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EAN : 9782375023068
Editions Paulsen (14/09/2023)
4.16/5   28 notes
Résumé :
Groenland, baie de Melville, 74e parallèle nord. 450 habitants coupés du reste du monde par la banquise hivernale, dont une poignée de chasseurs d’ours polaires. A priori, pas le genre de personnes à ouvrir facilement leur porte. Et pourtant… Mo Malø, mu par un désir magnétique, a vécu au côté de ces femmes et de ces hommes, et suivi leur traque en immersion totale.
Il a éprouvé des virées de près de douze heures d’affilée à traîneaux, avec ses acolytes, « l... >Voir plus
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Ceux qui suivent Mo Malø et se régalent des enquêtes de Qaanaaq Adriensen, connaissent la passion de l'auteur pour le Groenland. Cette fois, ce n'est pas un polar arctique qu'il nous offre mais un récit de son voyage dans le village reculé de Kullorsuaq, 450 habitants, sur les traces de l'ours polaire, Nanook en inuktitut.

Mo Malø n'a pas l'expertise d'un explorateur ou ethnologue comme Jean Malaurie, Paul-Emile Victor ou plus récemment l'aventurier Nicolas Dubreuil. Ce n'est que son deuxième séjour au Groenland, qu'il aborde avec une grande humilité. Celle d'un Occidental qui ne connait rien à la chasse à l'ours, la déteste même telle qu'elle est pratiquée en France , et s'apprête à participer à une traque accompagné de trois Inuits.

« Il est si difficile de faire preuve de discernement sur ces pratiques quand on n'a pas côtoyé ceux d'ici. Que peut-on entrevoir de leurs besoins (vitaux), de leurs coutumes (millénaires), de leur engagement (total), de leur respect des proies (absolu), de la maitrise et de l'écoute de leur environnement (sans égal) sans les avoir constatés de ses propres yeux ? On condamne toujours plus facilement depuis son fauteuil et/ou son écran. »

Dès les premières pages, l'auteur s'interroge sur sa capacité à restituer sans dénaturer, à raconter sans piller le mode de vie d'un des derniers peuples autochtones de la planète à perpétuer ses traditions millénaires. Il y parvient de façon très convaincante, alternant récit d'aventures très physiques et introspection plus intimiste. Il décrit de façon très factuelle et sensible la reddition des sens dans ce territoire de glace impossible à domestiquer, ses paysages étonnants, son froid extrême, le bruit d'un traineau. Les mots choisis permettent totalement de s'immerger, même sans photographie pour accompagner ( je conseille vivement d'aller visiter les réseaux sociaux de l'auteur qui en a posté de superbes très généreusement ).

« Il est si difficile de faire preuve de discernement sur ces pratiques quand on n'a pas côtoyé ceux d'ici. Que peut-on entrevoir de leurs besoins (vitaux), de leurs coutumes (millénaires), de leur engagement (total), de leur respect des proies (absolu), de la maitrise et de l'écoute de leur environnement (sans égal) sans les avoir constatés de ses propres yeux ? On condamne toujours plus facilement depuis son fauteuil et/ou son écran. »

Oui, c'est vraiment l'humilité de Mo Malø qui m'a le plus séduite dans ce livre. On le voit essayer d'éliminer son « émotivité made in France » qui altèrerait sa perception du Groenland. Là-bas, l'ours polaire n'est pas un totem iconique des animaux en voie d'extinction victime du réchauffement climatique, un dogme interdisant tout débat. Là-bas, la chasse est vitale, vivrière, ritualisé.

Grâce à l'auteur, on comprend mieux la complexité de la chasse à l'ours présentée dans toutes ses dimensions cosmogoniques dans un environnement de survie et dans une culture imprégnée d'animisme où il n'existe aucune rupture entre les différentes formes de vivant, toutes en communion.

Un texte authentique et sincère qui va bien au-delà d'une simple transcription de voyage.
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Mo Malo est un peu ours, c'est lui-même qui le dit. Il semble donc logique de le voir partir sur les traces de l'esprit de Nanook, sur les terres glacées du Groenland, qui ont servi de terrain de jeu à quatre de ses polars.

