J'ai beau être aujourd'hui un athée pur jus, il n'empêche que mon imaginaire, mon système de valeur, mon sens de la justice, et mes intuitions morales en général, sont encore largement influencées par le catholicisme romain, qui a marqué de son empreinte le continent européen. Il ne me déplaît donc pas de me replonger de temps en temps dans l'histoire des religions, pour trouver des anciennes querelles qui auraient encore un impact aujourd'hui.
Saint Augustin est un choix parfait pour cela : à son époque, les dogmes n'étaient pas encore figés, les idées foisonnaient, et on n'avait pas encore décidé si Jésus était divin ou humain, quelle place donner à l'âme, ou si les humains avaient un libre arbitre. Un bon potentiel d'Histoire-fiction, pour se demander comment on penserait aujourd'hui si un courant avait triomphé au lieu d'un autre.
Hélas, «
Les confessions » n'est sans doute pas le livre idéal pour cela. le titre n'est en fait pas trompeur du tout : au lieu de grandes discussions théologiques, saint Augustin revient sur sa vie et en tire une longue liste d'erreur, de la fréquentation des femmes à celle de théologiens dans l'erreur, dont il se repent amèrement.
Pour le non-croyant que je suis, c'est un spectacle assez étrange de voir des gens vouloir prouver à tout prix qu'ils sont les êtres les plus misérables du monde. Et on ne peut même pas leur dire de se calmer, que mentir une fois par omission et manger un croissant de trop n'est pas si grave que ça au regard des horreurs du monde, car ça ne fait que leur donner la satisfaction d'ajouter l'orgueil à la liste de leurs péchés personnels.
Après avoir tenu bon une cinquantaine de pages, j'ai admis que ce livre n'était pas pour moi, et j'ai préféré me tourner vers d'autres cieux.