AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,07

sur 330 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un court roman, qui ressemble à une fable philosophique, sur la liberté et les gens qui essaient de nous faire prendre les chiens pour des chats !

Je parle davantage de cette très belle histoire qui fait réfléchir dans la chronique n° 26 de la croqueuse de livres, disponible sur toutes les plateformes d'écoute (Apple Podcast, Deezer, Spotify, Audible...) ou directement en cliquant sur le lien en dessous de cet avis. J'espère que tu aimeras autant que moi :)
Lien : https://redcircle.com/shows/..
Commenter  J’apprécie          41
Quelque part sur une île, les chats disparaissent tous sans aucune explication.
L'administration s'empresse alors de ramener du continent de nouveaux félins aux habitants. Des félins qui se révèlent en fait être… des chiens!
Mais si la plupart des insulaires ne semblent pas prendre ombrage de l'échange et s'accommodent de leurs nouveaux « chats », un vent de révolte souffle chez les autres qui n'acceptent pas qu'on appelle un chien, un chat !

Une incroyable fable dystopique qui aborde de nombreux sujets notamment celle de la liberté, de la différence, mais aussi de la résistance…

Un petit livre atypique qui fut pour moi un vrai coup de coeur.



Commenter  J’apprécie          40
Île était une fois des chats qui disparaissent au sein d'une petite communauté extrêmement attachante, bientôt remplacés par… par des chats ?… mais chut !… Je vous laisse découvrir ce fabuleux conte tendre, à lire à tout âge, à la fois humaniste et politique, et sans leçon. Il parle avec douceur de la subversion du langage … la suite sur mon blog : https://www.lignesdevie.com/2022/10/l-homme-qui-n-aimait-plus-les-chats-isabelle-aupy-editions-du-panseur/
Commenter  J’apprécie          42
Ce n'est pas la taille qui compte… c'est l'intensité !
Ne vous fiez pas à l'épaisseur de ce roman ni à son titre, parce qu'il contient en réalité bien plus qu'il n'y parait !

Ce texte avec ses habitants d'une île bretonne qui souhaitent rester le plus coupés du monde possible est agréablement absurde. Il y est question d'un gardien de phare, de chats qui font des chiens, d'une solution venue du continent…
Je n'ai pas d'envie de vous en dire plus parce que comme moi, j'ai envie que vous vous laissiez surprendre par le propos.

J'ai envie que vous soyez conquis par l'humour et séduits par cette manière intelligente et audacieuse de dénoncer les dérives de notre société consumériste où la liberté n'est qu'illusion.

Cette courte dystopie, qui a tout d'une grande, est donc un petit bonbon à savourer d'une traite ou deux. Rapide à lire, elle m'a laissé un souvenir que je devine déjà impérissable.

Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          43
Le quotidien des habitants d'une petite île est troublé par la disparition de leurs chats, un à un, ils se volatilisent mystérieusement, eux qui sont si libres, ont-ils décidé de partir ? Rien n'est moins sûr, certains insulaires sont persuadés d'avoir aperçu des hommes transportant des cages rôder sur l'île à la tombée de la nuit. Bientôt, une étrange délégation débarque sur l'archipel, prétextant vouloir leur rendre leurs chats. Mais en fait des chats, ils reçoivent des chiens.

