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sur 1736 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les lieux :
Un village de montagne, une vallée où la désertification fait des ravages, la maternité, la mutuelle sociale agricole tout a été délocalisé. Les trains passent, mais ne s'arrêtent plus. Six cents emplois ont disparu.

Les faits :
La petite poste située dans la vieille ville, on dirait une maison de poupée. Catherine Burgod, qui tient l'agence, gît entre l'évier et le coffre dans une nappe de sang, assassinée de vingt-huit coups de couteau. Deux mille six cents euros dérobés, un butin bien maigre pour un pareil massacre.

Le suspect :
Thomassin, un marginal qui vit des minima sociaux, il a connu son heure de gloire comme acteur, césar du jeune espoir, il loue un studio dans une bâtisse ancienne, à dix mètres du lieu du meurtre. Il a toujours une lame sur lui. Il raffole des histoires criminelles. Une gueule à faire peur, bouillie par la drogue et l'alcool

Florence Aubenas nous raconte dix ans d'enquête, des centaines de personnes entendues, trois hommes mis en examen, près de quatre cents prélèvements ADN, la vallée ratissée dans tous les sens. L'auteure décrit parfaitement les dégâts et la dévastation provoqués par une instruction, l'intimité étalée, exposée au grand jour, les secrets éventrés, les plus importants comme les plus dérisoires. Famille, amitiés ou réputation seront pulvérisées, sans épargner la douleur ni les sentiments. L'assassin est sûrement un gars du coin, peu à peu la méfiance entre voisins s'est installée. Les intimes sont les premiers suspects le futur ex-mari en premier, on se bouscule pour témoigner. Les gendarmes lancent des vérifications, des convocations, auditions, écoutes, contrôles. le dossier se transforme en un chaudron infernal où bouillonnent une multitude de pistes.

Florence Aubenas ne fait pas l'enquête elle regarde l'enquête se faire et témoigne, jusque dans les moindres détails. Un reportage, un vrai travail de journaliste, elle raconte les faits sans porter de jugement. Elle dresse des portraits saisissants des protagonistes.

Catherine, la victime, une belle femme blonde avec de faux airs de Sophie Marceau. le mariage a été la grande aventure de ses vingt ans, le divorce sera celle de ses quarante ans. Mais son mari ne veut pas divorcer. Elle fait plusieurs tentatives de suicide, puis une nouvelle vie, un nouveau compagnon, le Nouveau et une grossesse inattendue.

Le père de Catherine, qui ne vit plus que pour retrouver l'assassin de sa fille et dont l'appartement du sol au plafond est transformé en un prolongement du dossier.

Tintin et Rambouille qui forment avec Thomassin un trio de paumés, des vrais Dalton, des pieds nickelés qui éclusent des packs de bières achetés au Lidl.

Mais surtout Thomassin un homme de trente-quatre ans, qui n'a ni grandi, ni vieilli, qui a gardé sa petite gueule touchante d'adolescent, mais amochée, tailladée, roulée par les vagues d'une vie d'errance. Un garçon naturellement doué, recherché par les metteurs en scène, mais il faut parfois un ou deux mois pour mettre la main dessus. Il a besoin de sentir l'amour autour de lui. Il n'a jamais appris les techniques du métier, il joue avec ses tripes. Un homme attachant, mais décourageant aussi.

Un roman d'atmosphère, très bien écrit, où tout est détaillé avec rigueur, on sent dans ces pages l'empathie qu'éprouve Florence pour Thomassin et le lecteur ne peut que la partager.

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Le 19 décembre 2008, Catherine Burgod, postière dans le petit village de Montréal-la-Cluze, est retrouvée baignant dans son sang dans l'arrière-salle de la petite agence, assassinée de 28 coups de couteau. Ce drame secoue la localité et très vite, les soupçons se tournent vers un marginal, Gérald Thomassin.

