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La Trilogie de béton tome 0 sur 4

Robert Louit (Traducteur)Georges Fradier (Traducteur)
EAN : 9782207258378
576 pages
Denoël (16/03/2006)
3.89/5   63 notes
Résumé :
Crash !
Après avoir causé la mort d'un homme lors d'un accident de voiture, James Ballard, le narrateur, développe une véritable obsession — y compris sexuelle — pour la tôle froissée.
L'Île de béton
Alors qu'il revient de son bureau, Robert Maitland est victime d'un accident : sa voiture quitte l'autoroute et vient s'échouer en contrebas sur un îlot surplombé par un échangeur. A priori rien de plus simple que d'être secouru, mai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
AVIS NE CONCERNANT QUE I.G.H. !!!

Tout se passe dans un immeuble de quarante étages, où chaque habitant est logé en fonction de son statut social : les moins aisés en bas, la classe moyenne dans les étages du milieu, et forcément la classe aisée tout en haut de la tour.
Peu à peu, les habitants vont perdre leur humanité et tout l'immeuble va être le théâtre de « révolutions sociales » puis de la déchéance humaine.
On est plongés dans ce qu'il y a de pire de l'humanité, encouragé par le progrès de l'Homme lui-même : cet immense immeuble.
Je dois dire que le pitch de base me plaisait beaucoup, et j'ai beaucoup apprécié l'histoire en elle-même… je pense que c'est le traitement qui ne m'a pas convaincue.

On n'a pas vraiment le temps de bien cerner l'univers que les problèmes commencent. Pourtant, c'est très simple à comprendre, il n'y a rien de complexe, mais j'aurais aimé avoir un peu plus de temps pour m'adapter à l'ambiance du roman. du coup, la violence et l'ascension de la folie des humains arrive un peu comme un cheveu sur la soupe.
La folie des habitants s'intensifie en même temps que la violence, et même si on en connaît l'origine (la vie en communauté dans un immeuble qui fait tout pour nous isoler), j'ai eu du mal à comprendre comment ils ont pu en arriver là.

Cette hiérarchie étagée nous livre une belle critique de la société, et quoi que l'on puisse faire pour rendre l'humain civilisé, il restera toujours un animal, et le progrès, le fait de vivre constamment dans une jungle de béton ne fait qu'accentuer la perversité de l'homme. Pourtant, les habitants s'acclimatent à cette violence, ils en parlent sur un ton détaché et semblent même s'en réjouir, comme si ces horribles événements les rapprochaient, les solidarisaient, alors qu'ils étaient individualistes quelques mois auparavant.
L'évolution du comportement des humains est amenée petit à petit, presque subtilement.
D'abord délinquants puis assassins, ils redeviennent des animaux puis on a l'impression qu'ils se transforment en homme préhistoriques, avec évidemment tous les comportements qui vont avec. le progrès fait régresser l'humain.

J'ai vu certains avis où les lecteurs se plaignaient du rôle de la femme dans ce roman, mais il faut se rappeler que l'être humain redevient petit à petit un animal, un homme de Néanderthal, le rôle de la femme est donc forcément très réducteur. C'est triste mais logique.
En revanche, je dois avouer que la violence à outrance a fini par me déranger légèrement. Je ne suis pourtant pas très sensible, mais là j'avais presque l'impression que c'était du voyeurisme.

Bref, c'est là un avis très mitigé. Une bonne histoire de base, mais la façon dont l'auteur l'a présenté ne m'a pas conquise.
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J'avais très envie de lire "La trilogie de béton", et je reconnais l'avoir laissée quelques mois dans ma bibliothèque avant de l'entamer, comme un cadeau qu'on garderait emballé pour retarder le plaisir de la surprise à venir.
Le premier roman de la trilogie est "Crash", et quelle déception !
Je n'ai compris ni le choix du sujet, ni le style. Je me suis sentie tout à fait assommée par une suite de mots d'un vocabulaire (particulièrement celui de la mécanique) qui ne me parle absolument pas, par des phrases longues et parfois abstraites, et surtout par une thématique que je n'ai pas réussi à approcher, ni de près ni de loin- peut-être un peu trop violente pour moi.
Je ne peux donc pas m'étaler davantage sur un roman dont je n'ai lu qu'une quarantaine de pages, je suis simplement surprise de savoir que tant de gens autour de moi ont vu (et apprécié) son adaptation cinématographique.
Peut-être suis-je passée à côté..?

