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3,1

sur 295 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman noir surprenant !

Le petit frère de Ben, Eric, disparaît alors qu'ils sont tous les deux en train de faire les courses au supermarché. Alors qu'ils viennent d'arriver en caisse, Eric a soudainement envie d'aller aux toilettes alors qu'il a refusé quelques minutes à peine plus tôt quand Ben le lui a demandé. En plus, il laisse tomber Stampi, sa peluche dans la cuvette, énervant encore plus Ben qui doit le laver et le faire sécher. Quelques secondes d'inattention et le petit disparaît.

Ben le cherche dans tous le magasin ; méfiant, il a refusé l'aide d'un homme qui lui proposait de l'emmener lui-même aux toilettes à deux reprises.

Cinq ans plus tard, ayant terminé le lycée, il dépose son CV au magasin, persuadé qu'on ne retiendra pas sa candidature, mais les gens ne se précipitent pas vers un travail de manutentionnaire, la nuit… il est donc embauché au grand dam de ses parents, surtout sa belle-mère Deirdra, la mère d'Eric.

Ben cherche à tout prix à retrouver son petit-frère, depuis toutes ces années. Il appelle régulièrement le policier, qui était chargé de l'enquête (et qu'il trouve inefficace), alors que celui-ci le pense coupable d'avoir tué Eric…

Ben, ce gros nounours, qui a été marqué à vie par un accident qui lui causé des dommages irréversibles sur sa jambe, victime de discrimination car il est obèse et handicapé, tourmenté car il se sent responsable de la disparition de son petit-frère, est un personnage attachant que l'on suit volontiers dans sa quête, ses efforts pour imprimer et distribuer des avis de recherche.

Les autres personnages sont également corsés : le père est le seul à rester connecté avec la réalité, alors que Deirdre, est dans le déni, entretient la chambre d'Eric, lui parle, lui achète chaque année de nouveaux jouets pour les fêtes, oblige les autres à souffler les bougies du gâteau d'anniversaire…

Le directeur du supermarché est bien dans son rôle de parfait harceleur au travail, constamment de mauvaise foi, suspicieux, Marty et Franck les collègues de Ben ne manquent pas de piment non plus, et la palme revient à Beverly, qui tient le rayon boulangerie pâtisserie, sans oublier Daniel, le camarade de classe, brillant sportif que Ben admire alors que lui-même avance péniblement au son du clic clic de son attelle.

Dathan Auerbach nous tient en haleine avec ce roman, car tout le monde est plus ou moins suspect, à tour de rôle, qui est sincère et qui ment ? Comment s'y retrouver avec des indices insolites qui font leur apparition à tout moment, dans un climat de suspicion générale ? et qui se cache derrière ce « Bad Man » ?

Le pitch faisant référence à Stephen King, je m'attendais à plus d'étrangeté, de paranormal, mais ce roman m'a bien plu, je ne l'ai pas lâché. le seul bémol, que je mettrais, c'est la lenteur, parfois étouffante, on n'a l'impression de ne pas avancer, ou du moins d'avancer avec autant de difficulté que Ben distribuant ses tracts et arpentant la forêt avec sa jambe malade. Je pense que c'est voulu par l'auteur, pour que l'on s'imprègne de l'ambiance régnante.

Au passage, je retiens aussi que l'auteur parle très bien de l'espoir, comme de la douleur, de la maladie ou de la mort.

C'est le premier roman, publié en français de Dathan Auerbach et il a su créer une ambiance particulière qui piège le lecteur malgré lui et donne envie de découvrir « Penpal »

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Belfond !

#BadMan #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Je n'ai pas tardé à embarquer pleinement dans « Bad Man » tellement le texte était happant. Bien écrit, intéressant, on joue tout de suite cartes sur table. le contexte est clair et bien développé.

Floride. Eric, trois ans, disparaît au supermarché du coin, alors qu'il était sous la supervision de son frère adolescent, Ben. Pendant des années, celui-ci fera tout ce qui est en son pouvoir (bien mieux que la police !) dans l'espoir de le retrouver. Empli de remords et de désespoir, son petit frère devient son obsession. Entre distribution d'avis de disparition, de portraits vieillis, et appels au commissariat, Ben décide d'aller plus loin, de retourner aux sources; il se dégotte un boulot de nuit là-même où Eric s'est volatilisé. Peut-être y trouvera-t-il des indices, des traces, des gens ayant vu quelque chose…car le mystère plane toujours.