Ce livre a été un coup de coeur pour moi ! J'ai trouvé l'histoire très poétique, les personnages très justes et touchants. Bien entendu, les « chats » et les « chiens » sont seulement des allégories. « L'homme qui n'aimait plus les chats » invite le lecteur à ne pas laisser les autres penser pour lui et à ne pas croire aveuglément les gens ayant du pouvoir. L'absurde est utilisé afin de transmettre un message, une sorte de morale, et ce message est autant clair que beau. Bien qu'elle puisse au premier abord paraître légère, la trame narrative est rondement menée.
Commenter  J’apprécie          40
Voilà un ouvrage hors du commun. L'histoire est on ne peut plus simple. Une île avec ses habitants et des chats qui accompagnent leur existence. Jusqu'au jour où tous les animaux disparaissent. Sauf que le livre ne parle pas des chats, comme Rocky ne parle pas de la boxe. On ne sait vraiment avec précision les réels sujets abordés mais tous ont leur intérêt. La parole, l'importance du vocabulaire, le choix des mots, on peut penser aussi l'esclavage, éventuellement la technologie, bien sûr la société, l'appartenance, la croyance, la communauté, l'invasion, l'appropriation... Est-ce que nos possessions nous rattrapent ? Comment nous définissons-nous ? Mais surtout quel nom donnons-nous à cette définition ? Vérité ou besoin de se rassurer ? Pour appartenir à une communauté ? Pour se sentir comme les autres, donc unique ?...
________________
Ma pensée en terminant le livre :
"Un travail parfait, concis et efficace..."

Bravo Isabelle !
________________
Bonne lecture... 🌻
Commenter  J’apprécie          40
Un très beau texte, une véritable ôde à la liberté, et qui nous met en garde sur les dérives du langage et de ces politiques qui veulent contraindre de façon pernicieuse les populations. On retrouve des goûts d'Orwell et de Matin Brun dans ce texte extrêmement percutant, qui nous transporte dans une île au climat venteux et où un drame plus grand qu'on ne le croit se trame... A lire et à partager
Commenter  J’apprécie          40
"L'art de faire un conte est là tout entier, dans ce don de tirer, du petit quelque chose qu'on a pu saisir de la vie, tout le reste : on noircit la page, puis on retourne à la vie, pour s'apercevoir que ce que l'on pouvait en connaître était au fond si peu que rien."
Italo Calvino, "Le Chevalier inexistant"

"À ce moment, je n'aurais pas su dire si on en avait besoin de nos chats. Est-ce qu'on a besoin des nuages dans le ciel, des papillons au printemps ou des mouettes sur le port ? Sans doute que s'ils sont là, c'est qu'il y a une bonne raison. Sans doute que non, on n'en a pas besoin, que oui, on peut vivre sans. On arrivait à vivre sans nos chats, mais on n'en avait pas envie."

"L'homme qui n'aimait plus les chats" est le premier roman d'Isabelle Aupy, il est aussi le premier ouvrage publié par la toute jeune maison d'édition du Panseur, une maison qui fait le choix de prendre le temps d'accompagner chacun de ses auteurs en ne publiant que de deux à quatre livres par an, une maison qui, de son propre aveu, espère être "percutée par l'inattendu d'une rencontre" ; pas de ligne éditoriale, donc.

"C'est la singularité d'une voix qui nous intéresse, ou en d'autres termes, comment un auteur use des mots et des techniques d'écriture, comment son oeuvre force à se tordre et provoque cet écart selon nous nécessaire, comment une parole nous transforme malgré nos résistances."

Ajoutez à cela que leurs livres sont de beaux objets. Oui, je suis très sensible à l'objet-livre. Celui-ci est chic et sobre, sa 1re de couverture, d'un raffinement non ostentatoire, son papier, d'un grain ivoire d'un bel effet et sa typographie, d'un confort de lecture parfait. Et quand, à la toute dernière ligne de la toute dernière page, je découvre un petit mot glissé là à mon intention "Merci à toi qui tiens ce livre entre les mains"… est-il vraiment besoin d'en dire plus ?

"Imagine une île avec des chats."

"La première phrase doit frapper à la poitrine. Entrer dans la peau et serrer le coeur. Sous-entendre que rien ne sera plus jamais pareil", (Colum McCann, "Lettres à un jeune auteur") ou alors, sans fracas, toute de douceur ouatée, susurrée, cette phrase inaugurale peut être une invite à fermer les yeux, à écouter la voix d'un homme qui d'emblée nous embarque et entrouvre les portes d'un monde inconnu…

"Imagine une île avec des chats."

