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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai choisi ce livre sur Babelio dans le cadre de l'opération « Masse critique mauvais genre » car j'ai flashé sur le titre et j'avais vraiment envie de retourner dans l'ambiance de « La lettre écarlate » de Nathaniel Hawthorne, que j'ai lu il y a quelques années et bien aimé.

L'intrigue se situe en 1931 à Providence, où une troupe de théâtre est sauvagement assassiné à l'arme blanche, les corps disposés d'une manière évoquant un meurtre rituel… Seule une comédienne échappe à la tuerie, mais elle a été frappée et abusée sexuellement. La police locale s'oriente sur le régisseur, Italien donc forcément suspect d'appartenance mafieuse, mais les policiers sont loin d'être à la hauteur, à part O'Riley alors on fait appel au BOI Bureau Of Investigation, l'ancêtre du FBI dirigé par Hoover.

C'est ainsi que débarque sur la scène de crime, à bord d'une belle Cadillac, Thomas Jefferson, accompagné de son chauffeur Noir Caleb Beauford et son assistante Diane Crane. Seul Thomas est agent du BOI, mais chacun à son rôle dans l'enquête. Au passage, on note que le directeur du théâtre est un harceleur notoire, aux mains baladeuses, et à la misogynie exemplaire, draguant même Diane lorsqu'elle l'interroge… on pense bien-sûr à Weinstein…

Les pistes sont multiples et je me suis replongée avec plaisir à l'époque de la prohibition, des gangs mafieux, les Irlandais et les Italiens, je m'attendais presque à retrouver Eliott Ness à un coin de rue ou Al Capone dans un speakeasy alias speaky, autrement dit les bars clandestins de l'époque.

Ce roman m'a énormément plu, de fait de l'époque certes mais aussi, pour les débuts du BOI sous l'égide de Hoover, avec les flics et les politiciens corrompus, tout le sexisme qui pouvait régner à l'époque, vis-à-vis des jeunes comédiennes qui devaient forcément se laisser violer sans rien dire, les risques du métier, n'est-ce-pas ?

Les cent cinquante dernières pages sont magiques, car elles font la part belle à Nathaniel Hawthorne et ses descendants, et on rencontre aussi Lovecraft, qui va jouer un rôle dans l'enquête, avec un hommage à la littérature au passage, ainsi que toutes les légendes qui ont pu tourner autour de « La lettre écarlate », le fameux Homme Noir à qui on attribue tant de puissance maléfique, en passant par les sorcières de Salem ou les rites sataniques, sans oublier un établissement psychiatrique haut en couleur lui aussi.

A l'époque, on avait la gâchette facile, alors il y aura des morts, des coupables tout désignés d'avance, pour que les trafics en tout genre restent protégés, sur fond de rapport d'autopsie ou de dossiers qui disparaissent.

C'est aussi l'époque des luttes syndicales, des idées communistes, de Sacco et Vanzetti, ce qui permet de revisiter l'histoire et rappelle que la crise de 29 a laissé bon nombre de personnes sur le carreau.

Thomas Jefferson (ses parents avaient de l'humour !) est issu de ce que l'on appelle une grande lignée, il se déplace en Cadillac alors qu'il ne sait pas conduire, mais confie sa précieuse automobile à Caleb, alors que le racisme envers les Noirs se pratique ouvertement (est-ce que cela a beaucoup changé depuis les années trente, je ne crois pas…) et notre agent a des petits rituels : une croix dans son carnet chaque fois que quelqu'un lui demande s'il est de la même famille que l'ancien président pour jouer les chiffres à la loterie, ou qui ne voyage jamais sans un nombre impressionnant de costumes.

Caleb fait le sale boulot, récoltant des passages à tabac, Diane a toujours une idée d'avance, un flair, ou de l'intuition, une intelligence aigüe de l'aspect criminologique (cela n'existe pas encore à l'époque) des liens entre les évènements et le passé et elle note tout sur son carnet. Chacun a une personnalité particulière et cela les rend sympathiques. L'enquête est pleine de rebondissements ce qui rend le livre passionnant, une fois commencé il est difficile de le lâcher.