Toujours est-il que je suis passé au second roman, "L'île de béton".
C'est le genre de récit que j'aime : quelque chose d'assez terre à terre finalement, mais qui comporte un subtil côté absurde.
Une histoire qui ne s'embarrasse pas de futilités ou d'un contexte trop lourd, qui dit les choses telles que le héros les subit. Avec lui on découvre cet environnement improbable dans lequel il est amené à évoluer, et avec lui on s'étonne, on s'agace et on jubile.
Coincé en contrebas d'échangeurs d'autoroute, là où mille personnes passent chaque jour mais où personne ne s'arrête jamais, notre Robinson moderne explore un espace atypique et plein de surprises, bonnes ou mauvaises.
Comme dans tout "naufrage", le sens des priorités se voit modifié, l'essentiel devient futile, et on trouve même une fonction à l'inutile.
Entre ruses, désespoir, frustration et folie, Robert Maitland cherche à s'évader. Mais finalement, est-ce cela qu'il désire vraiment ?

J'ai terminé la trilogie avec "I.G.H."
Si cela m'a semblé déroutant au départ, j'ai finalement aimé l'idée de suivre trois protagonistes différents, et le fait de passer de l'un à l'autre donne une dynamique intéressante au récit, en plus de permettre une variation dans les points de vue.
Cette plongée au coeur d'un immeuble de quarante étages, pensé et érigé pour être une sorte de représentation miniature de la société, nous livre de prime abord l'image d'un microcosme presque idyllique.
Mais cette civilisation auto-suffisante et organisée par castes est rapidement confrontée aux limites et aux dangers que ce type de projet représente.
Ainsi, chacun voit ses ambitions et son mode de vie se transformer, jusqu'à en devenir primaires. Se nourrir, protéger les siens, chasser, se défendre et bientôt survivre deviennent les objectifs des habitants de la tour.
Un roman quelque peu dérangeant qui, bien sûr, nous pousse à nous demander jusqu'à quel point nous aurions eu, nous-mêmes, la force et le courage de résister… Et de rester.
L'instinct remplace les bonnes manières, et chacun livre son propre combat contre ceux (ou ce) ce qu'il considère comme ses ennemis.
Quelques longueurs cela dit, qui contrastent avec un dénouement que je qualifierais d'expéditif et de relativement attendu.
En conclusion, je dirais que, si cette trilogie a été écrite sur une période courte de trois années consécutives, on y trouve des contenus (tant dans le fond que dans la forme) radicalement différents, qui s'apprécient à des niveaux variables.
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Dans l'ordre du plus tolérable au moins soutenable, trois livres majeurs sur l'aliénation moderne de l'homme par le progrès, réunis en une trilogie:
IGH (Immeubles de grande hauteur):
Des immeubles de quarante étages (ce qui est bien peu aujourd'hui! 163 au Burj Kaifa de Dubaï) mais par contre de 1000 appartements. un peu comme des cités antiques, puisque toute une humanité y vit, s'y hiérarchise et va s'y livrer à une guerre civile jusqu'à la régression ultime de la barbarie ... Trois points de vue fragmentent ce récit apocalyptique.

