AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,37

sur 237 notes
5
5 avis
4
8 avis
3
8 avis
2
5 avis
1
5 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
On peut dire d'une jolie dame quelle est bien carrossée ou bien qu'elle possède un beau châssis. La voiture (comme la moto plus longtemps) fut l'objet d'un Grand amour de la part des hommes virils. Même le scooter ne soulève plus grand-chose chez la "jante" masculine actuelle.
Il y a quarante ans la voiture était encore un objet symboliquement érotique qui gênerait une relation plus que symboliquement amoureuse et érotique. Qui "matou" l'air au passage d'être un élan de narcissisme projeté ?
C'est fou tout ce que ces forces virile de la nature pouvaient fabriquer dans leur voiture adorée. Cette brève exploration de l'histoire des mentalités permet de comprendre que très effrontément Ballard propose de s'imaginer que tout à chacun dans le cadre accident ,peut vivre un coït autour de sa voiture dans le cadre d'une perspective dramatiquement sensuelle. Dans ce texte la problématique de l'accident automobile et celle de l'accidenté est une sorte d'aphrodisiaque avouons-le. Personnellement dans ce texte outré et radicalement intellectuel ,j'aime principalement le Béton qui fait l'univers splendidement autour de la route exactement comme le limon fait l'homme. L'univers exprime très fort une vacuité qui caractérise cet environnement d'échangeurs routiers.
Ce roman à thèse ,examine la naissance d'un fétichisme sexuel spécifique et il étudie finement les processus par lesquels l'addiction s'installe et s'étend. L'étude des comportements d'addiction est un thème de ce roman et elle conserve objectivement un grand intérêt actuel parfaitement édifiant .
Malgré de très considérables qualités concernant le rythme , la caractérisation , les procédés narratifs , le ton que l'auteur utilise pour décrire et animer la thématique du fétichisme sexuel est quand même excessivement outrée . Ce n'est pas choquant en fait et je ne porte pas de jugement de valeur, mais la forme est ici un peu trop grandiloquente et excessive pour un lectorat actuel. Elle est le reflet, du besoin intense de libération de la parole autour de la sexualité.
Ce travail est à mon humble avis à prendre comme le témoignage d'une époque où les contraintes sociales poussaient les auteurs comme leur public à se retrancher dans une fantasmatique extrême. Extrême sur le plan de la thématique et sur celui de la tonalité générale du langage employé. Lui-même le résultat d'une liberté d'expression corsetée , si j'ose dire (sourires) .
Un morceau de bravoure au moment de sa parution et plus qu'il ne bénéficie de ce salutaire élan ce texte pâtit à mon humble avis de l'énorme besoin de liberté qui planait sur l'époque révolue et conquérante de sa conception .
Commenter  J’apprécie          6417
"Crash !" est un roman si particulier, si étrange, si dérangeant qu'il s'avère bien difficile de le chroniquer. D'ailleurs, je me demande encore quel était le but recherché par l'auteur et je ne suis pas franchement certain d'avoir saisi le fond de sa pensée. Bien sûr, on comprend qu'il s'y livre à une attaque en règle contre une société qui aliène et qui déshumanise. Un monde qui vous force à adopter une conduite essentiellement consumériste et vous oblige à vivre dans des espaces et des lieux dont la nature a été presque totalement bannie.
Tout le récit se déroule en effet dans une portion de banlieue complètement artificialisée : parkings aériens, voies rapides, échangeurs, hypermarchés, cités dortoirs, aéroport, les personnages semblent prisonniers de "ce nexus de béton et de structures d'acier". Ils ne sont plus eux-mêmes que des éléments quelconques de ce décor, s'effaçant derrière leurs véhicules auxquels ils finissent par s'identifier.
Suite de la chronique sur mon blog :
Lien : https://sfemoi.canalblog.com..
Commenter  J’apprécie          130
Lire ce roman près de 50 ans après sa sortie originale a sans doute altéré considérablement la perception qu'on peut en avoir. Peut-être vu à l'époque comme une oeuvre avant-gardiste, taboue ou choquante, j'y vois plus une ode à la sexualité. Impossible par contre de nier l'effet qu'il a pu avoir à l'époque. Les thèmes abordés, comme l'homosexualité, le candaulisme ou tout simplement le caractère débridé et non censuré sur les détails sexuels des différents personnages ont sans aucun doute donnés quelques ulcères aux plus puritains.

Les deviances sexuelles ont toujours fasciné le monde de la psychologie. Ici, l'auteur nous amène dans l'attirance vers les accidents de voitures, les cicatrices qu'elles laissent sur le corps et l'esprit. Au-delà du thème de l'automobile, on peut y voir une fascination soudaine sur ce qui a passé près de nous tuer au lieu d'en avoir une phobie, au point d'en ressentir de l'excitation. On pourrait par exemple comparer une personne qui est sauvée in extremis de son domicile en feu et qui se met à courir les incendies pour se satisfaire par après.