Notre trio fait marcher ses « petites cellules grises » comme dirait Hercule Poirot, car on est loin des techniques actuelles, ADN, spectromètre de masse, et autres joyeusetés que l'on peut retrouver dans les séries qui ont enchantés toute une génération, en particulier « Les experts » : un poil pubien bien caché qui n'échappe pas à l'oeil exercé et permet d'identifier le criminel en deux temps trois mouvements… Je plaisante, je fais partie des mordus de ces séries…

La couverture rouge et noire est sublime, le titre et le nom de l'auteur sont en relief, y compris pour la quatrième de couverture, avec en minuscules, le texte de « La lettre écarlate » du moins je le suppose, car c'est écrit à la main, en rouge sur fond noir aussi, et vraiment en petites caractères….

Philippe Auribeau a une belle écriture, le rapide est rapide et le choix de chapitres courts entretient le suspense et capte l'attention du lecteur pour ne plus la lâcher.

Ce roman environ 460 pages et je l'ai littéralement englouti en à peine quarante huit heures, mon insomnie chronique n'a soudain pas dérangée !

Un grand merci à Babelio (opération masse critique mauvais genre) et aux éditions ACTUSF qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteur qui est connu sa série « L'héritage de Richelieu » qu'il me reste à découvrir dans une autre vie, vu l'état de ma PAL…
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Un grand merci à Babélio et aux Editions ActuSF pour ce livre gagné lors de la dernière masse critique mauvais genre. Je l'ai beaucoup aimé et je lui décerne cinq étoiles sans hésiter. Il s'agit d'un passionnant polar historique avec une pointe de fantastique à la fin, mais l'aspect polar historique prédomine largement, le contexte des années 1930 aux USA est très travaillé et réaliste. Un gros coup de coeur pour moi.

En 1931, dans un petit théâtre de quartier de Providence, une petite ville de la Nouvelle Angleterre, une troupe répétait une adaptation de la lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne, ils se font massacrer, sauf une des actrices mais elle est blessée et en état de choc à l'hôpital. L'agent fédéral Thomas Jefferson et ses deux acolytes Diane Crane et Caleb Beauford sont appelés sur la scène de crime, bien préservée par l'agent O'Riley, une jeune policier très consciencieux et intelligent. Les autres policiers de la ville ne le sont pas et ils ont déjà un coupable tout désigné : le gardien, un immigré italien peu futé qui s'est enfui avant l'arrivée de la police. Jefferson ne croit pas aux évidences et creusent de nombreuses pistes qui lui permettent de mettre à jour le côté sombre de cette petite ville. Son enquête dérange et de nombreux autres meurtres seront commis. S'agit-il d'un crime de rôdeur, d'un crime sexuel qui a mal tourné vu que la seule survivante s'est fait violer, d'un crime mafieux , d'un piège tendu à un sénateur, d'un crime rituel ? Jefferson explore de nombreuses pistes dans ce polar très rythmé.

Le livre de Hawthorne est filigrane de ce roman, mais il n'y a pas besoin de l'avoir lu pour comprendre. La fin est fantastique, mais elle n'apporte rien à l'ensemble et je l'ai trouvée peu convaincante par rapport au reste. L'aspect polar historique est par contre très réussi et vraiment passionnant. L'auteur nous brosse un portrait réaliste de la société américaine ravagée par la Grande Dépression où règne le désespoir, la Prohibition et ce qu'elle entraîne comme activité maffieuse, la xénophobie, le machisme et le racisme que beaucoup de personnes prônent ouvertement et naturellement. le trio d'enquêteurs, un blanc issu d'une grande lignée, une femme détective et un noir, est totalement atypique pour l'époque, ce qui est fortement souligné tout au long du roman. Les personnages sont très bien travaillés et convaincants, on est loin de la caricature qui peut parfois se trouver dans les polars. Jefferson présente de nombreuses ressemblances avec l'inspecteur Pendergast, ce qui me l'a rendu d'autant plus sympathique.

