AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,03

sur 122 notes
5
12 avis
4
16 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis
J'ai découvert cette autrice grâce à un reportage de France 3 Centre Val de Loire dédié aux romanciers régionaux. J'ai découvert le destin incroyable de cette petite fille pauvre placée dans un orphelinat puis dans une ferme solognote. le texte est intéressant et agréable et le style m'a fait penser à George Sand ou Marcel Pagnol. Il est regrettable que cette autrice pourtant récompensée par le Prix Fémina en 1910 soit tombée dans l'oubli. Merci aux éditions Talents Hauts qui ont décidé de remettre sur le devant de la scène ces autrices injustement absentes des classiques de la littérature dans leur collection « Les plumées.
Commenter  J’apprécie          00
« Lisez Marie-Claire... Et quand vous l'aurez lue, sans vouloir blesser personne, vous vous demanderez quel est parmi nos écrivains - et je parle des plus glorieux - celui qui eût pu écrire un tel livre, avec cette mesure impeccable, cette pureté et cette grandeur rayonnantes. » Octave Mirbeau - Préface

Prix Fémina en 1910, ce roman est d'une beauté époustouflante. C'est écrit avec toute la poésie contenue dans les yeux d'une enfant, par une autodidacte passionnée de lecture, qui raconte sa rude vie jusqu'à ses dix-huit ans.

« Les moutons ne trouvaient rien à manger ; ils couraient de tous côtés. Je ne les laissais pas s'écarter ; ils ressemblaient eux-mêmes à de la neige qui aurait bougé (...) Tout le bois était occupé à se débarrasser de la neige qui l'alourdissait : les grosses branches la rejetaient d'un seul coup, pendant que d'autres, plus faibles, se balançaient pour la faire glisser à terre. »

Petite, après le décès de sa mère, elle est confiée à des religieuses, puis ira travailler dans une ferme en Sologne, comme bergère puis lingère.
Dans la simplicité des termes, il ressort une une sincérité, une candeur qui donne force et profondeur aux sentiments ressentis par cet enfant.

On comprend au travers de son regard bien plus que ce que l'enfant comprend de la vie, de certaines situations qui lui sont étrangères de par son jeune âge. Quel tour de force en si peu de mots d'une innocence touchante.

« Je me glissai dans la chambre de mes parents et je fus bien étonnée de voir que ma mère avait une grande bougie allumée près de son lit. Mon père se penchait sur le pied du lit, pour regarder ma mère, qui dormait les mains croisées sur sa poitrine. »
Commenter  J’apprécie          240

Je ne connaissais absolument pas l'autrice, lauréate du prix Femina en 1910 et l'ai découverte lors d'un challenge. Quelle belle découverte !
J'ai adoré suivre Marie-Claire de sa plus jeune enfance jusqu'aux premières années de sa vie d'adulte.
Sa mère décède alors qu'elle est toute petite et son père les place elle et son aînée, à l'orphelinat où Soeur Marie-Aimée fera office de maman de substitution.
Alors que celle-ci lui trouve une place de vendeuse, une fois Marie-Claire adolescente, la mère supérieure en décide autrement et pense la punir en l'envoyant dans une ferme pour être bergère.
Marie-Claire c'est le roman des petites gens, du savoir et du bon sens paysan, la simplicité mais aussi la dureté de la vie du petit peuple.
Roman très émouvant et héroïne très attachante.
Commenter  J’apprécie          50
La vie de la petite Marie-Claire bascule dès l'âge de cinq ans à la mort de sa mère. Son père, dans l'impossibilité de prendre soin d'elle ainsi que de sa soeur, les confie au couvent pour qu'elles grandissent avec un minimum d'éducation et de religion et trouvent une place "dans le monde" avec l'aide de la mère supérieure. le destin de Marie-Claire sera-t-il de devenir demoiselle de mode, nonne ou paysanne ?

Ce court roman de Marguerite Audoux a été récompensé du prix Fémina 1910. Récit d'une enfance puis d'une adolescence esseulées au début du XXème siècle, alors qu'un destin sans éclat se dessine pour une héroïne touchante quoiqu'assez ordinaire. Toutefois Marie-Claire est vive et a du tempérament, ce qui lui permettra de traverser les écueils de sa jeune existence dont les rênes sont tenues par d'autres mains que les siennes.

