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4,07

sur 330 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Poser son pouce dans ce livre équivaut à s'assoir autour d'un conteur de talent. Pas moyen de s'éclipser avant la fin de l'histoire. Et pourtant, le texte applaudirait une telle audace. Discours, modes et soudains indispensables : un pas de côté et souvent le nouvel éclairage éclaire ! L'art de l'absurde sert le propos avec brio !
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Ce récit est un vrai conte. Une fable qui se lit avec gourmandise, mais qui pose un paquet de questions sur l'humanité, le rôle du progrès et notre vision des choses et du futur. Une fois refermé, le récit nous court dans la tête, impossible de passer outre. le petit roman est bourré d'émotions, de tendresse et d'humanité. Difficile d'en parler, tant il est ancré en soi. Chacun le ressentira différemment selon sa personnalité. Raison de plus pour que vous essayez de le lire non?

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« L'homme qui n'aimait plus les chats » est un roman court mais percutant. C'est un texte où chaque mot est pesé, qui propose une réflexion dense à plusieurs niveaux. C'est un livre original qui m'a beaucoup plu. Je vous détaille les particularités de ce roman atypique.

Le roman commence par nous présenter l'île et ses personnages. On ressent très vite une opposition entre la vie sur l'île et sur le continent. Et pour cause, l'île est un personnage à part entière qui devient le cocon de ses habitants. C'est un lieu cosy où chacun est libre et mène la vie qu'il souhaite. « On s'occupait des gosses et on gardait nos moutons – des petits bouts de laine drôlement costauds, une race qui n'existe que par chez nous. » Chaque personnage est simple mais profond. Et puis … petit à petit le mystère s'installe autour de la disparition des chats et avec lui le malaise des habitants.

Ce roman est une sorte de fable. Elle nous révèle au fil du récit les messages dont l'autrice souhaite nous faire part. Sa narration est assez classique avec une situation initiale, un élément déclencheur et un drame pour finalement proposer une résolution … sous forme d'une véritable prise de conscience … comme si on découvrait quelque chose sous notre nez depuis le début sans qu'on puisse vraiment la voir !

C'est un roman plein d'émotions et de ressentis. C'est à la fois drôle, sensible et touchant à travers les anecdotes des personnages. On parle de deuil, de dictature et de choses plus douces comme l'amour. On sent également venir rapidement la thématique de la liberté sous forme métaphorique. « Les chats pour nous, c'était comme la liberté, c'est quand on la perd qu'on se rend compte qu'elle nous manque. » le récit prend alors une tournure pleine de gravité.

C'est un roman sur l'art de choisir les mots, sur l'importance de la définition de chaque chose. C'est primordial d'apposer le mot adéquat … et de comprendre le trouble que cela peut occasionner si ce n'est pas le cas. Les mots sont liés aux ressentis, aux émotions et donc à la vie. Si on les utilise mal, on peut influencer tout le reste également. le livre montre comment certains tirent parti de cela pour manipuler les autres, les contrôler et donc leur enlever leur identité.

Puis le roman explique que si les mots sont importants il est aussi nécessaire de savoir sortir de leur cadre sinon ils peuvent également devenir carcéraux. C'est donc une critique des conventions cachées derrière les mots. Elles peuvent être tellement fortes que les personnages s'enferment dans des diktats qui peuvent être destructeurs.

C'est donc un roman sur la quête de soi, sur le fait de trouver les mots pour se définir sans s'enfermer dans des cases. La liberté d'être soi passe par l'acceptation de sa différence et de celles des autres.

L'autrice applique son art dans ce roman : le choix des mots. le récit est ciselé. Et pour cause, l'autrice sait sélectionner les bons mots qui en disent beaucoup plus long qu'un texte étoffé. Et je trouve que c'est bien là la force du roman : nous proposer un écrit complet, qui prend de l'espace dans notre âme de lecteur sans gaspiller de mots.