Le roman en-soi est plus ou moins captivant. On suit les péripéties de James Ballard, qui après un accident de voiture qui a causé la mort de l'autre conducteur, se voit tout à coup attiré vers les voitures et les corps meurtris. Il rencontrera Vaughan, souffrant de la même pathologie (et plus), à la tête d'un petit groupe ayant la même fascination et avec qui il découvrira les "joies" d'admirer les accidents, les corps empêtrés dans la tôle et bien sûr, assouvir ses nouvelles pulsions. Nos héros passent donc leur temps à tourner en rond sur l'autoroute à la recherche d'accidents et de conduite dangereuse pour ensuite enchaîner les conquêtes sexuelles qui ont toujours un lien avec les voitures. Je dirais que la seule chose qui m'a fait tenir jusqu'à la fin est l'écriture, soignée, recherchée mais en même temps crue et sans complexe. J'ai souvent ri à la lecture des descriptions des scènes de sexe, me demandant comment J.G. Ballard a pu intégrer un vocabulaire parsemé de "verge", "rectum" et "anus" pour le rendre presque érotique. Mais bon, tout ça devient lassant au-delà des 200 et quelques pages.

OK mais sans plus. J'ai saisi le message de fond mais c'est un de ces romans qui passent moins le poids des années tout simplement.
Commenter  J’apprécie          30
Crash! a pour narrateur James Ballard, producteur quadragénaire de films publicitaires pour la télévision anglaise. Ayant un jour perdu le contrôle de son véhicule, il a causé la mort d'une personne et se ressent des séquelles physiques et psychologiques de l'accident. Cette expérience va l'amener à développer une obsession pour les carambolages de toute espèce et à lier connaissance avec un jeune homme, Vaugham, lui aussi rescapé de la route, personnalité ambiguë et inquiétante pour s'aller perdre dans une escalade de violence autoroutière débridée et de sexe déchaîné. Ce dernier, armé de sa caméra et d'un appareillage idoine, se rend sur les lieux d'accidents, en provoque volontairement à bord de véhicules volés, collectionne les clichés de violentés de la route, s'exalte sur les accidentés célèbres, fantasme sur d'infinis combinaisons, mettant aux prises dans des coïts horrifiques l'anatomie des corps violentés avec les habitacles défoncés des automobiles, les tôles de leurs courbes froissé.

J.G.Ballard dans la préface de Crash! revendique la création du premier roman pornographique fondé sur la technologie, le fonctionnalisme glacé et technologique semblant trouver son parachèvement dans la fièvre des corps, l'esthétisme de la compression dans l'érotisme des blessures. Roman apocalyptique, oeuvre profondément dérangeante et transgressive, Crash! décrit avec une prose raffinée et précieuse, un monde désincarné d'autoroute, de parking d'aéroport et de casse automobile. Les corps ne sont que des moyens, la chair est triste, le sexe sans joie. Je me suis surpris à la longue à lire cet opus avec un tel sens du second degré, que la lecture en devenait férocement comique, tellement caricaturale. Non, décidément, la lecture pornographique n'est pas ma tasse de thé.
Commenter  J’apprécie          30
Ah je vois que les critiques et avis sont très partagés sur ce livre. Je suis également partagée. J'admire l'imagination débordante de J.G. Ballard qui a tout de même créé un héros qui fantasme littéralement sur les accidents de voiture, et pire, il a même un fan club qui partage sa passion. En même temps je suis effarée par les faiblesses de ces personnages cassés, qui ont besoin de vivre des choses affreuses pour vivre justement… Preuve que Ballard a réussi son coup ou preuve que ce genre de littérature n'est pas pour moi ? Aucune idée. En tout cas ce roman entretient la fascination malsaine.
Commenter  J’apprécie          30
Pas vraiment "ma tasse de thé" mais pas inintéressant !L'ambiance est très malsaine, il faut s'accrocher... de la pornographie crue. C'est une réflexion sur la sexualité et la technologie, sans intrigue véritable. Plutôt redondant à force, il n'y a qu'accidents et scènes de sexe dans les voitures. le sujet de ce livre est sans-doute intéressant néanmoins . Ecrit dans un style à la fois très cru et poétique, Crash! est un roman paranoïaque aux obsessions modernes, un avertissement au néon contre les dérives perverses de notre société. C'est aussi une oeuvre pas forcément facile d'accès, qui pourra rebuter certains !
Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          20
"Ensemble, nous avons déchiffré le code d'une sexualité que seuls nos accidents avaient rendue possible"

Pervers, subversif, érotique, Crash ! est sans doute le roman le plus perturbant qu'il m'a été donné de lire.
Tout commence par le choix d'un narrateur homonymique, découvrant son fétichisme automobile morbide.

En dehors d'une pornographie crue et d'une intrigue uniquement rythmé par les accidents et les parties de jambe en l'air, Ballard parvient à injecter dans son récit plein de bruit, de fureur, de sang et de liquide séminale, une véritable aura poétique et un rythme constant. Une belle prose en somme, sur laquelle repose sans doute l'unique intérêt que j'ai eu pour ce récit très malsain.
Commenter  J’apprécie          10
J'avais adoré « La forêt de cristal » et « le monde englouti » , certes il s'agissait de fins du monde mais adoucies par une aura poétique et une floraison d'images stimulantes. Dans « Crash » il s'agit de tout autre chose , et on ne peut pas « aimer » un livre si terrifiant , l'apprécier , reconnaître notre monde en cette glaçante métaphore , oui , on le peut. Mécanique sexuelle , sexe mécanisé, visions sanglantes et métalliques , métal hurlant …. Un des livres les plus traumatisants que j'ai lus. Si vous l'osez découvrez la secte de Vaughan et ses partouzes mortifères …je vous aurai prévenu !
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (630) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4887 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}