Timide, renfermé mais garçon honnête au coeur bon, Ben possède d'excellentes capacités de déduction pour son âge, c'est un personnage que j'ai bien aimé côtoyer. Ses collègues Marty, Frank et la vieille Beverly sont également intéressants.

L'environnement de ce livre est plutôt confiné. En effet, il n'y a pas beaucoup de personnages et l'action se déroule en peu d'endroits différents. Les passages de jour sont souvent complètement absents et c'est sur le quart de nuit que l'on retourne inlassablement au supermarché, ce qui peut paraître lancinant après un moment. Il ne s'y passe pas grand-chose, les nuits sont longues, les personnages prennent au final plus de bon temps à glander qu'à travailler – mais qui suis-je pour juger, haha – et le patron, M. Palmer, n'est pas ce qu'il y a de plus sympathique.

On sent le temps passer, les rebondissements ne sont pas toujours extravagants. Parfois, Ben est complètement seul et cette atmosphère de solitude, de silence et de vide est bien décrite. Travailler seul de nuit doit être bien étrange, un moment favorable pour lâcher la bride de l'imagination.

À aucun moment, je n'ai ressenti de terreur. Dans « Bad Man », il ne faut pas s'attendre à avoir peur ou à vivre des expériences surnaturelles, nous sommes bien loin des frissons. le tout reste étonnamment assez lucide, très terre-à-terre. Je pense qu'il faut plutôt voir ce roman comme un suspense, une recherche d'enfant disparu, à la différence ici que la police n'est plus très impliquée puisque cinq ans ont passé. Il s'agit d'une immersion dans une famille éclatée par un drame sans nom, des séquelles vécues par chacune des parties, et c'est du côté de Ben que nous observons les mécanismes lents d'une descente aux enfers. Psychologiquement, cela doit être vraiment dur à affronter.

Jusqu'aux trois quarts du livre, j'ai été captivée malgré le sentiment d'être une souris piégée dans une cage à tourner en rond. Mais pour la dernière partie, j'ai perdu intérêt parce que l'histoire prend une direction qui ne tient plus vraiment la route avec le début. C'est surtout cela qui m'a déplu. Dommage que la chute ait pris cette tangente.

Honnêtement, sans être le roman du siècle, je craignais m'ennuyer plus que cela…
Le texte est néanmoins bien manié et pour moi, cela aura amélioré globalement les manques.
Je pense que Dathan Auerbach reste un nom à surveiller.

CHALLENGE USA
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Il y a cinq ans, Éric, un petit garçon de trois ans a disparu. Il était sous la responsabilité de Ben, son frère aîné. L'adolescent n'a jamais ménagé ses recherches pour le retrouver, mais la piste s'arrête au supermarché dans lequel l'enfant s'est volatilisé.


Lorsque Ben cherche du travail, il n'y a justement que ce magasin qui lui offre un emploi de magasinier. C'est un poste de nuit. Ben tente de faire parler les murs, de savoir ce qui est arrivé à son petit frère. Il sent que les réponses se trouvent à sa portée, mais qu'il ne sait pas où les chercher. de plus, quelqu'un cherche à jouer avec ses nerfs. Ou alors est-ce lui qui nous manipule ?


Nous sommes plongés dans l'esprit de Ben et je me suis sentie aussi déroutée que lui. J'ai été très perturbée par Ben, lui-même, ainsi que par son entourage.


L'ambiance est anxiogène, mais je ne pouvais m'empêcher de continuer, d'essayer de comprendre. de nombreuses informations arrivaient sans que j'arrive à les relier. Tout le long du livre, je me suis demandé où m'emmenait l'auteur. J'ai, parfois, eu très peur, mais c'est surtout l'ambiance noire, limite glauque qui me tenait en alerte. Je suis devenue paranoïaque, j'ai soupçonné tout le monde.


