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sur 740 notes
Vieille, râleuse et déprimée : la vie de Domi... Ça vous plait, ce titre à rallonge, démoralisant, triste et d'une gaieté à faire fuir les pinsons ?

Avec mes deux ans de moins que le personnage principal, Ove...je suis donc vieille ! d'après ce blanc-bec d'auteur avec ses 33 berges...
Comme Ove, j'ai quelques principes. Ce ne sont certes pas les mêmes : je ne fais pas chaque matin à 5h45 le tour de la co-propriété afin de vérifier la fermeture des portes des garages, le local des poubelles ou la remise des vélos. Je ne range pas non plus les chevilles à visser dans l'ordre de longueur mais mes livres sont rangés en ordre alphabétique et je prépare mon café comme Ove !

C'est que lui et moi sommes nés avant le grand chamboulement informatique à une époque où nous avions appris à réparer notre vélo et purger nos radiateurs nous-mêmes. Oui, j'admets (parce que comme Ove, je suis honnête) que Ove sait -contrairement à moi- réaliser tout, absolument tout avec ses mains : rabibocher, rénover, raccoutrer... Activités qu'il exerce aussi chez ses voisins qui, eux, à l'âge du plumitif sus-mentionné, ont besoin des notices sur "Inter-né" pour avancer dans la vie. Oui, oui, y'a de quoi grognasser contre ces incapables qui roulent en japonaise, même pas fichus de rester fidèles au Saab, comme Ove !

Il est vrai que la vie d'Ove n'a jamais ressemblé à un long fleuve tranquille... Fou amoureux de sa femme, cette dernière, abonnée à l'infortune et acculée par une bureaucratie médiocre et vile, s'est éteinte avant lui...
Et (!), cerise pourrie sur le gâteau déjà amère, ses employeurs lui ont signifié qu'Ove nécessite un "long repos". Alors Ove, après avoir huilé l'évier de la cuisine et résilié les services du quotidien (journal, téléphone...) décide que ce repos sera éternel !
Mais voilà pas que ces buses du voisinage viennent, au débotté, lui empêcher de rejoindre sa compagne de quarante ans de vie commune. Ajoutez à cela un chat aussi têtu que miteux qui s'incruste et...

...vous est submergé par les émotions ! Votre oeil droit devient humide par compassion tandis que le gauche pleure de rire...
...de déprime il n'en est alors plus question !
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Si vous voulez réfléchir sur le sens de la vie, sur l'amour, sur la solidarité sans vous prendre la tête, alors lisez ce roman de ce Suédois farfelu ! Vous y pleurerez, vous y rirez, vous réfléchirez même sans y penser !

Car Backman a ce don d'appuyer là où ça fait mal, mais de manière tellement légère, comme si c'était par inadvertance, qu'on en ressort blackboulé, groggy...
Ove en effet n'a pas eu une vie facile, d'ailleurs, le début du roman commence mal : il veut se suicider. Il se retrouve seul après une vie conjugale où rien ne lui a été épargné. Avec sa femme merveilleuse, son désir de vivre s'en est allé. Mais ses voisins déboulent avec leurs problèmes, physiques ou psychologiques, et Ove est obligé de s'en mêler. Même un chat errant, presqu'humain à vrai dire, vient mettre ses pattes dans cette histoire rocambolesque.

Rocambolesque ? Oui et non. Moins rocambolesque que « le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire », un autre roman venu du froid, mais tout aussi hilarant. Plus profond, aussi. Plus « humain ». Plus proche de chacun d'entre nous. Pour moi, c'est le cocktail idéal !
Et puis le style de Backman, qui assène des maximes assassines, très efficaces, qui décrit ses personnages en un tournemain sans faire l'économie d'images percutantes, qui répète ça et là de tenaces petites phrases, ce style backmanien est tellement persuasif qu'il rend impérieuse la lecture des pages suivantes.
Et grâce à tout cela, Ove, ce bonhomme plein de principes, maniaque, ronchon, nous devient furieusement indispensable. « Les gens disaient qu'Ove était aigri. Mais bon sang, il n'était pas aigri. Mérite-t-on d'être traité en criminel pour cette simple raison ? Ce n'est pas l'avis d'Ove. Quand un homme enterre la seule personne qui l'a jamais compris, quelque chose se brise. le temps n'apprend pas à vivre avec ce genre de blessure. »
Et pourtant, Backman touche du doigt la solution...

