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Christine Le Boeuf (Traducteur)
EAN : 9782742765317
363 pages
Actes Sud (24/01/2007)
3.95/5   1325 notes
Résumé :
Nathan Glass a soixante ans. Un divorce, un cancer en rémission, trente ans de carrière dans une compagnie d'assurances à Manhattan et une certaine solitude qui ne l'empêche pas d'aborder le der-nier versant de son existence avec sérénité.

Chaque jour, Brooklyn et ses habitants le séduisent davantage, il prend ses habitudes, tombe sous le charme d'une serveuse et décide de faire un livre dans lequel seraient consignés ses souvenirs, ses lapsus, ses fa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (102) Voir plus Ajouter une critique
3,95

sur 1325 notes
" Je veux parler de bonheur et de bien-être, de ces instants rares et inattendus où la voix intérieure se tait et où l'on se sent à l'unisson avec le monde ".
J'ai refermé ce livre il y a quelques heures, j'ai un peu de mal à trouver mes mots devant un récit qui m'a profondément marqué.
" Brooklyn Follies "est mon deuxième roman de Paul Auster et j'avoue je suis devenu "accro " .
accro à son style et à sa thématique.
Nathan Glass à 60 ans , un divorce, un cancer en rémission, cet ancien assureur à l'esprit cynique cherche un endroit idéal pour finir ses jours.
Brooklyn le rappelle à son bon souvenir.
Entre écriture et bouquiniste Nathan observe le quartier de sa jeunesse.
La rencontre de son neveu Tom Wood va réveiller en lui des sentiments enfouis, l'amour filial ...
Ces retrouvailles vont être le point de départ à une série d'évènement toutes plus touchantes les unes que les autres .
Une galerie de personnage atypique, Harry le bouquiniste, la petite Lucy, la fragile Aurora, Nancy la jeune maman sublime.
De ces rencontres naitra " l'hôtel existence" un endroit intemporel, un refuge pour les âmes égarées.
Difficile d'être objectif quand on a lu et adoré un livre mais quand je pense aux nombreux livres de Paul Auster qui m'attendent.....
" Je veux me rappeler tout cela.
Et si tout, c'est trop demander, alors une partie. Non, plus qu'une partie.
presque tout."
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Le grand Jacques aurait pu chanter : non , Paul , t'es pas Auster !
Fort d'un récit somme toute classique , basé sur les thèmes universels que sont l'amour , le temps qui passe , la solitude , la réussite , Auster nous balance une histoire toute en sensibilité et en retenue , balayant au passage , d'un revers slicé coupé rétro banane du plus bel effet , tous les poncifs inhérents à de tels questionnements existenciels .
Brooklyn Folies est un roman qui sonne juste et voici son histoire...
Non Johnny , « qui sonne juste » est une expression couramment usitée , inutile d'aller ouvrir la porte...soupir...noir c'est noir...

Situation spatio-temporelle Mr Spock ? Brooklyn , étonnant non ?
Situation historique éleve Angeli ? Pré - 11 Septembre ? Excellent ça , tout aussi surprenant qu'inespéré...
Et le splitch , plich , pritch , raaaahh , le pitch dans tout ça ? J'allais y viendre...
Assez peu de protagonistes à se mettre sous la dent , voire sous le dentier pour nos amis de la maison de retraite «  Ce n'est qu'un au revoir «  que je salue bien bas...
Commençons par Nathan Glass , colonne vertébrale de ce récit qui , la soixantaine égratignée par la vie , décide d'emménager à Brooklyn pour y attendre lucidement un repos qu'il saura sans appel .
Voguant au gré des rencontres au sein de cette ville qu'il apprécie un peu plus chaque jour , quelle ne fut pas sa surprise d'y retrouver , travaillant dans une ancienne librairie , son petit filou de neveu Tom Wood , alors prédit en son jeune temps à un avenir radieux . La trentaine désillusionnée , Tom sévit journalierement sous la coupe protectrice d'Harry Brightman , aussi malheureux en amour qu'au jeu , comme quoi les adages...Harry , sous des dehors respectables , affiche un profil beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît . Véritable escroc ayant déjà sévi malencontreusement dans le monde de l'art , ce dernier ne reve que de partir sur un dernier gros coup qui pourrait s'avérer etre celui de trop en cas de lamentable naufrage . And now , la petite touche douceur dans ce monde de brutes , séquence émotion ! A toi Nico...
Lucy , la jeune niece fantomatique de Tom , refait soudainement surface sans crier gare ! Et pour cause , puisqu'elle ne dit mot...La fille de sa soeur , qu'il vit aussi souvent que Gérard Depardieu aux alcooliques anonymes , deviendra le catalyseur de tout ce petit monde bien décidé à lui prodiguer tendresse et attention qui lui firent , jusqu'ici , cruellement défauts .

