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sur 1736 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Audiolivre.

Bonne pioche pour cette nouvelle lecture tirée d'un fait divers pas si lointain.
Florence Aubenas nous conte l'histoire de Catherine , fille de notable, assassinée de multiples coups de couteau alors qu'elle était enceinte. C'est sur son lieu de travail, la poste, qu'elle fut découverte.
L'enquête est difficile et rapidement des soupçons se posent sur Gérald Thomassini, un jeune acteur un peu paumé, qui réside à quelques pas du lieu du crime.

On suit l enquête sur la mort de Catherine, le deuil et le désir de vengeance d'un père, le combat d'un jeune désoeuvré qui clame son innocence, les travers de la police et de la justice, ainsi que les rivalités professionnelles et régionales (messieurs les avocats, l honneur est mis à mal par l ego).

Le jour de l'ultime confrontation qui permettra d aboutir à un non lieu pour Thomassini, ce dernier n arrivera jamais à destination. Il est porté disparu depuis cette date, le 28 août 2019.

Sans spolier, j avoue avoir apprécié l écoute, Florence Aubenas nous emmenant avec elle dans l histoire telle une conteuse mais avec un travail de fourmi pour reconstituer l enchaînement des faits.

Tragique histoire pour cette jeune femme dont le meurtre abominable reste une énigme à date, celui dont les traces ADN ont été retrouvées avouant le vol mais pas le meutre. Douleur pour ce père meurtri auquel on a livré un coupable idéal sans réelle preuve, qui se retrouve confronté au doute et à un retour arrière 10 ans plus tard. Peine pour ce jeune acteur qui aura passé 2 ans en prison, 11 ans à supporter des regards et propos accusateur parce qu'il a eu des rôles de criminels, venait d'une cité parisienne, était obsédé par les braquages, usait d alcool et de drogues certes mais a été vu par 2 femmes à pleurer sur la tombe de la victime.

Ce que je retiens, c'est l écoute de l'échange entre Thomassini et son frère Jérôme, alors que le premier est sous l influence de substances et est tellement désespéré qu'il est prêt à s accuser d'un meurtre qu'il a toujours démenti juste pour qu'on cesse de le harceler et voir ce que les policiers lui reprochent. le lendemain reprenant ses esprits et le combat, il se rend à la déposition et les policiers ne retiennent que des bribes de conversation pour appuyer une enquête qui piétonne et se dire qu'ils ne sont pas mobilisés sans résultat.
C'est aussi les journaux qui démontent ce jeune acteur cesarisé en évoquant des preuves ADN qui n'existent pas et sans se soucier ni de la vérité ni de l impact de leurs parutions.
C'est encore cette magistrate qui n a rien mais face à un notable promet (comme un passe-droit) de maintenir les forces de police mobilisées (50 hommes) et refuse de lâcher (adressant 2 suspects sans lien pour les mêmes faits aux assises) voire de se remettre en question sur l'impact de ses décisions lors de la disparition de Thomassini (pour elle c'est un suicide ! )

C'est tout de même un reflet assez moche de la justice sur cette affaire.
J'espère qu'on découvrira la vérité sur le 2 volets explorés par la journaliste dans ce livre que je conseille.

Bonne lecture, à vous de vous faire votre opinion
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Un matin de décembre 2008, à Montréal-la-Cluse, dans l'Ain, Catherine Burgot est retrouvée assassinée dans le petit bureau de poste où elle travaillait. Elle avait 41 ans, était amoureuse et elle a été poignardée 28 fois dans l'arrière salle de l'agence. Des faits divers comme celui-là, il y en a, malheureusement, plusieurs chaque année et, comme tant d'autres, il aurait pu être vite oublié par tous. Sauf que, Catherine, c'est une fille du pays connue de tous, dont le père - secrétaire du maire – n'aura de cesse de soulever des montagnes pour retrouver le coupable. Sauf que, parmi les suspects, il y a Gérald Thomassin, un ancien acteur tombé dans la marginalité, un enfant issu de la DDASS qui résidait en face du dit bureau de poste. Sauf que, ce fait-divers, comme l'explique brillamment Florence Aubenas, est aussi une histoire politique.