Alors, je vous en conjure, si vous êtes triste ou déprimé ou en colère contre la société, les fonctionnaires, les petits voyous, les homosexuels, les obèses, les étrangers, les handicapés, les conducteurs de car, les enfants, les hôpitaux, les..., les...., alors cheminez le temps de quelques heures auprès de Ove, et vos principes, vos convictions intimes fonderont comme neige au soleil dans un immense éclat de rire.

Merci à Babelio et aux Presses de la Cité pour ce superbe cadeau !
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Pas si vieux que ça, très râleur certes mais bon, il y a de quoi dans ce monde où les gens achètent des voitures étrangères, et où les serpillères à pattes choisissent votre terrain pour se soulager. Quant au suicide, ce n'est pas faute d'essayer : si le destin existe, Ove n'a pas su le décrypter, car il va essayer tous les moyens classiques pour rejoindre l'amour de sa vie, qui repose pour toujours dans le cimetière où Ove se rend toutes les semaines avec un bouquet de fleurs, "puisqu'elle l'avait laissé seul dans un monde dont il ne comprenait plus la langue". Chaque tentative d'en finir est interrompue de façon intempestive par un événement qui contraint Ove à tendre la main, à venir en aide, en râlant (on ne se refait pas) à l'un de ces casse-pieds qui vivent dans son entourage. Parvaneh, la voisine enceinte qui ne sait même pas conduire une voiture, n'est pas dupe, et ne craint pas de secouer sans concession ce vieux ronchon. Quant à ce stupide chat moche et obstiné (oui, encore plus qu'Ove, normal, c'est un chat), il est clair que la procédure d'adoption s'est faite dans le sens félin-homme et non le contraire.

C'est toute cette micro-société qui gravite autour de ce presque sexagénaire droit dans ses bottes que l'auteur dépeint avec tendresse et humour. Et la magie opère : c'est un vrai bonheur de cheminer avec Ove, champion de la mauvaise foi, mais avec un coeur gros comme ça, s'ouvrir et contribuer à son corps défendant au bien-être de ceux qu'il a voulu ignorer.

Sans compter un certain suspens. Car on se demande quand même pourquoi, dans les premières pages du roman, Ove s'en prend à un vendeur du rayon informatique : que va t-il faire d'un tel matériel, lui qui est totalement réfractaire aux nouvelles technologies?

Des râleurs comme ça, on en redemande. C'est un roman qui s'inscrit dans la lignée de Et puis Paulette de Barbara Constantine, avec des personnages généreux, même s'ils s'en défendent, un humour qui peut être grinçant, mais qui colore le récit d'une nuance positive.

Fredrik Bakman a même réussi à m'arracher quelques larmes…


Merci infiniment à Babelio et aux éditions Presse de la cité pour ce partenariat très apprécié

