504

L'adage se vérifie une fois encore, la poésie ne s'explique pas, mais se vit. Dans son recueil 504, Sabrina Bakir Rio nous embarque en voyage. Un périple au coeur du pays de son enfance, le Maroc, mais avant tout dans les fibres de son âme.
Certes, ces poèmes retracent l'épopée des familles d'émigrés (toutes nationalités confondues), qui l'été, reviennent au pays, dans de vieilles bagnoles chargées jusqu'à la gueule de présents, de richesses de coeur emmagasinées pour offrir à la famille et à la terre qui les a vus naître.
Ces instants se savourent avec délice, et on ne peut s'empêcher de se lécher les doigts avant de passer au suivant. Car il y a une part d'enfance dans le regard de Sabrina Bakir Rio, celui d'une femme aussi, bien sûr, mais qui a gardé la pureté de l'innocence, de ces yeux qui voient, comprennent, mais ne jugent pas, ne condamnent pas.
L'auteure parle avec pudeur et amour des gens de sa famille. Son père, sa mère, son frère, sa soeur, oncles et tantes. Des gens « ordinaires », mais tellement majestueux par l'amour qu'ils lui portent et qu'elle leur porte. de ce pays qui est le sien, dont elle a dû s'éloigner et retrouve avec amour et émerveillement à travers son ciel, ses paysages, ses couleurs, ses senteurs.
On perçoit bien sûr cette douche brûlante à mesure que les kilomètres défilent sous les roues, et cette étrangeté qu'ont tous les émigrés, cette impression de retrouver une terre de coeur avec des gens qu'on aime, gravés en nous (notre famille), et ce sentiment aussi parfois difficile de ne pas savoir où se situer.
J'ai reconnu les propos de mon grand-père espagnol lorsqu'il me parlait de son retour au pays pendant les vacances. Étranger sans l'être. de retour chez lui et bizarrement, en terre d'accueil.
Oui, tout est une question d'amour, et la poésie est là. Même le diesel de la 504 sent bon. Je recommande vivement.

Nouvelle chronique assez brève aujourd'hui dans laquelle je vais vous parler d'un récit très agréable écrit par une personne... agréable (tout simplement ^^) !
Sabrina Bakir Rio est auteure depuis assez longtemps de quelques romans, et dans ce nouveau livre, elle s'essaie à la poésie... Pari réussi car j'ai, bien évidemment, beaucoup aimé son recueil que j'ai lu très vite, en moins de 24h, tant il est immersif.

A bord de la 504 de son papa, j'ai pu sentir les odeurs entêtantes de ce pays du nord-ouest de l'Afrique, voir les couleurs Pep's à travers les djellabas des femmes, respirer l'air frais, la vitre ouverte... c'était vraiment formidable !

Un voyage doux, plaisant et exaltant, un peu trop court selon moi, mais que je suis ravie de vous faire découvrir. Soufflez, respirez et laissez-vous embarquer par cette excursion poétique tout en délicatesse ;)

Et c'est, en même temps, un si bel et émouvant hommage à son père. Une merveilleuse découverte, merci Sabrina !

4,25/5

(Issu de mon compte Bookstagram @read.with.faustine)