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sur 1724 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
j'ai dévoré ce livre avec d'autant plus d'avidité que je ne connaissais rien de cette affaire criminelle aux multiples suspects et coups de théâtre. Dans une enquête fouillée réalisée en immersion, Florence Aubenas, brillante journaliste, n'hésite pas à se mettre dans la peau de plusieurs protagonistes tout en restant factuelle. C'est à Montréal-la-Cluse qu'en ce jour de décembre 2008 est perpétré le meurtre barbare de Catherine Burgod une employée de « la petite poste ». Un suspect polarise l'attention de la police rapidement : l'acteur Gérald Thomassin Césarisé pour son rôle dans « le petit criminel ». Ce marginal aussi solitaire qu'évanescent, connu des services de police, sorti de nulle part et n'aspirant qu'à y retourner, vie dans la commune depuis peu. L'étranger ganté au chapeau de feutre et long manteau de cuir noir inspire méfiance. Entre deux tournages son parcours est chaotique et le prédestine à un destin pénal : familles d'accueil, Ddass, rue, larcins, addiction à la drogue et à l'alcool. Désormais sa vie se résume au triptyque RSA /bières/Subutex. Installé dans un appartement en sous-sol située en face du lieu du crime il est dans le collimateur de la justice et incarne le « coupable idéal ». de simples éléments troublants sont alors considérés comme «un faisceau d'indices graves et concordants ». La journaliste dresse un portrait précis, objectif et empreint d'humanité de Thomassin, de la victime et de leur entourage à qui elle donnera la parole tour à tour. Elle dépeint aussi magistralement la communauté rurale et livre une observation fine du monde social. Les preuves scientifiques finissent par mettre à mal l'intime conviction de départ et ouvre sur un autre scénario possible même si de nouvelles déclarations viennent contrarier l'espoir de connaître enfin la vérité…A l'enquête officielle se mêlent une enquête plus intime possédant tous les ingrédients des affaires criminelles les plus brûlantes : fausses pistes, rebondissements, vindicte populaire, mise en examen suivie de non-lieu, ténors du barreau, pression familiale, intime conviction aveugle et disparition mystérieuse de suspect. Glaçant et passionnant.
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En 2008, la postière d'un village de l'Ain est retrouvée assassinée de vingt-huit coups de couteau sur son lieu de travail. L'enquête piétine et finit par déboucher en 2013 sur la mise en examen de l'acteur Gérald Thomassin, césar du meilleur espoir 1991. L'homme est placé trois ans en détention provisoire avant d'être libéré sous contrôle judiciaire. Il disparaît en 2019, alors qu‘un non-lieu était sur le point de l'innocenter. Florence Aubenas a enquêté sept ans sur cette affaire, restée à ce jour irrésolue.


Exposée pas à pas avec une objectivité et une précision journalistiques qui n'ont d'égale que l'incontestable talent de conteuse de l'auteur, cette histoire en tout point véridique se lit comme un thriller où ne cesse de s'épaissir le mystère. Face à l'énigme, la narration se garde de développer toute théorie personnelle, et, plutôt qu'à une contre-enquête, c'est à une véritable étude sociologique qu'aboutit Florence Aubenas. Explorant la personnalité des protagonistes, leur environnement socio-économique et les ressorts de leur existence, elle nous immerge dans le vase clos provincial de cette vallée frontalière en crise, devenue carrefour de l'industrie du plastique, mais aussi de la drogue.


S'y dessine peu à peu une galerie de portraits plus vivants que nature, parmi lesquels la figure tourmentée d'un étranger aux lieux venu s'y établir, que ses failles psychologiques tout autant que sa vie marginale, entre RSA, drogue et alcool, ne pouvaient que désigner à la méfiance et aux soupçons. Enfant de la Ddass éternellement habité par une insondable béance intérieure, cet homme qu'on dirait dévoré par la combustion de son mal-être, semble aimanté par quelque force obscure qui l'enchaîne au malheur. Sa chute aux enfers est d'autant plus troublante et vertigineuse qu'elle s'inscrit en tragique contraste avec la chance que lui offrait le cinéma. Et il n'est pas jusqu'au point d'orgue de son inquiétante disparition qui ne contribue à hanter durablement le lecteur, bien après le point final de ce récit.