C'est un court roman dont on pourrait discuter des heures. Je l'ai analysé avec ma perception mais d'autres messages se révéleront peut-être à chaque lecteur qui s'y plongera. C'est un livre qui parle de « grands » sujets grâce à de « petits » sujets. Il m'a mis en appétit de découvrir les deux autres romans de l'autrice : « le panseur des mots » et « Les échassiers ».
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Premier roman de l'auteure et Premier roman édité par les éditions le Panseurs.
Sur une île où tout le monde se connaît, tous les chats disparaissent soudainement. L'administration du continent décide alors d'offrir aux habitants un nouveau "chat".
Ce court roman aux allures de conte philosophique se lit rapidement. D'apparence simple, il amène finement le lecteur à réfléchir sur les dérives de la société et de l'individu, son conformisme, sa liberté de penser... Les exemples sont bien choisis pour pousser la réflexion (les maitres promenant leur chat tenu en laisse m'a fait penser aux personnes enchainés à leur téléphone portable), l'histoire est bien menée. Une très bonne lecture.
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Sur une petite île un peu retirée de la société, les chats sont omniprésents. Mais un jour, ils disparaissent et le village finit par fortement s'en inquiéter. C'est que leur quotidien était influencé par leur présence tout de même ! Des questions se posent alors : aurait-on kidnappé les chats ? Où sont-ils tous passé ?

Jusqu'au jour où de nouveaux chats leur sont livrés et pas d'inquiétude il y en aura pour tout le monde, en plus ils sont bien mieux que ceux d'avant avec leur nouvelle laisse ! Ils seront toujours avec vous et il suffira de les promener, cela vous permettra de faire de nouvelles rencontres. Oui mais... ce sont en réalité des chiens non ?

Un récit empreint des influences de 1984 de George Orwell et de Nous autres de Eugène Zamiatine. C'est fort, c'est quelques pages qui nous transportent et qui nous réveillent, c'est un coup de coeur que je conseille à tous et à toutes !
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Encore un premier roman de qualité. J'aime vraiment les 1er roman , ils ont "un je ne sais quoi" de frais, de nouveau, de spontané. Celui ci n'est pas sans faire penser à "la ferme des animaux de Georges Orwel" mais en beaucoup plus poétique et doux. C'est une très jolie fable sur l'esprit critique et la liberté dont celle de penser. En plus l'univers choisi pour la raconter donne envie d'y aller, pour ceux qui aiment la mer et les anciens .
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Quelle belle lecture pour finir l'année !
C'est un immense coup de coeur !
Pour l'histoire.
Pour les messages.
C'est court, mais percutant.
Ça fait réfléchir.
Je ne pouvais pas rêver mieux.

Je ne suis pas une grande fan des chats, mais ma curiosité ne m'a pas fait m'arrêter au titre. Et fort heureusement, car je serais passée à côté d'un livre comme je les aime.
Cette histoire (aussi bien ficelée soit-elle) n'est qu'un prétexte pour parler de sujets philosophiques, psychologiques, sociétaux... y a de quoi faire travailler les neurones !
On y parle de la manipulation par les mots, de liberté, de la notion de besoin et de désir, d'altérité, du vivre ensemble... des sujets qui touchent chacun de nous.
Il y a aussi de l'amitié, de l'amour, de l'humour, des personnes au caractère bien trempé (ce sont des îliens, faut dire), de la musique, des vagues...
Il y a tout cela dans ce "petit" livre.

A la fin de cette lecture, je me dis (encore une fois) qu'il faut être vigilant, toujours. Garder son esprit critique, sa liberté de penser, d'agir, de choisir... C'est important de ne pas laisser son cerveau s'endormir fasse au nombre.
Il faut savoir se battre pour conserver tout ça. Sinon à quoi bon ? Vivre sans être soi, ça rime à quoi ? Chacun a sa place.
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Imaginez que du jour au lendemain tous les chats disparaissent sans crier gare de la ville dans laquelle vous habitez. Imaginez que dans le même temps des étrangers liés à une administration mystérieuse débarquent dans votre ville. Encore plus étrange, que ces officiels vous incitent à adopter d'autres chats qui grognent, rongent les os et aboient à leurs heures perdues... ne seriez-vous pas un peu perdus voire totalement déstabilisés?

C'est exactement ce à quoi les habitants d'une île vont se trouver confronter. Et de cette histoire qui peut sembler au départ un peu farfelue, l'autrice va nous inviter à réfléchir malgré nous aux notions de choix et de liberté.