Je n'avais aucun souvenir de cette affaire qui avait décrié la chronique à son époque et j'ai donc débuté cette lecture avec un regard totalement neuf. Racontée comme un polar, l'enquête qu'a menée Florence Aubenas, grand reporter au journal le Monde, se dévore d'une traite. Avec un style à la Simenon, l'auteure pose d'abord le cadre. le petit village de Montréal-la-Cluze, on y est. du beau lac de Nantua aux HLM verts des ouvriers de la « plastic valley », en passant par la ferme maudite des frères et soeur Mercier, c'est tout un monde qui défile sous nos yeux. En enquêtant pendant sept ans, la journalistes a appris à connaître les lieux et les protagonistes de l'histoire. L'auteure prend ainsi le temps de nous dresser le portrait de la victime, Catherine Burgod, jolie femme à la personnalité fragile et complexe, souvent dominée par les hommes de sa vie, à commencer par son père puis son mari, jusqu'au jour où elle dit « stop » et divorce. Et puis Gérald Thomassin, qui a la tête du coupable idéal. Enfant de la DDASS, marginal, acteur césarisé, toxicomane, alcoolique, SDF à une époque, Thomassin dénote dans ce petit village montagnard. Florence Aubenas nous décrit un homme terriblement attachant et agaçant, un être à fleur de peau, à la dérive depuis sa naissance, qui semble abonné aux emmerdes, un peu à cause de lui mais pas que. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, entre le père Burgod et les comparses de Thomassin, Tintin et Rambouille.

Il ne s'agit pas ici pour Florence Aubenas de faire le simple récit journalistique d'un fait divers et de nous donner son opinion. En se penchant non seulement sur les faits mais aussi sur les gens, sur leur vie, leur histoire personnelle, en nous emmenant dans les lieux où ils vivent et travaillent, elle accroche avant tout le lecteur à des existences ordinaires qui virent à la tragédie. Loin des articles souvent racoleurs dès qu'il s'agit de ce genre de crime, Florence Aubenas nous immerge dans une récit réaliste plein d'humanité, porté par une narration enlevée et fluide.

Avec un style qualifié de « nouveau journalisme » mais que je trouve avant tout plein d'empathie vis à vis des victimes comme des présumés coupables, Florence Aubenas nous laisse sur une énigme. « L'inconnu de la poste » demeure et soulèvera encore de nombreuses questions après que l'on ait tourné la dernière page.
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Une petite commune de France, un meurtre, un suspect, une journaliste. Les faits auraient pu rester à l'état de fait divers et ce livre une enquête journalistique relatant froidement les évènements : des personnages dépeints, des évènements expliqués, arrangés parfois de détails sordides pour ferrer le lecteur. Cela aurait pu, mais ce ne l'est pas puisque Florence Aubenas livre un texte hautement humain et sensible.
Gérald Thomassin est connu – acteur au jeu irréprochable, homme insaisissable, il a remporté le César du meilleur espoir masculin en 1991 pour son rôle dans « le petit criminel » aux côtés de Richard Anconina. D'autres films ont suivi, l'argent est entré dans ses poches pour aussitôt en ressortir, en alcool, en drogues, en claquage en tout genre. Enfant de la DASS au passé heurté, adulte malmené, Thomassin est resté marginal. Comme Tintin, comme Rambouille, ses acolytes.
Florence Aubenas dresse le portrait de ces hommes relatant le gris tourmenté de l'âme humaine. Au coeur d'un épisode judicaire complexe, elle raconte le doute, la peur. Elle évoque la machine judiciaire que le vide effraie, les suspicions nourries par les différences, les ragots, les certitudes gonflées de néant. Elle raconte le broyage et ses effets. Thomassin, garçon lunaire que l'on croit coupable, que l'on dit coupable, le profil si correspondant à l'animal qu'il faut traquer, bien que rien ne l'accuse. On construit, on arrange, on arrête, on brise.
Ce n'est pas un journal à sensations, ni un livre racoleur pour lecteurs avides de frissons. « L'inconnu de la poste » est une voix pour la France d'en bas. Un texte sur les petites gens aux prises avec une réalité culturelle difficile – l'usine de plastique, les HLM, l'absence de perspective, la lassitude, les chutes. Cette France que l'on abandonne, où les services de proximité disparaissent, où les relations s'étiolent, où la solitude s'installe. L'auteure y décrit toute la misère sociale et humaine, sans pathos, sans apitoiement. Elle analyse les évènements factuels et judiciaires apportant un éclairage poignant sur les protagonistes. Un regard au-delà des apparences. Une autopsie de l'âme.
Un écrit d'une grande richesse. Une lecture forte.

