Tom Wolf. Ce livre lu en 2 jours est un des meilleurs de la rentée de janvier
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Florence Aubenas s'est emparée de l'histoire du crime de la guichetière du bureau de poste de Montréal-la-Cluse, une petite commune de l'Ain, sur les bords du lac de Nantua, pour nous faire mieux connaître des situations et des personnalités très particulières. Elle nous fait bien ressentir l'ambiance de ces pays de la « France profonde », ici la vallée du plastique, où se côtoient les ouvriers, les petits notables, les marginaux vivant des aides sociales.
Gérald Thomassin en est un, alors qu'il avait entamé, très jeune, une brillante carrière d'acteur dans le film « le petit criminel » de Jacques Doillon. Enfant de la DDASS, il dérive sans repères dans un monde qu'il subit, sans perspectives, au jour le jour.
Florence Aubenas nous montre avec son style fluide et délicat la vie de ces « laisser pour compte », les violences mais aussi les combines, les solidarités, les chutes. La plupart d'entre eux, sujets à des addictions meurent jeunes. Certains s'en sortent, réussissent à trouver une forme d'équilibre, fondent des familles, coupent les liens avec leur passé.
Ces marginaux sont bien sûr les premiers à être soupçonnés lorsqu'un crime est commis près de chez eux. Thomassin n'y coupera pas, il vivra l'enfer, mais l'enquête sera longue et aura une issue imprévue.
Dans ce livre assez court (230 pages), Florence Aubenas, dresse un portrait saisissant d'une certaine France. C'est remarquable.
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L'inconnu de la Poste nous parle d'un crime non résolu qui a eu lieu en décembre 2008 à Montreal-la-Cluses dans l'Ain. La postière a été assassinée. le coupable parfait? Un ancien acteur français, Gérald Thomassin, marginal et qui a disparu en 2019.

Florence Aubenas nous livre un compte-rendu minutieux de ce cold case français. J'ai apprécié cette lecture car elle n'est jamais dans le jugement. Elle se base sur des faits, des archives et des témoignages des personnes qui étaient présentes dans ce village rural. Au-delà de l'enquête et de la personnalité de Thomassin, on découvre aussi un pan de la vie de ce que les médias nomment « la province ».
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Avec un sens consommé du récit, Florence Aubenas amène le lecteur à dévorer son livre sur un inquiétant fait divers, comme on dévore un thriller relevant de la fiction. Pour un peu, on culpabiliserait même de trouver cette lecture "divertissante"...

Au-delà du compte-rendu des faits, des retours en arrière qui concernent les biographies des principaux protagonistes, du travail de la justice, jusqu'à la possible élucidation, c'est l'arrière-plan social et historique qui donne tout son intérêt à ce livre.
En filigrane, F. Aubenas déroule le virage économique pris par la vallée où se situe l'histoire, lorsque celle-ci est passée de l'agriculture à l'industrie du plastique.
Comme pour le livre "Laetitia" de Jablonka avec lequel j'y ai vu de nombreuses similitudes, on y découvre les destinées souvent bousculées de ces français passés par l'aide sociale à l'enfance.
Et surtout, on y parle de ces vies de français qui ne vivent pas dans les centres économiques que sont les grandes villes, on y parle de ces hommes et de ces femmes qui - pour la plupart, restent comme aimantés dans les villes de province ou de campagne qui les ont vu naître.
C'est à la fois un livre addictif mais aussi une lecture émouvante par ce qu'elle ne dit pas explicitement (Aubenas est allusive, sans s'attarder, là où Jablonka faisait oeuvre didactique par son analyse sociologique ; ce qui n'enlève rien à la qualité du travail de l'un et de l'autre).

On le sait désormais, Mme Aubenas évoquait déjà bien avant 2018, ces français qui allaient faire parler d'eux sous le nom de "gilets jaunes".
Avec cet ouvrage, elle continue ce travail d'entomologiste par le biais du fait-divers.
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Après un début prometteur et convainquant, j'avoue avoir un peu décroché aux 3/4 du roman...

Ce fait divers m'était inconnu, parfois les journalistes nous abreuvent de certaines histoires, tant et plus, pendant des mois...et parfois non...on ne sait pas pourquoi certaines histoires restent plus discrètes.