Une histoire toute simple , celle de tout un chacun devant se dépetrer d'une vie banale et insipide avant que la grande Faucheuse ne vienne solder les comptes . Un récit familial touchant ou chacun interagit à son niveau , prouvant , si besoin était , que rien n'est jamais figé ! Dans un Brooklyn à l'ambiance pré-apocalyptique , Auster nous délivre un pur moment de bonheur , véritable conte philosophique secrétant et dispersant alentour un prodigieux taux d'endorphine à sa lecture !

Auster , Les Inconnus avaient deja tout dit : aucun doutage , c'est bouleversifiant !!
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Paul Auster est un écrivain puissant : puissant par son imagination débridée, puissant par son style jubilatoire et foisonnant, puissant par la richesse de son vocabulaire et puissant dans sa façon de construire son récit (tellement fluide qu'il semble improvisé au fur et à mesure), puissant par la complexité psychologique de ses personnages et leurs liens, bref Paul Auster est un TRES grand écrivain qui ne m'a jamais déçue moi non plus et je me faisais la remarque qu'il est dommage de lire trop souvent de livres médiocres quand il existe de tels écrivains. Sa vision sur notre société est à la fois juste et profondément humaine, et chacun peut se sentir proche de ses personnages. Ecrivain complexe, Auster est à la fois très américain dans sa façon de percevoir le monde qui l'entoure (extrêmement réaliste) et tout à fait universel dans sa manière de la décrire, je ne sais pas si je m'exprime bien. Mais j'aiiiiime et j'admire !
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C'était un de ces soirs où je venais de terminer un roman et où je me retrouvai à errer devant ma bibliothèque à la recherche d'un roman, une certaine angoisse montant peu à peu. Non pas qu'il ne me restait pas encore une (importante) pile de livres à lire mais, l'humeur n'était pas à la lecture d'un essai, d'un policier, d'un pavé de 800 pages, d'une lecture plombante ou pas assez forte émotionnellement. Bref je ne trouvais rien qui puisse me sustenter.
J'avais envie de me plonger dans un roman où l'atmosphère pourrait m'envelopper au point de réussir à me déconnecter de l'extérieur. J'avais envie d'être bercée par les mots, par l'histoire, les personnages. J'avais envie de retrouver les sensations que j'avais pu éprouver à la lecture de romans de Paul Auster ou encore de ceux de Haruki Murakami.
Et alors qu'il est plus que rare que je relise deux fois le même roman tant ma liste de pense-bêtes est énorme (je me laisserai tout le loisir de relire les plus solaires à mes yeux une fois la retraite venue), j'ai eu comme une révélation. Pourquoi ne pas me pas m'autoriser la relecture d'un des romans d'Auster ?

J'optais pour « Brooklyn follies » lu il y a une quinzaine d'années. Si je me rappelais l'ambiance, les personnages de l'oncle et du neveu résidant à Brooklyn, si j'étais capable de dire que Paul Auster faisait partie de mes auteurs fétiches, je n'étais malheureusement plus guère en mesure de me rappeler les détails du roman, de m'en faire un résumé détaillé.
Et me revoilà replongée avec une certaine euphorie dans un des romans de Paul Auster.

