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4,07

sur 326 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une petite île où tout le monde se connaît. Des chats qui habitent également celle-ci. Et comme toute île, les informations qui viennent du continent, les nouvelles et les décisions. Mais un jour, les chats disparaissent, et leur silhouette n'est plus aperçue. L'incompréhension est présente, le questionnement également. Afin que la paix revienne doucement, les décisionnaires du continent font venir depuis là-bas des chats... Mais les habitants sont perplexes de ce que le continent essaye de leur faire croire : ces chats ne ressemblent pas aux précédents.

Mon attrait pour les chats m'a fait me pencher sur ce livre dont le titre aguicheur m'a questionné. Isabelle Aupy nous décrit une vie insulaire assez banale : les gens se connaissent depuis des années, parfois depuis des générations. Chacun tient sa place, son emploi, et la vie continue son cours sans heurt. Mais la disparition des chats et les indications du continent sur ceux qui les remplacent vient bouleverser celui qui se refuse d'y croire.

Mais sous un aspect plutôt léger, de nombreuses réflexions jaillissent : peut on croire et suivre les indications de certains sous prétexte qu'ils ont du "pouvoir" ? L'administration tient elle compte des habitants de l'île, ou ne faut il simplement pas que des voix s'élèvent ?
Ce récit aux allures de dystopies utilise une forme d'humour "absurde" pour faire émerger ces questions. Et elles sont bien plus profondes parfois. J'ai pensé à "1984" de Georges Orwell, qui reste pour moi une oeuvre importante montrant le pouvoir pris par l'administration sur le bien-être et même la pensée des citoyens. Quelle est la limite ?

J'ai parlé d'une forme d'humour "absurde", le décalage, cette sensation d'être à côté, avec une pensée juste, mais ce doute qui s'installe. Isabelle Aupy m'a embarqué dans ce voyage avec avidité : celle de comprendre les tenants et aboutissants de l'histoire. Je reprends également le terme que je trouve très juste pour ce livre : un conte philosophique moderne, avec une profondeur sous une apparente légèreté.

Toujours faire attention aux propos énoncés, à ce qui est dit et comment cela est dit, et être attentif au risque d'interprétation. le langage est riche, la langue fourmille de synonyme intéressant, mais notre propos, même clair peut toujours être perçu d'une certaine manière. Thomas, le gardien du phare qui tient à "appeler un chat un chat", fait bien comprendre qu'il ne faut pas se laisser aller aux facilités langagières, surtout dictées par une administration dont il se méfie. Il tente de faire prendre acte aux gens de ce qui se trame, et de les faire prendre conscience de ce qu'il se passe.

En bref : Un récit intéressant à la fois sur le langage, le doute et la confiance. Peut-on continuer de croire en ce qu'on a toujours cru lorsqu'on instille le doute sur ce socle de pensée ?
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Des chats qui ont du chien

Un premier roman sous forme de conte pour nous mettre en garde contre les dérives du langage. Avec humour et fantaisie, Isabelle Aupy nous démontre que les chiens ne font pas chats.

