Ces sept missionnaires ne manquent pas d'humour, transmis par ceux qui ont conçu et dessiné leur aventure au pays d'Odin, il pèchent beaucoup mais restent censés pêcher des âmes, celles des barbares vikings en l'espèce.
Quelques erreurs toutefois dans l'énumération des sept péchés capitaux où la tristesse a remplacé la paresse et la cupidité, l'avarice, encore que ces deux dernières notions soient assez proches.
Ces anomalies n'entachent pas le plaisir d'une lecture pleine d'humour, même si le scénario pèche un peu lui aussi vers la fin plutôt simpliste. Les références au pouvoir, à la politique et à l'argent m'ont paru plus réussies que celles concernant la religion.
Ce sont bien sûr les deux moines coupables de luxure et de gourmandise qui sont les plus crédibles, le gourmand étant carrément sympathique.
Le dessin et les couleurs qui l'accompagnent sont réussis, les bleus célestes et les orangés infernaux s'harmonisent parfaitement, procurant au lecteur un bon divertissement.
Commenter  J’apprécie         560
Irlande. IXème siècle.
Cela fait quelques siècles que l'Irlande est devenue fervente chrétienne même si quelques Leprechauns s'amusent encore à se cacher derrière les grandes pierres sacrées.
C'est aussi à cette époque que Saint Colomban donne des règles strictes à la vie monastique : ascèse, jeûne, pauvreté, chasteté, prière, étude, travail...
Autant de vertus que les sept moines, héros de cette Bd, sont loin de respecter ! Et de se parer chacun d'un des sept péchés capitaux. Entre orgueil, envie, colère, acédie, cupidité, luxure et gourmandise, on ne risque pas de s'ennuyer avec cette communauté-là !
Jusqu'au jour où le Grand Abbé décide de les envoyer en mission auprès des redoutables guerriers vikings, afin d'évangéliser ces derniers.
Mission impossible !!
Oui, mais, c'est soit ça, soit le bûcher. le choix est vite fait.
Pour le plus grand plaisir du lecteur d'ailleurs.
Car c'est drôle évidemment ! Les vices et dépravations des sept missionnaires donnent lieu à des scènes et dialogues des plus cocasses.
Mais pas que...
C'est aussi bien sûr une satire de l'Eglise, des croyances et religions de tout bord. Ne suffit-il pas de faire scintiller dans le coeur de l'homme un immense espoir de rédemption, ou à l'inverse de le menacer des pires ennuis pour que ce dernier se laisse convaincre et se mette à genoux devant n'importe quel dieu pourvu qu'il l'exauce et même pire, s'empresse de brandir son épée bien haut au nom de ce "Très-Haut" tant adulé...
Commenter  J’apprécie         250
Je poursuis ma découverte de cette série thématique avec ce 4ème épisode. Après la grosse déception « sept pirates », ce « sept missionnaires » je l'attendais au tournant et je l'abordais avec pas mal de doutes. Les tomes se suivent mais ne se ressemblent pas, « sept missionnaires » est tout simplement, pour le moment, le meilleur titre de la série.
Le scénario d'Ayroles est d'une finesse remarquable. Ce qui aurait pu donner lieu à une histoire d'action musclée sans fond se révèle ici d'une grande intelligence. le propos est riche et subtil. Derrière le récit ludique et divertissant, il y a de vraies réflexions sur le bien qui se cache parfois dans le mal, sur la religion en tant que force politique, sur la façon dont le monde peut changer à partir d'événements qui semblent a priori anecdotiques.
Le dessin de Critone est très bon également. Son style est très classique mais a néanmoins une vraie personnalité. Quant à la colorisation elle complète joliment l'ensemble.
Bref, ce « sept missionnaires » est vraiment top et me réconcilie avec la série. J'ai hâte de savoir si « sept guerrières » sera une aussi bonne surprise.
Commenter  J’apprécie         232
7 prêtres incarnant à eux seuls les 7 pêchés capitaux. Drôles d'hommes d'Église !!! Pour leur rédemption, ils devront se rendre sur une île qui loge des Vikings afin de les convertir au christianisme. Bien-sûr, d'abord, les prêtres refusent, mais sous menace d'excommunication, ils acceptent à contre coeur. Ils ne seront pas au bout de leur surprise. Une BD qui se lit facilement, des textes intéressants, un concept agréable, mais malgré ça, c'est le tome de la série Sept que j'ai le moins apprécié pour le moment. Bien que les dessins soient, encore une fois, très beaux.
Commenter  J’apprécie         180
Dialogues savoureux, graphisme très fin, couleurs superbes : tant de talent au service d'une bonne tranche de rigolade, merci mon Dieu !
Lire la critique sur le site : Actualitte
- Hommes du Nord, écoutez-moi ! Savez-vous ce qu'être chrétien veut dire ? C'est appartenir à une immense fraternité d'hommes vivant sous la loi du même Dieu ! C'est pouvoir aller en paix de Rome à Clonmacnoise, de Dorestad à Byzance !... Byzance, la cité aux toits d'or ! Byzance, la cité aux toits d'or ! Byzance aux opulentes échoppes, aux sompteux entrepôts ! Byzance, paradis des marchands ! Devenir chrétien, c'est voyager sans crainte ! Commercer sans risque ! C'est... DEVENIR RICHE !
- Sven ! Fais-moi donc taire ce braillard impie.
- Voici ton grain, sorcier !
- Il ne s'agit point de sorcellerie, frère Snorri... mais d'alchimie ! Un savoir oublié... un fabuleux secret que je découvris dans la version latine d'un manuscrit arabe, traduit du grec, qu'un moine asturien avait hérité d'un mage juif de Cordoue... Le secret... de l'Al-Ambiq !
- Eh bien, pendant que votre roi reste bien au chaud sur son trône, vous, vous courez les mers, nez aux embruns, à son service...
- Thorgild n'est pas mon roi ! Il est le Jarl que nous avons choisi, nous, ses Félagis, des Boendr partis en Vikings, libres et égaux, ne quête de fortune et de gloire !
- Appelez ça comme vous voudrez, mais concrètement, de la fortune et de la gloire il n'en aurait pas un peu plus que vous ?
Les choses les plus saintes se cachent parfois en des lieux inattendus... Médite à ce sujet l'exemple des sept évêques, du temps où ils n'étaient que de simples moines, ces saints hommes vivaient dans le péché... Pourtant, ils ont su puiser des forces dans leur faiblesse, trouver au revers de leurs défauts les vertus qui en faisaient le pendant...
- J'ai dit qu'on les suppliciait, on les supplicie !
- est-ce donc si urgent ? Puisque tu comptes tuer ces papars, nul besoin de les nourrir... Aussi fais le calcul toi-même : quatorze bras moins sept bouches font sept esclaves des plus rentables !
Une interview d'Alain Ayrolles pour Les Chimères de Vénus aux éditions Rue de Sèvre. Entretien réalisé au FIBD d'Angoulème 2024.