L'acuité du regard et des observations de Florence Aubenas fait de ce document un fascinant et troublant instantané des remous où se noie une partie habituellement invisible de notre société. Admirablement conté, il se lit comme un roman empli de suspense et de mystère, d'autant plus addictif et bouleversant qu'encore une fois, la réalité dépasse l'imagination.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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À la manière de Truman Capote avec de sang-froid ou encore Norman Mailer et le chant du bourreauFlorence Aubenas avec L'inconnu de la poste entre de plein pied et avec brio dans la non-fiction littéraire. En effet comme ces prestigieux prédécesseurs, la journaliste qui a longuement enquêté sur l'assassinat d'une postière de village, dont a été soupçonné un jeune acteur de cinéma aussi doué que marginal, va par son écriture factuelle et sans affect donner à ce fait divers une dimension sociale, sociologique et tragique capable de transcender son sujet. de fait, on ne lache plus cette non-fiction non seulement pour sa qualité romanesque digne des meilleurs romans noirs mais également pour la mise en lumière d'une France bien réelle au mieux ignorée au pire méprisée.
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Ayant lu un de ses précédents livres "Le quai de Ouistreham" sur ces gens qu'on ne voit pas au grand jour et qu'on appelle "les invisibles", elle m'a fait prendre conscience que ces personnages existent réellement. Ce livre m'a beaucoup plu et naturellement j'ai eu envie de lire "L'inconnu de la poste". Lisant rarement des documentaires, j'ai lu ce livre comme un roman et me disant tout au long de ma lecture que c'est, malheureusement, une histoire vraie. Florence Aubenas, journaliste au Monde, est une véritable conteuse. Elle dissémine, peu à peu, les détails et les protagonistes d'une histoire macabre, comme un thriller.
En 2009, dans un bourg du Haut-Bugey dans l'Ain, une postière est assassinée de 28 coups de couteau. Elle s'appelait Catherine Burgod, fille de notable, sans histoire particulière. Tous les matins, elle venait travaillée à la petite poste du village "Montréal-la-Cluse". Les habitants l'a trouvait plutôt sympathique et arrangeante. Elle était mariée mais avec son conjoint, l'heure n'était plus à la fête, elle voulait divorcée. Elle avait un amant et était enceinte. Ses projets de déménagement ont été, malheureusement, annulés à cause de son décès. Au début le futur-ex mari est soupçonné mais très vite un trio d'hommes,vivant d'alcool et d'expédiants, sont à leur tour soupçonnés. Dans ce trio, un jeune acteur, Gérald Thomassin, est mis en examen. Il clame son innocence, mais rien n'y fait.
Je ne vous en dirait pas plus sur l'histoire.
J'ai beaucoup aimé la plume de cette journaliste. Chaque mot est choisi, pesé. Elle n'a à aucun moment pris parti et à voulu interviewé chaque habitant du village qui le voulait. Il a fallu 7 ans pour reconstituer ce fait divers sordide. Son récit est bien construit.
Un livre que je vous conseille.
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Quelque chose en lui de Tennessee...

J'ai toujours eu un petit faible pour les rebelles au coeur tendre , les marginaux au regard farouche, les éclopés de la vie,  les refujniks de tout poil.  Même avec les animaux, si je dois choisir entre un chienchien à sa mémère bien tranquille et un chien perdu sans collier, je n'ai pas la moindre hésitation..

Mon compagnon à 4 pattes ayant  déclaré forfait et opté, à mon grand désespoir,  pour le paradis des chiens, je me suis précipitée dans un refuge voisin et en suis repartie, après une semaine à jouer les visiteuses de prison, avec un griffon fauve de Bretagne, ramassé par la fourrière et au refuge depuis un an. Il n'avait visiblement jamais monté d'escalier, jamais osé rentrer dans une maison, jamais reçu de douceurs ou de caresses. Un sauvageon qui n'en revient pas d'avoir atterri chez une dingue qui le promène, le nourrit et le dorlote..