C'est avant tout, à mon sens, la plume et le style journalistique de Florence Aubenas qui donne tant de corps à ce récit et à cette affaire absolument incroyable. Car, si le récit a des airs de roman policier, ne cherchez pas, entre ces lignes, à y trouver un coupable. Florence Aubenas ne livre pas la solution, mais démontre point par point combien les rouages grippés de la justice a construit de toute pièce un coupable : Gérald Thomassin, qui sera finalement mis hors de cause en 2020, soit douze ans après le meurtre de Catherine… et un an après sa disparition. Car c'est le jour où l'acteur déchu devait enfin être lavé de tout soupçon que celui-ci disparaît mystérieusement sans laisser de trace, alors qu'il avait rendez-vous avec Florence Aubenas pour se rendre à l'audience.

Si le livre retrace habillement et d'une façon très précise la vie et la mort de Catherine Burgot, il détaille également la vie de Gérald, ce gosse presque prédestiné à se marginaliser, mais aussi le quotidien de ces petits villages qui évoluent loin des villes et les difficultés auxquelles cette France doit faire face : absence des services publics de plus en plus importants, manque de moyens mis en place dans les domaines de l'emploi et de la santé, désertification médicale…

A partir d'un fait-divers, Florence Aubenas dresse aussi le portrait de cette France d'en bas, que l'on préfère oublier. Celle des petites gens, laissés pour compte, qui n'ont plus que leur solitude pour pleurer. Tout cela sans pathos et avec beaucoup de professionnalisme.

Un récit brillant, à ne pas manquer.
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Comme à chaque fois qu'elle s'investit dans un fait divers ou un fait de société, Florence Aubenas va jusqu'au bout et nous tient en haleine. Au fil des pages, nous sommes happés par un rythme, une ambiance et un cercle de personnages avec le sentiment que la vérité est toute proche mais que le doute persiste. Nous sommes enquêteurs nous même et ne pouvons rester indifférents aux retournements de situation ou aux circonstances faisant évoluer l'enquête.
Le fond est sinistre, la forme remarquable et on en sort troublés !
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« Vous connaissez l'acteur Gérald Thomassin ? Il est accusé d'avoir assassiné une postière dans un village de l'Ain ».
La journaliste Florence Aubenas raconte l'enquête qu'elle a menée sur ce fait divers et son récit est passionnant ! Comme dans un roman, elle nous plonge dans la psychologie des différents protagonistes (la victime et ses proches, les suspects) ainsi que dans l'ambiance de ce petit village où tout le monde se connaît.

Mais le personnage phare, c'est Thomassin, cet acteur qui mène « une existence en marge », vers qui tous les éléments convergent sans constituer des charges solides. L'homme est aussi fascinant qu'insaisissable. Repéré enfant lors d'un casting sauvage, « les rôles lui arrivent tout seuls par la suite », mais « le terme de « carrière » lui est inconnu » et il ne percera jamais, cantonné à des seconds rôles. Enfant de la Ddass, très tôt tombé dans les addictions (drogue et alcool), il fait un peu pitié (« Gérald, tu te mets toujours dans l'insécurité, c'est ce que tu connais »).