Six petits mots où plane la musicalité des [i] et des [a], ce "petit quelque chose" d'Italo Calvino, il n'en faut pas plus pour que la magie opère.

Une île, une toute petite île, et ses habitants ayant laissé le continent derrière eux

"Sinon, on était tous des réfugiés comme on dit. Oui, on venait ici trouver refuge, on fuyait le continent parce qu'on n'y arrivait plus, qu'on cherchait un mieux-vivre, un mieux-être, ou pas forcément mieux d'ailleurs. On voulait trouver une manière d'être comme soi, tout simplement."

Dans cette galerie de personnages attachants, le narrateur porte le deuil de Louise, Thomas, le gardien de phare, guette le retour de sa famille, Léonore Guenel, doyenne de l'île et ancienne maîtresse d'école, accueille un professeur fraîchement débarqué, Monsieur le curé et Sergei, poète tchèque, sont les meilleurs ennemis du monde, Gaël ne sait pas mentir puisque la vérité sort toujours de la bouche des enfants, n'est-ce pas ?, Gwen a le coeur aussi généreux que le caractère bien trempé, et Ludo est un bon vivant à la gueule de grizzly.

"Car nous étions tous différents, nous possédions tous un truc à nous, jusque dans notre façon de penser, de parler ou d'être. Chacun avec ses histoires, ses envies. Y avait du commun bien sûr, sinon on se serait pas retrouvé là, mais y avait aussi beaucoup de singuliers. C'était notre force, je crois, d'être égaux sans l'être, de ne pas être semblables et de le savoir pertinemment, mieux encore : de le respecter."

Et les chats, bien sûr ; indifférents, errants, domestiqués, funambules, pantouflards, mais tous superbement indépendants. Quand ces véritables maîtres des lieux disparaissent subrepticement, mais irrémédiablement, la petite société ilienne se crispe.

"Les chats pour nous, c'était comme la liberté, c'est quand on la perd qu'on se rend compte qu'elle manque."

Dépêché sur le continent pour tenter d'éclaircir ce mystère et y apporter une solution, le professeur reviendra avec… des chiens que l'administration appelle chats…

"C'est important la façon de parler, n'est-ce pas ? de nommer les choses. Parfois les noms changent, parce que les anciens ne correspondent plus, ils n'évoquent pas l'idée entière, où ils évoquent de fausses idées, des associations malheureuses."

Et là vous vous dites, mais qui diantre va gober ça ? Eh bien, beaucoup plus que vous ne le pensez, étant donné que

"C'est ce qui arrive quand on appelle un chien un chat. On embrouille tout, on change les idées des gens, on les empêche de savoir ce qu'ils aiment ou ce qu'ils pensent. J'ai lu des pages et des pages d'histoires qui se ressemblent, qui ressemblaient à la nôtre surtout. Parce que cette histoire, elle existait ailleurs, comme toutes les histoires, elle existait partout. D'autres noms, d'autres lieux, d'autres méthodes, mais au final, ça revenait au même : à des gens qui perdaient leur liberté d'être."

Vous l'aurez compris, "L'homme qui n'aimait plus les chats" est un texte futé qui déroule son argument en toute simplicité, en tournant le dos aux grands effets, dans une langue économe et poétique. Si je me suis surprise à sourire devant l'inventivité de l'autrice et le cocasse de certaines situations, je n'oublie pas que le propos de ce court récit métaphorique et parabolique est grave, car il pose que les plus grands chambardements commencent souvent de la manière la plus anodine et insignifiante qu'il soit.

Il alerte sur les dérives d'aujourd'hui,

"Les dirigeants avaient vite compris que pour asservir les gens aujourd'hui, il ne fallait plus la force, il fallait créer le manque et le besoin."

plaide en faveur de la sauvegarde de notre liberté qui ne doit pas être tenue en laisse pour ne pas ployer sous le joug de la pensée unique,

"Les chats, je les aime parce qu'ils ne nous sont pas soumis. Ils viennent parce qu'ils le veulent, non par habitude, ou de ne pas savoir où aller. J'ai réalisé qu'à la question "c'est quoi un chat pour vous ?", j'aurais dû répondre : "un animal qui ne se tient pas en laisse". J'aurais dû répondre : "la liberté d'être soi"."