Bref,  j'ai toujours eu un petit "bountje" comme on dit à  Bruxelles pour la bouille fermée et le regard buté et  triste de Gérald Thomassin, si sensationnel dans le film de Doillon, le Petit Criminel, qui l'a lancé et  poursuivi toute sa vie comme un destin.

Gérald Thomassin qui m'a toujours fait penser à un de mes fils, révolté et tendre. Toujours en dehors des sentiers battus. A poor lonesome cowboy...Quelque chose en lui de Tennessee...

Voilà pourquoi L'inconnu de la poste  avait tout pour me plaire.

Malgré mon admiration pour le jeune acteur, j'ignorais tout des tribulations de Thomassin, plongé  au coeur d'un fait divers terrible -le meurtre barbare, en 2013 , d'une jeune postière enceinte,  après le cambriolage dérisoire de sa caisse - et soumis aux aléas d'une enquête mal partie et mal menée qui a non seulement saccagé sa vie, en voyant en lui le suspect numéro un et l'envoyant en prison et en HP, malgré un manque de preuves accablant- mais l'a aussi probablement écourtée, puisque Thomassin, alors qu'il allait être innocenté par l'arrestation d'un nouveau suspect, six ans après les faits, a brusquement disparu des radars en 2019...

Comme toujours chez cette journaliste-écrivain  des laissés-pour-compte , Florence Aubenas se met à  hauteur d'homme, dans une empathie respectueuse et pleine d'humanité. 

La présomption d'innocence ne pèse pas bien lourd quand on est comme Thomassin une star déchue,  vouée aux rôles border line et toujours walking  on the bad side ...

Un peu dealer, un peu voleur, un peu drogué , un peu sdf, mais jamais bien méchant, marqué par une enfance cruelle, ballotté de foyer en famille d'accueil, hanté par ses succès cinematographiques et les rappelant à qui veut bien l'écouter, il doit à  l'amitié de Béatrice Dalle, (la reine des border liner elle aussi),  d'avoir été défendu , finalement, par Eric Dupont Moretti qui obtint un non-lieu, avant de s'évanouir dans la nature le jour de la confrontation avec un nouveau et troisième  présumé  coupable.

Fuite ou suicide ?  Gérald Thomassin n'a jamais été retrouvé. Et n'a pu bénéficier du non-lieu judiciaire , perdu lui même dans un autre non lieu...

Toujours bien écrit, attentif, touchant, le livre de Florence Aubenas ne m'a cependant pas emportée.

 Les va et vient temporels rendent peu claire  la lecture d'une enquête déjà brouillonne et confuse en elle même.  Les récits des trajectoires de ses compagnons de galère décentrent un peu la narration principale.

On perd le fil, on perd Thomassin, d'ailleurs il se perd lui même: sa vie et le roman qui l'aborde se terminent en queue de poisson...c'est sûrement l'effet recherché mais il est déroutant et laisse une impression d'inachevé.  J'avais préféré la rigueur et le constat implacable du Quai de Ouistreham.


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FAIT DIVERS.
Ce n'est pas une fiction, c'est la réalité, ou presque.
Décembre 2008, une postière est assassinée de 28 coups de couteau pas très loin de Nantua dans une bourgade tranquille où tout le monde se connait.
Les soupçons se portent vite sur un ancien acteur qui vit là-bas, à la marge de la société, Gérald Thomassin.
Cette société, elle l'a remarqué. Doillon l'a remarqué dans un foyer de la DDASS, elle a tenté de lui offrir un avenir à ce gamin paumé. Mais ses problèmes de drogues et d'alcool l'ont rattrapé.
Dans ce petit village, c'est l'inconnu, celui qui vient d'ailleurs. Il habite devant la poste, les soupçons se tournent vers lui. Surtout qu'on a volé de l'argent à la poste.