La Mélancolie de l'ours polaire est à la fois un essai et un récit d'aventure, relatant sa deuxième expédition sur place. Voilà un livre témoignage et de réflexion, absolument passionnant, même sans connaître l'auteur de Qaanaaq, diskø, Nuuk et Summit. Et lorsque l'on est familiarisé avec l'univers de l'auteur, et lorsque, comme moi, on a eu le plaisir de le côtoyer lors de salons littéraires, le plaisir en est décuplé.

C'est une triple dose d'émotions et un véritable enrichissement personnel à travers cette expédition marquante, qui révèle autant du mémoire de voyage et du récit introspectif.

Une histoire vraie qui se lit comme un roman ! le talent de conteur de l'auteur est mis en oeuvre pour donner rythme et profondeur à cette expérience personnelle.

Vous participerez réellement à cette aventure, éprouverez les ressentis physiques et émotionnels, les moments de découragement, les questionnements et les doutes d'une expédition qui se transforme en enquête. A la découverte des habitants, de leurs traditions. À peine 56 000 groenlandais sur la plus grande île du monde.

C'est l'opposé d'un voyage touristique, ce périple a été vécu au plus près des habitants d'un petit village perdu. Pas du genre à accueillir les touristes à bras ouverts, mieux vaut être coopté pour vivre réellement quelques jours comme eux.

A découvrir à quel point les traditions sont encore présentes dans le quotidien, malgré les effets croissants de la modernité et du dérèglement climatique.

Peinez-vous à imaginer ce que l'on ressent après 12 heures passées sur un traîneau tiré par des chiens, par -30°C ? Comment se déroule la vie dans de telles conditions extrêmes ? Après ces presque 350 pages, vous comprendrez, ressentirez, à quel point Mo Malo est talentueux pour décrire et nous transporter littéralement avec lui.

Un récit à aborder avec l'esprit ouvert, en mettant de côté notre perspective européenne autant que possible. La vie au Groenland ne peut être comparée à celle en France, à bien des égards.

Il en est ainsi de l'activité de la chasse, principalement celle du phoque, mais aussi de l'ours. Si vous êtes un lecteur ouvert, prêt à mettre de côté votre vision occidentale, et à prendre de la hauteur pour tenter de comprendre ce mode de vie, vous serez à l'écoute sur le sujet qui fait partie intégrante de la tradition et revêt un caractère vital, une question de vie ou de mort pour ce village reculé. C'est une violence quotidienne qui peut s'accompagner d'un certain respect pour l'âme des animaux dans la manière de les tuer.

C'est un sujet complexe que l'auteur réussit à dépassionner, en suscitant des réflexions intéressantes et profondes. Pour tenter d'entrer en l'empathie pour un mode de vie et de pensée très opposé au nôtre. Comprendre, apprendre, découvrir l'inconnu. Comprendre également les effets du climat sur cette région du monde, et par extension, sur la nôtre.

Ce texte est initiatique, l'homme / écrivain sortant de sa zone de confort pour se découvrir, trouver sa place au retour et prendre une autre dimension. Allant même jusqu'à mettre sa vie littéralement en danger. C'est un livre très personnel, où l'homme / ours sort de sa tanière et se dévoile.