Lien : https://aufildeslivresbloget..
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Avant d'ouvrir ce livre , je n'avais jamais entendu parler de ce crime non élucidé .
Florence Aubenas mène une enquête approfondie sur le meurtre de la postière Catherine Burgod , sur le suspect principal , l'acteur Gérald Thomassin , enfant de la ddass puis jeune prodige du cinéma français , il obtiendra un Oscar puis sera rattrapé par ses démons , menant une vie instable . L'acteur aujourd'hui âgé de 46 ans a disparu mystérieusement en 2019 .
Découverte de l'auteur , du fait divers et surtout du livre audio .
J'ai beaucoup aimé la voix de la lectrice , une très belle réussite ce partenariat .
Après un tout petit temps d'adaptation j'ai apprécié ce moyen de lecture nouveau pour moi .
Je remercie NetGalley ainsi qu'audiolib pour ce très beau partage .
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Gros taff.

Tant au niveau journalistique qu'au niveau littéraire, 7 piges d'un travail d'enquête fourni sur un true-crime français sont couchés sur papier avec brio.

Un peu moins d'une trentaine de coups de surin pour enlever la vie d'une postière et se barrer avec la caisse..c'est timbré.

Le récit est passionnant et aussi saisissant que la quantité de travail phénoménale qu'il a du nécessiter en amont.
Passionant car Florence Aubenas a le talent pour peindre avec objectivité et sobriété le quotidien d'un petit bourg et ses habitants qu'on à l'impression de connaitre comme de vieux copains au bout de quelques lignes seulement.

Et puis il y a cette trame narrative fine, solide, habillée de petites ellipses discrètes qui nous plongent dans le passé de tous ceux qui passent sous sa plume, l'autrice passe très habilement du passé au présent, saisissant avec subtilité l'essence des personnages sans émettre de jugement elle reste factuelle et cite énormément ce qui encre encore plus le récit dans le réel.

Et puis ce qui est prenant, c'est cette essence tenace du journaliste-reporter qui suinte du livre, elle compile, reste factuelle, précise, et objective nourrit un récit à la part fictive finalement contenue, dissèque, liste et présente des vérités sans les maquiller.

Cette quête de vérité apparait comme une peinture triste mais réelle d'un crime qui interroge avec adresse et empirisme sur des thèmes societaux actuels.

Captivant, absorbant, subjuguant.




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À l'agence postale où elle officie dans le petit village tranquille de Montréal-la-Cluse, Catherine Burgot gît dans une mare de sang. Au matin du 19 décembre 2008, son corps lardé de vingt-huit coups de couteau est découvert par deux clients, peu après l'ouverture de l'agence. En témoin muet, le petit bichon de Catherine, présent sur les lieux du crime, trottine silencieusement et tranquillement jusqu'à l'entrebâillement d'une porte donnant sur une salle de repos, il semble inviter les visiteurs à y entrer…