Sur cette petite île balayée par les vent et les embruns, la vie est plutôt rude. Un environnement qui vous forge un caractère. Ceux qui ont décidé de vivre là sont par définition des marginaux, par choix ou par nécessité. Une vie à l'écart que leur convient pourtant très bien et qu'ils n'ont guère envie de voir changer. Mais ce microcosme va connaître un événement aussi bizarre que déstabilisant: leurs chats disparaissent. Aussi décident-ils d'envoyer l'instituteur du village sur le continent pour expliquer la situation et tenter de trouver une solution. Lorsqu'il revient, il est accompagné d'une femme de «l'administration» qui entend régler ce problème. Les fonctionnaires qui arrivent alors ont avec eux des cages dans lesquelles se trouvent des chiens et qui sont offerts aux insulaires pour remplacer leurs chats. D'ailleurs l'administration leur explique que ces bêtes sont des chats, quand bien même ils auraient l'air de chiens. Les premiers bénéficiaires de ces animaux ne bronchent pas, après tout ils leur tiennent aussi compagnie.
C'est Thomas, le gardien de phare, qui s'alarme. Lui qui vit isolé – il ne sort plus depuis que sa femme a quitté l'île avec son fils malade – ne perd pourtant rien de ce qui se trame autour de lui. S'il se méfie des fonctionnaires, il craint encore davantage cette dérive langagière. Parce qu'il faut bien appeler un chat un chat, il faut continuer à appeler un chien un chien. Céder à cette «facilité de langage», c'est mettre le doigt dans un engrenage infernal. Car la langue «change celui qui la parle, ça oui, elle le transforme, et quand on s'en rend compte, c'est déjà trop tard.»
À l'image des chats qui ne sont pas soumis, il va tenter de lancer la rébellion, de fédérer ses amis, Ludo, Gwen, Sergei, le curé, l'instituteur ou encore Léonore et Myriam. Mais la partie est loin d'être gagnée, car l'attaque est insidieuse. Pourquoi refuseraient-ils des cadeaux?
Le conte d'Isabelle Aupy est redoutablement bien construit, allant chercher derrière l'anecdote une réflexion sur la liberté de choix, sur la force du langage, sur l'endormissement des consciences. Prenons garde à la douceur des choses! Prenons garde aux «éléments de langage»! Prenons garde aux vessies que l'on veut nous faire prendre pour des lanternes! Prenons garde à ne pas sombrer dans un grand n'importe quoi aseptisé et uniformisé!

Lien : https://collectiondelivres.w..
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****

Il était une fois, une île. Un petit bout de terre peuplé d'âmes simples, généreuses, tolérantes. Au milieu de ces pêcheurs, professeur, artistes ou curé, vivaient des chats. Qu'ils soient sauvages, préférant le vent ou le chaud d'un canapé, ils étaient depuis toujours. Chacun se partageait la quiétude de ces rochers... Même si certains hommes cachaient quelques blessures, l'harmonie semblait régner. Mais quand les chats ont disparus, personne ne s'attendait à vivre des tempêtes bien plus impressionnantes que ce que la mer leur avait réservé jusque là...

L'homme qui n'aimait plus les chats est un roman d'une grande intensité.

A la fois par son écriture douce, poétique et chantante. Des mots qui servent parfaitement l'ambiance de cette île paisible. Des phrases et des dialogues où pointent un humour communicatif.

Par ses personnages ensuite, à la fois touchants et drôles. L'auteur nous offre une panoplie de voisins et voisines, qui s'entraident, s'épaulent et se complètent.

Par son histoire enfin. Car il n'est pas uniquement question de la vie sur l'île et de la disparition des chats. Isabelle Aupy nous livre un regard perçant sur ce que peut devenir une société où règne le mensonge, le profit et la manipulation. Elle nous alerte sur les libertés qu'on bafoue, les esprits qu'on trompe et les êtres qu'on piétine. Croire en son libre arbitre, s'appuyer sur ses amis, respecter la différence... Autant de maître mots pour un monde meilleur...

Merci aux 68 premières fois pour cette riche découverte...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2019..
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merci aux éditions du Panseur de m'avoir fait découvrir ce roman.