L'ile de béton,
ou la solitude et la survie au fond d'un quadrilatère de béton , surplombé par trois échangeurs d'autoroute, dans lequel un malheureux est venu accidenter son véhicule. Diminué, il ne peut s'échapper. Hors de vue, on ne peut le repérer. peu à peu, il fait le constat de l'échec de sa vie. Alors là ou ailleurs... La solitude au milieu de la modernité citadine: un pur cauchemar, à rapprocher de epepé de Ferenc Karinthy. Pas une dystopie futuriste, mais bien une aventure du registre du possible. Vraiment flippant.

Enfin, Crash, le roman clivant par excellence.
Les allergiques fuiront sa violence insoutenable, ses descriptions outrancières et redondantes de tôle froissée et de chair dévastée, sa galerie de victimes de la route tournés homo superior ni aimables ni attachants, sa pornographie insensée et fatigante, son absence de morale, son manque de progression dramatique.
Les fans loueront la peinture cauchemardesque de (dixit Ballard) la guerre à laquelle se livrent chaque jour des millions d'automobilistes, brisant des vies et laissant des blessures dignes de 14/18, la dénonciation de l'abrutissement d'une civilisation basée sur la vitesse, le sens de la méticulosité des détails sur la fusion de la chair et du métal, l'originalité d'une sensualité d'un nouveau genre, la radicalité de la forme et du fond.
Les deux auront raison! Crash, il y a autant de raison de le vouer aux nues qu'aux gémonies. C'est un livre expérimental, malaimable qui joue délibérément sur votre inconfort, vous êtes prévenus.
Pour moi qui suis une coquine, j'ai plaisir à imaginer Aurélie Valogne prendre ses jambes à son cou au lieu de les suspendre lubriquement autour du cou d'affreux couturés de la route ! cette confiture là, toute dégueu soit-elle, n'est pas pour les cochons du feelgood.

Bref, si cette triple dénonciation du modernisme vous donne à réfléchir, c'est peut-être que vous êtes dans l'affreux camp des nouveaux réactionnaires! Les sciences et techniques, à marche forcée vers le bien? A d'autres!





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Critique sur le premier roman du recueil, Crash !

Crash ! est probablement le roman le plus connu de J. G. BALLARD, grâce à sa thématique sulfureuse. L'auteur britannique s'intéresse en effet à la psycho-sexualité des accidents de voiture par le biais d'un petit groupe de personnages dont la vie a été irrémédiablement chamboulée à la suite d'un crash. Et cela va bien au-delà de l'aspect purement sexuel de ces vies.
Comme il se doit, l'oeuvre fit scandale à sa publication. Il est vrai que BALLARD ne s'embarrasse pas de précautions verbales et émaille son récit de détails éminemment crus quant aux accidents décrits et aux actes sexuels qu'ils suscitent, faisant de lui un roman tout simplement pornographique.
Mais ce caractère est à prendre dans le bon sens du terme, la prose de l'auteur étant de grande qualité, comme d'habitude avec BALLARD, et le propos général étant l'analyse des perversions humaines, en l'occurrence la fascination que les hommes vouent à la mort violente. En quelque sorte, il analyse presque scientifiquement le fait bien connu qu'un accident sur une voie d'autoroute engendre systématiquement un embouteillage sur l'autre voie…
Il n'empêche que le sujet du roman est dur et pourrait bien mettre mal à l'aise bon nombre de lecteurs. Rappelons à ceux-là qu'avec ce roman J. G. BALLARD influencera les réalisateurs David Lynch et David Cronenberg (lequel adaptera le roman en 1996), et probablement les romanciers William GIBSON et Chuck PALAHNIUK.
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Complètement barré, Crash! est une sorte de road-trip perverti, qui serait confiné à une toute petite aire de la périphérie de Londres et où les mêmes motifs se répètent inlassablement : le béton, les parkings, le toboggan de l'aéroport, la route qu'on prend sans destination et qui ne nous mène jamais bien loin… Dans un texte trash et clinique, Ballard et son alter-ego mêlent sexe et carrosserie, blessures et jouissance, technologie et coïts mécaniques. C'est un roman fait pour l'oeil, où on découvre la violence inénarrable (sauf ici) d'un accident de voiture, des modifications des corps dans un ralenti de crash-test en même temps que les érections parallèles aux leviers de vitesse. Littérature du ressassement, de l'ordure, Crash! est une perfection du vide, de l'anéantissement de l'homme dans la machine. C'est dans ce genre de moment que je regrette de ne pas pouvoir pleinement savourer la lecture en V.O.

