Ne faisons pas fi de l'argent. Celui qu'on met dans sa poche, c'est autant qui manque à autrui pour nous maltraiter et nous humilier.
Homme ou femme, un être finit toujours par decouvrir qu'il appartient à une catégorie, à un clan, à une espèce quelconque qui a ses simagrées, son protocole, ses contorsions.
Ecrire, c'est se ratatiner, c'est user la vie et l'avenir. On écrit trop, on lit trop et on parle trop. (p 144)
Elle prenait une conscience un peu humiliée du rôle de la femme dans le cercle de la famille, et commençait à trouver un sens à certaine parole prononcée par sa mère un jour de lassitude : "On dirait que les hommes traversent la vie en chemin de fer; nos soucis et nos peines, ils les regardent comme par la portière. "
Il est certains délits d'inconscience aussi révélateurs d'un égoïsme tranquille que peut l'être la pire duplicité
Moi qui suis très intuitive, je me comprends mieux dans le silence que dans la discussion.
Soudain, Michaud dessera son nœud de cravate qui l'étranglait, son visage devint rouge et il se mit à invectiver.
-Face de bougnat, cul-terreux auvertin, avec toute ta suffisance de matois, tu peux ratiociner pendant vingt ans, tu ne seras jamais qu'un margoulin de la dialectique, un bricoleur de raclures positiviste.
-Je te l'ai toujours dit, dommage que tu ne sois pas resté dans l'enseignement, tu aurais sûrement la Légion d'honneur.
Mais l'aversion qu'il a toujours eue pour le communisme ne s'inspire plus des mêmes raisons qu'autrefois. Lolivier se moque de lui : "Il t'arrive une aventure insignifiante. Tu étais un bourgeois de gauche et tu es devenu un bourgeois de droite."
Ne faisons pas fi de l'argent. Celui qu'on met dans sa poche, c'est autant qui manque à autrui pour nous mal traiter et nous humilier.
Rêve d'une locataire juive de Pologne:
"Après, c'est l'Amérique et c'est fini le ciel noir, les jours noirs et toutes les choses noires et petit œil de Gestapo. Venez moi. Ici, vous êtes des chiens tristes qu'ils viennent toujours de voler une chose à leurs maîtres. Vous avez peur de laisser voir ce que vous êtes et, des fois, peur de ne pas laisser voir assez. Même ceux ils sont pour collaboration, ils ont peur de perdre les Allemands. Même ceux qui pensent rien, ils ont peur parce qu'ils pensent rien. Et peur pour un père, peur pour un ami, pour demain, pour bombardements, viande,charbon, marché noir. Mais là-bas, vous avez plus peur. Juif, pas juif, personne s'occupe. Vous pensez n'importe qu'oi. Vous mettez ce que vous voulez dans la vie. Elle est grande, ele est petite, mais toujours elle est à vous. En Europe, il n'y aura plus jamais ça, même quand l'occupation est partie. Les vieilles choses il faut les laisser pour les rats. Là-bas, vous trouvez liberté, lumière, ciel et toutes choses qui sont pour la vie. Et quand vous avez besoin de mépriser et être méchant - tout le monde a en besoin- il y a les Nègres. Oh! je voudrai être déjà. Venez avec moi."p.245