C'est une lecture très particulière que je ne lis pas du tout habituellement.
Je pensais que cette histoire allait parler de chats , que nenni ...
C'est une histoire complètement déroutante et perturbante où l'on comprend au fil des pages que son absurdité veut forcément nous mener à quelque chose…
On comprend au fil des pages que l'auteure veut provoquer à ses lecteurs un questionnement et une prise de conscience .
Dans ce livre, on y trouve de belles personnes et des lieux magnifiques, il faut se concentrer sur les attitudes de chaque personnage pour essayer de trouver la morale qui est cachée... Tout est dans la subtilité et la suggestion, il faut lire entre les lignes. La poésie, la morale et l'imagination se mélangent...
C'est un petit livre très atypique qui nous parle de liberté et de libre arbitre et il se lit très facilement car il est très court.
C'est le livre le plus original que j'ai pu lire , bravo à son auteure pour son audace et à sa perception de la liberté !
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Un petit roman intriguant.
Les chats, comme les hommes, vivent libres sur cette île.
Ils se promènent dehors ou restent au chaud dans les maisons ; personne ne les entrave.
Et puis un jour, ils disparaissent.
Démarre alors une réflexion sur la liberté, les habitudes qui enchaînent, le poids de la majorité et les mécanismes de domination.
Mais il y a ceux qui résistent et qui savent rester éveillés.
Il y a des lâchetés mais aussi du courage, de l'amour et de la solidarité.
"L'homme qui n'aimait plus les chats" est un conte philosophique, joliment écrit, pas moralisateur mais efficace.
Une plume élégante et une lecture agréable.
Merci à lecteurs.com pour cette belle découverte.
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L'homme qui n'aimait plus les chats est un excellent petit ouvrage, sorte de fable ou de parabole qui met en scène une communauté de personnes qui s'est installée volontairement sur une petite île au large du continent pour vivre libre entourée de chats eux aussi totalement libres mais un jour …. Sous une plume très fluide, une écriture de langage parlé se cache des sujets sociétaux hautement d'actualité : la manipulation de la population, l'asservissement, la prise de contrôle des autorités. Plus que l'aspect littéraire, la réflexion est au coeur de ce très court ouvrage.
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L'homme qui n'aimait plus les chats. Titre reçu d'une nouvelle maison d'édition, le Panseur. Premier abord, singularité de la jaquette. D'un jeu de lumière, on devine un texte qui apparaît et disparaît aussitôt, un peu à la façon dont les chats vont et viennent dans le récit.

Les chats. Tout un symbole. Animaux curieux, n'autorisant aucun maître, venant uniquement à leur bon vouloir. Les voilà disparus de l'île. Sans raison. Chacun se pose question, s'étonne, s'attriste de la perte des coquins. Un récit conté par un narrateur cherchant ses mots, alignant discours et questionnements. La poésie berce le récit, octroie moments de grâces. Avec le narrateur, on effectue une promenade sur l'île, on se laisse conter l'histoire des insulaires. du lieu, de la temporalité, ces éléments sont absents, n'offrant aucun repère. Mais qu'importe. Il y a des allures de conte, de vieille tradition orale.

Survient le moment du changement. Des chiens apportés sur l'île, des remplaçants. Questionnement pour les uns, rapide acceptation pour d'autres qui musellent leur propre liberté sans conscience de l'abandonner. Chiens qu'on prétend être chats. Manipulation du langage. Aisance des syllabes tricotées pour assujettir les insulaires. C'est la manifestation d'un monde qu'on voudrait dompter. Île jouissant d'une trop grande liberté. Coule la rébellion dans le coeur de ceux qui n'ont pas oublié.

Les chats, félins indomptables.

Un roman étonnant. Une poésie qui se déverse à chaque page.
Un récit qui prend une forme différente à chaque lecture.
Conte.
Dystopie.
Émerveillement.
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« Les chiens ne font pas des chats », voici le message que nous livre Isabelle Aupy.

Sur une île au large du continent, entre sel et embruns, les hommes vivent avec des chats. Des chats qui depuis toujours mènent leur vie, à leur rythme, vont et viennent. Mais voilà qu'ils disparaissent, tous. Plus un chat sur l'île !

Face aux désarrois des habitants de l'île, l'administration du continent leur envoie de nouveaux chats, avec une laisse pour les promener. Grâce à ces nouveaux chats, l'administration prévient les îliens qu'ils ne se sentiront plus jamais seuls, ne seront plus inquiets, pourront faire des rencontres et auront quelqu'un pour veiller sur leur logis. Ces chats, ce sont en réalité des chiens, que l'administration appelle des chats!

A travers ce roman aux allures de dystopie et de 1984, Isabelle Aupy nous met en garde contre la manipulation, et la force du langage. Grâce à l'absurde et à sa métaphore avec les chats, elle invite le lecteur à se questionner sur la notion de liberté et sur ce qu'il désire vraiment. Ne cédons pas aux chant des sirènes, la vraie liberté c'est pouvoir conserver son autonomie, son libre-arbitre et suivre son propre chemin.