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Ove a 59 ans et vient tout juste de se faire virer, ou plus exactement, ses patrons en chemise blanche lui ont conseillé de prendre du repos. Comme si à 59 ans , on devait déjà arrêter de travailler ! Et que faire quand on se retrouve seul bêtement dans sa cuisine à 5h45 le matin et qu'on n'a plus à se rendre au boulot ? Ce pauvre Ove se sent bien inutile maintenant. Il ne déroge pas à ses habitudes ce matin-là et part faire l'inspection du quartier. Après tout, il faut bien que quelqu'un s'en charge ! Il cogne dans les panneaux indicateurs pour vérifier leur solidité, jette un oeil dans la remise à vélo et note dans son carnet le numéro d'immatriculation des voitures en stationnement afin que celles-ci ne restent pas là plus de 24h. La loi, c'est la loi ! Sur le chemin du retour, il croise un maudit chat, ou ce qu'il en reste vu qu'il n'a presque plus de poil et que sa queue n'est plus dans les normes. En rentrant chez lui, il coupe les radiateurs, range la maison, résilie ses contrats, met ses habits du dimanche et décide que c'est le bon jour pour mourir. Il est temps pour lui d'aller rejoindre Sonja, sa femme tant aimée qui l'a quittée voilà 6 mois. Mais, il faut croire que le destin lui joue de sales tours. Son heure n'est peut-être pas encore arrivée. Entre la corde qui se casse, le nouveau voisin empoté qui n'est pas foutu de faire une marche arrière avec une remorque (faut dire aussi qu'il a une Toyota...) et vient racler le mur de sa maison, sa femme enceinte qui ne trouve rien de mieux à faire que de le remercier en lui préparant un bon petit plat (avec le sourire en plus...), l'autre voisin lourdaud et sa bécasse de femme qui ne se sépare jamais de sa serpillière sur patte, son meilleur ami avec qui il est fâché depuis des décennies mais dont aucun des deux ne sait plus pourquoi ou les chemises blanches qui ne sont jamais foutues de faire leur boulot correctement, Ove aura bien du mal à trouver un moment à lui pour enfin en finir...

Attention ! Si vous croisez un vieux râleur, bourré de principes et de tics, routinier, détestant les chats autant que ces bêtes à poils le détestent (on comprend pourquoi), avare de compliments et de toutes bonnes paroles, roulant en Saab, n'y comprenant rien aux dernières technologies, allergique aux hommes en chemise blanche et faisant régner la terreur et la loi dans son quartier, ne passez surtout pas votre chemin et accueillez-le à bras ouverts. Vous pouvez même tenter de poser votre main sur la sienne, qui sait, peut-être se laissera-t-il approcher...
L'auteur prend son temps, pour notre plus grand plaisir, de dévoiler Ove, sa vie, ses peines et ses tourments, son enfance et sa femme. Ove, un homme que l'on pense détester, est tout le contraire de ce qu'il montre. Et, le bougre, il cache bien son jeu ! Il est terriblement attachant, admirable, combatif, généreux, attendrissant, louable et aimant. Les voisins ou amis qui gravitent autour de lui le sont tout autant. Les situations cocasses, drôles ou émouvantes sont décrites si judicieusement et révèlent tant de la personnalité de chacun que chaque moment vécu prend une certaine ampleur. le roman gagne ainsi en intensité et en émotions. L'écriture est travaillée soigneusement, chaque mot est à sa place et les fins de chapitres sont accrocheuses. L'auteur a un certain don pour tourner ses phrases, et sous-entendre des non-dits. Ce roman empli d'une profonde tendresse et sincérité, d'une incroyable humanité, d'amour véritable et d'amitiés sincères et de rencontres inattendues est à la fois drôle et délicat. Un pur régal...

Vieux, râleur et suicidaire, La vie selon Ove... quelle vie !
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Ove est ce que l'on pourrait appeler un « homme de principes ». Toute sa vie, il a avancé selon une ligne de conduite à la fois claire et rigoureuse, basée sur le respect, l'amour du travail bien fait et la fidélité (qui s'applique aussi bien à sa femme, qu'à la marque de sa voiture !). La vie n'a pourtant pas toujours été rose pour ce sexagénaire taciturne et grincheux. Elle défilait plutôt en noir et blanc, jusqu'à l'arrivée de Sonja, sa femme, dont la gaité, l'optimisme sans bornes et le rire ont coloré le quotidien. Mais voilà, à cinquante-neuf ans Ove se retrouve de nouveau seul. Sa femme vient de mourir, il a perdu son emploi et ne voit plus pour quelle raison continuer à vivre. le suicide lui paraît alors être une solution tout à fait appropriée à sa situation. Mais mettre fin à ses jours peut se révéler plus compliqué qu'il n'y paraît et rien ne va se passer comme Ove l'avait prévu…