La Mélancolie de l'ours polaire est bien davantage qu'une retranscription d'une expédition, c'est une aventure humaine profonde, portée par la sincérité et le talent de Mo Malo, qui a effleuré des questions existentielles et humanistes. Un livre d'une profondeur touchante.
Lien : https://gruznamur.com/2023/0..
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Fasciné depuis son enfance par le Groenland, Mo Malø se lance dans une aventure peu banale : participer à une chasse à l'ours polaire sur cette île afin de mieux comprendre cette pratique ancestrale en compagnie des derniers chasseurs inuits.
Il part à la poursuite d'un rêve, dans une quête de lui-même et ce livre en est le touchant et passionnant récit.
L'auteur de 4 ethno-polars groenlandais Qaanaaq, diskø , Nuuk et Summit s'est déjà rendu au Groenland en 2019.
Depuis, il rêve de façon obsessionnelle d'y retourner.
Lorsqu'il peut enfin partir c'est dans la petite ile isolée de Kullorsuaq qu'il va se rendre et nous faire découvrir comment vivent ses 450 habitants pour la plupart chasseurs ou pécheurs.
J'ai trouvé ce livre passionnant, Tout d'abord parce qu'il soulève un problème complexe : celui de la chasse d'une espèce emblématique du réchauffement climatique et qu'il nous aide à comprendre sa raison d'être.
C'est d'autant plus intéressant que l'auteur n'est pas un aventurier et qu'il est acteur-spectateur des campagnes de chasse dans lesquelles il accompagne Ole et les autres Inuits. En tant que lecteur, on peut plus facilement s'identifier à lui et comprendre toutes les difficultés auxquelles il est confronté.
Se questionnant en permanence, il se sent comme un intrus, un passager inadapté à ce milieu très rude dans lequel l'homme survit plutôt qu'il ne vit.
Les chapitres sont courts, parsemés d'humour, de citations d'explorateurs, d'ethnologue, de philosophes...,on suit l'auteur dans cette aventure et on apprend beaucoup sur les inuits, leur philosophie, leur rapport aux animaux, leurs croyances. le suspense est présent : nanook va-il être au rendez-vous?
Cet ouvrage et la quête de l'auteur m'ont passionné et je suis encore plus persuadée qu'on a énormément à apprendre des différences de ces peuples et que nous devons mettre de côté nos idées préconçues sur des modes de vie que nous n'avons pas expérimenté.
Un grand merci à Mo Malø pour ce récit humble, honnête et instructif!
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La mélancolie de l'ours polaire de Mo Malo, présentation
Mo Malo est attiré depuis plus de 50 ans par le Groenland, après avoir reçu un cadeau de sa tante.

En novembre 2019, il fait son premier voyage. Y revenir devient une obsession.

Avis La mélancolie de l'ours polaire de Mo Malo
Quand on écrit Mo Malo, on pense tout de suite à sa série qui se passe au Groenland, ou aussi à sa trilogie bretonne. Mais là, je savais, en achetant ce livre que ce ne serait pas un polar, un policier avec des personnages rocambolesques. En effet, sur sa page Facebook, Mo Malo avait annoncé qu'il fallait attendre avant de retrouver Qaanaaq. J'avais également survolé les posts de Mo Malo annonçant l'arrivée de ce livre. Je ne savais pas forcément à quoi m'attendre en l'achetant. Mais je connais le talent de l'auteur sous ces divers pseudonymes, donc je me suis lancée.

La fascination, l'amour pour le Groenland ne datent pas d'aujourd'hui pour Mo Malo. Il est attiré depuis plus de 50 ans après avoir reçu un cadeau de sa tante. Il y a ensuite son animal totem, en tatouage, et sur un tampon pour ses dédicaces. Ce voyage a été préparé, mais repoussé par différents aléas. Jusqu'à son arrivé, là-bas, il a cru ne jamais pouvoir y arriver, mais c'était une véritable obsession.

Par rapport aux Inuits, il avait tout le confort que l'on peut trouver dans ces terres reculées. On reste, toutefois, toujours un étranger. Les Inuits ne se confient pas et ne font pas confiance à ceux qui arrivent chez eux. Mais les contacts avaient déjà été établis pour que Mo Malo participe à une chasse.

Là-bas, il y a les pêcheurs qui gagnent très bien leur vie, au contraire des chasseurs qui, lorsqu'ils partent en expédition, bien souvent plus d'une semaine, ne sont pas sûrs de ramener leur proie qu'ils partageront avec tous les gens de la communauté. C'est un travail de pistage, de confiance envers les chiens, un jeu du chat et la souris où l'homme ne gagne pas toujours et moins qu'on ne peut le penser. Car l'ours polaire reste le maître incontesté de la banquise. Il reste aussi, malgré la traque, malgré la mort, un animal respecté et craint. Les Inuits vivent en totale harmonie avec la nature et les animaux. Les chasseurs font face à des quotas pour chasser cet animal.