D'autant plus que le suspect, en tout cas l'un des principaux suspects est un acteur qui a joué avec les plus grands ! Un petit tour sur internet à comblé mes lacunes.

Florence Aubenas propose un récit du fait divers sous forme de roman passant au peigne fin les faits et gestes de chacun et décortiquant la personnalité de la victime et des potentiels suspects, en l'occurrence
Gérald Thomassin.
Intéressant, bien écrit, on reste pourtant un peu sur notre faim...car on finit par tourner un peu en rond.

Normal, puisque l'affaire est restée non résolue, alors ne comptez pas trouver de réponses aux questions que vous vous poserez...le livre colle à la réalité et comme la réalité, il laisse un sentiment d'inachevé.

Je ne peux pas dire que c'est dommage, je n'en ai pas le droit, Florence Aubenas n'allait pas résoudre l'affaire...c'est ainsi, on ne saura jamais ce qu'il s'est vraiment passé ce jour là...
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Ce n'est pas un secret, j'aime le true crime, les faits divers, les affaires criminelles...
Alors c'est peu de dire que je louchais sur L'inconnu de la poste, sorti en janvier aux Editions de l'Olivier. Quand j'ai vu qu'il sortait chez Audiolib, j'ai trouvé que le format était idéal.

Et je ne regrette pas mon choix car écouter ce récit, très vivant, ancré dans le réel, a été très agréable. J'étais suspendue aux mots de Fabienne Loriaux, découvrant les détails de cette histoire sordide, au fur et à mesure que le texte de Florence Aubenas se déroulait.

Cette affaire a fait grand bruit en son temps, imaginez un peu : un Espoir du Cinéma français, césarisé pour son rôle dans le petit criminel de Jacques Doillon, impliqué dans une histoire de meurtre ! La coïncidence est presque trop belle pour être vraie et les journalistes ainsi que les villageois en font des gorges chaudes.

Mais Florence Aubenas ne choisit pas ce chemin tout tracé. Elle raconte la victime, Catherine Burgod, sa vie, son entourage, ses envies ; elle raconte le coupable idéal, Gérald Thomassin, acteur marginal vivant dans la misère, ses amis, son passé.
Elle ne diabolise ni n'idéalise personne. Elle les raconte tels qu'ils sont ou ont été.

Le portrait de Thomassin, éternel inadapté, m'a beaucoup touchée. Son parcours rappelle, s'il en est encore besoin, que la célébrité et le showbiz ne sont pas gages de bonheur et réussite, qu'ils n'effacent pas les démons du passé.
Le récit humaniste rejoint l'enquête sociologique.
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Enquête journalistique ultra documentée et sans voyeurisme d'un crime sauvage commis sur une postière d'un petit village de l'Ain.
Gérald Thomassin, acteur ayant remporté le César du meilleur espoir en 19991 et marginalisé depuis, sera très vite soupçonné du meurtre mais sans mobile, sans aucune preuve, l'enquête patine.

En marge de son compte rendu d'enquête, Florence Aubenas décrit surtout une région paupérisée où le travail se fait rare. Elle met en lumière « La France d'en bas » et le fait avec beaucoup d'empathie et de dignité.

J'ai trouvé ce récit passionnant, triste aussi tant on sent le désarroi des protagonistes.

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Je ne lis que des récits de fiction et les ouvrages que l'on m'offre. Celui-ci fait donc partie de la seconde catégorie de ce que l'on trouve sur mes étagères.
Spontanément, je n'y serais pas allée, donc.
Pourtant j'apprécie et admire l'auteure, je suis (comme beaucoup) fascinée par ces histoires de meurtre terribles, et pas si simples à résoudre, et je sais qu'il s'agit d'une journaliste de qualité.
J'ai pris finalement grand plaisir à lire cet ouvrage, bien écrit et sans emphase, cette enquête rondement menée en toute objectivité.
Le hic, avoir entendu trop d'interviews d'Aubenas pour sa promo, trop de critiques l'évoquer : je n ai pas découvert tant de choses que cela finalement sinon les qualités rédactionnelles d'une femme qui devrait passer le pas de la fiction.
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