En tant qu'acteur, Thomassin (qui habite juste en face de la poste), a « la capacité à tenir un rôle, à composer, à se dédoubler (…) et s'en extraire en se persuadant ensuite que ce n'est pas lui qui a agi ». Cela en fait-il pour autant un meurtrier ? Les chapitres s'enchaînent, la lecture est addictive et on n'a de cesse de poursuivre jusqu'à avoir le fin mot de l'histoire. A condition qu'il y en ait un… Si l'on a des éléments de réponses, Thomassin n'en garde pas moins une part de mystère...
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C'est l'histoire destructrice d'un gamin de la DASS qui reste debout aussi longtemps qu'il l'a pu.
A travers un fait divers dramatique on suit le parcours d'un jeune de 15 ans encensé par le milieu du cinéma qui restera le fil conducteur de sa vie et qui lui permet de remonter à la surface avec application.
Cet écorché vif ne vit pas, ne survit pas...il ne paraît que subir son existence.
L'auteur respecte l'événement tragique de cet assassinat et fait un travelling sur l'enquête et l'errance de Gérald Thomassin.
Tout est juste, précis sans jamais prononcer une sentence.
Où êtes vous Monsieur Thomassin?
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Catherine Burgod, employée de la Poste à Montréal-la-Cluse, a été assassinée de 28 coups de couteau sur son lieu de travail. On a soupçonné son ancien compagnon, avant de se tourner vers Gérald Thomassin, un acteur découvert par Jacques Doillon qui en a fait le héros de son film "Le petit criminel". Thomassin était un marginal qui vivait plus ou moins à la rue en dehors des tournages. Il disparaît lors de la dernière comparution des trois derniers suspects. La journaliste Florence Aubenas se livre à une enquête approfondie et minutieuse pour reconstituer toute l'affaire et en rencontrer tous les acteurs, sans prétendre trouver le coupable que la police n'a jamais réussi à identifier. Et qui reste l'inconnu de la poste.

C'est un travail de fond que nous propose l'auteur, une enquête journalistique fouillée, dont le résultat se lit comme un roman. C'est sans doute là la grande qualité de ce récit, qui donne corps à des personnages modestes, dont la figure centrale est celui qui va devenir au fil des ans et des témoignages le principal suspect, Gérald Thomassin. Drôle de type que celui-là, acteur césarisé très jeune, brut de décoffrage, une pierre brute dont la qualité transparaît parfois, capable de dépenser en quelques semaines le cachet d'un tournage pour vivre ensuite d'expédients. Autour de lui, la figure du père de la victime, secrétaire de mairie, homme influent, désespéré par la mort de sa fille adorée, qui se livre de son côté à une enquête minutieuse – car il lui faut un coupable, Thomassin ou un autre. Et puis, les copines de la poste, les copains de déboire de Thomassin, les habitants du village, les avocats, tout un monde parfaitement campé avec humanité, justesse et sans aucun jugement. Les faits, rien que les faits.

Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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Un excellent roman/documentaire sur une affaire dont je n'avais jamais entendu parler. Une roman policier journalistique écrit avec brio. Une écriture fluide, des personnages attachants et bien campés tout y est pour un excellent moment de lecture. Je suis fan
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J'ai dévoré ce récit qui, à partir du meurtre non élucidé de Catherine Burgod, dresse une galerie de portraits des suspects, des habitants de la vallée, de la famille de la victime. Florence Aubenas a construit son livre intelligemment, sans rigidité par rapport à la chronologie, ce qui donne un rythme très fluide. Elle a une écriture précise, de grande qualité, et n'exprime aucun jugement de valeur sur les personnes qu'elle raconte.
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L'inconnu de la poste était un total inconnu pour moi qui ne m'intéresse pas aux faits divers en général. Non pas pour l'acte en lui-même , mais pour l'utilisation médiatique qui en est faite. C'est là que Florence Aubenas se démarque de nombre de ses collègues journalistes: elle ne donne pas dans le sensationnalisme, elle cherche à comprendre et analyse les faits.
J'avais déjà lu et apprécié le Quai de Ouistreham; j'ai tout autant aimé celui-ci, son style d'écriture surtout ; j'ai été surprise voire "prise" au piège car j'ai cru lire un roman de fiction. Mais bien plus qu'une histoire, il y a là matière à réflexion. Et à émotion: en effet, j'ai éprouvé la frustration , à la fin de l'ouvrage, que peuvent ressentir les personnes dont un proche a été assassiné sans qu'ils sachent ni par qui ni pourquoi. Cela peut d'ailleurs s'appliquer à tout autre drame de la vie. Ce sentiment de perte, d'inachevé, d'incompréhension, de l'incapacité d'accepter que cette énigme ne sera jamais résolue, peut conduire, au-delà du chagrin, au désespoir voire à la folie, comme cela a été le cas pour le père de la victime. Cela va bien au-delà de ce que l'on nomme communément "l'impossibilité de faire son deuil", de clore le drame.
L'intérêt de ce livre, en dehors du moment de lecture intense, c'est d'amener le lecteur à douter et à sortir de sa zone de confort, en se posant les questions auxquelles il est parfois extrêmement difficile de trouver une réponse et d'éviter de camper sur ses positions.
Bref, vous l'aurez compris, je vous recommande cette lecture.