J'ai senti que je passais à côté de quelque chose. D'ailleurs, je n'étais pas sûre d'avoir bien compris la fin. Mon amie La Plume de Lulu m'a rappelé un élément du début que j'avais oublié. A ce moment-là, je me suis aperçue que cela fermait la boucle. Mais à force de recevoir des informations et que mon esprit échafaude tous les plans, je pense que je n'ai pas fait attention à certains détails. Et de ce fait, je pense que ma compréhension du livre n'est pas complète.


Suite...
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Cela ne devait être qu'une sortie pour faire quelques courses.
Ben garde son petit frère Éric de temps en temps quand son père et sa belle mère ne sont pas là. Éric est le petit frère farceur qui aime les parties de cache cache et embêter son grand frère. Il fallut de quelques minutes d'inattention de Ben, juste quelques minutes ... Éric a disparue.
Voici 5 ans que Ben cherche toujours son frère, il appelle tout les mois le lieutenant en charge de l'affaire, il interroge les passants... malgres sa famille qui sombre et le culpabilise, il n'abandonne pas.
Voulant aider sa famille, le jeune homme trouve un travail en tant que magasinier dans le supermarché où son
Frère a disparue. Les jours filent et les mystères se suivent. Qui se joue de Ben ? Est il bloqué dans le passé? A t'il perdu ses esprits?

Bad man est le premier roman de Dathan Auerbach a être publié en France .
Roman noir Angoissant, personnage de Ben intéressant pour qui j’ai ressenti de l’empathie. Je me suis perdu parfois entre les rêves de Ben et la réalité. Quelques questions qui reste sans réponses mais une Fin explosif. L'auteur ne nous laisse pas sur notre faim.
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J'ai lu ce livre fin janvier grâce au magnifique club de littérature nord- américaine dont je fais partie sur Facebook, le Picabo River Book Club, et aux talentueuses Éditions Belfond. Je n'avais jamais lu Darian Auerbach et ne le connaissais même pas de nom. Et pour cause, Bad man est son premier roman publié en France et c'était la toute première venue de l'auteur à Paris !

Lorsque la lecture nous a été proposée avec à la clé une rencontre avec l'auteur pour échanger sur son livre, j'ai saisi l'occasion car je trouve passionnant de rencontrer un tout jeune auteur qui se confronte à l'écriture, cela m'inspire toujours beaucoup de questions (et d'admiration). En plus, la 4e de couverture faisait référence à Stephen King et à True détective, c'est quand même plutôt tentant comme double référence.

À la clé une belle découverte pour moi et le livre sortant aujourd'hui, je peux enfin en parler !!!

Le pitch est simple (et implacable) : Ben, un ado de 15 ans, garde son petit frère (demi-frère) Eric, 3 ans dont il est très proche. Il a promis de faire les courses et l'emmène donc au supermarché. Sur place, dépassé par les caprices d'Eric, il le perd ou plutôt Éric disparaît sans laisser aucune trace, comme s'il s'était volatilisé.
L'action reprend 5 ans plus tard. Ben cherche du travail, sa famille s'est délitée suite à la disparition d'Éric. Sa belle-mère recluse à la maison ne travaille plus et la famille peine à survivre sur le seul salaire du père.
En même temps, Ben ne s'est jamais résigné à la perte d'Éric. Quand il prend un job de manutentionnaire au supermarché dans lequel Éric a disparu, dans lequel il travaille de nuit, les souvenirs affluent et il décide de reprendre les recherches. le lecteur sent d'emblée que ce job n'est pas une bonne idée...

L'intrigue tient ses promesses - malgré une fin un peu trop ouverte pour moi qui suis un peu la maniaque de service et qui aime "les fins-où-tout-s'emboîte-parfaitement-à-la-fin" mais c'est le seul bémol que je mettrai.

Dathan Auerbach sait parfaitement camper une atmosphère flippante à souhait mais surtout oppressante, dosant parfaitement réalisme et fantastique. Ben est attachant mais également angoissant tant il est obsessionnel. Ses collègues de travail sont étranges à souhait, le patron est une horreur d'être même pas humain. Surtout, l'auteur fait vraiment exister à la fois le supermarché, lieu anxiogène au possible - côté scène avec ses rayons, côté coulisses avec l'entrepôt et l'affreuse machine pour broyer les cartons - et la forêt toute proche, dans laquelle vivent des êtres brisés, obscurs, mystérieux tout en restant, c'est la force du livre, parfaitement crédibles. L'action reste toujours à la lisière du réalisme cru et du surnaturel.