Entre de nouveaux voisins fraîchement installés et déjà envahissants, un chat pouilleux au caractère néanmoins très affirmé, un jeune amoureux qui ne sait pas réparer un vélo, une voisine imbuvable qui laisse son chien faire ses besoins chez les autres et un homme en chemise blanche qui ne respecte pas les règles, Ove ne va plus savoir où donner de la tête ! Cet homme bourru et solitaire va devoir s'ouvrir aux autres s'il veut rétablir l'ordre dans sa résidence avant de partir…


Décidément, les éditions Presses de la cité sont devenues spécialistes dans l'art de dénicher des talents venus du nord ! Difficile de ne pas penser à Jonas Jonasson et son « vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » ou même à Arto Paasilina, tant on retrouve cet humour décalé, cette fraîcheur dans le style et ce brin de folie qui sont si caractéristiques des auteurs scandinaves ! Certes, les bons sentiments ne sont jamais bien loin, mais c'est justement ce qui fait le charme de cette comédie déjantée et pleine de rebondissements qui n'a de cesse de nous surprendre et de nous enchanter.

La narration se déroule en deux temps et alterne entre le passé d'Ove, qui permet de découvrir et de mieux cerner le personnage, et son présent, qui semble assez sombre mais qui va se révéler beaucoup plus lumineux qu'il n'y paraît à première vue… Ove, en dépit de son sale caractère et de sa mauvaise humeur chronique, est un anti-héros terriblement attachant, qui cache un coeur d'or et touche le lecteur à force de maladresse. Derrière ses airs bougons et sa misanthropie se dissimule un besoin ardent de se sentir utile et d'exister au sein de la société. Heureusement, son voisinage est là pour l'aider à trouver sa place ! Fredrik Backman ne manque pas d'imagination et nous offre une galerie de personnages savoureux et truculents, particulièrement irrésistibles ! Un roman joyeux et délirant, qui donne le sourire et nous accompagne longtemps après s'être refermé.