L'écriture se fait plus sage dans L'île de béton, mais le propos est presque aussi perturbant. Un type se rend compte qu'il est prisonnier d'un terrain vague entouré d'autoroutes fréquemment empruntées, parce que personne ne s'arrêtera, parce qu'on le prendra pour un clochard. Evidemment, Maitland est contraint s'organiser sa survie, de trouver à boire, à manger, un endroit où dormir, et peu à peu, il s'éloigne de la civilisation pourtant toute proche. J'ai adoré ce Robinson revisité, suivre ses tentatives d'évasions qui se font de plus en plus molles ou ambigües, au coeur des herbes et de la ferraille pas si inhospitalière. le plus fou, c'est que tout en me disant que la situation était absurde, je n'ai eu aucun mal à y croire finalement… Et le coeur du récit se situe peut-être quelque part de ce côté.

Finissons avec I.G.H. Des individus tout ce qu'il y a de plus respectable deviennent cinglés au sein d'une tour de béton de quarante étages dernier cri avec piscines, supermarché et école. Peu importe qu'ils soient issus de la même catégorie sociale, les habitants recréent des clivages entre ceux du bas, ceux du milieu et ceux du haut. le processus de retour à l'état sauvage est fascinant à suivre à travers le prisme de trois personnages : en haut, l'architecte de la tour, en bas un producteur de documentaires avide d'ascension et au milieu, un prof d'université en médecine qui tient à sa tranquillité. le summum du lieu du progrès, de la technologie et de l'autosuffisance s'effrite peu à peu. Ca commence par les poubelles, les nuisances sonores, les gosses, les chiens… Et on finit par élever des barricades et à chercher de quoi se sustenter pour le lendemain en craignant pour sa vie. Absolument passionnant.
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
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critiques presse (1)
LeFigaro
05 décembre 2014
L'homme trouvant son plaisir dans les accidents de la route et les blessures infligées au corps (Crash!); l'homme immobile et coincé en contrebas d'une autoroute où personne ne passe (L'île de béton) et l'homme en conflit avec son voisinage dans une tour de quarante étages transformée en champ de bataille (I.G.H.). Un triptyque fascinant.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Avec ses quarante étages et ses milles appartements, ses piscines et son supermarché, sa banque et son école primaire - tout cela, en fait, livré à l'abandon en plein ciel -, la tour n'offrait que trop de possibilités de violences et d'affrontements. (extrait d' I.G.H.)
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La tour était une immense machine conçue pour servir, non les occupants pris collectivement, mais l'habitant isolé. (extrait d' I.G.H.)
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Là vivaient les classes moyennes de la tour [...] ; des gens qui travaillaient non pour leurs propres comptes, mais pour celui de grands centres médicaux ou vastes entreprises. Puritains et disciplinés, ils offraient au monde la façade unie de ceux qui sont prêts à se battre pour s'accommoder des secondes places. (Extrait d'IGH)
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Mrs Steele s'affairait autour de lui avec le charmant sourire d'une tenancière de bordel débutante qui accueille sa première pratique. (Extrait d'IGH)
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L'autonomie de leurs existences étaient complète puisque n'ayant besoin de rien, ils n'étaient jamais déçus. (Extrait d'IGH)
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Vidéo de James Graham Ballard
Loin du récit survivaliste ou de la robinsonnade, “Sécheresse” de J. G. Ballard décrit un monde post-apocalyptique peuplé de personnages apathiques devant l'urgence climatique. Un roman d'une troublante actualité.
#sciencefiction #postapocalyptic #cultureprime _____________
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