Un roman au style incisif, agréable à libre, une fable philosophique à découvrir cet été et à faire découvrir ! En bonus : une magnifique couverture et la genèse de ce roman, peu banale !
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🐱 « Ça faisait drôle de ne pas voir leur petite silhouette traverser la rue devant soi, les pattes légèrement fléchies et la queue au ras du sol. Ou leurs yeux briller comme des billes quand ils se tournaient d'un coup. Ça faisait vide. Un peu mort aussi, faut le dire. »
(P.19)

🐱 Une petite île isolée. Une petite île sur laquelle tout le monde se connaît, ou chacun a son rôle. C'est une île et inévitablement, il y a son phare, vue sur mer et sur l'horizon, sur tout ce qui donne son caractère unique à cette l'île et qui offre au regard tout ce qu'elle n'a pas. Tout le monde se connaît, la vie s'écoule paisiblement, comme réglée sur du papier à musique : les chats ne sont pas étrangers à cette douce mélodie, ils sont le symbole même de la liberté, de la singularité de la vie sur l'île, de son indépendance vis-à-vis du continent. Un jour pourtant, tous les félins disparaissent, et avec eux toute l'identité d'un peuple. Désemparé, interloqué, il cherche à comprendre … jusqu'au jour où une délégation débarque sur l'île avec une armée de chiens pour les remplacer …

🐱 « Ce sont des chats ». Voilà comment cette délégation présente les chiens. Si les chats sont des animaux à quatre pattes et qui accompagnent la vie des habitants, alors les nouveaux animaux de l'île ne sont pas des chiens, mais bel et bien des chats. Alors que le roman commence telle une histoire contée, très vite il prend la forme d'une dystopie, image d'une société perdue entre désirs et besoins qu'elle mélange, au point de ne plus savoir les dissocier. Amputée de ses droits à disposer de ce qu'elle veut, liberté fondamentale que la présence des chats représente, cette communauté se trouve confrontée au désarroi, à l'incompréhension, à la pression de tiers qui troquent le droit au bonheur contre le désir perpétuel de générer des besoins futiles.

🐱Court texte, L'homme qui n'aimait pas les chats pose la question fondamentale du concept de Bonheur, ses travers et ses déviances, les moyens d'y parvenir ou de ne jamais l'atteindre. le bonheur oui, pourvu que ce soit une île.
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Une ile, avec des hommes et des femmes qui se connaissent tous, qui s'apprécient plus ou moins, et vivent en bonne intelligence ; amoureux, solitaires, retraité, pêcheur, institutrice, chacun vit sa vie. Et quelques chats, jusqu'au jour où tous réalisent que justement, les chats, on ne les voit plus. Discrets, indépendants, ils ne faisaient pas d'ennui et on vivait avec, mais leur disparition surprend la population. Que s'est-il passé ? Où sont-ils passés ?
Pour pallier au manque, des hommes et femmes étranges venus du continent apportent sur l'ile des chats qu'ils offrent, de force, aux iliens. Des chats qui ressemblent étrangement à des chiens, tenus en laisse, qui dorment dans leur niche et protègent les maisons des intrus. Mais sur l'ile, il n'y a pas d'intrus, puisque tout le monde se connait et chacun tolère, ignore, protège ou respecte l'autre.

Les réactions de chacun vont être très différentes, montrant aussi les différentes façons de réagir à ce qui nous arrive, au niveau de l'individu, de l'ile, d'un pays pourquoi pas ? Avec ce récit largement dystopique, l'auteur nous offre une fable sur l'homme, les dérives du langage, si faciles à installer, mais aussi les règles de société qui nous étouffent et que l'on accepte sans les vouloir au fond, sans se rebeller.

lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/01/20/lhomme-qui-naimait-plus-les-chats-isabelle-audy/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Ils ont été abattus par des agents venus du continent.
Ils ont été capturés par des agents venus du continent.

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