Bien plus qu'être seulement efficace, ce livre témoigne de l'arrivée en force dans nos bacs de Dathan Auerbach (traduit par Nathalie Peronny). Plus qu'être "l'un des plus grands auteurs de l'ère post-King" comme l'écrit le Washington Post, il est lui-même, un auteur à part entière, avec un talent en commun avec King, celui de créer une atmosphère poisseuse, toujours sur le fil, et une fibre sociale bien à lui - j'ai particulièrement aimé toutes les scènes qui se déroulent dans le supermarché et le rideau levé sur cet envers du décor fait que je ne ferai plus jamais mes courses comme avant.

Il est en librairie aujourd'hui !!!!!


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Où est Eric ?
Cette question obsède Ben depuis 5 ans.
Où est Eric ? son petit frère de 3 ans disparu alors qu'ils étaient tous deux dans le supermarché local à faire quelques courses.
Où est Eric ?
Comment un petit garçon peut-il disparaitre ainsi sans laisser aucune trace ?
Ben a maintenant 20 ans et vient de terminer ses études au lycée.
Il doit aider sa famille qui croule sous les dettes depuis que sa belle-mère a cessé de travailler après la disparition d'Eric.
Contre toute attente, Ben se fait embaucher dans l'équipe de nuit du supermarché dans lequel Eric a disparu.
Le voilà donc au coeur de l'endroit même où tout a commencé.
Et il va reprendre l'enquête, à nouveau distribuer des tracts, à nouveau faire le tour des quartiers pour poser sa sempiternelle question « Avez-vous vu ce petit garçon ? »
Ben va rencontrer divers employés du supermarché et finir par se demander qui sait quoi, qui cache quoi, mais surtout sentir au fond de lui qu'il est surveillé.
Mais qui est ce Bad Man qui semble tirer les ficelles de tout ça ?
Un bon thriller psychologique qui nous fait alterner de certitudes en doutes terribles sur ce qui a pu ar-river à Eric, avec le plus terrible final qui puisse être...
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Je remercie chaleureusement les éditions Belfond ainsi que Babelio pour cet ouvrage.

Quand j'ai lu le résumé de ce roman, j'attendais beaucoup de thriller psychologique, d'événements tragiques, de tensions et des moments sombres.
Je dois avouer que ce livre a tenu ses promesses. Même plus que cela, il m'a transporté au sein de son histoire.

Plongé dans l'enfer de la disparition d'un proche (qui plus est d'un enfant), dans la psychose de se dire que tout le monde peut être coupable ou complice de cette tragédie, nous allons suivre Ben, le grand frère d'Éric, ce jeune garçon disparu lors de simples courses dans le supermarché du coin.

Les années passent, les doutes subsistent. La famille de Ben, ainsi que lui-même, est détruite.
Nous voilà dans la peau de ce Ben. Grand frère culpabilisant de la disparition de son frère. Grand gaillard qui a peu d'amis autour de lui. Celui-ci va se mettre à travailler au sein de ce supermarché, cet endroit où tout a commencé. Un endroit aux allures sombre, avec un patron antipathique...
Nous sommes confrontés à toute sorte d'événements difficiles, jouant sur la paranoïa et les doutes, nous menant par le bout du nez au fil de ses pages que j'ai trouvé haletante !

J'ai adoré suivre cette famille brisée, avec une belle-mère ravagée par la tristesse et la détresse de la perte de son enfant. La psychologie des collègues de Ben, de son père... de tout le monde au final.
La personnalité de chaque personnage est travaillée, maitrisée et prenante. Que l'on aime un personnage ou non, l'humanité que l'auteur lui a transplanté au travers de sa plume se fait grandement ressentir !

J'ai trouvé cela très bien conté, avec un suspense bien maîtrisé, et une histoire poignante. L'écriture et fluide et nous donne envie de tourner les pages sans cesse.
C'est dans les tourments que nous essayeront de comprendre ce qu'il se passe.

Les fans de thriller psychologique et de noirceur seront servis.

Petit bémol qui peut être dérangeant pour certains lecteurs ; le récit peut parfois se mettre en place assez lentement, pouvant freiner la continuité de l'histoire.

