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Citations sur Un sac (58)

Je m'appelle Anna-Marie Caravelle et je m'apprête à déposer mon enfant dans mon barda au pied des marches du monument. Je dépose cet ange comme je dépose ma vie, espérant clémence et compassion. J'offre le cadavre de ma fille devant ce Paris qui se réveille et qui s'en fout.
Je m'appelle Anna-Marie Caravelle et, dans le jour naissant, je vais laisser par terre ce petit sac, mon trésor, et je vais partir, à la recherche d'autre chose, quelque part, car il doit bien y avoir quelque chose, quelque part.
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Devant ce corps qui perdait pied, ma conscience se débattait dans un ultime sursaut de vie. L’instinct de conservation, comme ils disent. Pour autant, je me trouvais dans un état de confusion mentale extrême. Sans aucune notion du bien et du mal, sans peur mais sans confiance, certaine d’être là mais pas convaincue d’appartenir à ce monde, sachant à peine qui j’étais, tentant de retrouver le fil qui m’avait mise à terre, j’étais traversée de sentiments aussi violents que la paralysie nerveuse qui s’était emparée de mon corps. Moni, Camille, ma mère, Max, mon père, ma tache. J’étais perdue. Et si tout ce que j’avais cru jusque-là n’était en fin de compte qu’une pauvre mascarade ? Malgré moi, à bout de tout, je sombrai dans un sommeil étrange, comme un ordinateur se met en veille pour préserver ses données quand la batterie montre des signes de faiblesse. Un bad trip, en somme, peuplé de créatures diaboliques, certaines prônant le regret, d’autres le remords, toutes s’accordant sur mon manque de jugeote, de volonté, de personnalité, des êtres à tête d’horloge, des hommes à corps de chien, Max et sa blonde riant aux éclats, Camille à la tête d’une armée de[…]
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Il faut dire que l'on m'avait fait venir à la vie comme on aurait jeté un homme à la mer un soir de tempête, sans bouée, sans brassards et, surtout, sans espoir. Et sans bruit aussi. Alors, forcément, ça laisse des traces, longtemps.
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J’étais aussi désemparée que la dernière sardine d’une boîte, que le dernier chocolat que personne n’ose terminer. Je m’appelais Anna-Marie Caravelle. J’avais treize ans et des brouettes. J’étais seule au monde. J’avais peur. J’étais blanche comme un linge. Ah oui, j’avais un peu froid aussi.
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Je suis coupable de la mort de mon père, coupable de la folie de ma mère, coupable de tous les maux de l’univers. J’ai dix ans et, dans cette chambre claire aux relents d’urine sèche, je suis jugée pour crime contre l’humanité. Je suis coupable d’être née.
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Le malheur a une temporalité qui lui est propre et la souffrance dure toujours une éternité.
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Aujourd’hui encore, ma mémoire est envahie par des millions de détails relatifs à cette journée : pas une heure, pas une minute ne se passe sans que ressurgissent une image, un bruit, une sensation. Tout est prétexte à raviver ces souvenirs. Je me revois, ma petite main dans celle de Moni, tremblante, apeurée. Sans aucune précaution préalable, Moni m’avait jetée dans la gueule d’un loup tellement énorme qu’il m’avala toute crue.
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depuis le début de sa retraite d'aide-soignante elle s'était construite une vie tranquille où les jours s'écoulaient comme autant de gouttes d'eau identiques sur une fenêtre après la pluie...
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Je m'appelle Anna-Marie Caravelle et je suis une marginale. Sans existence officielle, sans identité véritable, sans rien. Tous ceux qui auraient pu témoigner de ce que je suis ou de ce que je fus ne sont plus. La faute à pas de chance. Je suis une paria comme il en existe des milliers d'autres, et je suis seule, depuis le début ou presque. J'ai fait des choix contestables, mais jamais contestés. Alors j'ai continué. Je vais vous paraître effrayante. Pourtant, je ne suis pas monstrueuse. Disons que je me suis construite à l'envers, en réaction contre tout. Tout juste si je parviens à me trouver quelques circonstances atténuantes. Si je vous raconte tout ça aujourd'hui, c'est seulement pour me dédouaner un peu et parce que je sens bien que, si je reste avec ces mots sur le cœur, ils finiront par me le manger. Je balance tout mon être dans ces pages et laisse juge qui voudra.
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J’étais aussi désemparée que la dernière sardine d’une boîte, que le dernier chocolat que personne n’ose terminer. Je m’appelais Anna-Marie Caravelle. J’avais treize ans et des brouettes. J’étais seule au monde. J’avais peur. J’étais blanche comme un linge. Ah oui, j’avais un peu froid aussi.
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