Un gros merci aux éditions Presses de la Cité et à Babelio pour ce partenariat masse critique et cette jolie découverte !
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" Ce n'est pas qu'Ove est mort quand Sonja l'a abandonné. Il a seulement arrêté de vivre. le chagrin est une chose étonnante."
Ove, un colosse de 59 ans a décidé d'en finir avec sa vie, plus rien ne le retient ici-bas.
Il a perdu celle qu'il aimait, sa chère Sonja, son licenciement met un terme à sa vie professionnelle.
Ove est taciturne, un rien l'énerve, il sert les poings, hausse la voix, mais Ove a un coeur énorme au sens propre comme au figuré.
En compagnie d'un chat aussi malmené par la vie que lui, Ove fait le tour de son lotissement à la recherche des mauvais citoyens qui osent braver les interdits." les gens disaient qu'Ove était aigri" mais bon sang, il n'était pas aigri, c'est juste qu'il ne souriait pas sans arrêt."
Parvaneh et Patrick vont peu à peu apprivoiser cet ours mal léché.
La vie selon Ove est tout sauf un roman drôle, c'est d'abord un récit sur le temps qui passe, peut-être avez vous déjà entendu l'expression " c'était mieux avant " peut-être l'avez-vous utilisé.
Ce roman est plein de douceur, d'amertume, où le mot solidarité, le mot entre-aide a toute sa signification, dans un monde qui va trop vite, où le téléphone portable et l'image nous renvoie à notre solitude.
Ce livre est une montagne d'émotion, on rit, on sourit, on pleure, c'est la magie de l'écriture.
Un livre qui donne envie de trainer les pieds, de se tourner vers les autres.
C'était mieux avant, je sais ça fait " vieux con" c'est le syndrome d'Ove qui m'a contaminé, les causes, les hommes en chemises blanches qui nous déresponsabilisent .
" mangez 5 fruits et légumes par jour, ne mangez pas gras, fumez tue....."
et puis ces produits que l'on achète et qui ne tiennent plus la route, ces gaspillages, bref les joies de la mondialisation....
je me suis lâché, c'était mieux avant.
Aux personnes qui se reconnaitrons, faites moi signe, je me sentirais moins seul.
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« Péripéties en cascade et dialogues décalés » dixit Le Figaro littéraire en quatrième de couverture.
Bien ! Entre deux romans bien noirs, je vais pouvoir me changer les idées et éclater de rire en lisant ce bouquin.
Grosse erreur : nous ne devons pas avoir le même sens de l'humour Le Figaro littéraire et moi…. Péripéties : oui, dialogues décalés : certes, mais ces définitions sont un peu réductrices vis à vis de ce livre qui va bien au-delà.
Même s'il m'a bien sûr souvent fait sourire, l'essentiel n'est pas là.
Ce livre raconte la vie d'Ove, veuf d'une soixantaine d'années, fraîchement licencié, seul et maniaque à l'extrême. Or, depuis son enfance la vie ne lui a pas fait de cadeau, il a dû se battre sans cesse contre les coups du sort, les accidents, les gens malveillants, l'absurdité de l'administration… Et la mort vient de lui prendre son seul amour. Donc Ove veut en finir et on peut le comprendre, mais ce serait un tel gâchis…
Sous ces dehors bourrus, Ove est un personnage admirable, honnête, courageux, aimant, généreux, humble (toutes ces qualités qui deviennent si rares…) et faisant preuve d'une telle abnégation que cela fait du bien de faire connaissance avec lui !
Ove est attendrissant et plein de bon sens, même ses défauts sont touchants.
Chacun d'entre nous a peut-être un peu d'Ove et c'est pour ça qu'il est attachant.
Il représente une génération qui n'existera bientôt plus : celle des gens qui n'ont pas eu toutes les facilités matérielles qui existent maintenant, et qui ont dû se débrouiller et apprendre seuls.
Je ne suis pas particulièrement sensible mais ce livre m'a énormément émue, il fait réfléchir sur la fragilité de la vie, la perte d'un être cher, les valeurs perdues, je ne pensais pas que tant d'émotions viendraient d'un petit bouquin sans prétention d'un jeune auteur suédois…
Ne vous attendez donc pas à hurler de rire mais à être troublé et conquis, et c'est encore mieux !
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ATTENTION ROMANCIER A SURVEILLER DE PRES !
Et dire que c'est un premier roman ! Wahou ! Quel premier roman !

Tout ce que je peux dire de ce roman, c'est qu'il est vraiment très touchant. C'est plein d'humour, et pas juste à cause du personnage principal qui se trouve être un quinquagénaire veuf et un poil aigri par la société ultra high-tech dans laquelle il vit. Et lorsque ce n'est pas les ordinateurs qui sont responsables de la déshumanisation de la société, ce sont "les hommes en chemise blanche" : ces personnes qui ne donnent pas la sensation d'être totalement humaines tant elles accomplissent avec un zèle déconcertant les règles absurdes des administrations en tout genre dont nous bénéficions.

Ove est un nostalgique de la vie d'avant, pas seulement parce que dans ce passé les gens avaient des valeurs, savaient faire du café sans machine ultra sophistiquée, n'avaient pas besoin d'iPad pour être heureux et conduisaient des voitures avec un levier de vitesse. Ce qu'il regrette de sa vie d'avant, c'est surtout sa femme, que la vie n'a pas épargnée.
Au-delà de l'aspect parfois satirique ou juste humoristique, c'est bien d'amour que nous parle Frederik Backman. D'amour que l'on porte à une personne toute sa vie, et que l'on soutient dans les pires moments sans passer par la case "divorce" et sans toucher la pension alimentaire.
Que ce soit avec les personnages d'Ove et Sonja, ou de Rune et Anita (les voisins d'Ove), l'auteur nous amène à nous demander comment nous traitons ces personnes âgées dont la vieillesse est accompagnée de maladie parfois très handicapante à coups de procédures administratives rigides qui les amputent de leur histoire.

Un bel hymne à la vie, à la solidarité et l'entraide dans une petite communauté, à l'amour et au temps qui passe. Un joli conte moderne à la sauce suédoise, servi avec une écriture très fluide anti prise de tête.