Ce roman ne me laissera pas un grand souvenir. Bien qu'Octave Mirbeau explique au lecteur en préface qu'il ne pourra pas trouver plus belle oeuvre littéraire, j'émets plus de réserve. J'ai pas mal pensé à George Sand pendant ma lecture. Il se dégage une douceur, une rusticité et une authenticité qui lui donne l'accent de la réalité et le relief des beaux sentiments.


Challenge MULTI-DEFIS 2023
Challenge PLUMES FEMININES 2023
Commenter  J’apprécie          350
Ce livre, découvert suite à l'écoute d'un podcast, est un petit bijou qui nous raconte l'histoire bien triste de cette orpheline, Marie-Claire.
Après un début en peu long dans une institution religieuse, qui m'a fait douté de ce choix, le livre prend de la force et nous révèle le talent cette auteure, qui de part son histoire, n'était pas prédestinée à écrire et encore moins à être éditée. Mais le destin en a décidé autrement pour notre plus grand bonheur. Cette histoire atypique racontée dans la préface donne encore plus de force à ce roman et à cette histoire.
Commenter  J’apprécie          40
Largement autobiographique, Marguerite Audoux y décrit son enfance dans la France provinciale de la fin du XIXème siècle. Dans un épuré mais jamais naïf, roman social autant que d'apprentissage, le récit pose la question de la construction de soi dans une totale insécurité affective et matérielle.
Je crois que j'aime ces textes un peu désuets par ce qu'ils racontent de l'enfance d'une génération désormais disparue. J'ai par exemple lu presque tous les Zola: j'ai toujours aimé me transporter dans ces modes de vie révolus qui mettent en évidence l'accélération de la marche du monde au vingtième siècle bien plus que n'importe quel manuel scolaire.


Lien : https://www.yaourtlivres.can..
Commenter  J’apprécie          10
J'ai relu avec plaisir pour le challenge Riquiqui ce livre découvert en 2019 et non critiqué. C'est l'histoire d'une enfant orpheline élevée au couvent puis placée dans une ferme comme bergère puis lingère. L'écriture est très agréable. On suit la vie de Marie-Claire. Sous l'autorité des religieuses, elle apprend à lire, à coudre et si la vie est dure, on sent toujours un certain recul, une ironie sur les gens et les évènements. Placée à la ferme, elle sera plutôt bien traitée mais les conditions sont difficiles. En ce temps-là, les domestiques étaient parfois considérés comme des meubles faisant partie de la maison. Ils pouvaient aussi être mis à la porte sans autre forme de procès, sans motif réel. Il était bien entendu fou de croire que l'on pouvait sortir de sa condition. Marie-Claire l'apprendra avec cruauté.
Pas de pathos. C'est doux, naïf, très naturel.
Commenter  J’apprécie          80
Lu après «l'atelier de Marie-Claire », lecture à rebours donc, ce texte origine, prix Femina 1910 (quelques années après celui de Myriam Harry « La Conquête de Jérusalem » un très bon cru aussi) se lit très bien, sans gêne car les deux histoires n'ont pas de liens entre elles mais le style simple et mélancolique y est reconnaissable.

Marie-Claire c'est l'enfance d'une petite fille, celle de Marguerite Audoux : texte donc autobiographique, placé dans un orphelinat chez des soeurs comme on les imagine à l'époque (mais est-ce que cela a changé?) un peu revêches ou il ne fait pas bon rigoler

Une éducation stricte faite de prières, de travaux féminins pour tout apprentissage et de vie collective

Un séjour assez dur pour M.C pensionnaire agitée et peu encline à la discipline de l'établissement dirigé par une soeur véritable goule à cornettes (ici pas de sympathique soeur à l'air renfrogné trinquant au gros rouge ou Rock'n nonne comme Marie-Clarence de « sister act » que de la soeur maigrichonne et osseuse et de la tisane aux orties blanches qui pique) mais idéalisé par la présence d'une jeune soeur aimante (même pour le curé) et protectrice