Mo Malo devra apprendre, très vite, à ne pas brusquer, en profiter. Il se rend compte que les chiens sont éduqués pour travailler, mais pas pour le plaisir. Ce sont des bêtes à moitié sauvages, endurantes, qui écoutent celui qui les conduit, sinon c'est la mort assurée pour eux, comme pour leur maître.


Et conclusion, par rapport à mon premier paragraphe, Mo Malo raconte son voyage au Groenland, dans cette partie de la banquise inaccessible pour son Polar Bear, sa chasse à l'ours. Ses mots ne sont pas laissés sur une feuille blanche au hasard. Outre son expérience, il s'est énormément documenté. Il relate son vécu sur place, ses échanges avec ces chasseurs. Il retrace la beauté de ce paysage qui change fortement face au réchauffement climatique. Il évoque avec des mots forts, sensibles, une population qui souhaite garder ses traditions, mais au prix de nombreux efforts et qui devra, vraisemblablement, évoluer. Evoluer tout comme toutes les espèces qui vivent dans l'Arctique, qui voient leur espace fondre et qui devront trouver comment survivre.


Mo Malo surprend toujours son lecteur. Et j'applaudis car je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Il est revenu avec des réponses mais toujours des questions. Cela a été une riche expérience pour lui. Couronnée de succès même si son état de santé ne lui a pas permis une chasse de plusieurs jours. Il en a appris beaucoup sur lui-même, sur une population, sur les animaux du Groenland, sur les différences qui existent entre là-bas et nos pays industrialisés. Il a pu se rendre compte du réchauffement climatique et en tire une leçon. Il est possible que tous, les Inuits et les animaux, puissent s'adapter comme ils le font depuis des millénaires.

Lien : https://livresaprofusion.wor..
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-Groenland, baie de Melville, 74e parallèle nord. 450 habitants coupés du reste du monde par la banquise hivernale, dont une poignée de chasseurs d'ours polaires. Mo Malø, mu par un désir magnétique, a vécu au côté de ces femmes et de ces hommes, et suivi leur traque en immersion totale , bravé le froid extrême– jusqu'à - 40 °C –, cherché à appréhender ces immensités glacées et à se mettre à la place du nanook convoité, pour mieux en retrouver la piste. Surtout, il a tenté de comprendre la perpétuation de cette tradition ancestrale dans un monde en mutation accélérée, où l'ours symbolise plus que jamais le dérèglement climatique et notre (mauvaise) conscience écologique.
- Récit d'aventure qui se lit comme un roman et qui pose beaucoup de questions sur notre comportement vis à vis des autres espèces vivants sur notre terre
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
C'est la capacité de chacun à assumer sa propre charge qui rend la vie de tous possible. La solidarité n'est pas qu'un vain mot, un concept vidé de son sens, elle s'impose de fait. Mieux : plus je développe mes propres facultés, en apparence de manière égoïste, moins je pèse sur les autres et plus je les aide, in fine à cultiver les leurs.
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Car l’ours polaire n’est pas n’importe quel animal. Depuis 1973 et l’accord international sur sa conservation, il incarne plus que tout autre mammifère les conséquences du dérèglement climatique et, dans le même temps, la culpabilité que nous, Occidentaux, entretenons à l’égard d’une planète que nous avons tant contribué à flétrir. Symbole intouchable, il est le totem absolu de notre mauvaise conscience écologique.
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Il faut parfois bien plus de courage pour renoncer au chemin qui s'annonce semé d'embûches que pour poursuivre sa route à tout prix. L'imbécile se laisse guider par ses pas ; le sage se demande d'abord où ils le conduiront. Je vous laisse deviner quel genre d'arpenteur je suis...
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Sait-on jamais vraiment pourquoi l'on part ?

Sait-on ce que l'on cherche ou ce que l'on fuit - souvent les deux à la fois, liés par la plus forte des intimités- au moment de tailler la route ?
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L'improvisation permanente, ce penchant si typiquement groenlandais, si souvent gage de survie, dicte à nouveau sa loi.
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