Nathan Glass a fait sa carrière dans les assurances, divorcé suite à un mariage raté, un cancer en rémission, un brin cynique, avec sa fille en froid. Pour son entrée à la retraite, il n'attend plus grand-chose de la vie, sinon s'installer dans un appartement de Brooklyn et presque attendre sans trop de secousse la mort. C'est un être un peu solitaire, sans beaucoup de connaissances dans le quartier. Peu à peu, il se crée quelques habitudes comme aller diner dans un restaurant, (un peu amouraché d'une jeune serveuse), ou encore aller dans une librairie tenue par Harry, un homosexuel assez étonnant. Nathan a aussi entrepris la rédaction d'un livre « le livre de la folie humaine ». Il note sur des petits papiers de toutes sortes, qu'il range dans des boites par catégorie, des souvenirs de ses déconvenues, petits accidents et anecdotes de la vie, ses impairs et ses ratages…
C'est dans la librairie d'Harry que Nathan se retrouve un jour face à son neveu Tom Wood qui tient la caisse de la boutique. Neveu dont il n'avait plus de nouvelles depuis quelques années. Il le décrit comme intelligent, cultivé et diplômé en littérature. le jeune homme que son oncle voyait promis à un bel avenir est à une étape de sa vie où tout est un peu en stand-by. Les choses finalement ne se sont pas passées comme son oncle aurait pu l'imaginer : Tom a laissé tomber son doctorat, il a été taxi pendant un certain nombre de mois, il a pris pas mal de kilos et ses aventures amoureuses se résument à des histoires sans lendemain.
Les retrouvailles sont le début des aventures et autres péripéties pour Nathan et Tom, où en quelques mois leur vie jusque-là solitaire, un peu terne et sans grande expectative, pourrait prendre un autre tournant.

Cela m'a fait étrange de relire ce roman, probablement que lectrice plus « expérimentée » je n'ai plus le même regard que la première fois. Peut-être avec un oeil plus aguerri à noter les évènements, la structure du roman, le travail d'écriture de l'auteur que j'ai appris à connaître au fil des années et des romans.

« Brooklyn follies » c'est bien entendu ce quartier newyorkais qu'affectionne Auster, avec son ambiance particulière, ce petit microcosme, ses habitants cosmopolites. Dans ce roman, l'auteur aborde des thèmes comme la famille, certaines dérives américaines (notamment politiques), la vie et la mort. Mais il évoque aussi les relations amoureuses, certaines destructrices, d'autres impossibles ou encore improbables. L'amour et ses travers, l'amour et ses revers, l'amour et ses concessions, l'amour et ses belles émotions. La vie qui prend des chemins peut-être inattendus, peut-être à l'opposé de ce qu'on avait imaginé ou rêvé mais des chemins qui finalement peuvent tout aussi bien nous faire rencontrer le bonheur, ou tout du moins un certain apaisement et bien-être, grâce aux personnes bienveillantes près de soi, aux amis indéfectibles et qui contribuent à une certaine sérénité.

J'ai eu plaisir à me replonger dans « Brooklyn Follies », à retrouver le style d'Auster, son humour, ses humeurs, son regard sur la vie. J'ai eu plaisir à retrouver tous ces personnages, à croiser des êtres parfois cassés, abimés, des lumineux, volontaires, combattifs. En relisant ce roman, j'ai retrouvé certains de ces moments incroyables où le plaisir de lecture est tel qu'on a un sourire aux lèvres, le coeur qui vibre au pouvoir des mots.

(P.S. : J'en profite pour lancer une bouteille à la mer : je suis à la recherche d'un auteur comme Paul Auster, Haruki Murakami, Russel Banks ou Romain Gary. Un auteur que je pourrais suivre encore quelques années et qui me donnera l'impression de m'accompagner sur un petit bout de chemin)
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« Brooklyn follies » est mon 2e roman de Paul Auster, et il m'a emballé !
Un homme, Nathan Glass, la soixantaine, atteint d'un cancer en rémission, se sent diminué.
Il recherche un endroit où il pourrait finir sa vie paisiblement. Cela l'amène à Brooklyn…
Il fait le bilan de sa vie, et se dit qu'il doit se remettre à vivre au lieu d'attendre la fin.
Pour faire face à son indolence, il décide de se lancer dans l'écriture d'un livre sur sa carrière et sur les gens qu'il a cotoyés durant toute sa vie. Et cela dans un seul but, passer ses journées agréablement.
Il écrit sans méthode particulière, comme ça lui vient, et c'est un tas d'anecdotes qui vont bientôt s'empiler…

Il s'avère que Brooklyn est un lieu favorable pour lui. Il y trouve des gens qui sont de toutes conditions, nationalités, et couleurs de peaux, et qui sont de bons communicants.
Il aime la tonalité vocale des natifs de Brooklyn. Il aime ce quartier qui s'est embourgeoisé dans les années 70 et qui avant, n'était qu'un quartier pauvre d'ouvriers et de familles de travailleurs sans le sou.