Un très bon roman, perturbant à souhait !
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Ne passez pas votre chemin avec un dédaigneux : « encore une histoire de disparition » ; vous passeriez à côté de l'essence même de ce roman. Certes le bouquin s'ouvre sur un enfant qui disparaît, très probablement victime d'un enlèvement ; mais si le point de départ est relativement classique, la suite des événements l'est nettement moins…

Exit l'enquête de police au lendemain de ladite disparition. Au lieu de ça Dathan Auerbach démarre véritablement son intrigue cinq ans après la disparition d'Eric. On retrouve Ben, un grand frère rongé par la culpabilité (avérée ou non, la question ne manquera pas de revenir sur le tapis au fil des chapitres) mais qui garde au fond de lui l'espoir de retrouver son frangin.

Il faut dire qu'il n'est pas aisé pour Ben de se reconstruire au sein de sa famille, chacun gérant à sa façon la douleur et la peine. Pour Clint, son père, essayer de ne pas évoquer ce qui s'est passé pourrait être la voie vers la guérison. Alors que Deirdra, sa belle-mère, semble entretenir sa douleur en vouant un véritable culte à Eric ; et en considérant Ben comme l'unique responsable de sa disparition.

L'auteur livre le portrait d'une famille explosée par le drame qui les a frappés, un portrait poignant à la fois par sa justesse que par sa dureté. Une famille étouffée par les non-dits qui peine, à renouer de véritables liens (le veulent-ils vraiment ?). Une famille au bord de l'implosion, à travers le portrait que nous dresse l'auteur on devine que le moindre pet de travers peut faire voler en éclat cet équilibre de façade.

Le fait que Ben trouve un job précisément dans le supermarché où Eric a disparu ne va certainement pas contribuer à la bonne ambiance familiale. Mais ce sera aussi pour Ben l'occasion de s'extirper de ce cocon familial anxiogène… quoique, les événements pourraient bien s'avérer encore plus éprouvants pour un jeune homme déjà bien malmené par la vie.

Bien qu'écrit à la troisième personne le roman vous invite à partager l'expérience vécue par Ben, et le moins que l'on puisse dire c'est que la traversée en sa compagnie ne sera pas de tout repos. Si le plus souvent vous aurez envie de le soutenir dans ce qu'il traverse, force m'est d'avouer que j'ai eu parfois envie de lui cogner la tête contre les murs pour lui faire comprendre qu'il ne pouvait que faire fausse route.

Il est des romans avec lesquels vous vous laissez (mal)mener par l'auteur sans réellement chercher à démêler le sac de noeuds dans lequel il vous embarque; d'autres au contraire où vous ne pourrez vous empêcher, au fil de la lecture, d'échafauder des hypothèses encore et encore… quitte à ce qu'elles soient complètement contradictoires les unes par rapport aux autres et parfois même contraires à votre intime conviction. C'est exactement l'effet que m'a fait le roman de Dathan Auerbach, impossible d'être simple spectateur de son intrigue… Et je ne vous cacherai pas que si je me suis approché de la vérité, j'étais loin d'imaginer que la clé de l'énigme serait aussi tordue (dans le bon sens du terme).

La majeure partie du roman va se dérouler au sein de ce fameux supermarché, en dehors des heures d'ouverture ; Ben y rencontrera des collègues de travail et devra bien entendu côtoyer son patron. Si certains personnages vous apparaîtront plus sympathiques que d'autres, vous ne pourrez vous empêcher, tout comme Ben, de vous poser, tôt ou tard, des questions sur chacun d'entre eux.

L'accroche du roman fait référence au Shining de Stephen King, si la comparaison peut sembler audacieuse il n'en reste pas moins vrai que ce supermarché finira par devenir aussi flippant que l'Overlook Hotel ; bien que situé dans un milieu nettement moins hostile. On en arriverait presque à le considérer comme étant un personnage (malsain) à part entière de l'intrigue.