Ce texte est une formidable fable, une parabole qui m'a fait penser aux textes du regretté Luis Sepúlveda. Il se lit d'une traite, la plume est simple, efficace, les personnages touchants. Ne passez pas à côté de cette histoire de chats et d'Hommes, de phare et de chiens.
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« Y avait la mer et ses tempêtes qui rythmaient les saisons ; y avait le vent qui vous prend au corps, qui vous rappelle que le monde existe, c'est important ça de sentir que le monde existe ; et nos chats qui ronronnaient comme la mer et le vent. C'était les trois instruments de la musique de notre île. »
Imagine un petit livre bleu, un carré bleu de mots, inoffensif, tout juste sur la couverture quelques lignes en relief qui se laissent deviner à l'oeil attentif.
Imagine un récit sur lequel se seraient penchés George Orwell et Ray Bradbury pour dire notre monde, son absurdité et ses dangers.
Imagine le vent pour révéler ta vraie nature et te rattacher à la terre.
Imagine une île, des chats, une communauté de gens différents, seuls mais jamais laissés pour compte.
Imagine un gardien de phare qui attend le retour de sa famille, une maîtresse d'école doyenne et amoureuse, un curé et un poète tchèque inséparables dans leurs discordes, un enfant qui ne sait pas mentir, une mère forte et entière, un narrateur endeuillé mais chanceux. Une troupe de caractères trempés, vivants, blessés et résilients, en veille les uns des autres.
« Car nous étions tous différents, nous possédions tous un truc à nous, jusque dans notre façon de penser, de parler ou d'être. Chacun avec ses histoires, ses envies. Y avait du commun bien sûr, sinon on se serait pas retrouvé là, mais y avait aussi beaucoup de singuliers. C'était notre force, je crois, d'être égaux sans l'être, de ne pas être semblables et de le savoir pertinemment, mieux encore : de le respecter. »
Imagine le souffle poétique d'une langue sans fard, sans boucles, aux phrases courtes, dans une économie de mots qui fait valoir la simplicité comme le plus beau des langages pour nous parler les cardinaux qu'on ne voit plus, nous susurrer les indispensables qu'on oublie, nous murmurer les essentiels qui nous manquent tant alors que….
Imagine un texte éclairé, astucieux, sagace qui rappelle la richesse de l'altérité, la saveur d'être soi au milieu d'autres singularités, le bonheur du partage dans ce respect.
Et le tout de cette charade pour résoudre une énigme étrange, folle, ubuesque…usuelle, courante et récurrente, si actuelle.
Isabelle Aupy compose avec une simplicité désarmante, une évidence tranquille et espiègle, une fable jolie, jolie comme l'espérance, comme l'étincelle de joie qui annonce un meilleur, une fable qui en dit long sur ce que nous vivons encore, toujours, plus que jamais, une ritournelle à trois accords, qui nous évoque un air, déjà, il y a longtemps… à laquelle il faudra certainement ajouter d'autres mélodies pour planter, semer, arroser, confier, enraciner ce qu'il nous faut de cran et de conscience pour rester droit.
«C'est ce qui arrive quand on appelle un chien un chat. On embrouille tout, on change les idées des gens, on les empêche de savoir ce qu'ils aiment ou ce qu'ils pensent. J'ai lu des pages et des pages d'histoires qui se ressemblent, qui ressemblaient à la nôtre surtout. Parce que cette histoire, elle existait ailleurs, comme toutes les histoires, elle existait partout. D'autres noms, d'autres lieux, d'autres méthodes, mais au final, ça revenait au même : à des gens qui perdaient leur liberté d'être. »
Imagine la possibilité d'une île, de cette île, elle est peut-être déjà autour de toi, prête à émerger sous tes pieds.
« On savait qu'il existait un autre moyen. Et plutôt que de le dire, on l'a montré. Je crois que l'exemple, c'est un truc contagieux ».
Imagine un condensé d'intelligence, de tendresse, de drôle et de loufoque ; une recette pour penser sans omettre de panser ; une lucidité étiquetée ni réac ni pessimiste et peut-être juste responsable ; le tout sans mièvrerie ni leçon culpabilisante, bref une histoire qui remet à l'endroit grâce aux envers de la création. Une consolation.
Imagine ma joie et mon engouement pour ce délicat et très grand premier roman !
« On voulait trouver une manière d'être comme soi, tout simplement. »
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Un titre accrocheur « L'homme qui n'aimait plus les chats », une construction qui tient en haleine, un roman bref à classer aussi dans le genre de l'apologue, puisqu'il fait réfléchir sur l'importance de la vie en société, des constituants de sa richesse, des conséquences de l'emprise d'un pouvoir fort. Voilà les ingrédients d'une bonne lecture pour cet été, que je recommande vraiment. Un livre à la portée du plus grand nombre.
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Pourquoi les chats de l’île ont-ils disparu ?

Ils ont été abattus par des agents venus du continent.
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