A consommer sans modération en temps de déprime, ou juste pour le plaisir que nous ne vivons pas dans un monde totalement pourri et fou.
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Me croirez-vous ? Ce n'est ni un polar, ni de la SF, ni du fantastique, ni un mélodrame, ni un récit d'aventures, ni une histoire romantique, ni...ni...ni... et pourtant ce livre m'a embarquée au point qu'à peine terminé, je n'avais qu'une envie, le recommencer ! Ce que j'aurais, sans doute, fait si l'on ne venait de m'en offrir cinq autres pour mon anniversaire.

Il ne se passe rien d'extraordinaire, au sens littéral du terme, dans la vie d'Ove. Rien qui pourrait justifier l'écriture d'un roman de 345 pages. Rien que je puisse utiliser pour attiser votre curiosité.
C'est un humble, Ove. Il n'en a que faire d'épater la galerie. D'ailleurs, la "galerie" le dérange. Il ne demande rien à personne. Tout ce qu'il demande c'est qu'on ne lui demande rien.
Seulement, voilà.... Parvaneh va emménager dans la maison voisine avec mari et enfants. Sacrée petite bonne-femme que Parvaneh !
Vieux, râleur et suicidaire ? Ha ha ha, mais bien sûr... Cela ne va plus être aussi simple pour Ove.
Et puis, il y a le chat...

Alors d'accord, pas de faits extraordinaires ou d'actions sensationnelles. Mais de l'émotion, de l'humour, de la dérision, de l'humanité, de la noblesse de coeur et une formidable écriture rythmée, tonique, épurée.
Le tout forme un roman étonnant et diablement attachant !
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Ove est vieux dans le sens où il est aigri. Il n'a jamais été très affable mais les déceptions qu'il a vécues l'ont rendu particulièrement irritable au fil des ans. de plus, Ove ne comprend pas le monde dans lequel il vit. C'est ce qui fait de lui un « vieux ». Car n'exagérons rien, on n'est pas vieux à 59 ans. Mais comme on dit, l'âge « c'est dans la tête ». Ove a des principes rigides, il est exagérément buté et il s'évertue à prononcer « inter-né » au lieu d'« internet ». Il ne jure que par la marque suédoise Saab et estime que tous ceux qui achètent autre chose, notamment des voitures françaises, des BMW et autres Lexus sont des abrutis finis.

Ove est râleur. Il passe énormément de temps à invectiver ses semblables et à les traiter d'« empotés » ou de « crétins ». Si Ove ne comprend pas le monde dans lequel il vit, le monde ne comprend pas non plus Ove. Mais l'arrivée de Parvaneh, une jeune femme de caractère, et de sa famille, ainsi que l'apparition d'un chat pelé dans son lotissement (et dans sa vie) vont changer la donne. Doucement mais sûrement.

Ove est suicidaire et tente à plusieurs reprises de mettre fin à ses jours – tentatives toujours avortées. Ove n'est pas fichu de se tuer ce qui contribue fortement à le mettre en rogne.

Enfin, Ove est certes « vieux », râleur et suicidaire, mais il a beaucoup de coeur et son sale caractère le rend, malgré lui, franchement comique. La vie selon Ove est donc un savant mélange de tragédie et de comédie – tragédie due aux aléas de la vie et comique de mots et de caractère. Les deux sont intimement liés. Alors oui, ce roman peut être qualifié de « feel-good » parce qu'il est drôle et que, de ce fait, il fait du bien. Mais il est loin d'être léger et plein de guimauve. Les différents chapitres du livre alternent entre l'évocation de l'histoire personnelle d'Ove, son enfance, son travail aux chemins de fer, son mariage et sa vie avec Sonja, etc. et son quotidien de suicidaire entravé. Et au milieu de tout cela, la mort est très présente, de même qu'une réflexion sur la vie et les rapports aux autres.

Eh oui, sacré Ove, je suis certainement une « imbécile finie » selon lui (je ne roule pas en Saab, entre autres) mais il m'a fait passer un excellent moment de lecture. Sa mauvaise humeur me manque déjà.
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