Bad Man est le second roman de Dathan Aurbach, mais le premier traduit en français. S'il n'est pas exempt de défauts (certains points auraient mérités d'être approfondis), ça reste pour moi une fort sympathique découverte. Un thriller à l'intrigue rondement menée qui n'en finira pas de vous faire tourner en bourrique.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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Enfilez votre manteau, prenez votre sac de courses, votre porte-monnaie et direction le supermarché. Mais pas n'importe lequel, l'un de ces magasins sans âme, perdu dans une petite ville de l'Amérique profonde. Pour l'heure ? Allez-y la nuit, lorsqu'il est fermé, et que de jeunes hommes en manque d'argent en assurent la surveillance. L'ambiance est sombre, poisseuse, vous n'aurez pas le coeur à rire.

D'autant plus que cinq ans auparavant, Ben (15 ans) y a perdu son frère Éric (3 ans). L'enfant s'est volatilisé, on ne l'a jamais retrouvé, et Ben ne s'en est jamais remis. Ben porte les stigmates de la disparition, dans ses douleurs chroniques et son obésité, mais surtout dans sa tête. Il ne s'est jamais résigné, tout comme sa belle-mère névrosée, et son père indifférent à lui. L'ambiance chez lui est si pesante, qu'il accepte un travail de veilleur de nuit dans ce supermarché.

L'auteur fait de ce magasin anxiogène, un personnage à part entière. Il rythme le livre et les journées de Ben et ses collègues. Il permet aux souvenirs d'affluer, aux indices de remonter, et délivre petit à petit les horreurs qu'il cache. le fait qu'on oscille entre présent et passé, entre les faits, les interrogations de Ben et ses cauchemars brouillent les pistes. Tous les personnages ont des choses à cacher, personne n'est complètement innocent.

Ce livre est un véritable roman noir, pas un thriller avec mille rebondissements. Tout tient dans l'écriture de l'auteur et l'atmosphère qu'il distille. Il y a l'Amérique profonde, la forêt mystérieuse, mais surtout le choix de ce lieu si particulier. À la fois si commun, tout le monde a dû y faire ses courses un jour, mais aussi énigmatique. Qui sait ce qu'il s'y passe lorsque les portes se referment ? Les personnages qui oscillent entre obsessions et secrets ajoutent encore à l'atmosphère pesante. Alors pourquoi ce n'est pas un coup de coeur ? Il y a quand même des longueurs, une petite difficulté à s'attacher au protagoniste et surtout une fin bien trop opaque et ouverte. Et vous savez que j'aime les fins bien claires et guidées !
Lien : https://ninaalu.wordpress.co..
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Dès les premiers chapitres, nous sentons que l'auteur prend son temps pour faire une belle mise en place de son univers et des personnages. Très rapidement, je me suis attachée à Ben. Sa personnalité, sa culpabilité et son désir de retrouver Eric ont fait en sorte de me séduire.

Je vous préviens, il ne faut pas vous attendre à lire un roman où l'action sera omniprésente et où les événements s'enchaînent à toute vitesse. L'auteur utilise plutôt son talent pour installer un univers sombre et perturbant.

Et nous sentons ce côté glauque et noir lorsque Ben commence à travailler au supermarché. Il y a une aura de mystère qui s'installe autour de lui. D'ailleurs, je suis restée sur le qui-vive tout au long de ma lecture, car j'avais le sentiment que l'auteur nous arriverait peut-être avec des événements hors du commun qui allaient me faire frémir de peur. Il y a certains endroits où j'ai senti quelques longueurs, mais on les oublie rapidement. Tout comme Ben, nous espérons qu'il finira par trouver des réponses à ses questions et qui sait, va-t-il retrouver Eric?

J'ai particulièrement apprécié qu'il n'y ait aucun événement qui soit répugnant, mais l'atmosphère est lourde et chargée au point où l'on peut imaginer les ombres au-dessus des personnages qui sillonnent les allées du supermarché la nuit. Effectivement, nous pouvons faire quelques similitudes avec les romans de Stephen King ou de Maxime Chattam surtout lorsque les événements chevauchent la réalité et l'imaginaire. Par contre, je suis quelque peu déçue par la fin. J'ai le sentiment qu'il me manque quelques réponses...

Toujours est-il que je suis vraiment heureuse d'avoir pu découvrir la plume de cet auteur et j'ai le sentiment qu'il sera à surveiller au cours des prochaines années. Je crois qu'on n'a pas fini de voir son nom!

Lien : http://alapagedesuzie.blogsp..
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