Florence Aubenas retrace ce fait divers un peu à la façon d'un roman. On en oublie que l'on est sur un fait divers... a un tel point que l'on va voir la page wiki de Thomassin pour voir si c'est réel.
Bien entendu, il n'y a pas vraiment de fin. Il y a une vérité judiciaire, mais personne ne détient LA vérité. Gerald Thomassin est porté disparu depuis 2019. Personne ne sait ce qu'il est devenu.
Ca ne fait pas déborder d'empathie, ni pour la postière morte, ni pour la famille de cette dernière, ni pour Gérald Thomassin, mais ça se laisse lire.

Gerald Thomassin a bénéficié d'un non-lieu prononcé par la justice en juillet 2020.
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Découvert à 16 ans par le réalisateur Jacques Doillon dans un foyer de la Ddass de Seine-Saint-Denis, promis à une brillante carrière cinématographique, après son césar du meilleur espoir en 1991 pour ce premier role dans le petit criminel le comédien, Gérald Thomassin a rapidement sombré dans l'alcoolisme et l'héroïne, et alternait une vie de marginal avec quelques petits rôles dans des films d'auteur.

C'est après son dernier film avec Doillon, «Le Premier Venu», où il incarne un autre petit voyou, qu'il s'installera, en mai 2007, à Montréal-la-Cluse une ville jadis fertile de la Plastic Valley, entre Oyonnax et Nantua, désormais rongée par la pauvreté et la marginalité.

En 2008, Kathy, la postière du village est retrouvée assassinée à coup de couteaux. Ce n'est qu'en 2013 que Thomassin va etre accusé de ce crime et purgera trois ans de prison avant de bénéficier d'un non lieu quelques années plus tard.

Dans le village, il s'est fait des copains du même profil que lui. Quand l'enquête se précise, ça lui tombe dessus. Thomassin n'avait- il pas la tête du coupable idéal?

Ce non lieu , Gérald Thomassin n'assistera pas , l'acteur étant mystérieusement disparu en 2019 alors qu'il se rendait à Lyon au tribunal pour une confrontation qui devait l'innocenter totalement.Florence Aubenas, grand reporter au « Monde », et auteur du génial le Quai de Ouistream reconstitue très scrupuleusement ce fait divers dans « L'Inconnu de la poste », aux éditions de l'Olivier.

De Gérald Thomassin, les habitants du village qui ont parlé à la reporter s'en souviennent comme d'un «marginal qui habitait en face du bureau de poste». Un «drogué», «client occasionnel» du bar PMU en bas de la rue,à des années lumières des paillettes du monde du 7eme art et de son césar du meilleur espoir masculin.


Prenant pour modèle les grands récits américains ( ceux Truman Capote, Norman Mailer, Tom Wolfe), Aubenas, formidable conteuse remonte le fil de ce fait divers qui serait banal sans la personnalité de son suspect numéro un, en faisant entendre les différentes voix concernées et dresse le portait d'une communauté d'hommes et de femmes qu'elle a longuement rencontrés et interrogés avec attention et empathie.Entre la France précaire et le milieu du cinéma ( on y voit passer Béatrice Dalle, Dominique Besnehard et d'autres), l'inconnu de la poste montre une France scindée en deux.

Le livre d'Aubenas frappe les esprits grâce à son écriture au plus près de ces gens en dehors des normes au destin inéluctable.