L'auteur utilise le mythe de l'homme noir, on y peut voir différentes interprétations, ma préférée est que l'homme se raccroche aux vieilles croyances, si absurdes soient-elle en temps de crise. Les amateurs de fantastique risquent d'être déçus, mais ceux qui aiment les polars très élaborés, avec beaucoup de suspense, ainsi que le portrait de sociétés disparues seront largement comblés.
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Ce roman est légèrement inspiré par l'univers de Lovecraft (présent par petites touches, rien de rébarbatif pour ceux qui ne connaissent ou n'aiment pas), avec une histoire bien sanglante, un joli trio de personnages principaux et des personnages secondaires très bien décrits. J'ai particulièrement aimé la fin, qui laisse libre cours à différentes interprétations.
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1931, à Providence, un odieux crime vient d'être commis dans un petit théâtre de quartier. Dépêché sur les lieux, l'agent fédéral Thomas Jefferson, accompagné de ses deux associés, Caleb Beauford et Diane Crane, sont chargés de mener l'enquête. Les quatre victimes ont été retrouvées dépecées, certaines éviscérées, d'autres énuclées. La scène de crime est insoutenable. Mais de cette curée, une femme a survécu. Transportée en état de choc à l'hôpital, elle ne sera pourtant pas d'une grande aide à notre trio d'enquêteurs. Alors qui a perpétré cet odieux crime à la mise en scène écoeurante ? Est-ce le gardien qui a pris la fuite avant l'arrivée de la police ? Est-ce que les petits mafieux du coin y son mêlés ? ou bien est-ce une vengeance pour jeter le discrédit sur un sénateur influent ? L'affaire est épineuse mais le sémillant Thomas Jefferson est un homme têtu qui compte bien éplucher le passé de chacun pour trouver le ou les coupables.

Dans Écarlate, Philippe Auribeau a choisi d'enchaîner des chapitres courts pour dynamiser son récit : le rythme y est nerveux et le suspense, haletant.

La première des choses remarquables à dire sur ce roman est que c'est un polar uchronique bourré de références ou de rencontres de personnes ayant réellement existées. A travers cette démarche, l'auteur démontre sa volonté d'inscrire sa fiction dans une réalité historique.

Il nous plonge dans une Amérique des années 30, juste après le krach boursier de 1929, marquée par la misère, la xénophobie et la prohibition. C'est dans cette conjoncture de défiance qu'il fait débarquer son trio étonnant de héros à Providence.

Voici une association surprenante pour l'époque que l'auteur se plaît d'ailleurs à mettre régulièrement en exergue. Il y a d'abord Thomas Jefferson qui correspond au stéréotype de l'agent fédéral bien né à l'éducation irréprochable. Flegmatique et aristocrate, Jefferson joue son rôle d'enquêteur fringant à la perfection. Plus étonnant sans doute est son assistante, Diane Crane, qui au contraire de ce que les apparences peuvent laisser supposer, est une femme forte et indépendante qui sait se sortir de toutes les situations. Enfin, Caleb Beauford n'est pas, quant à lui, le simple chauffeur noir Américain de Jefferson que l'on pourrait croire aux premiers abords. Grand ami de l'agent fédéral, ses modestes origines lui permettent de recevoir les confidences des communautés les plus pauvres. C'est donc en combinant leurs déductions et leurs découvertes respectives qu'ils seront à même de résoudre cette épineuse affaire.

En plaçant La Lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne au coeur de son intrigue, Philippe Auribeau met à l'honneur la littérature américaine du XIXe siècle. Ce pamphlet contre la société puritaine, fondatrice des treize colonies de la côte Est lui donne l'opportunité d'introduire une dimension fantastique dans son livre. En effet, les ancêtres de Nathaniel Hawthorne ont participé à la terrible chasse aux sorcières de 1692. Or, derrière ce sanglant assassinat mis en scène dans Écarlate, on est en droit de s'interroger sur l'aspect "rituel" de ce crime. La manière dont les corps sont disposés pousse à toutes les spéculations. Passé l'impression de désordre, on peut finalement voir dans cette scène une organisation macabre qui répond à un but précis. D'ailleurs, sa rencontre avec un certain H.P. Lovecraft va orienter Thomas Jefferson vers le milieu occulte. En s'intéressant de plus près aux mythes de la Nouvelle-Angleterre, nos investigateurs pourraient bien pousser la porte d'un monde invisible et effrayant qu'ils auraient sans doute préféré ne pas connaître.