Après un séjour au pensionnat rempli de spiritualité chrétienne, de prières quotidiennes et de menus apprentissages aidant à l'élévation féminine M.C est placé chez un couple de paysans. Bergère, elle appréciera cette vie champêtre ainsi que sa famille d'accueil mais sans vraiment y être adaptée

Devenue lingère dans une famille beaucoup moins accueillante elle vivra son premier amour avec Henri le frère de la maîtresse de maison.
Les conventions à la campagne, certaines mésalliances n'étant pas tolérées, rendrons ces amours malheureux puis M.C sera happée par la vie a paris

Une vie simple et narrée sans trop d'émotions ni de misérabilisme mais avec beaucoup de réalisme et de lucidité on sent que cette vie là a été vécue ainsi: la vraie vie donc (mais pas celle de Dieudonné Aline)

Cela fait plaisir toute cette simplicité, style et sujet, c'est très accessible et ça repose des ouvrages normalisés d' écrivains d'atelier d'écriture ceux d'hier et ceux d'aujourd'hui. On se plonge dans un monde disparu qui est a des années lumière du notre.

C'est un bon livre comme dirait Tolstoï  il transmettre des émotions et donne envie de lire.
Commenter  J’apprécie          50
Marguerite Audoux (1863-1937) eut une vie difficile. Orpheline, elle passa neuf ans à l'orphelinat chez les soeurs , c'est là, qu'elle apprit à lire . Ce roman autobiographique se compose de trois parties  : sa prime enfance, la mort de sa mère, le père qui part, et son entrée à l'orphelinat de Bourges, son morne quotidien. La deuxième partie se situe à la ferme de Villevieille, Maître Sylvain et son épouse Pauline, entourent la petite bergère d'une sincère affection . Durant les soirées, elle s'adonne avec passion à la lecture. le fermier meurt et de nouvelles péripéties s'annoncent dans la troisième partie . La ferme est reprise par M. et Mme Alphonse la jeune fille tombe amoureuse d'Henri Deslois, le frère de la fermière . Cet amour est inconcevable et la mère du jeune homme interdit à Marie-Claire de revoir son amoureux. Celle-ci retourne alors au couvent, où elle revoit soeur Marie-Aimée, celle qui lui a tant manqué durant toutes ces années, avant de partir pour la capitale.
C'est un récit émouvant, sincère, plein de grâce. (Prix Renaudot en 1910), une écriture concise, une lecture agréable, un moment de détente appréciable.
Commenter  J’apprécie          310
Il y a quelques semaines, j'ai écouté un podcast de l'excellente émission de France Culture, Entendez-vous l'éco, consacré à la Belle Epoque, et, en son deuxième volet, à la condition des femmes ouvrières, en s'appuyant sur l'oeuvre de Marguerite Audoux.

Les extraits de ses romans illustrant l'émission m'avaient bien plu, j'ai cherché et rapidement trouvé une version électronique de ses oeuvres complètes, et je me suis plongée aussitôt dans Marie-Claire, premier volet de son autobiographie romancée (peut-on parler d'autofiction pour un roman de 1910 ?).

A la mort de ses parents, Marie Claire est envoyée dans un orphelinat, seule sa soeur pouvant être recueillie par une cousine. Elle se lie d'amitié avec Soeur Marie-Aimée, qui a pour Marie-Claire des sentiments presque maternels.

Mais l'enfant doit quitter le couvent et est placée comme bergère dans une famille de fermiers de Sologne. Un quotidien rude, travailleur, où tous sont logés à la même enseigne. 

Dans une langue simple, un style très clair et précis, Marguerite Audoux raconte en phrase simples le quotidien de la campagne où, en hiver, des loups viennent encore emporter des moutons ! Où les convenances doivent être respectées, et où il est hors de question d'imaginer des relations inter-classes sociales.

La fin du roman nous la voit embarquer dans un train pour Paris où elle deviendra ouvrière.

A suivre donc, très bientôt ! 

A noter que ce roman a été préfacé par Octave Mirbeau et a reçu le Prix Femina en 1910 ! 

Il a, par ailleurs , inspiré le titre du magazine éponyme.


Lien : http://les-lectures-de-bill-..
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (308) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1734 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}