Sans porter de jugement moral ni s'appesantir avec un pathos superflu, Florence Aubenas témoigne d'un très long travail d'enquête et donne des airs densément romanesque à un récit où tout est vrai.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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C'est une minutieuse enquête comme sait les mener une journaliste de talent mais c'est écrit comme un roman.
Un écorché vif, un enfant de la Dass qui eu son heure de gloire, un César du plus jeune espoir masculin mais cela ne suffit pas à réparer, à rassurer et à apaiser.
De films en hôpitaux psychiatriques, de tentatives de suicide en addictions, Gerald Thomassin a du mal à vivre.
Alors quand une postière est sauvagement assassinée, il a une tête de coupable idéal mais ce n'est pas si simple.
Florence Aubenas raconte cette histoire en se mettant dans la tête des protagonistes. C'est triste et émouvant. Que d'enfances fracassées qui engendrent des adultes vulnérables et bousillés.
Une lecture non fictionnelle poignante malgré quelques petites longueurs.
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Evidemment lors de ma lecture j'ai pensé à "Laetitia" d'Ivan Jablonka. Même principe : un fait divers qui génère une étude sociologique.
Dans les deux cas : une femme tuée. le meurtrier, désolée messieurs, certainement un homme.
Ici un dossier vieux de 10 ans toujours pas jugé. Un coupable idéal sans preuve. Un dossier monté à charge.
.
Florence Aubenas a toujours cette plume fluide et élégante. C'est toujours un plaisir de la lire. Là elle nous parle de la Justice qui broie, qui détruit. Ici les gendarmes ont un candidat en or comme coupable, un pauvre gars, auréolé d'un César de meilleur espoir, mais tombé dans la drogue, l'alcool, la déchéance qui répondent à une enfance particulièrement difficile.
Le mécanisme de destruction est finement détaillé. Chronique d'une vie gâchée... Quelle tristesse.....
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Nouvelle immersion pour Florence Aubenas qui revient sur un fait divers, qui si, au niveau national est probablement passé complétement inaperçu a fait grand bruit dans la petite ville de Montréal la Cluse et alentours.
La victime : Catherine Burgod assassinée de 28 coups de couteau dans son minuscule bureau de poste pour moins de 3000 francs. La quarantaine, belle, du caractère, enceinte.
Le coupable idéal : Gérald Thomassin, marginal, alcoolique, toxico, acteur de 21 films, ayant remporté un César...
Voilà les éléments posés.
Pour reconstituer cette histoire Florence Aubenas va aller à la rencontre de tous les protagonistes concernés de près ou de loin par cette affaire et dresser le portrait d'une minuscule ville de province et de ses habitants. Elle reconstitue chronologiquement l'affaire, du crime aux soupçons de plus en plus fermes envers Thomassin jusqu'au dénouement final du coupable révélé.

Elle s'attache surtout à rendre son récit vivant par de petites remarques, révélations qui vont donner du corps aux personnages. Ainsi Thomassin est gentil, mais instable et déconcertant. Quand il est invité par une petite amie potentielle "Soigneusement habillé, poli comme toujours, il a apporté un cadeau à la jeune femme : deux paquets de cuisses de grenouilles surgelées." Quand il est interné dans un hôpital psychiatrique : " Une infirmière s'arrête : "Mais je vous reconnais ! Vous êtes déjà passé ici. (...) On ne vous a pas oublié M. Thomassin. Bienvenue. - Moi aussi ça me fait plaisir" Beaucoup trouveraient la situation désespérante. Thomassin, lui, se met à tapoter son oreiller, en homme qui prend ses quartiers en terrain familier".

On devine l'empathie de Florence Aubenas pour les petits, les sans grade, les laisser pour compte : les ouvriers du plastique de cette région qui a tout misé sur cette activité au risque, en cas de ralentissement économique, de laisser tout ce petit monde sur le carreau, les marginaux quasi SDF amis de Thomassin et notamment Tintin et Rambouille, ses pôtes de Montréal la Cluse qui démarrent la journée à la bière.
Si elle n'attaque pas de front certaines personnes ou institutions elle laisse entrevoir ses désaccords : la presse, les magistrats régionaux, la police même avec leurs raccourcis, leurs quasi certitudes fondées sur des préjugés : criminel car marginal, criminel car après tout il a endossé ce genre de rôles...

Je comprends l'intérêt de l'auteure pour ce fait divers. Thomassin est vraiment intriguant. Bien qu'apprécié de personnes connues comme Jacques Doillon, Dominique Besnehard, Béatrice Dalle, le tournage d'un film est à peine terminé, il disparait. L'argent gagné est immédiatement claqué , avec générosité d'ailleurs puis il vit des minima sociaux. Beaucoup de monde l'accueille bien volontiers, l'héberge mais très vite le chasse sans qu'on sache d'ailleurs exactement pourquoi.

Finalement, si la vérité éclate en 2019 elle laissera place à un nouveau mystère.
Je pense voir incessamment un film avec Gérald Thomassin.

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