Florence Aubenas relate dans le détail les tenants et les aboutissants d'une affaire criminelle glaçante qui lui tient à coeur. Dans un récit bien ordonnancé, elle réouvre méthodiquement le dossier d'une enquête très médiatisée à l'époque et qui aura duré plus de douze ans sans jamais avoir été élucidée. Des années d'investigations, d'inculpations, de revirements, de non-lieux qui se solderont, au final, par un véritable fiasco judiciaire.
Trois suspects dont Gérald Thomassin, un jeune acteur paumé, vivant dans la marginalité après avoir sombré dans la drogue et l'alcool, seront arrêtés et jugés mais ils plaident tous les trois non coupables. Il est vrai que dans cette affaire, il n'y a pas de témoignages fiables, pas l'ombre d'une preuve, pas d'indices probants mis à part l'identification d'un ADN appartenant à l'un des suspects. Ce dernier, un ambulancier de métier, confirme sa présence sur la scène de crime mais nie catégoriquement le meurtre. Seule certitude, deux mille six cents euros ont été dérobés dans le coffre ; le vol semble donc être le principal mobile de ce crime sordide…

Hélas, le meurtre de Catherine Burgot vient se rajouter à la longue liste des affaires classées sans suite, les fameux « cold cases ». Toutefois, l'infime espoir de retrouver le coupable subsiste toujours. Est-il vivant ou mort ? le mystère reste entier…
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De nombreux romanciers et romancières ont déjà réussi des fictions liées à des faits divers mais la particularité du récit intitulé « L'inconnu de la poste » de Florence Aubenas est d'avoir été écrit par une journaliste.
Je ne sais pas si c'est pour cette raison mais le suspense est à la hauteur des investigations qui rendent cette affaire passionnante bien que le crime soit sordide.
À aucun moment je n'ai cru à la culpabilité de Gérald Thomassin, acteur césarisé meilleur espoir masculin alors qu'il n'a que seize ans et ce grâce à Jacques Doillon qui l'a découvert lors d'un casting sauvage. Il crève l'écran dans le petit criminel et cela va être considéré comme prémonitoire pour ceux qui cherchent un coupable du meurtre de Catherine Burgot, la postière de Montréal-la-Cluse dans l'Ain. « L'inconnu de la poste » devient celui qui est connu alors qu'il n'y a aucune preuve probante.
La vie de marginal de Thomassin qui vivait en face de la poste et les rôles qu'il a joué n'en font pas un assassin. Et pourtant, on voit comment la machine judiciaire peut s'emballer quand les réponses n'arrivent pas.
Florence Aubenas réussi à cerner au mieux sa personnalité ainsi que celles des témoins. Cela donne le récit humaniste d'une grande qualité.


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L'inconnu de la poste ne sera jamais retrouvé.
Mystère. Mystère bleu du lac, du ciel froid d'hiver, une connotation de neige recouvrant tout (même ce qui a été découvert..)

Il ne s'agit pas d'un roman policier, ni d'un roman tout court et pourtant.. cette écriture de l'enquête côtoie le genre tout en questionnant la frontière avec la "littérature blanche".
Au coeur du fait divers, l'écrivain trouve la matière de son art.
Aubenas ne magnifie rien, elle essaie de dire avec le plus d'acuité possible ce qui se passe, ce qui arrive..

Thomassin, est-il si intéressant ?
Il a le charme des équilibristes permanents et la tristesse des enfants abandonnés.
Le mystère, il en est un des éléments, mais cela semble dépasser, de très loin, le simple acteur..

Continuer de chercher une résolution à cette affaire malgré tout, c'est à l'image du père de la victime, vivre dans un passé oublié, clôturé, en marge d'une réalité (peut-être déguisée)