L'ombre de Lovecraft plane indéniablement sur ce livre ; l'hommage à son oeuvre y est omniprésente.

Avec Écarlate, Philippe Auribeau n'a pas son pareil pour planter un décor, installer un rythme et une ambiance, et plonger le lecteur dans une enquête captivante qui donne la chair de poule.

En s'appropriant avec le même talent aussi bien le thriller fantastique que la fantasy, Philippe Auribeau enrichit l'imaginaire français de sa plume caméléon...plus d'infos sur Fantasy à la Carte.
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Tout commence par un massacre sanglant accompagné d'une mise en scène très théâtrale qui va conduire un trio d'enquêteurs au coeur d'une investigation plus que difficile. Mais Écarlate est bien plus qu'un polar historique (l'enquête se déroule en 1931). Philippe Auribeau place en effet son intrigue à Providence, ville d'H.P. Lovecraft de manière non innocente. Par des clins d'oeils assez subtils, l'intrigue se veut d'inspiration Lovecraftienne, notamment pour ce qui est de l'ambiance horrifique. L'enquête met en effet les nerfs à rude épreuve, plongeant les enquêteurs et enquêtrice au coeur de croyances lugubres, de phénomènes terrifiants et, surtout, de la noirceur et de la folie humaine. Philippe Auribeau signe un roman qui, à la manière des maîtres de l'horreur, nous fait osciller [...]

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J'avais vu passer la comm' d'actusf sur cet ouvrage sans trop savoir qu'en penser (Actusf fait la promo de ses auteurs, et ils ont raison, mais c'est parfois un peu exagéré) ; des collègues ne m'en ont pas fait des retours folichons, mais comme il est apparu dans la sélection du Prix Imaginales des Lycéens, je me suis donc lancée dans la lecture. Et je ne le regrette pas !

Cet ouvrage, dont le titre se réfère à un roman américain dont on entendra beaucoup parler dans l'histoire, La Lettre écarlate, se présente comme une enquête. On démarre sur les chapeaux de roue avec une scène de crime atroce dans un théâtre, que l'on découvre avec l'agent Thomas Jefferson (comme le président) et son équipe de choc. Il y a beaucoup de violence dans ce roman, et j'ai été surprise de sa sélection au PIL : outre le crime sanglant, il va y avoir de nombreuses agressions, tentatives (ou réussite) de viol, et descriptions détaillés. Ça a pu me mettre mal à l'aise à certains moments - je me sais toutefois très sensible de ce côté là.

Les personnages sont toutefois très sympathiques, Thomas Jefferson en tête, avec son humour pince-sans-rire. Il apporte une fraicheur très bienvenue - la petit running-joke "Comme le président ?" passe très bien, et n'est pas lourde grâce au procédé du carnet. Bref, dans l'ensemble, j'ai trouvé l'humour plutôt fin - et nécessaire - au milieu de toute cette noirceur.

A première vu on se demande où est l'aspect SFFF de cette histoire, qui se déroule comme un roman policier, et nous entraine dans la moiteur d'un été à Providence. L'ambiance est bien posée, et le contexte détaillé ; on sent que Philippe Auribeau a bossé le sujet, et qu'il s'est documenté. Il y a aussi de nombreuses allusions à Lettre Écarlate (le roman), et je déplore de ne pas l'avoir lu - je pense que je suis passée à côté de beaucoup de choses. On rencontre également des visages connus du milieu littéraire...

Quant à l'enquête, elle piétine longtemps, mais ça n'est en rien ennuyeux, car l'action y est pour autant omniprésente. Jusqu'à un final inattendu, et qui met le point final sur nos questions, nos attentes... Tout en nous laissant une liberté folle pour interpréter ce dénouement ouvert. Ça m'a à la fois frustrée, et beaucoup plu.