Mais ses journées à Brooklyn ne vont pas être de tout repos, dès qu'il va y rencontrer son neveu Tom, qu'il a perdu de vue depuis des années…
« L'étincelle avait disparu du regard de mon neveu et toute son apparence suggérait la défaite. »

Nathan Glass a beaucoup de qualités. Il va sans cesse conseiller, aider, consoler tour à tour les membres de sa famille, les amis, et les gens qu'il va rencontrer.
Il a un don pour prévoir les problèmes que risquent de subir certaines personnes.
Il a du flair. Il est perspicace comme Sherlock Holmes. Nathan joue au justicier parfois…
Souvent les personnes s'adressent à lui, car ils savent qu'ils peuvent lui faire confiance.
Ils reconnaissent en lui le confident dont ils ont besoin.
Nathan est un fin psychologue. Il analyse les comportements des personnes. Il arrive à déterminer leurs traits de caractères et leurs pensées.
Il est sensible. Il est affectueux, bienveillant, généreux, altruiste, paternaliste.
En un mot, Nathan est un héros positif !

J'ai aimé les belles descriptions, que Paul Auster fait de ses personnages, aussi bien du point de vue moral que du point de vue physique.
J'ai aimé ses nombreuses anecdotes, avec son ton léger et rieur.
J'ai aimé sa façon de s'adresser aux lecteurs que nous sommes, en nous interpellant directement, à plusieurs reprises.

Au travers des personnages qu'il met en scène, Paul Auster dénonce aussi les excès et les dérives de son pays, et il s'inquiète du triomphalisme américain, de la « télé nausée », de l'égoïsme vis-à-vis de la pauvreté mondiale, de la dégénérescence de l'éducation américaine, des lobbies des armes à feu, du mouvement anti-avortement, de la propagande fasciste, de l'existence de l'homme…

Ce roman se lit très agréablement. On pénètre complètement dans la vie des personnages qui se débattent avec leurs problèmes et leurs angoisses. Il y a beaucoup de rebondissements et Paul Auster sait tenir en haleine ses lecteurs ! Souvent il nous prévient de ce qu'il va se passer, à mots couverts, et il nous met en appétit. Bien difficile d'en stopper la lecture !
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critiques presse (1)
LesEchos
06 février 2023
Nathan Glass, la soixantaine fatiguée après un cancer désormais en rémission, cherche « un endroit tranquille pour mourir ». Lorsqu'on lui conseille Brooklyn, le résident du Westchester se décide pour un trois-pièces avec jardin proche de Prospect Park. C'est dans ce quartier prédisposé aux relation sociales que connaît si bien Paul Auster que le héros va reprendre goût à la vie et aux rencontres.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (101) Voir plus Ajouter une citation
Etais-je fou de rêver que je pourrais faire quelque chose de ce projet incongru ? Je ne le pensais pas. Quelle jeune femme n'aimerait pas lire la biographie véridique de son père- même si ce père n'avait été qu'un ouvrier d'usine ou le sous-directeur d'une banque rurale ?
Quelle mère ne souhaiterait lire l'histoire de son fils policier, tué dans l'exercice de ses fonctions à l'âge de trente-quatre ans ? Dans tous les cas, ce devrait être une affaire d'amour. Une épouse ou un mari, un fils ou une fille, un père ou une mère, un frère ou une soeur- seuls les attachements les plus profonds. Ces gens viendraient me trouver six mois ou un an après la mort du sujet. Ils auraient alors fait leur deuil, mais ils ne seraient pas encore consolés et, à présent que leur vie quotidienne avait repris son cours, ils comprendraient qu'ils ne le seraient jamais. Ils désireraient redonner vie à celui ou celle ou celle qu'ils aimaient et je ferais tout ce qui serait humainement possible pour répondre à leur désir. Je ressusciterais cette personne à l'aide mots et, une fois les pages imprimées et l'histoire reliée sous une couverture, ils auraient un objet à chérir pour le restant de leur vie. Non seulement cela, mais aussi un objet qui leur survivrait, qui nous survivrait à tous. Il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir des livres.