éveille contre les dissensions orchestrées où nous sommes exclus quand nous ne rentrons plus dans un même moule et voulons sauvegarder notre individualité,

"Les chiens étaient nos reflets. Ils servaient de miroir finalement : se ressembler pour se sentir moins seul. Se ressembler tous, une sorte de masse plurielle contre le singulier. […] Je ne faisais pas partie des « sans-chiens », je ne faisais pas partie des « sans-chats » non plus, je n'appartenais plus à rien."

dénonce les éléments de langage trompeurs dont on nous repaît et, astucieusement, nous appelle à la vigilance dès lors qu'il devient impossible de continuer à appeler un chat un chat, un chien un chien et que l'on nous fait le coup de l'autorité pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

Si "Fahrenheit 451" (Ray Bradbury) et "1984" (George Orwell) sont mis en exergue, Isabelle Aupy choisit d'offrir un dénouement bien moins sombre où pointe l'espérance. Elle évite l'écueil du ton docte et moralisateur en lui préférant la force tranquille de l'intelligence sereine et habile.

Rien d'étonnant à ce que "L'homme qui n'aimait plus les chats" ait reçu le prix Coup de foudre aux Vendanges littéraires de Rivesaltes, car la profondeur n'attend pas le nombre de pages.

Quant à moi, "percutée par l'inattendu d'une rencontre", j'ai envie de mettre ce 1er roman entre toutes les mains. Brava Isabelle Aupy ! Hâte de lire votre 2e roman, "Le Panseur de mots", annoncé pour mars 2020, toujours aux Éditions du Panseur à qui je souhaite bon vent.

Merci aux fées des 68 premières fois d'avoir eu la bonne idée de sélectionner pour cette session d'automne ce malin petit livre pourtant paru au printemps.

1er roman,
Lu pour la session automne des #68premieresfois

Lien : https://www.calliope-petrich..
Commenter  J’apprécie          40
J'ai beaucoup aimé "L'homme qui n'aimait plus les chats". C'est toujours très agréable de lire un texte "complet" dans lequel la narration, le sujet, l'arrière plan, les personnages, l'écriture sont tous denses, cohérents et contribuent tous à tirer le récit dans le même sens, celui du plaisir de lire, mais également de réfléchir. Car "L'homme qui aimait les chats" est aussi une fable, au sens ou La Fontaine mettait en scène des animaux pour aborder des questions tout à fait humaines. Ici, on est dans une île. "Entre les hommes il y a une île. Je voudrais aller sur cette île." disait le poète. Dans ce très joli livre, nous y sommes et c'est bien la question de notre humanité que pose cette histoire de chats.
Commenter  J’apprécie          40
Une île. Sur laquelle vivent en bonne intelligence quelques habitants, vaguement marginaux, et des chats, à foison, qui y errent comme bon leur semble. Un jour, à la consternation de tous, ces derniers disparaissent. Bientôt remplacés, sur décision de l'administration du continent, par des félins d'une toute autre espèce...

Ce bref récit d'apparence anodine se révèle une véritable fable philosophique. A la fois, mise en garde contre les dérives du langage, les croyances fallacieuses et la manipulation mentale. Et derrière l'absurde et la métaphore filée, une ode à liberté d'être, de penser, de choisir. Percutant !
Lien : https://www.figuresdestyle.o..
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (612) Voir plus



Quiz Voir plus

L'homme qui n'aimait plus les chats

Pourquoi les chats de l’île ont-ils disparu ?

Ils ont été abattus par des agents venus du continent.
Ils ont été capturés par des agents venus du continent.

13 questions
40 lecteurs ont répondu
Thème : L'homme qui n'aimait plus les chats de Isabelle AupyCréer un quiz sur ce livre

{* *}