L'ensemble est très bien ficelé, et je suis restée accrochée tout au long de ma lecture. Ma seule déception va à la 4e de couv', qui, finalement, en dévoile déjà un peu trop. Heureusement, je ne l'ai lu qu'après avoir fini le roman !
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Avis de Lauryn :

Pour ce roman, l'auteur s'est inspiré des écrits de Lovecraft et de “La lettre écarlate”, par Nathaniel Hawthorne. Si l'histoire de ce dernier est importante dans l'intrigue du roman, ce n'est pas le cas de l'oeuvre de Lovecraft. Ceux qui éviteraient ce livre de peur d'être perdus par un rappel constant de l'univers de Cthulhu peuvent donc être rassurés : il n'y a aucun risque et, même si je connais les ouvrages de Lovecraft, j'ai apprécié ce point, car je sais que cela peut vite devenir très lourd.

Philippe Auribeau situe donc son intrigue dans la ville de Providence, en pleine prohibition, et il a pris un soin particulier à la description de cette période particulière de l'histoire américaine. Tout y est : armes, voitures, conventions sociales, racisme, problèmes économiques, organisation des speakeasies pour contourner la prohibition d'alcool… Il n'oublie rien, sans pour autant s'appesantir dessus, au risque d'alourdir son roman. Car le rythme est un point important dans cette histoire particulièrement sanglante, empreinte de mystère et de folie.

Dès le début, le lecteur est plongé dans l'horreur : un massacre odieux dans un théâtre, où gravitent des personnages peu recommandables et particulièrement antipathiques. Très vite, le lecteur est submergé par les mensonges, les secrets abominables et les délires d'une secte aussi dangereuse qu'énigmatique. Il devient difficile de discerner une raison logique à tous ces meurtres, et une évidence finit par se faire jour : la folie est derrière tout cela. Dès lors, les pages se tournent dans l'attente du final, qui ne peut être qu'en accord avec le reste. Les pages défilent à toute vitesse, l'histoire est addictive et la fin, très réussie, offre même le luxe d'une interprétation différente en fonction de votre perception des choses. J'ai trouvé cela vraiment excellent !

Côté personnages, le trio d'enquêteurs est aussi étrangement assorti que bien décrit : un agent fédéral issu d'une famille riche, une enquêtrice privée au caractère explosif et un chauffeur noir, ami du premier. Tous sont bien travaillés, différents sans être trop éloignés les uns des autres, et cette enquête va les marquer profondément. D'ailleurs, c'est un autre point très positif du roman : l'auteur n'hésite pas à malmener ses personnages sans se soucier de leur statut de “héros”. Vu l'histoire, c'est un choix logique et salutaire, car il sert vraiment l'intrigue de manière à accrocher le lecteur pour ne plus le lâcher.

Le style, très dynamique et “rentre-dedans”, offre lui aussi un cadre idéal à l'histoire pour se développer. J'ai parfois été surprise par la construction des phrases, avec une absence de rappel du sujet en début de phrase, mais au final, ça ne m'a pas dérangée plus que cela.

Si vous aimez les histoires sanglantes, bâties sur un fond de légendes et de personnages timbrés, ce roman est fait pour vous. Lancez-vous, vous ne serez pas déçus !
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Ecarlate est un roman noir et fantastique qui s'appuie sur l'intertexte lovecraftien et le roman La Lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne pour dépeindre une enquête policière dans la Providence des années 1930 effectuée par un trio d'enquêteurs pour résoudre un crime sordide.
Le triple meurtre du théâtre du Palace permet à Philippe Auribeau de dépeindre les problèmes de société qui secouent et gangrènent les Etats-Unis de l'après Grande Dépression, tels que le racisme, le sexisme ou l'homophobie, auxquels vont se confronter les trois personnages du récit, Thomas Jefferson, Diane Crane et Caleb Beauford. Ces enquêteurs plongent alors dans une horreur bien humaine, qui affecte leurs corps et leurs esprits, au point de remettre en cause la fiabilité de leur narration et leur perception d'événements pour le moins ambigus.
Si vous cherchez un roman qui joue avec l'oeuvre de Lovecraft, je vous le recommande !
Chronique complète et détaillée sur le blog.
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