(Babel, 2007, p. 362)
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Chaque après-midi, Kafka va se promener dans le parc.Le plus souvent, Dora l'accompagne.
Un jour, ils rencontrent une petite fille qui pleure toutes les larmes de son cœur.Kafka lui demande ce qui ne va pas, et elle lui explique qu'elle a perdu sa poupée.Immédiatement, il invente une histoire pour expliquer ce qui s'est passé. Ta poupée est partie en voyage, dit.Comment vous le savez ? demande la fillette.Parce qu'eĺle m'a écrit une lettre, répond Kafka.L'enfant paraît méfiante.Vous l'avez sur vous ? demande- t-elle.Non, je regrette, dit-il.Je l'ai laissée chez moi par erreur, mais je l'apporterai demain.
Il est si convaincant que la gamine ne sait plus que penser.Serait- il possible que cet homme mystérieux dise la vérité ?
(...)Le lendemain, Kafka retourne au parc avec la lettre. ( ** s'ensuivent 3 semaines de lettres de la poupée écrites par Kafka pour consoler la petite file)
(...) À ce moment là, bien entendu, la poupée ne manque plus à la petite fille. Kafka lui a donné autre chose à la place, et au bout de ces trois semaines, les lettres l'ont guérie de son chagrin.Elle a l'histoire, et quand quelqu'un a la chance de vivre dans une histoire, de vivre dans un monde imaginaire,les peines de ce monde- ci disparaissent. Tant que l'histoire continue, la réalité n'existe plus.

( p.189 / Babel, 2007)
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Non, David ne m'a jamais frappée. Il n'a jamais frappé Lucy, et il ne m'a jamais frappée. Il n'est pas violent.Son truc, c'est parler.Il parle, il parle, il parle.Et puis il parle encore.Il t'épuise à force d'arguments et parce qu'il a une voix si raisonnable, parce qu'il s'exprime si bien, il t'aspire dans son propre cerveau, si on peut dire- presque comme s'il t'hypnotisait.

( Actes Sud, Babel, 2007, p.312)
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(...) Tu es un écrivain, Nathan. Tu es en train de devenir un véritable écrivain.
- Mais non, dis-je. Je ne suis qu'un courtier en assurances vie à la retraite, qui n'a rien de mieux à faire de lui- même. ça aide à passer le temps, c'est tout.
-Tu te trompes, Nathan. Après des années d'errance dans le désert, tu as fini par découvrir ta vocation. Maintenant que tu n'as plus besoin de travailler pour de l'argent, tu fais le travail que tu as toujours été censé faire.
- Ridicule. On ne devient pas écrivain à soixante ans.
L'ex-doctorant en lettres et érudit s'éclaircit la gorge et me pria de l'autoriser à ne pas partager mon avis. Il n'existait pas de règles en matière d'écriture, déclara-t-il. Si on considérait de près la vie des poètes et des romanciers, ce que l'on constatait, c'était un chaos absolu, un fouillis illimité d'exceptions.

(Actes Sud, Babel, 2007, . 180)
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(...) Il (*Le monde) nous entoure de toutes parts et chaque fois que je relève la tête pour le regarder, je suis rempli de dégoût. de tristesse et de dégoût. On aurait pu croire que la seconde Guerre mondiale aurait tout réglé, au moins pour un ou deux siècles. Mais on continue à se tailler en morceaux les uns les autres, pas vrai ? On continue à se haïr autant que jamais.

(Actes Sud, Babel, 2007, p. 124)
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Notre mot sur, écrit par Paul Auster, traduit par Anne-Laure Tissut et publié aux éditions Actes Sud : https://www.librairie-ledivan.com/livre/9782330188757
Tous nos conseils de lecture : https://www.librairie-ledivan.com/
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