Mais écrire, n'est-ce pas aussi chercher un sens à l'irréparable ?..
(En y réfléchissant, je me dis que la seule distinction qui vaille en littérature, c'est selon cette importance donnée à la recherche,
à une quête.. plus qu'à la découverte, plus qu'à l'issue censée tout résoudre)
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Le fait divers est aussi banal que tragique. Au coeur du Haut-Bugey, à Montréal-la-Cluse, un inconnu assassine de vingt huit coups de couteau d'une jeune postière sur son lieu de travail. Qui a tué Catherine Burgod, fille d'un notable du village ? Pour quelles raisons ?
Avec le talent qu'on lui connait, Florence Aubenas s'immerge dans cette histoire et dans ce terroir. Avec ténacité, elle enquête sur place, rencontre les témoins, lit les pièces du dossier. Pages après pages, elle reconstitue aussi un bout d'une France hors des radars des médias tout en dressant le portrait de Français plus si moyens que cela, qui joignent les fins de mois avec difficultés, et de marginaux, enfants perdus d'une société qui ne sait plus comment s'occuper d'eux. de cette petite bande sort la figure énigmatique de Gérard Thomassin. Remarqué par ses rôles d'adolescent sauvage, l'acteur est devenu routard et brûle sa vie comme si chaque jour était le dernier. Sans se soucier des conséquences.
Entre le polar et l'enquête sociologique, « l'inconnu de la poste » se hisse au niveau des meilleurs non-fiction writing. Analyse au cordeau, écriture précise, suspense. Tout est presque parfait.
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Avant de me plonger dans ce roman qu'on pourrait qualifier de journalistique, j'avais entendu parler de l'affaire décrite par Florence Aubenas et surtout j'avais vu un reportage sur Gérald Thomassin, qui en est le principal protagoniste.
Ce qui m'intéressait était donc de découvrir ce que la journaliste allait faire de ce drame, non encore élucidé à ce jour et je n'ai pas été déçue.
Elle s'empare de ce fait divers très médiatisé et le remet en contexte : dans le petit bourg de Montréal-la-Cluse, près de Nantua, dans l'Ain, en décembre 2008, la postière de 41 ans, enceinte, mère de deux enfants, en instance de divorce, est sauvagement assassinée de 28 coups de couteau et de l'argent est volé. L'enquête durera dix ans, deux hommes seront mis en examen malgré l'absence de concordance avec les traces d'ADN trouvées sur place, le présumé coupable sera arrêté, un peu par hasard au bout de dix ans ; il a reconnu le vol mais pas le meurtre.
Ce qui a passionné les média, ce n'est pas tant le drame lui-même car, après tout, la victime n'était qu'une petite postière dépressive perdue dans un village au fin fond de la France mais ce fut le principal suspect, Gérald Thomassin, meilleur jeune espoir masculin aux César de 1991 pour son rôle dans « le petit criminel » de Jacques Doillon, acteur dans 21 films, instable, marginal, toxicomane et alcoolique. Coupable idéal, il a été emprisonné, en préventive, pendant trois ans, mis définitivement hors de cause en juin 2020, il a disparu sans laisser de trace.
Florence Aubenas a passé six ans à enquêter mais surtout à aller à la rencontre des habitants de Montréal-la-Cluse et c'est cette plongée sociologique qui donne toute son humanité au roman. Tout le monde se connaît, la vie est monotone, l'ennui recouvre tout d'une brume grise, les rumeurs vont bon train. Elle donne la parole à la plupart des habitants, que ce soit ceux touchés directement par le drame ou pas. C'est aussi la description d'une région rurale où la terre a été abandonnée au profit de l'usine de plastique qui est pratiquement la seule pourvoyeuse d'emploi.
L'auteure s'attache aux faits, elle ne porte pas de jugement, ce qui nous laisse libres du nôtre même si on sent une certaine tendresse pour Thomassin, cabossé par la vie dès l'enfance avec un père disparu alors qu'il avait deux ans, une mère droguée et alcoolique, placé à la DDAS. A lui aussi, elle redonne une dignité et une humanité en ne le décrivant pas comme un acteur déchu mais comme un homme dans toute sa complexité.
Florence Aubenas, enfin, nous livre une description de la justice qui fait froid dans le dos avec ses manquements, les dossiers qui passent de juge en juge, son épuisante lenteur, les avocats à la recherche de l'Affaire qui va les faire connaître ou renforcer leur image.
Ce roman peut se lire comme un très bon policier mais au-delà il nous renvoie l'image de notre société, la vraie, loin du sensationnalisme.
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