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En ce mois de décembre 2008 le corps sans vie de Catherine Burgod, 41 ans, baignant dans une mare de sang est découvert quelques minutes après l'ouverture de la petite poste de Montréal-la-Cluse. Vingt-huit coups de couteau ont été relevés sur cette mère de deux enfants, et enceinte de 5 mois. La piste crapuleuse est rapidement privilégiée par les enquêteurs, une somme d'argent ayant été dérobée. L'arme du crime est restée introuvable et l'enquête de voisinage ne permis de faire avancer les investigations. Pour autant les rumeurs vont tout d'abord incriminer Gérald Thomassin. Ex-espoir du cinéma français devenu marginal il résidait alors en face de cette petite poste dans son petit appartement qu'il a baptisé "la Grotte" parce que situé dans un sous sol. Son comportement après le meurtre avait intrigué le voisinage, puis les enquêteurs. Il sera longtemps le suspect N° 1 avant de disparaître de façon obscure en 2019, onze ans après les faits. A ce jour on est toujours sans nouvelles ? En 2017 un autre suspect, un ambulancier, sera mis en examen, son ADN matche avec celui qui a été retrouvé sur le lieu du drame. C'est un parfait inconnu des services de justice, et depuis l'homme clame son innocence. Voilà avec ces quelques mots l'histoire que nous livre Florence Aubenas, journaliste d'investigation au journal le Monde. Sept ans de recherche pour reconstituer ce qui s'est passé avant puis après le crime. Un travail remarquable qui commence par la description des lieux de ce petit village du Haut-Bugey, d'une région que l'on appelle la "Plastic Valley" car ce sont les usines de plastique qui font vivre la population locale. Ensuite elle nous présente les personnages. Tout d'abord la victime, Catherine, qui est la fille de l'adjoint à la mairie. Après une séparation difficile de son "presque–ex" elle a refait sa vie et elle est enceinte d'une petite fille. Puis elle nous parle de Gérald Thomassin, de son parcours de vie après son césar jusqu'au jour du meurtre. Cet ancien de la DDASS, consacré à 16 ans pour son interprétation dans le Petit Criminel (Jacques Doillon, 1990), continue de jouer de temps à autre dans des films. Il est souvent aperçu avec deux autres "marginaux", Tintin et Rambouille, qui partagent canettes de bières et drogue. A partir des faits réels elle a mis en scène ce récit qui se lit comme un polar. A aucuns moments elle porte un jugement ni n'accuse personne, elle laisse notre imaginaire faire son chemin. C'est magnifiquement construit, je me suis régalé et j'ai englouti les 237 pages en une journée. A ce jour le crime n'est toujours pas élucidé puisque le suspect à été relaxé mais que le parquet à fait appel. Gérald Thomassin et lui toujours porté disparu ! La famille connaîtra-t-elle un jour le repos et faire son deuil ???
Lien : https://www.facebook.com/phi..
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